Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


lundi 4 octobre 2010

Je voulais vous dire... que j’arrête.

Il y a de cela deux et demi je commençais ce blog... Ouais, cela fait exactement deux et demi aujourd’hui. Trente mois dit-donc !

Je ne saurais vous dire si c’est long ou si c’est court, mais le fait est que pendant tout ce temps JVVD a été mon centre d’intérêt principal. Le matin, lorsque j’ouvrais un œil, la première chose qui me venait à l’esprit c’était comment j’allais bien pouvoir formuler ce que j’avais à vous dire... Et le soir je me couchais en pensant aux commentaires que vous aviez laissés.

Ensemble nous avons causé d’à peu près tout et n’importe quoi. De politique bien sûr, mais aussi de musique, d’environnement... Enfin, vous n’avez qu’à parcourir la liste des libellés pour vous rendre compte que pendant tout ce temps-là nous avons plus ou moins cerné tous les grands thèmes de société qui pouvaient bien nous venir à l’esprit. Nous avons refais le monde, posé nos petites pierres à l’édifice de nos idéaux, de nos envies, de nos utopies... Et bordel, c’était bien.

Oh bien sûr tout n’a pas été forcément excellent tout le temps, loin s’en faut, mais dans l’ensemble je considère que je ne me suis pas si mal débrouillé. Cela m’a permis de peaufiner mon expression écrite, d’ordonner mes idées, de soulager ma colère... En tous cas j’y ai pris du plaisir et c’est bien ça qui compte.

Mais toute chose a une fin dit-on, et maintenant cette énergie que je dépensais allègrement à vous balancer mes mots, j’ai besoin de la canaliser pour autre chose. Vous le savez maintenant (en tous cas les plus assidus d’entre vous), depuis six mois je monte un projet titanesque qui m’emmènera dans un tour du monde à la voile. Une idée un peu dingue diront certains, mais je m’en tape. Pour moi c’est un rêve qui se réalise, et ce rêve au fur et à mesure de son avancement réclame de plus en plus de mon attention.
Ma personne toute entière est tendue vers ce but... A un point où même les ignobles saloperies que ce gouvernement commet ne suscite plus en moi que du dégout, de la lassitude... même plus envie de gueuler, j’ai autre chose à faire.

Alors plutôt que de laisser péricliter ces pages, autant cesser officiellement de les alimenter. C’est plus propre comme procédé... Et puis cela permet de passer à autre chose sans avoir de courants d’air dans le dos.

Je ne vais pas supprimer ce blog, ainsi il restera pour l’éternité dans l’éther du web. Pourquoi ? Et bien parce que je n’ai pas honte de ce que j’ai écrit, et même pour certains articles je crois même ressentir une légitime fierté. Les gens viendront par hasard, j’imagine, et pourrons glaner ce qu’ils veulent, le bon comme le mauvais, c’est cadeau.
De plus, si parmi tous mes potes certains veulent continuer à se servir des commentaires pour discuter entre eux, je n’y vois aucun inconvénient.

Et puis, par la même occasion j’ai quelque-peu épurer la listes des blogs en marge et je n’ai laissé que ceux auxquels je suis resté abonné... Car, ne faisant pas les choses à moitié, je me suis également désabonné d’une bonne trentaine de blogs politiques... Je n’ai gardé que les meilleurs, enfin ceux qui me sont chers, et qui me suffiront largement lorsque je serais aux antipodes.

Voilà mes amis, la chose est faite. Je rumine ce texte depuis quelques jours déjà, et je vous avoue qu’il n’a pas été facile à écrire. C’est difficile de mettre fin à quelque chose qui a tenu une aussi grande place dans ma vie... Mais j’abandonne JVVD sans regret aucun.

Mais vous, mes lecteurs, je ne vous abandonne pas. Et je vous invite à embarquer avec moi sur la Boiteuse... Enfin, ceux qui le voudrons bien évidemment. Vous verrez, on va se taper le tour de la planète, naviguer par delà les océans, voir les plus beaux levés de soleil qui soient, rencontrer des gens formidables, vivre des aventures rocambolesques... Bref, on va s’enrichir autrement.

Alors, pour ceux qui le veulent c’est par ici que ça se passe, et pour les autres, et bien comme on dit : Bon vent !

lundi 27 septembre 2010

Rien à dire...

Rien à dire sur la politique... Rien à dire sur le climat social... Rien à dire sur la menace terroriste qui tombe comme de par hasard pile poil alors que la semaine dernière trois millions de personnes arpentaient le pavé pour vilipender ce gouvernement... Rien à dire non plus sur la réélection de Chavez... Ni même sur les petits arrangements de la mairie socialiste de Paris avec l’UMP...

Rien à dire... si ce n’est peut-être que la Bretagne est bien jolie, qu’il y fait parfois très beau et que si dieu était un dessert il serait certainement une crêpe avec du caramel de beurre salé dessus...

Ouais... C’est vraiment chouette la Bretagne... Il y a même des dauphins c’est vous dire !


samedi 11 septembre 2010

Un peu d’air

France Inter n’est plus en odeur de sainteté chez moi depuis l’épuration de l’année dernière... Porte s’est recasé chez @rrêt sur Image, Guillon s’est exilé on ne sait où... Demorand que j’appréciais au demeurant (sic !) jusqu’à ce qu’il s’en prenne au deux précités, s’est réfugié sur une radio réactionnaire qui convient mieux à sa nouvelle doxa, Europe 1 pour ne pas la nommer...
Reste quelques résistants parmi lesquels Daniel Mermet bien sûr, que je continu à écouter sur son site dédié... Et François Morel.

Alors, avant que de vous laisser pour une bonne quinzaine de jours, je voulais vous faire partager cette saillie que je trouve ma foi fort bien troussée. Du bon Morel, à déguster sans modération.


Bon, on se retrouve aux alentours du 26 septembre. Moi, pendant ce temps là je vais aller faire mumuse en territoire celte. Après trente-six années de Provence méridionale, je vais effectuer une espèce de retour aux sources lointaines qui me donnèrent mon prénom, et quelque part, une petite partie de mes racines...

Allez, kenavo les amis, et bon vent à moi !

Découvrez la playlist Renaud avec Renaud

mercredi 8 septembre 2010

Des news (enfin !)

Mais où c’est qu’il est passé le Gwen ? L’est déjà parti sur les flots ou bien ?

Telles sont en substance les questions que vous vous poser depuis une semaine... Enfin, il me plaît à le croire et c’est pourquoi je prends la peine de vous tenir au courant d’un si long silence.

Et bien non, je ne suis pas encore parti... Ce sera effectivement le cas dès ce samedi 11 et pour une période de quinze jours, mais en l’occurrence ce qui ma tenu éloigné de vous depuis une semaine est dû à une panne de serveur DNS.

Ouais, rien de moins. Aveugle et sourd depuis vendredi dernier dis-donc !

Paradoxalement, j’ai plutôt bien vécu cette situation... Je veux dire que de ne plus avoir ce lien perpétuel avec le monde ne m’a pas tant manqué que ça. Ça m’a fait un peu chier, oui, mais je n’en n’ai pas fait une jaunisse non-plus.

Pendant toute cette période je me disais qu’il fallait que je m’y habitue... Que bientôt cela serait mon quotidien. Ainsi, les choses se sont mieux passées que lors des pannes antérieures.

Voilà ! Si vous voulez en savoir un poil plus n’hésitez pas à consulter mon autre blog, vous y apprendrez ce que j’ai pu faire de cette semaine si riche en rebondissements !

On se retrouve à la fin du mois !

jeudi 2 septembre 2010

Didier Porte is back !

Et oui Didier Porte is back, et j’ajouterais pour faire bonne mesure que ça fait du bien.

Le seul souci c’est qu’il officie dorénavant sur le site d’@rrêt Sur Image avec lequel je suis fâché...
Comment ? Vous ne saviez pas ? Ben oui, @rrêt Sur Image et moi on n’est plus copain depuis que l’émission, après avoir été viré de France 5 a migré sur le net dans une formule payante.

Je l’avoue, presque sans honte, que le payant et moi, ça fait deux. En tous cas en ce qui concerne le net, et plus particulièrement quand il s’agit d’un site qui a pour vocation d’éclairer le public sur les tenants et les aboutissants de la politique médiatique...

J’ai l’impression, fausse peut-être, que ce genre de procédé entérine une espèce de clivage, une France à deux vitesses selon l’expression consacrée. D’un côté ceux qui ont les moyens de se tenir informés, et de l’autre les autres, pauvres hères, qui cumulent ainsi pouvoir d’achat maigrichon et information de mauvaise qualité.
J’ai beau connaitre un peu la logique comptable des médias sur le net, je n’arrive pas à me faire à l’idée de payer pour être plus informé que les autres... Je ne trouve pas ça très juste, ni très sain.

Mais bon, ce n’étais pas là le sujet du jour puisqu’il s’agissait seulement de vous proposer la diatribe de Porte qui, je ne sais pas pour vous, m’avait bien manquée pendant l’été.
Reste à savoir si toutes ses interventions (chaque jeudi a priori) le seront de la même manière. A savoir libres de droits et exportables à l’envie !

Tien au fait, et Guillon vous avez des nouvelles ? Il bosse où maintenant ?

mercredi 1 septembre 2010

Le sport tue !

Depuis ce matin je n’entends parler que de la mort du cycliste Fignon, et franchement ça commence à me gonfler...

Tout le monde s’extasie sur la figure du bonhomme, son intégrité, son esprit sportif.... Que sais-je encore. Bref, un symbole est mort et tout le monde doit pleurer.

Moi, la seule chose que cela m’inspire c’est celle-ci :

Le sport tue !

Et j’ajouterais, surtout lorsqu’on abuse des produits dopants...

C’est la rentrée !

Tout à ma lassitude post estivale et à mes projets d’embarquement j’ai laissé passer la rentrée médiatique dis-donc !

Alors deux choses pour illustrer cette rentrée.
Tout d’abords, du léger, du primesautier (j’aime bien ce mot) car il s’agit de l’arrivée d’une nouvelle Miss Météo pour le Grand Journal de Canal Plus. Il s’agit de Charlotte Le Bon, ex-mannequin et québécoise.
Belle (of course), pétillante et brune ce qui ne gâche rien, bien au contraire. Depuis lundi soir je suis sous le charme !

Bon, ça c’est fait...

Ensuite du plus grave, et qui n’a aucun rapport avec le minois joli de Charlotte, c’est la rentré chez Là-bas si j’y suis également.
Dernier bastion de la contestation sur France Inter après l’épuration du printemps dernier, Daniel Mermet y poursuit son combat et commence l’année en tapant très fort.

A écouter sans réserve sa première émission de la saison sur la problématique Roms, et l’inévitable comparaison avec des événements historiques pas si lointains que le comportement de ce gouvernement nous oblige à faire...

Besson, et Hortefeux avant lui, mérite de plus en plus le surnom dont je l’ai affublé : Ministre de l’Epuration Nationale !

mardi 31 août 2010

Contribution à la lutte

Je Voulais Vous Dire est en train de mourir de sa belle mort... Comme prévu il y a maintenant quatre mois, l’asphyxie s’installe et les articles s’espacent dans le temps. Le contenu se délite peu à peu, l’envie s’estompe.
La rentrée politique me laisse de marbre (ou presque), tant elle me semble fadasse. Les postures des uns et des autres sont tellement lisibles, les outrances tellement flagrantes que j’en viens à ne plus avoir envie de réagir. L’indignation a ses limites semble t’il.

Non, ce n’est pas vrai. L’indignation est toujours là, mais elle a tendance à devenir froide, plus résolue que spectaculaire. La colère glacée remplace la gueulante, qui pour libératrice qu’elle fut, ne suffit plus à apaiser le bonhomme.
Et cette colère devient ma motivation principale. Elle m’incite, elle me pousse à me démener malgré les obstacles. Elle me porte vers d’autres horizons.

Mon dernier combat sera peut-être celui-ci. La grande manif du 7 septembre.
J’y serais n’en doutez pas. Même si a priori ce combat n’est pas le mien, je le trouve juste et nécessaire.

Petite contribution à la lutte, en n’oubliant pas de remercier Gauche de Combat qui m’en a soufflé l’envie.

jeudi 26 août 2010

C’est encore la faute à l’Europe...

Vous allez dire que je suis con, mais il y a une question qui me turlupine... C’est à propos des roms et de la vague ambidextre que suscite le traitement qu’on leur inflige actuellement.
Je dis ambidextre, car pour une fois même les plus ringards cathos de base ajoutent leur voix au concert de protestation.
Même leur gourou principal s’y met, c’est vous dire ! Bon ok, il ne le fait pas en des mots aussi explicites qu’un des gourous secondaire, qui lui souhaiterait voir exploser le cœur de not’ Président Glorieusement Elu, mais il le fait quand même... Ce qui est assez rare notons-le.

Donc sur ce coup-là Joseph Aloïs (alias Benoît sur les forums dédiés aux petits garçons prépubères) bien joué ! On se demande seulement pourquoi tu n’es pas aussi prompte à dégainer ton humanité sur d’autres sujets...
M’enfin, on va dire qu’il en est de la foi comme des idéaux, celle-ci est sélective.

Et c’est de ça dont je voulais vous parler aujourd’hui. La sélectivité des idées et les contradictions qui (nécessairement ?) en découlent.
Voyez le « problème » Roms. Nombreux sont ceux qui ont un peu de cœur, et/ou de mémoire, et qui condamnent les dérives actuelles. Et parmi eux, une partie utilise un argument que je trouve... Tendancieux.

A savoir que les ressortissants Roumains et Bulgares qui sont désignés du doigt sont européens et qu’ils ont parfaitement le droit d’être ici...

Il n’empêche que si cette Europe foutraque n’existait pas... On n’aurait alors pas ce problème d’émigration massive et légale. Ou du moins aurions-nous un problème tout à fait différent.

Oui je sais. C’est là un argument digne d’un frontiste, mais il se trouve qu’il est aussi valable pour tous les antieuropéens, dont je suis.

Car l’Europe quoi qu’en disent les socio-démocrates, n’est surtout pas prévue pour gérer les flux migratoires... Elle n’a été conçue que pour faciliter les flux financiers et commerciaux, et si possible dans le sens qui arrange les entreprises les plus riches, et a due se résoudre à y inclure la circulation des personnes uniquement pas souci des droits de l’homme.
Que le miroir aux alouettes fonctionne dans les deux sens n’a pas vraiment été prévu par ces chantres du libéralisme sauvage... Ou alors ils s’en foutaient, et comptaient sur les états pour gérer la merde.

J’ai conscience que cela ne modifie en rien le devoir d’asile que la France détient de par sa tradition. Je dis juste que si nous n’étions pas européens... Avec de vraies frontières, une vraie monnaie...

Mais bon, mon opinion reste la même quant à la façon dont nous devons traiter tous les réfugiés, fussent-ils économiques.
Pour illustrer mon propos permettez-moi de reprendre la célèbre phrase de Michel Rocard, et de ne pas la tronquer comme il est de coutume dans le camp d’en face :

« La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part »

Et si l’Europe n’existait pas, sans doute que la part fidèle dont il est question serait un poil plus petite.

lundi 23 août 2010

RMC : La Radio qui Marche dans le Caniveau

RMC, c’est pas ma radio... On pourrait aisément le croire étant donné la proximité qui est la mienne par rapport à la principauté, mais non.

D’ailleurs je n’ai pas de radio, comme ça l’affaire est réglée. Ce n’est pas dans mes habitudes. Enfin, ce n’est plus dans mes habitudes pour être précis.
En fait, lorsque j’étais enfant, la radio était quasiment allumée en permanence... RMC dans la maison et Europe 1 dans l’atelier de mon père. C’était LE média de référence, la télévision n’étant allumée que le soir. La journée était donc rythmée par les émissions, entrecoupées de plages de réclames.
Puis, à l’adolescence je me suis orienté vers les radios FM. Plus de musique, moins de blablas...
Avec l’âge et la part de plus en plus importante que prenait la publicité sur les ondes j’ai laissé tomber, me contentant de l’écouter de temps en temps lors des trajets en voiture. Et puis lorsque j’ai emménagé dans mon présent domicile cerné de collines et où la réception est plutôt mauvaise, et que j’ai vendu la voiture, j’ai carrément arrêté de l’écouter.

C’est avec internet que je suis revenu vers la radio... Pour écouter des émissions spécifiques en horaires décalé essentiellement. Comme Là-bas si j’y suis par exemple.

Mais bon, je m’égard là... Si je vous parle de ça c’est parce qu’hier je suis tombé sur une émission de radio comme je n’en n’avais jamais écouté... Un truc de ouf. Et si j’ai fait ce petit préambule, c’est pour que vous compreniez pourquoi je suis resté sur le cul. En clair, j’ai pas l’habitude d’écouter des trucs pareils.

Il s’agit de l’émission « Les grandes gueules » sur RMC.

Soyons clairs, je ne suis plus un perdreau de l’année. Je sais très bien que chaque radio a sa connotation, sa couleur politique, et que selon l’invité que les journalistes auront à interviewer, ceux-ci seront plus ou moins vindicatifs ou complaisants. C’est le jeu, et il serait puéril de croire encore qu’il en est autrement.

Cependant, ce que j’ai entendu lors de cette interview de Mélenchon frise à la fois le ridicule et l’outrance. L’outrance ridicule on va dire.
Autant de... poncifs débités à la minute, moi ça me sidère. Autant de mauvaise foi affichée, de mépris même, je ne pensais vraiment pas que ça existait.

Et que dire de la bassesse du procédé qui consiste à faire réagir l’invité en lui mettant dans les pattes une auditrice border-line, histoire de le faire réagir dans l’affect et non-plus dans la raison... C’est carrément abject.

Mais bon, le Méluche s’en sort bien et démonte un à un les pièges qui lui sont tendus. Du grand Mélenchon.

samedi 21 août 2010

Sous le soleil...

Nicolas Sarkozy et son Premier ministre François Fillon sont restés pour un long tête-à-tête au fort de Brégançon après le départ des autres participants à la réunion, a indiqué une source proche du chef de l'Etat.
Cette réunion entre les deux hommes, qui a démarré vers 14 heures, se tient sur fond de rumeurs sur un éventuel départ du Premier ministre à l'occasion du grand remaniement prévu par l'Elysée à la rentrée. Et le possible remplacement de Fillon par l'actuelle garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie. (Libération du 21.08.10, source AFP)


Le Premier Ministre s’avança dans le patio, ses pas résonnant sur la pierre. Devant lui, au bord de la piscine, assis à une table de jardin en teck, se tenait le Président.
Celui-ci en short et torse nu, sirotait un verre de Cognac en fumant un Havane.

-Monsieur le Président...

-Assied toi François.

-Merci Monsieur le Président.

-Tu as mangé ?

-J’ai pris un sandwiche aux cuisines...

-‘Tain ! Je me suis fait péter la sous-ventrière moi ! Un tournedos Rossini de folie, avec des profiteroles en dessert... (Burpl !) Le tout arrosé d’un Gevrey-Chambertin de derrière les fagots...

-Ça devait être bon...

-A la fin Carlita était même un peu pompette ! Elle a dû aller faire une sieste dis-donc !

-Ah...

Le Chef de l’Etat reposa son verre et tira une longue bouffée de son cigare avant que de l’expulser en direction de son interlocuteur. A travers ses Ray bans, son regard s’attarda sur le visage du Premier Ministre.

-François, ne te vexe pas, mais je trouve que tu as une sale gueule.

-Le travail Monsieur le Président...

-Le travail mon cul ! Tu te négliges François. Regarde moi, bronzé comme c’est pas permis, je fais du sport, et pourtant moi aussi je travaille. Je dirige un pays je te le rappelle !

-Je sais bien...

-T’as qu’à faire des UV, je ne sais pas... Prend des pilules ou fait ce que tu veux mais t’as intérêt à avoir bonne mine à la rentrée !

Le Premier Ministre baissa la tête sans répondre. Il croisa et décroisa nerveusement ses jambes. Il essuya les paumes de ses mains sur son pantalon puis, ne sachant quoi en faire il les joignit en les posant sur ses genoux.

-Vous vouliez me voir en particulier Monsieur le Président ?

-Ouais. T’as bien fait diffuser le communiqué de presse ?

-Oui Monsieur le Président, votre message sur le rabotage des niches fiscales et la baisse des dépenses publiques a bien été transmis. Mais...

-Mais quoi ?

-Ca ne servira à rien, vous le savez ?

-Bien sûr que je le sais, qu’est-ce que tu crois ? C’est juste pour occuper ces connards de journaleux et faire gueuler la gauche. Ça les occupera au moins jusqu’à la fin de mes vacances !

Le Président joua un moment avec ses tongs avant que de se resservir un nouveau verre de cognac. Le Premier Ministre suivit chacun de ses gestes espérant un instant s’en voir offrir... En pure perte.

-Ce n’est pas ce que je voulais dire Monsieur le Président... Je parlais de...

-Et bien ? Crache-là ta Valda bordel !

-Les gens vont vite s’apercevoir que supprimer des niches fiscales, c'est-à-dire des exonérations d’impôts, ça revient au même que si vous les augmentiez...

-Tu crois ?

-Ben oui...

-Qui ?

-Comment ça qui ?

-Je te demande qui s’en apercevra ?

-Et bien les électeurs...

-T’inquiète François, ça fait des années qu’on leur fait croire que ne pas gagner de l’argent c’est la même chose qu’en perdre, alors crois-moi si je te dis que leur faire avaler une telle couleuvre c’est de la petite bière !

-Vous croyez vraiment ?

-Mais oui puisque je te le dis... J’ai Louvrier qui bosse à fond là-dessus avec Endemol. Allez détend toi et fais ton boulot, c’est tout ce qu’on te demande. Les soucis, c’est pour moi, dit-il en se grattant l’entrejambe.

-D’accord... répondit le Premier Ministre. Vous vouliez que nous discutions d’autres choses ?

-Euh non, je t’ai fait appeler juste pour dire qu’on bosse un peu ensemble c’est tout. Ça va faire baver les baveux, et avec la rumeur de remaniement que j’ai lancé, ces cons vont avoir de quoi s’occuper.

-Ah oui, la rumeur...

-Ooohhh mais c’est qu’il a la pétoche le François ! T’as peur que je te vire pour de bon, c’est ça ?

Le Premier Ministre se redressa sur sa chaise, prit une grande respiration et murmura.

-En fait j’espérais que vous le fassiez...

-Tu rigoles ou quoi ? Tu es le meilleur d’entre nous tu le sais bien. Tu occupes un poste clef, rigola t’il, pile poil entre le marteau et moi !

-Oui mais là, je commence à fatiguer... Vous ne pourriez vraiment pas prendre quelqu’un d’autre pour finir le quinquennat ?

-Qui ? Tous les autres, z’ont les dents qui rayent le parquet. Toi, tu n’as aucun charisme, aucune ambition Avec toi j’suis tranquille !

-Monsieur le Président je ne vous permets pas...

- Oh, fais pas ton méchant François, ça ne te va pas. Tu as toujours été un looser utile et tu le resteras jusqu’à ce que j’en aie fini avec toi. Tien, je vais être sympa, si tu veux je te promets que pour le prochain quinquennat je prendrais quelqu’un d’autre. Ça te va ?

Le Premier Ministre baissa la tête, vaincu devant la détermination de son interlocuteur.

-Bien... C’est tout ? Je peux y aller ?

Le président consulta sa Rolex.

-Ouais, vas-y. Là ça fait une demi-heure, c’est suffisant pour donner du grain à moudre à ces crétins.

Le Premier Ministre se leva, jeta un dernier regard sur le Président et quitta le patio sans un mot.
Resté seul, le Président jeta un long regard sur le bout incandescent de son cigare et murmura :

-J’irais bien piquer une tête moi...

vendredi 20 août 2010

Onfray déboulonne Freud, et c’est génial !

Comment vous décrire le ravissement qui est le mien depuis environs six heures ce matin ?
Comment ne serait-ce qu’essayer de vous parler de l’état dans lequel sont mes neurones, leur joie, l’excitation fébrile qui les agite et le plaisir quasi charnel que j’en ressens ?

Impossible. On est à un niveau tel que les adjectifs me manquent.

Bon, reprenons depuis le début, histoire que vous compreniez pourquoi je me fends ainsi d’un préambule aussi dithyrambique.
Hier, alors que je jetais un œil sur un fil de LTL, où entre parenthèse on se fait chier grave, je suis tombé sur un lien qu’une bonne âme proposait à l’encan.

Y voyant le nom d’un personnage particulièrement aimé de moi, le philosophe Michel Onfray, je clique alors derechef. Clic !
Hop ! Me voici alors renvoyé sur le site de France culture qui me propose d’écouter en podcast ni plus ni moins que l’intégralité de la conférence du maitre dans la cadre de la huitième année de l’Université Populaire de Caen. Et cette année le cours est consacré à l’affabulation freudienne.

Waouh... Comment vous dire... c’est bien simple, depuis tôt ce matin je suis avec ça dans les oreilles, et je kiffe grave. Je kiffe grave de chez grave !
Déjà, lorsque le bouquin est sorti, celui-là à droite, je me disais qu’il ferait bien dans ma bibliothèque. Mais là... Là... J’ai l’impression d’être dans l’amphi et en plus d’être un bon élève parce que je comprends tout ! Enfin presque tout... En tout cas l’essentiel.
Et l’essentiel c’est que Papa Freud c’était rien qu’un gros mytho !

Alors si vous aussi vous voulez égayer vos neurones et prendre un pied intellectuel de l’autre monde, cliquez ICI !

Croyez-moi, vous ne le regretterez pas.

PS : Les émissions ont commencé le 26 juillet.

jeudi 19 août 2010

Le paradoxe du nomade Français

Je viens de réaliser un truc... Non, pas là, maintenant tout de suite, mais disons que l’évidence s’est imposée à moi dans la journée d’hier alors que je réfléchissais sur la condition des Roms raflés par les soudards de Sarkozy ainsi que sur celle des gens du voyages en général.

Bon, je crois qu’en ce qui concerne les Roms, l’ignominie de la politique actuelle n’est plus à démontrer. Même certains députés UMP se sont insurgés de la façon radicale avec laquelle ce gouvernement entend résoudre un problème sur lequel il n’a aucune prise, et surtout, aucune solution réelle à apporter.
Car renvoyer 79 Roms chez eux relève de la bouffonnerie compte tenu du fait qu’une population nomade n’a, par définition, aucun chez soi. Non ?
Comme le disait Méluche dans la radio ce matin, la solution ne peut à mon sens et pour une fois, que s’envisager au niveau européen.
Si on aidait un peu plus les pays d’origine de ces gens, Roumanie, Bulgarie, etc... Et qu’en parallèle on leur mettait un peu plus la pression pour qu’ils agissent sur leur racisme endémique, les Roms resteraient chez eux.

Mais bon, l’heure est à autre chose semble t’il, d’autant plus que quelque part un bon bouc émissaire, tout sale et facilement reconnaissable, ça ne vous tombe pas du ciel tous les jours...

Non, ce qui m’a fait réfléchir c’est que, comment dire, techniquement et d’ici quelques mois, quelques semaines, je vais devenir moi-même un « gent du voyage ». Un nomade.

Ben oui, à partir du moment où j’aurais emménagé sur mon bateau, je n’aurais par définition plus de domicile fixe, je serais un nomade. Un gitan des mers.
A la différence notable près, c’est que j’aurais à ma disposition, et quelque soit l’endroit où je poserais mes pénates, électricité, eau courante et sanitaires à volonté...

Pour autant que je pose mes pénates, bien sûr.

Cette soudaine prise de conscience a provoquée chez moi deux sortes de réflexions annexes.
La première est que je me sens d’autant plus solidaire de ces gens que l’on expulse. Normal, c’est dans l’ordre des choses.
La seconde, plus complexe, à un rapport avec ce que je disais il n’y pas si longtemps sur la communauté gitane à la suite du reportage « Qui a peur des gitans ». Vous vous souvenez ? C’était l’automne dernier.

En résumé, ma position était, et est toujours dans une certaine mesure, qu’il fallait à tout prix respecter les modes de vie de la population nomade, mais il fallait également lutter contre cette tendance qu’ont ces populations à se démarquer de la République et de ses instituions.
En clair, le communautarisme c’est de la merde et il faut que l’Etat, c'est-à-dire nous, fasse en sorte que l’exclusion disparaisse des deux côtés de la boule de caravane.
Car s’il existe un rejet des gitans, tziganes et autres Roms de la part des populations sédentaires, l’inverse est aussi largement répandu.

Donc, lorsque j’ai réalisé que j’allais devenir moi-même un nomade, je me suis demandé si cela remettait en question mon opinion... Et bien non. Pas fondamentalement en tous cas.
Je veux dire par là que même si à partir de l’année prochaine je ne remets plus les pieds en France, je me sentirais toujours, et totalement Français.
Cela sous-entend que je considérerais toujours qu’une vie en société harmonieuse ne passe que par l’intégration totale, et une adhésion sans faille aux idéaux de la République. Donc de ceux de la France...

Houlà ! Tout à coup je me rends compte que cela risque de ne pas être facile pour moi si je cherche moi-même, un jour, à m’intégrer dans un autre pays que le mien... Diantre, je me piège tout seul dans ma propre idéologie...

Aurais-je mis le doigt sur un paradoxe intellectuel ? Ou alors ne suis-je qu’au début de ma réflexion et que celle-ci demande à être affinée ?

Toujours est-il que, même si je n’ai pas dans l’heure de réponse à apporter à ce questionnement, je gage que mon voyage m’en apportera une. Et je vais avoir au minimum trois ans pour la trouver.

Cela nous révèle quelques perspectives intéressantes, n’est-il pas ?

lundi 16 août 2010

Oh niçois qui mal y pense

Comme vous le savez, je suis niçois. Enfin, j’habite Nice ce qui est, à mon sens, un peu différent.
Car pour pouvoir affirmer, comme ça la tête haute et le regard fier, son appartenance à une région, une culture, ou encore une ville, il faudrait au moins en ressentir une certaine légitimité, ce qui n’est pas mon cas.
Mais au-delà de cette légitimité, je pense qu’il faudrait aussi être plutôt fier de cette appartenance. Et là, le moins que l’on puisse dire c’est que côté fierté...
Les niçois auraient un peu de mal à la ramener en ce moment.

Il y a une quinzaine de jour, nous parlions d’Eric Ciotti et de sa proposition d’incarcérer les parents d’enfants délinquants, après leur avoir retiré toutes formes d’aides sociales bien sûr. Et dans les commentaires qui suivirent cet article, nous en sommes venus assez rapidement à nous demander pourquoi le Sud-est de la France était si prolifique en fascisme en tout genre.

Le climat, la proximité avec l’Italie, les traditions mafieuses, l’argent, l’âge de la population, etc... Toutes ces raisons ont été évoquées, sans pour autant que nous arrivions à déterminer une qui prédomine sur les autres.

Mais bon, c’est un fait : C’est chez moi que l’on compte le plus de réacs et de fachos au mètre carré. Même l’Alsace, qui a pourtant son lot d’égouts à ciel ouverts, ne nous arrive pas à la cheville !

Donc, après la saillie du nazillon niçois Ciotti, voilà que son supérieur direct, à savoir monsieur le maire de Nice Christian Estrosi, dit le motodidacte, en rajoute une couche dans le JDD de ce weekend et propose d’imposer des sanctions financières aux Maires des communes qui ne respecteraient pas selon lui « leur obligation de sécurité ».
Les esprits chagrins pourraient se demander pourquoi c’est le Ministre de l’Industrie qui se permet de se balader sur les terres de l’Intérieur... Oui, ils pourraient. Mais bon, ce gouvernement nous a habitués au mélange des genres et s’y applique justement pour entretenir la confusion. Confusion qui est mère du vote à droite comme chacun sait.

Ce n’est donc pas le ministre de l’Industrie qu’il faut voir derrière cette proposition débile, mais plutôt la voix de son seigneur et maître actuellement en vacance sur la même Côte d’Azur.
Enfin, je dis débile, mais en fait la proposition est assez subtile. En se basant sur la loi qui oblige les communes à respecter un certain pourcentage de logements sociaux (mise en place par la gauche), Estrosi compte à la fois exacerber les tensions déjà existantes, mais en plus jeter l’opprobre sur les mairies de gauche. Cerise sur la gâteau, si jamais sa proposition n’aboutit pas, et qu’on lui démontre constitution à l’appui que l’Etat n’a rien à imposer aux communes en matière de sécurité, il aura beau jeu de se servir l’argument pour en finir une bonne fois pour toute avec les logements sociaux imposés... Vous me suivez ?

Quel que soit le devenir de cette proposition, il y a matière pour l’UMP et ses sbires, d’en tirer un bénéfice.

Autre chose qui m’exaspère dans cet « appel républicain » comme il nomme lui-même son dégueuli, c’est l’emploi de cet adage « La sécurité est la première des liberté ».

Ah lala... Mais c’est pas possible d’entendre une connerie pareille ! Et dire que ce concept nauséabond est apparu pour la première fois dans la bouche d’un élu de la gauche de gouvernement ! (Jospin pour ne pas le nommer)

Tien, en parlant de ça, il semblerait que la Madone du Poitou soit en train de préparer sa rentrée médiatique sur ce thème... Elle compte nous resservir son couplet sur « l’ordre juste » et grappiller, le croit-elle, quelques points de sondage auprès des retraités et des professions libérales.

Décidemment, cette rentrée 2010 sera éminemment sécuritaire ou ne sera pas... Pour ma part, je préfère garder en mémoire cette citation de Benjamin Franklin qui résume assez bien mon opinion là-dessus :

« Celui qui est prêt à sacrifier un peu de liberté pour obtenir un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux ».

vendredi 13 août 2010

C’est l’histoire d’un vieux...

Ce matin je me tâte... Mentalement je veux dire, parce que pour le faire physiquement j’attendrais d’être dans la baignoire.

Donc, je me tâte disais-je... Je me demande si j’ai vraiment envie de vous dire ce que j’ai envie de vous dire... Ouais ok, ça a l’air prise de tête comme ça comme palpation du moi, surtout pour un vendredi treize, mais le fait est que ma pensée du jour est plus qu’incorrecte et risque même de créer la polémique...

Mais bon, en même temps, comme j’ai dis, on est vendredi treize... Donc, allons-y, c’est parti pour la pensée incorrecte !

Celle-ci m’est venue en tombant sur un article relatant l’histoire d’un con. Un vieux con.

Le vieux con, c’est Papy René. René Galinier qu’il s’appelle. Un vieux réac de 73 ans, ancien d’Algérie, qui n’a rien trouvé de mieux pour occuper son après midi que de tirer à bout portant sur deux jeunes femmes venues le cambrioler.
Des roms, comme deux par hasard, et désarmées comme trois par hasard.

« J’ai eu peur, alors j’ai tiré » qu’il a dit aux policiers.

Alors aussitôt les bonnes âmes se mettent à le plaindre le pauvre vieux... Ben oui, n’est-ce pas la troisième ou quatrième fois qu’on le cambriole ? Et puis il est vieux, alors c’est normal qu’il décharge son fusil de chasse lorsqu’il tombe nez à nez sur les deux voleuses d’une vingtaine d’années... Il n’a pas fait exprès, c’était un réflexe...

Tu parles ! Il n’a pas fallut longtemps à la police pour s’apercevoir qu’en fait il n’a jamais été cambriolé de sa vie et qu’il les a juste tiré comme des lapins, une par une, dans deux pièces différentes, et sans qu’il n’y ait eu d’agression physique de leur part... En clair ça s’appelle une tentative d’homicide volontaire. Oui, juste tentative, puisque le vieux con a eu le bon goût de seulement les blesser grièvement.

Comme à chaque fois qu’un fait divers de ce genre arrive, les crétins montent aux créneaux. Ouais, légitime défense tout ça... On n’est plus chez soi... Il avait qu’à les buter, comme ça y’aurait pas eu de témoins (véridique, je l’ai lu)... En pleine psychose sécuritaire on aurait pu croire que ça aurait pu être du pain bénit pour la majorité. Mais non, manque de bol pour elle, ce qui n’était qu’un fait divers reste, pour une fois, un fait divers. Les vacances sans doute.

L’affaire rebondie lorsque le procureur de Bézier se décide enfin à faire son devoir et à incarcérer le vieux con... Là, ce n’est plus un sourd borborygme qui s’échappe de la gorge outragée d’une populace vindicative, mais carrément une clameur d’indignation ! On s’offusque, on crie à l’injustice. Au deux poids deux mesures. On lance même une pétition en ligne, histoire de faire comme les gauchistes, pour faire libérer Papy René !

On croit rêver.

Moi, ce qui m’offusque le plus c’est que cette gente bienpensante ose parler d’injustice. Je trouve ça... Indécent. Quelles que soient ses raisons, le vieux n’avait pas à tirer de sang froid sur ces deux jeunes femmes. Point barre. Ce n’est comme ça que se conçoit la légitime défense, d’une part. Et je rappelle que le France n’est pas les Etats-Unis, d’autre part.

On n’est pas au Far West bordel !

Tien, en parlant d’injustice, en voici une vraie, qui à mon sens est autrement plus significative que ce fait divers.

jeudi 12 août 2010

Gardes à vue : Piqure de rappel

Bon, c’est l’été, il fait chaud et beau et la plupart des gens ont autre chose en tête que les vicissitudes de la vie quotidienne avec son cortège de petits tracas et de vilénies.
C’est normal, ça sert à ça l’été. Ça doit avoir un rapport avec la température et la durée d’ensoleillement, un truc comme ça... On s’aère les neurones pour être sûr de pouvoir supporter le reste de l’année sans péter un plomb.

Mais si cette nécessaire décompression est utile quelque part, elle ne doit pas nous faire oublier dans quel monde et dans quel pays nous vivons.

Parce que pour info, ces grands malades qui nous gouvernent, eux n’oublient pas. Et d’ailleurs j’ajouterais qu’ils comptent justement sur le relâchement estival pour nous le mettre encore plus profond qu’il ne nous est coutumier de supporter.

Aussi, et parce qu’un commentaire un peu angélique sur les gardes à vue m’en a donné l’idée, permettez-moi de faire une petite piqure de rappel.

Juste comme ça, en passant...

Donc, à réécouter dans l’ordre et sans modération ces deux émissions de Là-bas si j’y suis qui nous relatent la réalité des choses et l’immense atteinte aux libertés, permanente, qu’est la garde à vue, aujourd’hui en France.

C’est par ici, et par .

lundi 9 août 2010

Pétition Médiapart

Monique me transmet une pétition qui, via Médiapart, m’a frappé par sa simplicité et la justesse de son argument.
Je vous invite donc à y apporter votre seing, après en avoir lu le préambule suivant.


Nous sommes tous français quelle que soit notre origine. Et la plupart des Français ont, d'une façon ou d'une autre, une origine étrangère.

Nous sommes membres d'une nation qui, selon l'article 1er de sa Constitution, «assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion». Nous sommes citoyens d'une république qui refuse de discriminer les Français selon leur origine, quelle qu'elle soit. Nous appartenons à un peuple qui, en proclamant solennellement son attachement aux droits de l'homme, se souvient que cette sélection entre Français selon l'origine fut celle du régime raciste de Vichy.

Le premier des pouvoirs et des devoirs du président de la République française est de veiller au respect de la Constitution, et donc de ces principes. Or Nicolas Sarkozy a déclaré publiquement, à Grenoble, le 30 juillet, que «la nationalité doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police, d'un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique».

Si cette intention devenait réalité, elle instaurerait deux catégories de Français, ruinant le principe d'égalité devant la loi et créant une nationalité conditionnelle pour les Français d'origine étrangère. Rien ne saurait justifier que l'on commette de telles atteintes à l'unité de notre communauté nationale et à la tradition républicaine, telles qu'elles sont définies par notre Constitution.

Nous ne savons pas si et jusqu'où ces atteintes pourraient s'étendre dans l'avenir. Nous serions entièrement solidaires de tout «Français d'origine étrangère» qui serait victime d'une telle discrimination. D'ores et déjà, nous appelons le Président de la République à apprendre les leçons du passé et à renoncer sans attendre à la mise en œuvre d'une régression aussi contraire aux principes fondamentaux de la République.

Pour signer cette pétition, cliquez ICI.

vendredi 6 août 2010

Plan de bataille

Le Président
Le chambellan écarta les deux vantaux de la porte du bureau, et s’effaça pour laisser passer le Conseiller.

- Vous m’avez fait demander Monsieur le Président ?

- Oui mon petit Franck, asseyez-vous.

Le Conseiller se dirigea à petits pas rapide vers le fauteuil que lui désignait l’illustre personnage, et s’assit du bout des fesses. Les jambes serrées, les mains jointes, il attendit que le Président daigne s’intéresser de nouveau à lui.

Au bout d’un moment, le Président éteignit sa console, la rangea dans le tiroir de son bureau, et leva alors les yeux vers son interlocuteur.

- Franck, je vais avoir besoin de vos talents en matière de communication...

- Ça tombe bien, l’interrompit son conseiller, c’est pour ça que vous me payez !

La mâchoire du Président se crispa et un tic nerveux agita son épaule droite. La désinvolture avec laquelle son Conseiller prenait leur relation ne cessait de l’irriter... Mais le bougre était balaise dans son domaine, et le Président aurait eut du mal à s’en passer. Il faisait donc avec, mais cela lui en coûtait visiblement.

- Franck, vous avez eu beau faire, mais mon message et les mesures que j’ai prises à Grenoble ne sont pas suffisamment relayés dans les médias. Je vous rappelle tout de même que si je me suis pointer chez les ploucs au lieu de partir en vacance avec Carlita, c’était sur vous conseils et afin de faire oublier les conneries de cet abruti de Woerth.

- Monsieur le...

- Ta gueule, j’ai pas fini !

Le visage du conseiller devint livide et les paumes de ses mains commencèrent à devenir moites.
Satisfait de son effet, le Président repris sur un ton plus calme.

- Alors c’est bien simple, vous allez vous sortir les doigts du cul et faire votre boulot. D’ici la fin des vacances j’exige que chaque Français n’ait qu’une chose en tête, la trouille des immigrés. Vous vous démerdez comme vous voulez, mais je veux qu’ils chient dans leurs frocs ! Est-ce que vous m’avez compris ?

- Oui Monsieur le Président...

- Parfait. Donc, je vous écoute.

-Heu... je vous demande pardon...

- Je vous écoute. Qu’est-ce que vous me proposez comme plan d’action ? Et magnez-vous parce que j’ai un massage dans cinq minutes.

-Hum... Et bien je pense que nous pourrions lancer une campagne médiatique de grande ampleur...

-Bien. Ensuite ?

- Reprendre les fondamentaux, envoyer les hommes au feu et distiller un message anxiogène et répétitif...

Le Conseiller
Au fur et à mesure que son cerveau se mettait en branle, le visage du Conseiller reprenait des couleurs. Ses mains s’agitaient dans les airs comme si elles dessinaient des plans imaginaires. Un début d’érection commença à se faire sentir au creux de son pantalon.

- Nous pourrions, par exemple, nous appuyer sur un sondage et démontrer, chiffres à l’appui, que les Français supportent massivement votre politique. Si on leur dit que c’est ce qu’ils veulent, ces cons croiront que c’est vrai et...

- Vous allez faire comment pour bidouiller les chiffres ? Je sais bien que la plupart des instituts de sondage bossent pour nous, mais là il faudra quand même qu’ils fassent un gros effort...

- Heu... J’avais pensé demander à Laurence...

- Parisot ? Ouais, bien vu. Cette connasse ne pourra pas refuser. Si elle se fait tirer l’oreille, dites-lui bien qu’elle n’a pas le choix. C’est ça ou bien sa réforme des retraites passe à la trappe.

Le Conseiller qui maintenant bandait comme un serf, se trémoussa de plus belle lorsque le Président repris.

- Qu’elle se démerde comme elle veut, mais je veux du lourd cette fois-ci. Pas un petit sondage à la mord-moi-le-nœud avec des petites tendances de tapettes. Je veux un plébiscite !

Le Conseiller nota nerveusement sur son bloc.

- Un plé-bi-sci-te, très bien Monsieur le Président. Donc, si je vous suis bien, cette fois-ci on sort la grosse artillerie... Propagande intensive et désinformation... Mais...

- Mais quoi ?

- Vous ne craigniez pas que les médias ne trouvent la ficelle un peu grosse ?

Les boucs émissaires
-Ça mon petit Franck, c’est votre boulot. Et ne comptez pas sur moi pour le faire à votre place. Vous me muselez tout ça. Je veux du carré, de l’unanime. Et le premier qui me chie dans les bottes, vous me le clouez au mur. Est-ce que je me fais bien comprendre ?

- Oui Monsieur le Président. Cependant, si je puis me permettre, on ne maitrise pas encore très bien la blogosphère.

- La quoi ?

- La blogosphère Monsieur le Président. Les blogs. Même si les médias mainstream nous suivent sur ce coup, je doute que les blogs d’opposition se laissent bananer de la même façon...

-Putain ! Font chier ces gauchistes de merde ! Vous croyez qu’il y en aura d’assez intelligents pour démonter le truc ?

- C’est fort probable Monsieur le Président.

- Bon, pour l’instant on ne peut rien faire tant que la loi sur Internet n’est pas passée... En même temps, la grande majorité de mes électeurs n’ont pas internet, donc on va les ignorer et puis c’est tout. Mais vous me gardez un œil sur tout ça au cas où...

- Je mets le Renseignement Intérieur sur le coup ?

- Ils le sont déjà.

- Ah ? Bien...

Le Président se leva, signifiant ainsi à son interlocuteur que la réunion était terminée.

- Franck, je compte sur vous, ne me décevez pas. Je veux que vous vous défonciez sur ce coup-là.

- Comptez sur moi Monsieur le Président.

Le Conseiller en Communication de l’Elysée s’apprêtait à sortir du bureau présidentiel, lorsque la voix du Président se fit de nouveau entendre.

-Ah, Franck, avant de vous mettre au boulot faite moi plaisir...

- Tout ce que vous voulez Monsieur le Président !

- Changez de futal voulez-vous ?

Le Conseiller baissa les yeux, et aperçut la tâche qui auréolait le devant de son pantalon. Le rouge aux joues, il cacha l’objet de sa honte avec son porte document et sortit.

Resté seul, le Président se fendit d’un petit sourire carnassier. Ce Franck avait beau être une tête à claques, on ne pouvait pas dire de lui qu’il n’aimait pas son métier. Ça non...