Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


jeudi 15 mai 2008

Le SMA, un leurre antidémocratique

Le SMA (Service Minimum d'Accueil), c’est la marotte de Nicolas Sarkozy. C’est son truc et il entend bien le voir généralisé d’ici 2009. Et il a beau jeu, car il sait que la population française est derrière lui, avec plus de 60% d’avis positif sur la question. Mais la mise en place de ce service ne se fait pas sans mal. Car certain hurlent à la confiscation du droit de grève, bref, à l’atteinte de nos droits les plus fondamentaux…
C’est certain, les grèves, ça fait chier tout le monde. En tous cas, ça fait chier une grande majorité des français. Qui ne s’est pas retrouvé en galère à la suite d’une grève des transports ? Qui n’a pas dû sacrifier un jour de RTT pour garder ses enfants alors que les écoles étaient fermées ? Qui n’a pas dû retarder l’envoie de son tiers provisionnel parce que les impôts étaient… Ah, non, ça ce n’est jamais arrivé… Et que dire de l’image de la France, pays le plus visité au monde rappelons-le, auprès de nos millions de visiteurs annuels ?
Bref, La grève a une image déplorable et toute action en faveur des usagers est plutôt bien perçue par la population. Pourtant, ce n’est pas aussi simple que la majorité des français veut bien le croire.
Pour certains, dont je suis, le service minimum va à l’encontre du droit constitutionnel de faire grève. En effet, ce qui fait la force démocratique d’une grève c’est son impact sur le fonctionnement de la nation. Plus le peuple se mobilise, plus le poids qu’il représente se fait sentir auprès du pouvoir. Rendre obligatoire le service minimum revient à rendre stérile tout combat syndical, ou du moins à en diminuer considérablement les effets. C’est une façon détournée de museler la voix de la population française.
Ceux qui pestent contre les grèves et réclament le SMA, ne comprennent pas que ce sont leurs propres droits qu’ils contrarient ! La lutte d’aujourd’hui sur les retraites dans la fonction publique, c’est la même chose que la lutte qu’il faudra mener demain dans le privé. La fonction publique a le mérite d’être organisée et de pouvoir se mobiliser fortement, Croyez-vous que les salariés des PMI/PME sont capables de faire la même chose ? Dénaturer leur combat revient à dénaturer tous les combats futurs, que même les usagers des services publics seront amenés à faire un jour peut-être.
A cela s’ajoute le fait de pouvoir organiser ce SMA. Qui, comment, avec quel argent ? Mais bon, pour moi il n’y a même pas lieu de se poser ces questions puisque la mesure en elle-même est inique.
Alors je voudrais dire à ces 60% de français qui sont favorable à une mise en place du service minimum, qu’ils arrêtent de se comporter égoïstement. Je les engage à avoir une vue un peu plus longue sur notre société, et sur le rôle que doit jouer chaque citoyen s’il veut se montrer solidaire et humaniste.