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samedi 13 décembre 2008

Noël, une histoire d’hormones et de stress

Bon… J’en ai marre. Cela va faire trois jours que je m’échine sur mon clavier pour tenter de vous parler de mon Vendée Globe virtuel, mais j’ai beau faire, y’a rien qui vient… Ou plutôt si, il y a bien des trucs mais quelques heures après les avoir écrits, je les trouve à chier. J’ai horreur de ça !
J’ai l’impression de n’être qu’une espèce de merde d’écrivaillon sans inspiration ni continuité dans la concentration…
Alors, plutôt que de persister dans une route que je sais stérile par avance, je me suis interrogé sur les raisons qui font que comme une grande partie de la population, je ressens comme une espèce de ralentissement dans mes activités… Et là je vous parle aussi bien de mes activités de bloggeur, que celle d’être humain en général.

On dit souvent que les fêtes de Noël sont propices aux déprimes en tout genre, au blues chronique, et je me dois de vous l’avouer : Je n’y coupe pas.

J’ai un peu farfouillé sur le net à la recherche d’explications susceptibles de m’éclairer (vous allez voir que c’est le cas de le dire) sur cette déprime chronique… Et par la même occasion vous éclairer également, car je sais qu’il y en a parmi vous qui ressentent la même chose… Ne niez pas ! Je le sais.

Deux causes principales semblent se détacher quant à expliquer pourquoi cette période de fêtes est paradoxalement propice à la déprime :

Il y a d’abord une cause physiologique à laquelle personne n’échappe, c’est la baisse de l’intensité et de la durée d’exposition à la lumière qui caractérisent ces mois d’hiver. Plus couramment constaté chez les femmes, mais n’excluant cependant pas les hommes (j’en suis !) et les enfants (euh… parfois…), le TAS (Trouble Affectif Saisonnier) est un épisode cyclique par définition qui agit sur nos hormones. Et oui ! On a tendance à l’oublier, mais nous ne sommes que ça en fait. Un bon gros paquet d’hormones toutes plus actives les unes que les autres… Modifiez ne serait-ce qu’une infime composante de cette fragile alchimie, et les conséquences deviennent aussi imprévisibles que disproportionnées.
En fait, maintenant que j’y pense, je m’aperçois que la nature a su palier à ce genre d’inconvénients pour une grande part de son règne… Ben oui ! Ce n’est pas pour rien que certains animaux hibernent et que les végétaux entrent en dormance ! C’est pour éviter de se faire chier, et pire, de faire chier son voisin… De même, la migration semble aussi liée, pour une part, à cet épisode hivernal. Partir plus au sud, est une garantie d’y trouver des conditions meilleures et notamment en matière d’ensoleillement. La nature est bien faite quand-même, non ?
Et tout ça, c’est la faute (pour une part) à nos hormones, et plus particulièrement à une des plus importantes d’entre elles, la sérotonine.
La sérotonine, c’est un peu la touche-à-tout des hormones. Elle sert aussi bien à réguler l’humeur, qu’à faciliter votre transit intestinal. Elle joue un rôle dans l’apparition des migraines et régule le sommeil. Bref, elle ne chôme pas cette petite ! Et bien figurez-vous que la sécrétion de la sérotonine par notre intestin (c’est lui qui se tape le boulot de la fabriquer), est liée à la lumière… On ne sait pas trop comment, mais on sait que c’est vrai. Plus de lumière solaire égale plus de sérotonine, donc plus de peps en général dans toutes les parties du corps dont je viens de parler.
Alors, que faire ? La faculté d’hiberner, nous l’avons sacrifiée sur l’autel de notre évolution pour devenir ce que nous sommes. Imaginez un peu une société humaine qui passerait un tiers de son temps à dormir !
Euh… Mais attendez-là ! N’est-ce pas ce que nous faisons normalement ? Ben oui ! On est sensé dormir un tiers de notre vie après tout. La différence est que nous avons réparti cette période sur un cycle de 24 heures. C’est quand même plus pratique pour s’occuper de son évolution quand même…
Une deuxième solution serait de pouvoir reprendre une vie nomade, et de migrer en masse vers des latitudes plus ensoleillées… Avec la baisse du pouvoir d’achat et la petitesse de nos jambes, l’affaire se complique un peu, vous ne trouvez-pas ?
La seule pratique viable, recommandée par le corps médical, c’est la luminothérapie. Une heure, tous les jours, sous une lampe de 5000 lux devrait pouvoir relever votre taux de sérotonine. Et ce, avant huit heure du mat ils précisent ! Parce que si vous faites ça le soir, et ben… Vous aurez du mal à dormir.
Bon, pour le côté physiologique vous savez ce qu’il vous reste à faire : Trouvez-vous une lampe idoine et exposez-vous consciencieusement.
Sauf que ça doit bien couter un bras ces trucs-là…

Comme si la baisse du ratio intensité-périodicité de la lumière ne suffisait pas à la déprime de Noël, on peut y rajouter des causes psychologiques. Déjà que notre corps, et donc notre cerveau, est affaiblit pour les raisons évoquées ci-dessus, ne voilà-t-il pas que les fêtes sont l’occasion de rajouter à tout cela une dose supplémentaire de stress. Je devrais plutôt dire des stresss (même si stress ne prend pas de s supplémentaire au pluriel, je m’en tape !).
Après réflexion, j’en vois deux principaux.

Le premier, c’est l’argent. Noël est la fête de l’année où l’on dépense un max pour offrir traditionnellement des cadeaux aux membres de sa famille, et plus particulièrement aux enfants. Il s’ensuit une espèce de contrainte, avouée ou non, qui consiste à faire le maximum pour ne pas désappointer l’autre. Selon ses moyens, parfois au-delà de ses moyens, chacun ressent comme une obligation, au mieux, de répondre aux attentes de l’autre, au pire, de lui plaire… Qu’il s’agisse d’enfants, que l’on essaiera de contenter dans leurs désirs égoïstes (et oui !), ou d’adultes qu’il conviendra de surpasser de quelque manière que ce soit, la sacro-sainte cérémonie obligatoire des offrandes est une source inépuisable de stress. Vais-je avoir suffisamment de quoi satisfaire ? Là est la question que tout le monde se pose.
Le pire sans doute, est lorsque l’on décide de faire les choses à moindre frais… La culpabilité s’installe alors, même si l’on se réfugie derrière une explication contextuelle pour justifier le fait que l’on n’est pas à la hauteur de l’événement.
A mon sens, c’est le caractère (prétendument) obligatoire de la chose qui crée le plus de stress. Savoir que l’on doit faire quelque chose, même si l’on n’en a pas envie et malgré les contraintes que cela impose, voilà qui génère du stress.
Vous aurez remarqué que j’ai mis le mot prétendument entre parenthèse… Car il ne faut pas oublier que ce moment n’est qu’un rite social, issu d’un passé religieux et repris par notre société de consommation pour le plus grand bonheur de certains… et rien d’autre.

La deuxième source majeure de stress que je devine est due à la confrontation familiale.

Bien sûr, il existe d’autres occasions pour réunir une famille que Noël. Mais cette occasion-ci a de particulier qu’elle est sensée s’organiser autour des enfants. C’est donc avant tout, un regroupement générationnel.
Et qui dit génération, dit inévitablement conflit des générations… Le père jugera le fils, la mère la fille et la belle-fille, l’éducation des enfants et le poids des traditions dans celle-ci sera pesé et commenté… (Comment ? Il a 10 ans et il croit encore au Père Noël ?) Les parcours individuels comparés… (Et toi ? Où en est tu ?) Les conflits anciens, issus de l’enfance, qui ne nous préoccupent pas pendant le reste de l’année seront évoqués… (De toute façon, tout le monde sait que t’as toujours été le chouchou !) Les erreurs et les manquements seront dûment rappelés à l’ensemble de la communauté… (On ne t’a pas vu depuis quand déjà ?)
Bref, on a beau dire que Noël est une fête, cela peut très vite se transformer en cauchemar. Et un cauchemar qui aura des implications bien après que l’épreuve soit passée… puisqu’il y a de grandes chances pour que l’on vous ressorte des trucs que vous avez dis au Noël précédent !
Pour qui a l’habitude de ce genre de rencontre, du genre je déjeune tous les dimanches chez papa-maman, la fête peut se révéler indolore. Mais pour ceux qui habitent un peu loin, ou qui n’ont pas une assiduité relationnelle avérée… Cela risque d’être un peu plus compliqué.

Un autre facteur aggravant dans ce genre de confrontation (même amicale) est l’absence d’une ou plusieures personnes sensées être présentes. Lorsqu’il s’agit d’un décès, la nostalgie s’installe et contrarie le processus de deuil en ravivant des plaies partiellement cicatrisées. L’ambiance est « plombée » par l’absent qui se révèle être finalement la personne la plus présente de la soirée. Là encore, les inévitables comparaisons dont je vous ai parlé plus haut se feront, mais avec comme dénominateur commun l’attitude chacun face à la mort d’un autre.
L’absent par obligation sera plaint de ne pas participer aux réjouissances, l’absent par vocation sera récriminé et voué à l’opprobre général. Son manquement servira de sujet supplémentaire au cas où celui-ci se pointerait dans une prochaine réunion…
Vous allez me dire que je noircis le tableau, mais je peux vous assurer que non… (Bon, peut-être un peu quand même…)

On dit qu’on ne choisi pas sa famille, et c’est bien vrai. J’y vois là encore le caractère obligatoire, presque fataliste, qui peut rendre ces moments particulièrement éprouvants. Les fêtes traditionnelles et la famille ont ceci en commun qu’elles font partie des choses que l’on ne maitrise pas… Ou que l’on croit ne pas pouvoir (devoir) maitriser.

Aussi, pour toutes les raisons que je viens d’évoquer, il est vrai que Noël est propice à la dépression. En fait, il faudrait plutôt dire propice à la rechute dépressive, ce serait plus juste. La concentration en un point précis du temps, de toutes ces considérations hautement symboliques, ajoutée à une baisse de l’intensité lumineuse crée chez l’humain cette espèce de spleen qui habite un grand nombre d’entre nous.

Et voilà ! Je crois que j’ai fais le tour… Moi qui était sensé vous parler ce matin de course au large, voilà que je me suis laissé embarqué dans un discours sur les fêtes de Noël ! Faut le faire quand même ! Vous allez dire que je me répète (il le faut parfois), mais voici encore une explication supplémentaire, s’il en était besoin, de la difficulté que l’on peut avoir à remplir ses obligations. Le côté oblatif des relations humaines, comme de l’écriture, c’est bon pendant un moment, mais à la longue ça gonfle un tantinet… Un peu de narcissisme ne nui pas et j’en veux pour preuve la dextérité avec laquelle mes petits doigts ont virevolté sur le clavier pour vous écrire cet article ! 1986 mots en moins de trois heures, recherches comprises, je ne crois pas avoir fait mieux depuis que je tiens ce blog !

Ah oui ! Une dernière chose avant que de vous laisser pour le week-end.
Vous l’aurez peut-être remarqué, mais j’ai essayé de rester le plus objectif possible dans cet article. Si-si, je vous assure ! Parce que, en ce qui me concerne Noël me fait flipper grave. Si j’avais du entrer dans des considérations personnelles, vous auriez eu droit à un peu plus de gros mots et un peu moins d’explications scientifiques, croyez-moi !
Sérieusement, je déteste Noël. A un point tel que l’année dernière je me suis arrangé pour me trouver à l’hosto pour y couper ! Et tenez vous bien, en bon lâche que je suis, et bien j’ai récidivé pour cette année ! Je passe sur le billard le 23 décembre pour un réajustement sur ma cheville ! Honnêtement, je ne pourrais décemment pas être présent… Ça va pas être possible… Désolé…
Rien que le savoir, et bien ça me remonte le moral, dit-donc !