Je voulais vous dire…


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jeudi 16 juillet 2009

« Le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

Bon, je sais que je me fais rare en ce moment… C’est vrai. Désolé. Mais c’est pas ma faute, c’est celle du temps.
Du temps qui passe et du temps qu’il fait… Et tout ça en même temps.
Le temps qui passe ce fait dans la douleur de la convalescence. Ma cheville prend tout son temps, elle aussi, pour se remettre de l’intervention… (En clair, j’ai un putain de mal !) Et le temps qu’il fait m’incite plus à la torpeur et à la déconnexion mentale.
Car je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais c’est l’été et il fait chaud. Oh, ce n’est pas la canicule, loin de là, mais il faut que vous sachiez qu’au dessus d’une certaine température, j’ai la particularité d’avoir le cerveau qui passe en mode ralenti… Peut-être que les échanges thermiques sont prioritaires par rapport aux activités cérébrales ? Allez savoir…
Cela-dit, je réfléchis quand même un peu, et en ce moment il y a une chose qui m’interpelle un tantinet… Et comme souvent, lorsque je suis interpellé (un tantinet) et que la réponse ne me vient pas automatiquement, je décide de partager mon questionnement avec vous…

Dans le monde du travail, il y a une règle communément admise qui dit que quelque soit son mécontentement, le salarié ne doit en aucun cas s’en prendre à son outil de travail…
Mouais… Une règle, une règle… J’ai plutôt l’impression qu’il s’agit-là d’une pratique qui relève plus de la coutume que de la règle. Car, si je ne m’abuse, rien de tel n’est inscrit dans le code du travail.
Non, il s’agit plutôt d’une espèce de code de conduite, une pratique non-écrite, un pacte silencieux qui aurait été passé entre les travailleurs et les patrons, et ce depuis des temps immémoriaux…
Pour ma part, j’aurais tendance à penser que cette coutume est issue de la pensée libérale…
Ouais, je sais. Vous allez encore me dire que je fais une fixation en revenant toujours sur ce sujet. Ou bien, vous allez me faire remarquer que je suis décidemment bien naïf… Mais que voulez-vous ? Moi, pour ainsi dire, je débute dans le radicalisme. Je n’ai eu aucune éducation syndicale, encore moins révolutionnaire. En fait, je ne prends réellement conscience de ces choses que depuis deux ans et demi… Deux ans, neuf mois et vingt-six jours pour être précis. Mais bon, ce n’est pas le sujet.

Le sujet, c’est que depuis quelque temps on assiste à un raidissement (le mot est faible) dans les relations entre le salariat et le patronat. (Cliquez sur la carte pour accéder à une infographie sur l'ensemble des plans sociaux en France.)
Déjà, il y a quelques mois les salariés de Continental/ Clairoix ainsi que ceux de Sony et bien d’autres, séquestraient leur patron, franchissant ainsi un pas dans la lutte contre l’abus de plans sociaux. A l’époque, on s’interrogeait déjà sur cette pratique typiquement française. Les libéraux dénonçaient dans ce geste la main invisible de l’extrême gauche, accusant les salariés d’user de méthodes de gangsters. Les mêmes salariés eux, rétorquaient que leur violence n’était qu’une juste réponse aux abus de leur direction…
Bon, je préfère vous le dire tout de suite je suis plutôt d’accord avec ce genre d’action. Surtout si, au final, ça marche. Pour moi, il est parfaitement intolérable qu’une entreprise qui réalise des bénéfices licencie son personnel sous prétexte de vouloir faire perdurer les investissements de ses actionnaires. C’est comme ça, c’est une question de priorité. Mais j’y reviendrais plus tard…

Donc, après les « maintiens sur site » observés récemment, voilà qu’un degré supplémentaire vient d’être franchi dans la lutte, et pas un petit, puisque les salariés en viennent à menacer de faire sauter leur usine pour se faire entendre convenablement. En clair, la dernière arme qu’il reste à ces travailleurs, leur dernière cartouche en fait, c’est de s’en prendre à leur outil de travail.
Bon, je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que cela représente comme action… C’est grave. Et vous savez pourquoi c’est grave ? Et bien tout simplement parce que les salariés s’attaquent ni plus ni moins au seul droit de l’homme que les libéraux ont retenus dans la déclaration universelle (article II). Celui du droit à la propriété.
Et dans ce genre de cas, il ne s’agit plus de droit du travail. On entre carrément dans le pénal !

Pour ma part, cette montée en puissance de l’action du salariat est plutôt bon signe. Je ne veux pas faire l’apologie d’un quelconque crime ou délit, je dis simplement que je trouve légitime cette réaction… Car, face à la violence que représentent les licenciements massifs, les délocalisations sauvages, tout ça au nom du profit de quelques-uns, je pense qu’il est normal et juste de se défendre. Et ce, même si pour cela il faut se mettre en délicatesse avec la loi.
Un peu dans l’esprit d’insurrection que prônait la déclaration des droits de l’homme de 1793 (articles 33, 34, et 35), celle que l’on s’efforce de nous faire oublier…
La transgression de ce tabou libéral qui concerne le respect de l’outil de travail est un pas, à mes yeux, important vers une nouvelle relation salariat/patronat. Car, à mon sens, il est important que le patronat prenne enfin conscience de son rôle social. Rôle social qui, quoi qu’il arrive, doit toujours primer sur le rôle économique.
Mais bon, pour faire rentrer ce concept dans la tête du MEDEF, il y a encore du boulot !

Voilà ce que ces derniers événements m’inspirent en ce moment… Enfin, moi ce que j’en dis, c’est avec mes petits neurones fatigués par le temps que je déduis ces choses. Si vous trouvez que je me plante dans les grandes largeurs, n’hésitez surtout pas à m’en faire part. Votre contribution est indispensable !