
Le problème, et là vous verrez que j’ai finalement bien fait d’attendre ce matin pour écrire cet article, le problème donc, c’est que la vidéo qui tourne en boucle sur les sites, les blogs et autres journaux en ligne est quand même pas mal tronquée. Pour se faire un avis, il convient, à mon sens, de resituer cette ultime partie de l’intervention de Dany, dans son ensemble. C’est pourquoi je vous mets ici, la vidéo complète.
Alors que dire de ce petit moment plein de joyeuseté ?
Tout d’abords, Cohn-Bendit n’a pas attaqué le Président uniquement sur la polémique des JO. Avant cela, il a montré son désaccord sur l’attitude de l’Europe par rapport à la crise énergétique et au réchauffement climatique. Puis sur l’immigration et son « pacte européen ». Puis sur le fait que Sarko considère que le social est une préoccupation nationale, et que l’Europe sociale n’a pas lieu d’être… (Snif !) Et enfin, vint l’invective sur la participation à la cérémonie d’ouverture…
Au fur et à mesure que l’argumentaire se développe (et il dure 4’30’’), le ton monte, les trémolos se multiplient. Les mots se bousculent, la langue fourche, l’émotion est palpable.
En face Sarkozy reste concentré et prend des notes. Parfois même il fait les deux à la fois (2’58’’). Comme quoi la rumeur qui dit qu’il aurait plusieurs cerveaux est peut-être fondée, parce que moi j’suis bien incapable de faire ça ! Mais le fait est que Nicolas Sarkozy est plus qu’arrogant dans sa posture et dans ses regards. Car Sarkozy aime ces moments là. Il aime lorsqu’il a en face de lui un orateur, certes brillant, mais qui laisse transpirer ses émotions au travers de son discours. Parce que, pour lui, laisser parler son cœur, c’est du dernier vulgaire. Souvenez-vous, depuis ce fameux débat avec Ségolène Royal, on sait que le Petit Nicolas boit du petit lait lorsqu’il a en face de lui quelqu’un qui « perd ses nerfs »… Car c’est sans doute comme cela que les aficionados du Sarkosisme vont voir les choses. Et finalement c’est aussi ainsi que les médias les ont montrés.

D’ailleurs, la réponse du Président commence par ces mots : « Comme chacun ici, j’ai senti votre émotion dans votre voix (…) Et je partage cette émotion. » Belle sémantique qui n’est, en fait, qu’une manière de mettre le doigt sur ce qu’il considère comme une tare.
PS: Pour voir la réponse de Sarkozy, hélas montée par I-Télé, cliquez ICI.