Je voulais vous dire…


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mardi 23 juin 2009

Hallucination

Je ne peux pas résister au plaisir (appelons ça comme ça) de vous présenter l’éditorial du Figaro d’aujourd’hui, signé par Etienne Mougeotte.
Autant de… Je ne sais même pas comment on peu qualifier ce genre d’article ! Ce n’est même plus du léchage de botte, ce n’est même plus de la servilité, c’est autre chose… On atteint des sommets dans la propagande… On est dans la quatrième dimension ! (Cliquez sur la photo pour l'agrandir)




Le coup d’état

Je me posais la question ce matin… Dois-je ou non écrire quelque-chose sur la prestation de notre Président Glorieusement Élu devant le congrès à Versailles ?
Es-ce que c’est vraiment nécessaire ? Est-ce cela aurait un sens ?

Bon, pour le sens, je ne suis obligé de rien… Ni même pour la nécessité d’ailleurs… Ce n’est pas comme si j’étais payé pour écrire, loin de là. Mais bon, je me dois, je vous dois, d’être un minimum cohérent avec moi-même, et comme j’ai critiqué l’intervention du chef de l’état avant sa prestation scénique, je me dois de le critiquer après ladite prestation scénique.

Je ne vous cache pas que j’attendais ce discours avec une certaine impatience teintée d’appréhension.
Pourquoi ? Et bien parce que après avoir un peu fouillé le sujet, et comme je vous l’avais relaté samedi dernier, le parlement ne se réunit généralement que pour des choses importantes. Des choses qui ont à voir avec l’âme même de notre nation, de notre République. Des choses qui, même si elles ne bouleversent pas forcément notre quotidien, sont sensées entériner des changements importants dans nos institutions.
D’où ma légitime appréhension.

Aussi, lorsque notre PGE eut fini de s’exprimer devant son auditoire, la première réflexion qui m’est venue à l’esprit ce fut « Tout ça pour ça ? ».
Je m’attendais à, je ne sais pas moi… A des annonces graves, des changements importants… Des annonces à la hauteur de l’événement. A la hauteur du lieu, du moment…
Et bien, au final, rien. Quedalle, du vent.
A la place de ce qui nous était annoncé comme étant un événement historique, nous avons eu droit à un meeting de campagne électoral, avec tout ce que cela implique de démagogie, de flou, de vœux pieux et de boniments.
Nicolas Sarkozy a fait son boulot de camelot.
Alors, si vous me le permettez, je ne m’étendrais pas sur la teneur exacte de ses propos, tant ceux-ci sont vides de sens. Ce serait perdre mon temps et le votre.

Cela-dit, la vacuité du discours ne doit pas nous empêcher de prendre acte de la signification de cette allocution. La forme étant, pour une fois, beaucoup plus importante que le fond. Et finalement, réflexion faite, je crois qu’hier, nous avons assisté à quelque-chose d’important.

En effet, hier, Nicolas Sarkozy (honni soit son nom) a purement et simplement instauré un nouveau régime au sein de notre République. Jusqu’alors notre pays était une république constitutionnelle à régime semi-présidentiel. Sa principale caractéristique étant que le gouvernement est responsable devant le peuple et devant le parlement. Le peuple peut sanctionner le chef de l’état en ne le réélisant pas, et le parlement peut destituer un gouvernement par le biais d’une motion de censure. Il en résultait un certain équilibre des pouvoirs, le parlement étant le garant de toute dérive gouvernementale.
Désormais, et c’est là le sens profond de la déclaration d’hier, nous ne sommes plus sous ce régime, mais bel et bien et de fait sous un régime présidentiel exclusif.
Et ce, vous l’aurez remarqué, sans que le peuple ait été consulté, bien sûr…

Le gouvernement, et a fortiori le Premier Ministre, chef de ce gouvernement, n’existe plus en tant que tel. Ce n’est plus lui qui « détermine et conduit la politique générale de la France », mais le chef de l’état. Ce n’est plus lui qui en fait l’annonce devant le parlement, mais le chef de l’état…

Hier, Nicolas Sarkozy a non-seulement chié sur la tête de son premier ministre François Fillon, mais il a également chié sur la tête du Parlement en transformant le pouvoir extraordinaire que lui confère sa réunion en une simple audience impuissante. Impuissante, car contrairement au premier ministre, le chef de l’état est élu au suffrage universel, et ne peut donc pas être viré avant les prochaines élections.
Vous avez saisi l’astuce ?

Hier, nous avons été les témoins d’un coup d’état.
Hier, Nicolas Sarkozy a entériné un régime présidentiel non-souhaité par le peuple, il a supprimé le poste de premier ministre, et il a retiré son pouvoir de contrôle au parlement.

Désormais, le Chef de l’Etat mène la politique de la France sans que quiconque ne puisse lui opposer un quelconque contre-pouvoir…

Et ça mes petits amis, ça porte un nom : Ça s’appelle une dictature.