Je voulais vous dire…


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vendredi 11 juillet 2008

Des trémolos dans la voix

Vous le savez, je fais partie de cette France qui se lève tôt. Oh, pas par conviction idéologique, c’est juste que j’aime bien voir le jour se lever et la ville s’animer peu à peu… Mais bon, ce n’est pas le sujet ! Je voulais vous dire que ce matin, la première chose qui m’est venue à l’esprit c’était d’écrire cet article. Pourquoi ? Et bien, tout simplement parce que depuis hier ça me démangeait grave de mettre mon grain de sel à propos de l’intervention de Daniel Cohn-Bendit au parlement européen. Donc hier, Sarkozy s’exprimait devant ce qui va être pendant six mois son terrain de jeux, c'est-à-dire les députés européens de Strasbourg. Parmi ces députés, se trouvait Daniel Cohn-Bendit coprésident du groupe des Verts. Dany a donc pris à partie le président en des termes cinglants, le tout dans un ton emprunt d’émotion, lui reprochant sa décision de se rendre à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, le 8 aout prochain.
Le problème, et là vous verrez que j’ai finalement bien fait d’attendre ce matin pour écrire cet article, le problème donc, c’est que la vidéo qui tourne en boucle sur les sites, les blogs et autres journaux en ligne est quand même pas mal tronquée. Pour se faire un avis, il convient, à mon sens, de resituer cette ultime partie de l’intervention de Dany, dans son ensemble. C’est pourquoi je vous mets ici, la vidéo complète.

Alors que dire de ce petit moment plein de joyeuseté ?
Tout d’abords, Cohn-Bendit n’a pas attaqué le Président uniquement sur la polémique des JO. Avant cela, il a montré son désaccord sur l’attitude de l’Europe par rapport à la crise énergétique et au réchauffement climatique. Puis sur l’immigration et son « pacte européen ». Puis sur le fait que Sarko considère que le social est une préoccupation nationale, et que l’Europe sociale n’a pas lieu d’être… (Snif !) Et enfin, vint l’invective sur la participation à la cérémonie d’ouverture…
Au fur et à mesure que l’argumentaire se développe (et il dure 4’30’’), le ton monte, les trémolos se multiplient. Les mots se bousculent, la langue fourche, l’émotion est palpable.
En face Sarkozy reste concentré et prend des notes. Parfois même il fait les deux à la fois (2’58’’). Comme quoi la rumeur qui dit qu’il aurait plusieurs cerveaux est peut-être fondée, parce que moi j’suis bien incapable de faire ça ! Mais le fait est que Nicolas Sarkozy est plus qu’arrogant dans sa posture et dans ses regards. Car Sarkozy aime ces moments là. Il aime lorsqu’il a en face de lui un orateur, certes brillant, mais qui laisse transpirer ses émotions au travers de son discours. Parce que, pour lui, laisser parler son cœur, c’est du dernier vulgaire. Souvenez-vous, depuis ce fameux débat avec Ségolène Royal, on sait que le Petit Nicolas boit du petit lait lorsqu’il a en face de lui quelqu’un qui « perd ses nerfs »… Car c’est sans doute comme cela que les aficionados du Sarkosisme vont voir les choses. Et finalement c’est aussi ainsi que les médias les ont montrés.
D’ailleurs, la réponse du Président commence par ces mots : « Comme chacun ici, j’ai senti votre émotion dans votre voix (…) Et je partage cette émotion. » Belle sémantique qui n’est, en fait, qu’une manière de mettre le doigt sur ce qu’il considère comme une tare.

Enfin, et je finirais ici, Sarkozy avant de rappeler que ce n’était pas à la Chine de lui dicter son agenda, clame : « Je veux y aller et je veux parler ! » Et bien Monsieur le Président, chiche ! On va bien voir si tu as les cojones de dire en face à Hu Jintao qu’il est un dictateur ! Pour ma part j’ai un gros doute sur la question, mais je ne demande qu’à me tromper.


PS: Pour voir la réponse de Sarkozy, hélas montée par I-Télé, cliquez ICI.