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jeudi 11 juin 2009

Sécu: La grande offensive

Bien ! Les élections européennes sont maintenant derrière nous, avec les résultats que vous savez, et il est donc temps pour le gouvernement de passer à autre chose… C'est-à-dire de reprendre son lent et difficile travail de réforme de la société française.
Enfin… C’est comme ça qu’ils voient les choses, eux.
Parce que j’en connais (probablement de fieffés gauchistes) qui n’hésitent pas à comparer l’action du gouvernement à une casse systématique de nos acquis, sociaux et démocratiques.
Mais bon, on ne va pas ergoter sur la sémantique pendant des heures, le fait est que la machine est maintenant rodée, et cette jolie machine de destruction massive vient de nous faire une brillante démonstration de sa terrible efficacité. Une fois encore.

Tout a commencé avec une proposition quelque-peu incongrue du clébard de service, j’ai nommé Frédéric Lefebvre. Ce vil personnage que l’on sait être le démineur en titre de son seigneur et maitre (ai-je besoin de citer son nom ?) proposait que les personnes en arrêt de travail pour cause de maladie ou bien en arrêt pour cause de maternité, continuent à travailler chez eux… (Voir article) Bien évidemment, et comme d’habitude, cette mesure était présentée comme étant une possibilité de travailler plus pour gagner plus et uniquement destinée aux volontaires…
Le tollé fut immédiat et unanime. A tel point que dès le lendemain, ses collègues et amis ainsi que le propre maitre du clébard désavouèrent celui-ci, et sa proposition fut enterrée encore plus vite qu’elle était née.

Au moment de cette affaire, je m’étais interrogé sur cette proposition… Je me demandais vraiment où il avait bien pu trouver une idée aussi débile et surtout pourquoi il nous la sortait à ce moment-là. Ne voyant pas immédiatement une réponse à mon questionnement, j’en conclu donc qu’il s’agissait d’une manœuvre de diversion destinée à nous faire oublier les élections européennes. Je me trompais.

Je me trompais car cette semaine nous avons eu droit à une deuxième et une troisième salve, avec le même objectif : Remettre en question le statut de l’employé en arrête de travail, et par là même notre sécurité Sociale.

Ce mardi, la Tribune publiait un article mettant en avant un rapport de la Caisse Nationale d’Assurance-Maladie et titrait en lettre grasses et accusatrices : Plus de 10 % des arrêts de travail sont injustifiés (!)
Bon, je ne vais pas m’éterniser sur le parti-pris d’un tel titre, surtout que si l’on se renseigne un peu, on s’aperçoit très vite que la conclusion est hâtive et injustifiée (voir article de Rue 89). Pour vous la faire simple, il est tout à fait normal que l’on trouve un pourcentage plus élevé de « fraudes » chez une partie d’un public préalablement classé « à risque » que sur la totalité de ce public. C’est un peu comme si vous disiez que 50% des gens qui toussent ont la grippe : Ça ne veut en aucun cas dire que 50% de la population soit malade pour autant ! Et même si cela était, le montant des sommes engagées ne dépasserait pas les 100 000 euros, soit 0,015% du budget de la Sécu…
Donc, encore une fois, nous avons eu droit à une belle et bonne désinformation des familles. Avec comme objectif premier de diviser les français comme l’UMP le fait depuis des années en mettant d’un côté les bons, ceux qui bossent et qui se lèvent tôt, et les autres, les parasites, les paresseux et les assistés.

Troisième étape, et sans doute pas la dernière, la députée UMP Marie-Anne Montchamp, annonçait hier devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale que le déficit de la Sécurité Sociale serait bien plus élevé cette année que prévu initialement dans le budget.
Enfin… Quand je dis « bien plus élevé », il s’agit quand même de 20 milliards d’Euros alors que l’on n’en attendait que 10 ! Et d’après ce que j’ai pu lire ICI, la faute reviendrait à la crise et aux destructions d’emplois qu’elle génère…
Sauf que la dette de l’état envers la Sécu se monte à 13,6 milliards d’Euros… Et ça, on oublie bien souvent de le rappeler…

Je ne sais pas pour vous, mais moi si je mets bout à bout ces trois faits, je vois clairement se dessiner une offensive prochaine à destination de notre protection sociale.

On le sait, les libéraux ne peuvent supporter que la collectivité prenne en charge les plus déshérités, les laissés pour compte de la croissance et les travailleurs malades. Pour eux, la société n’a pas à s’embarrasser du travailleur qui perd son emploi ou qui tombe malade. Les assurances privées ne sont pas faites pour les chiens (quoique…) et si le plébéien n’est pas assez lucide pour comprendre ça, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même.

Donc, si l’on veut en arriver à supprimer cette aberration libérale qu’est l’assurance maladie, il faut d’abord et avant tout discréditer ses utilisateurs… On insinue que les malades pourraient quand même bosser du fond de leur lit. Ensuite on se pose la question de savoir s’ils le sont vraiment… Malades je veux dire. Puis, on rappelle que le système coute énormément à la collectivité et que, c’est vraiment pas de bol, la crise va faire que ça va couter de plus en plus cher…

Sincèrement, j’espère bien me tromper, mais je suis persuadé que nous n’en n’avons pas fini avec cette offensive en règle. Vous allez voir que d’ici peu, on va nous sortir que notre Président Glorieusement Elu souhaite engager une « réflexion » sur l’assurance maladie et que de cette « réflexion » jaillira une belle et bonne réforme. Une réforme qui laissera nos concitoyen se démerder seuls avec leur misères quotidienne, dès lors, soigneusement entretenue.

A suivre donc…