Je voulais vous dire…


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lundi 26 mai 2008

Coup de gueule

Cela faisait un bout de temps que j’avais envie de pousser une gueulante sur un sujet qui m’énerve au plus haut point. Peut-être me fallait-il attendre d’être suffisamment en colère, ou bien d’avoir rassemblé suffisamment d’arguments pour étayer mon coup de gueule, mais le fait est que je rumine ça depuis trop longtemps.
Je ne supporte plus la société dans laquelle certains veulent que nous vivions. J’en ai marre de cette propension à vouloir nous appauvrir intellectuellement en nous nourrissant de tout ce qu’il y a de plus vil, de plus bas.
Je pense sincèrement que le but de la vie d’un homme, ou d’une femme, est de s’enrichir, de progresser, de s’élever vers le haut et non le contraire. Prenez ça comme vous le voulez, mais c’est comme ça que j’envisage mon passage sur terre. De même, je considère qu’il est de mon devoir de m’instruire, mais aussi d’instruire les autres. Dans la mesure de mes capacités bien évidement… Si je peux faire partager mes connaissances (par exemple la sylviculture), je ne m’en prive pas et j’espère que les personnes qui me lisent le prennent pour ce que c’est : Un partage et non pas une leçon.
Dans cette optique, je pense que toutes lectures, tous films, tous programmes de télévision se devraient, à mon sens, de porter l’être humain vers une position plus haute que la sienne propre. Malheureusement, depuis quelques années je suis obligé de constater que notre environnement médiatique n’agit pas dans ce sens. Tous ce qu’on nous propose va même dans le sens contraire, c'est-à-dire la paupérisation de la pensée.
Je m’explique : Avec l’avènement de la téléréalité, nous avons commencé à être témoins de la médiocrité des autres. Nous avons découvert qu’il était beaucoup plus confortable de se gargariser des frasques stériles de bimbos siliconées plutôt que d’assister à un programme qui nous instruise tout en nous divertissant. Dès lors la qualité des programmes que la télévision nous a proposés n’a cessé de suivre cette dérive.
Les exemples ne manquent pas. Cela va du jeu débile aux questions simplissimes que tout un chacun devrait savoir résoudre avec un peu de bon sens. Aux émissions de coaching où l’on découvre que le voisin d’en face est encore plus sale, plus bête ou plus malheureux que soi. En passant par des films qui mettent en valeur le vol, la vengeance ou le meurtre. Des témoignages (souvent trafiqués) de personnes au comportement extrême. Des radios-crochets où le principal intérêt est de se moquer des autres, tout en faisant croire que n’importe qui peut devenir talentueux. La glorification de « peoples » tellement cons, mais malgré tout tellement célèbres. Les avertissements des notices destinés aux demeurés mentaux…
Lorsque le public regarde de telles émissions, assiste-il à quelque chose qui le grandis ? Non. Il se contente de regarder des personnes dans une situation encore plus crasse que la sienne. Il assiste à un spectacle rassurant, il se dit que tout va finalement pour le mieux puisque devant ses yeux se déballe la vie de personnes encore plus pitoyables que lui.
Alors bien sur, il existe encore des programmes de qualité. Pour peu que l’on aime se coucher tard ou aimer les sous-titrages. Donc, ce ne sont pas que les bonnes occasions de se cultiver qui manquent, c’est le gout de vouloir le faire. Comment expliquez-vous que ces émissions lobotomisantes remportent autant de succès ? Les parts de marché s’envolent lorsqu’il s’agit de décérébrer le téléspectateur lambda. Et comment expliquer que vingt millions de français soient allé voir un film qui est une ode à la beaufitude franchouillarde ? Comme l’ont été d’ailleurs d’autres succès du box-office comme Camping ou Disco, par exemple… A l’heure ou le festival de Cannes met à l’honneur des films engagés, qui font réfléchir, il y a malheureusement fort à parier que ceux-ci ne feront que très peu d’entrées.
Et bien, cette situation m’énerve. Et elle m’énerve d’autant plus que je constate qu’un tel degré de non-culture est propice à la manipulation des masses.
En effet, je crois que la clé de tout ceci se trouve dans la valeur de l’exemple. Le seul que nous propose cette dérive est l’espoir de ne pas devenir comme l’abrutit que nous avons en face de nous. Nous n’avons plus d’exemple à suivre mais seulement des exemples à ne pas suivre, et cela change tout. A l’heure où nous traversons des périodes difficiles, et c’est particulièrement vrai dans notre pays, cette absence de sens critique fait de nous des moutons. Des gens capables d’élire un président bling-bling sur la foi de belles promesses démagogiques et populistes, par exemple. Mais n’oublions pas que c’est cette même sous-culture qui a également conduit un peuple à soutenir son chef dans une invasion au but bassement mercantile, sous couvert d’une croisade vengeresse…
Un des effets le plus pervers de cette décrépitude intellectuelle est que la majorité bêlante en vient à mépriser ceux qui sont encore capable d’avoir un avis particulier. Penser par soi même n’est plus un gage de liberté, mais de dissidence. Penser devient un crime.
Un autre effet est que nous n’avons même plus les moyens intellectuels de nous révolter, de contester le pouvoir en place. Sans instruction et sans culture nous n’avons plus la capacité à ouvrir les yeux sur le monde et par la même à vouloir le changer.

Voilà, j’ai tenté de vous livrer le fond de mon cœur sur un sujet qui m’importe. En me relisant je m’aperçois que je suis tout de même relativement gentil et poli, alors que mon sentiment est plus proche du hurlement et de l’invective… C’est sans doute dû à ma volonté de paraitre clair et structuré, cela a pour conséquence de lisser les sentiments. Mais n’en doutez pas, je suis remonté comme une pendule, et j’ai bien l’intention de continuer à gueuler aussi fort que possible !
Je vous engage à relire 1984 de Georges Orwell. Ce livre a 70 ans mais il décrit bien les mécanismes qui nous ont menés où nous en sommes actuellement.

Aux urnes, citoyens ! (Epilogue)

Bon, ben… Les résultats sont tombés concernant le deuxième tour des élections législatives partielle de la 5ème circonscription des Alpes-Maritimes :
Christian Estrosi : 69,37%
Paul Cuturello : 30,63%
Taux de participation : 34,31%



J’ai pas grand chose à en dire, si ce n’est que comme la semaine dernière le taux de gens concernés reste ridiculement bas. Et parmi ces gens (con)cernés, sept personnes sur dix préfèrent le bling-bling. Et bien, je suis plutôt fier de ne pas en faire partie !
Juste pour bien rappeler les choses, Estrosi est maintenant : Maire de Nice, Président du conseil Général, Président de la Communauté d’Agglomération Nice-Côte d’Azur, Député des Alpes-Maritimes. Désormais, le département lui appartient entièrement…