Je voulais vous dire…


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vendredi 30 janvier 2009

Ah ça ira ! (Deuxième partie)

Vous savez quoi ? J’suis fumasse !
Oui ! Fumasse ! En colère, je fulmine, je peste, je rage, j’enrage, je maronne, je trépigne, je hurle… Alors que le soleil est encore au pieu, et que moi je suis déjà à faire le tour des médias pour glaner les informations nécessaires au présent article, je sens monter la bile le long de mon œsophage ! Bref, en un mot comme en cent : J’suis pas content !

Bon…. Allez, calme toi mon Gwen… Respire… Voilà, c’est bien… Cool… Maintenant je veux que tu arrêtes de taper comme un forcené sur les touches de ton clavier… Il ne t’a rien fait le clavier, n’est-ce pas ? Voilà, c’est mieux… Souples les doigts, souples !

Bon, je vais peut-être vous expliquer pourquoi je tempête ainsi de bon matin… Plutôt que de vous ensevelir sous une pluie de points d’exclamations et de suspension. Ca sera bien plus productif, n’est-ce pas ?

Ce qui me fait bondir ainsi, c’est que depuis ce matin, et hier soir déjà, j’entends de partout que les quelques deux millions de personnes qui ont battu le pavé hier le faisaient par crainte de la crise. Que le sentiment général qui transpirait de ces manifestations, c’était la peur du lendemain, le sentiment d’être abandonné par l’Etat dans le plan de relance économique…
Tout ça, c’est des foutaises ! C’est de la désinformation pure et simple !
Moi j’y étais dans la rue, et je peux vous dire que le message lancé par mes concitoyens niçois n’avait rien à voir avec la crise ! Mais alors rien du tout ! Le message que le peuple criait haut et fort était : « Sarko, on en a marre de toi, casse-toi ! ».
Oh bien sur, la crise était évoquée ici et là mais elle servait uniquement de prétexte à dénoncer les errements de ce gouvernement, à fustiger les réformes engagées bien avant le cataclysme financier, à mettre en avant la nécessaire mutation que doit entreprendre notre société.
Qu’elles étaient belles les pancartes que brandissaient la foule ! On y voyait de tout : De l’enseignant dénonçant l’abandon et le flicage de l’école, du personnel hospitalier dénonçant des soins au rabais, des pompiers en colère, des postiers en colère, des salariés de la grande distribution en colère, des travailleurs sociaux en colère, des sans-papiers en colère, des étudiants en colère, des chercheurs en colère, des retraités en colère… Bref, moi j’ai vu une France en colère et qui dénonce la destruction systématique de son environnement social et économique. Et je suis désolé d’aller à contre courant de tout ce qui ce dit ce matin dans les médias, le responsable désigné de tout ça, c’est bien Nicolas Sarkozy et pas la crise !

Nous étions près de 20 000 à défiler malgré l’obstruction manifeste entreprise par le maire de la ville Christian Estrosi. En effet, figurez-vous qu’à quelques heures du départ de la manif, le parcours n’avait toujours pas été validé par les autorités ! Je ne vais pas entrer dans les détails pour ne pas assommer les non-niçois, mais en gros sachez que le Maire ne souhaitait plus que les manifs empruntent l’avenue Jean Médecin… plus jamais ! Imaginez un peu que l’on dise aux Parisiens qu’ils ne peuvent plus défiler de Bastille à République et on verra ce que cela donne ! Bon, ben… Sur ce coup-là, l’Estrosi ferma sa bouche et l’on fit comme on l’entendait. Non mais !

Moi, dopé aux analgésiques, je sillonnais le cortège de long en large à l’affut de la bonne photo. Je gambadais comme le cabri moyen, l’appareil vissé sur l’œil, je décryptais les panneaux et les banderoles, cherchant le bon mot et la bonne attitude. Les gamins dans les poussettes, les égéries perchées sur des fourgons, les sourires et la bonne humeur… Car oui mes amis ! On peut crier sa colère et garder le sourire, je vous l’affirme !
C’était bon vivant, mais également on sentait la fermeté derrière le brocard. La liste des dégâts causé par l’autre tâche n’en finit pas de s’allonger, et on sent bien que peu à peu la moutarde monte au nez des français.

La manifestation prit fin dans le calme aux premières heures de l’après-midi… La police, discrète tout au long du parcours se fit encore plus discrète alors que les familles, les employés, les retraités regagnaient leurs pénates. Pas d’incident à regretter et c’est tant mieux pour tout le monde. Même pour nos édiles qui ne craignaient rien de moins que n’éclatent quelques échauffourées.
Pour ma part, je me fis raccompagner par un ami, le corps perclus, et l’âme heureuse…
Ce n’est qu’après quelques heures de sommeil, que je me mis à fabriquer ce petit clip qui j’espère vous plaira… Alors, dégustez, et surtout n’oublions pas pourquoi nous étions dans la rue hier, et n’écoutons pas les sinistres qui nous disent que nous avons peur de la crise. Non, nous n’avons pas peur, nous voulons juste que ce type s’en aille. C’est tout.