Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


jeudi 7 mai 2009

J’me réveille

J’ouvre un œil, le droit, puis je le referme. Je laisse passer un moment et je réessaye. Plus lentement.

J’entraperçois une lumière grise qui tombe devant la porte de ma chambre par l’escalier. Oui, chez moi la lumière tombe. Qu’est-ce que j’y peux moi si ma maison est à l’envers… On y rentre par le premier étage, et on descend ensuite dans les chambres. C’est ainsi parfois lorsqu’on habite sur le flanc d’une colline.

Donc une lumière tombe. Ça veut dire que le jour est en train de se lever. C’est pas encore complètement fait, mais c’est en train. A croire que les photons timides ont pu quand même traverser mes paupières et alerter le neurone de permanence. Celui qui n’était pas occupé à rêver…
Peu à peu, celui qui ne rêvait pas rameute tous ses copains et ensemble ils commencent à se ranger en ordre de bataille. Ils s’organisent en phalange. Chacune a son boulot. Y’en a qui vont s’occuper de mon corps, le masser en douceur et le faire repartir.
Y’en a d’autres qui vont jouer les assembleurs de cases… Ils vont se mettre à ranger le bordel de mon cerveau. Vous me direz que c’est un peu normal… Après la nuit qu’ils ont passée, à batifoler dans tous les sens au gré de mes rêves… C’est un peu le boxon. Et c’est donc justice qu’ils rangent derrière eux.
Au fur et à mesure que les cases s’assemblent, mes pensées se font moins chaotiques. J’émerge. Je commence à savoir qui je suis, où je suis… Je me positionne dans l’espace et dans le temps.
Je me demande si j’ai des choses importantes à faire aujourd’hui… Oui, il faut que j’écrive… J’ai envie d’écrire, mais sur quoi ? J’en sais rien.
C’est pas grave… Je trouverais bien.

Mes bras et mes jambes fonctionnent maintenant. Je repousse la couette. Je roule sur moi-même d’un quart de tour. Je plie les guiboles et dans un mouvement de morse je redresse ma carcasse. Les pieds au sol, le cul sur le lit et les coudes sur les genoux.
On dirait que j’ai du mal à quitté cette position groupée… Pourtant, il va bien falloir. Oui, mais pas encore…
D’un geste je ramasse le téléphone qui a dormi à côté de moi sur le sol. J’ai pas de réveil, alors un portable avec le son coupé, ça le fait très bien. J’y jette un œil histoire de voir si mon instinct ne m’a pas abusé… On ne sait jamais. Peut-être qu’il va me dire que je peux encore essayer d’inverser le processus ?
Mais non, il est 05H55. Encore une fois le réveil que j’ai dans la tête à bien marché. Je me dis qu’il y en a qui ont besoin d’une machine pour les empêcher de se réveiller trop tard. Moi c’est l’inverse. Ma machine elle me sert à me prévenir quand il est trop tôt…
Mais là ça va… Presque six du mat, c’est raisonnable.

Ça y-est je suis debout. Les guiboles fonctionnent en mode autonome. Elles me portent machinalement. Je grimpe l’escalier en colimaçon, la main sur l’axe en hêtre poli. A mi-chemin un bruit étrangement strident saccage la belle ordonnance que mes neurones commençaient tant bien que mal à agencer… Putain d’chatte !
Je grogne, menaçant. Un grognement de bête sauvage. Un grognement lourd de menace… Un truc qui veut dire : « Toi, ma vieille, t’as intérêt à fermer ta gueule si tu veux pas recevoir un coup d’latte dans les gencives ! »
Rituel matinal. Elle le sait qu’il faut pas m’gonfler avant que j’ai eu le temps d’avaler mon café… Elle le sait ! Depuis l’temps ! Dix-neuf ans qu’elle m’emmerde tous les matins en miaulant ! Dix-neuf ans que je grogne ! Et dix-neuf ans qu’elle s’assied ensuite en silence sur son cul de chat, en plein milieu de la cuisine, histoire que je sois obligé de faire un écart ou de l’enjamber… Elle veut bien se taire pendant cinq minutes, mais quand même pas se faire oublier pour autant !

Allez ! On va attaquer la journée… Je ne sais toujours pas ce que je vais écrire aujourd’hui. Peut-être qu’aux infos je vais trouver l’inspiration ? Hier soir j’avais pourtant une idée… C’était quoi déjà ? Je ne sais plus… C’est pas grave. J’aurais qu’à raconter comment je me lève le matin… Ça pourrait être sympa. On verra bien.