
Et c’est un peu la question que je me suis posé lorsque j’ai appris la réélection de Bernard Thibault à la tête de la CGT.
Je ne pensais pas qu’il allait être réélu… Non, c’est vrai, j’étais persuadé que la grogne générale que j’avais cru discerner au sein du monde syndical allait pousser dehors ce monsieur un peu trop tiède. Durant cette année 2009 de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l’inactivité du principal syndicat français, de même que ses postures plutôt paradoxales comme l’expulsion manu militari des sans papiers de la bourse du travail… On a même accusé son dirigeant, Bernard Thibault, d’être « atteint de sarkozysme aigu », comme si celui qui était sensé représenter l’opposition au patronat fricotait avec l’ennemi ! Avec tout ça, je me disais que le Thibault allait être remercié et que les masses laborieuses allaient se reprendre en main… mais non.
Certes, des voix se sont fait entendre lors de ce 49ème congrès pour dénoncer cette dérive libérale, mais lorsqu’il a s’agit de procéder au vote et d’élire le nouveau boss, ces voix se sont vite tu. D’ailleurs, chose bizarre, le Thibault était bien le seul candidat à sa propre réélection, ce qui me plonge dans un abyme de perplexité, et me fait me poser moult questions sur la façon dont ce syndicat fonctionne…

Si maintenant la CGT se rallie à la conception nord-européenne du syndicalisme, à savoir que la lutte syndicale ne doit plus être dans la confrontation mais dans la concertation, il ne va plus rester que SUD pour réellement défendre les intérêts des travailleurs. Car il faut quand même savoir que cette fameuse concertation dont je viens de parler n’est en fait qu’une vaste fumisterie dont les seuls bénéficiaires sont les patrons et leurs actionnaires ! Vous le savez ça quand même ?
La seule chose que ces gens-là comprennent, c’est l’argent qu’ils gagnent. Et le seul moyen connu, et efficace, pour leur faire arriver à cracher quelques modestes avancées sociales ou pécuniaires, c’est la menace de leur faire perdre cet argent. Preuve en est encore hier, avec les augmentations de salaires obtenues par les chauffeurs routiers.
Le syndicalisme gagne lorsqu’il est dans la rue et qu’il agite un gros gun, pas lorsqu’il est assis en permanence à la droite de son patron !
Alors, traitez-moi de naïf si vous voulez. Pensez de moi que je suis un indécrottable utopiste rétrograde qui ne comprend rien à rien. Imaginez ce que vous voulez…
Mais le fait est que lorsque je vois, ce qui fut jadis le fer de lance de la lutte sociale et syndicale, la terreur du MEDEF et des bourgeois, rentrer dans le rang et baisser son froc. Et bien ça n’a pas vraiment de quoi égayer mes pensées…
Allez camarades ! Bonne journée à vous quand même !