Je voulais vous dire…


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dimanche 26 avril 2009

Mauvaise humeur

Bon, on est dimanche… Et en plus de ça, il pleut… Enfin, pas vraiment, pas encore, mais le ciel est tellement gris de cette promesse que ça revient au même. Pas vraiment de quoi pavoiser ni de quoi envisager de passer la journée sous un angle autre que celui de la maux-rose-ité. Mais bon, la couleur du ciel n’y est pour rien… Elle vient juste clore cette semaine pas vraiment réjouissante par une couleur en adéquation avec la sensation du jour. On ne va pas lui en vouloir. Au ciel. C’est pas sa faute.
C’est juste que si Dieu existait, on pourrait commencer à imaginer tout un tas de desseins camouflés derrière des coïncidences et se dire que tout est écrit. Qu’il faut fermer sa gueule, parce que c’est ainsi que nos parents ont fait et que de toute façon on y peut rien. Et qui tu es d’abord pour vouloir faire autrement ? Tu crois que t’es trop bien pour ne pas vouloir faire comme tout le monde ? Tout se mérite en ce monde mon petit monsieur ! Y’a pas de raison que tu échappes à tes responsabilités ! Ouf ! Je m’égare un peu là…

Bref, j’ai pas la banane, ni la patate d’ailleurs. Aucun fruit, ni aucun légume ne saurait décrire l’humeur du jour… Pas même un animal (quoique...) ou encore une plante, rien de ce qui vit sur cette terre ne ressemble à l’humeur humaine. Et après tout, c’est peut-être aussi bien ainsi.

Je pourrais sans doute vous faire une liste longue comme le bras de tout ce qui ne va pas et concoure à cette humeur du jour. En commençant par cette nouvelle « encyclopédie » participative du nom de Métapédia… Un truc immonde que j’ai découvert il y a deux jours et qui me donne envie de vomir… J’imagine déjà les gosses, confondre avec Wikipédia et y puiser des infos révisionnistes et fascistes pour ensuite les recracher en tout bonne foi dans une rédac ou un devoir…

Puis, il y a ce reportage d’Arte sur les droits de l’homme à la sauce charia qui va certainement trouver un écho favorable dans les colonnes du site précité…

La loi sur le port des cagoules qui punit de trois ans de prisons qui oserait en porter une lors d’une manifestation… Super, si les touaregs veulent un jour revendiquer quelque-chose, ils sont pas dans la merde ! Un truc bien électoraliste à l’approche des européennes… Tien ! Les Européennes ! Parlons-en : J’sais même pas pour qui je vais voter… Quand je vois que tout ce qui nous vient de Bruxelles est teinté d’un néolibéralisme achevé, j’me demande si ça vaut bien le coup… Putain ! j’vais quand même pas voter De Villiers quand même !

Il y a aussi Monsieur Hulot à qui on a piqué sa pipe, Coco Chanel qui se retrouve privée d’affichage sous prétexte qu’elle fume dans son pieu, Gérald Dahan qui se voit exclu des antennes de France-Télévision parce que la pochette de son DVD montre une caricature de l’autre nain… Vous en voulez de la censure ? En voici en voilà ! Et la meilleure en plus ! Celle qui vient de l’intérieur (sans mauvais jeu de mot).

Y’a quoi encore… Les excuses (les deuxièmes) bidons de Ségolène Royal qui n’a pas compris qu’un bon coup de comm se doit d’être unique et que répéter ce genre de chose, c’est se voir entaché d’hypocrisie… Ou de nullitude, mais ça on le savait déjà.

Et je ne vous parlerais pas non-plus de ces milliers de travailleurs que l’on jette comme des malpropres, et que l’on crucifie parce qu’ils ont le culot de ne pas accepter leur sort en silence… Tout ce buzz devant un syndicaliste qui pette un câble et démonte une préfecture ! Et alors ? Il a bien fait moi j’vous l’dis ! Non mais ! On ne va pas se laisser sodomiser sans filer des coups de lattes quand même !

Bon, comme vous le voyez, j’ai pas mal de raisons pour ne pas apprécier ce dimanche… Je sais ! Je vous avais promis que je ne ferais pas de liste, mais que voulez-vous, je me dois quand même un peu d’argumenter mon propos… Je ne vais pas me contenter de vous balancer que ce fut une semaine de merde et vous laisser là à mariner dans votre jus. Ça ne se fait pas, et j’ai de l’éducation, merde !

Bon, il faut que je vous dise quand même : Il a un truc qui m’a fait plaisir à la toute fin de cette semaine pourrie. Vendredi soir, je me suis tordu de rire pendant deux heures en regardant le spectacle de Christophe Alévêque, « Debout ! » sur France 4.
Je me suis marrer tant et tant que j’ai décidé de vous en faire profiter un peu. C’est ce que j’appellerais en toute modestie : Ma contribution pour lutter contre les dimanches gris, le libéralisme, les démagos, les fachos, et les cons en général. Rien que ça.
Quand il s’agit de propager le cynisme, la mauvaise foi, l’humour noir et l’intelligence des mots, je ne m’en prive pas.
Alors dégustez, si vous le voulez bien, sans modération aucune, cette demi-heure que je vous propose. Vous verrez, après on se sent mieux !


Christophe Aleveque - Les moustiques
envoyé par BeeAwolF




Christophe Alévêque - Je suis angoissé
envoyé par Jack_Neylon

mercredi 22 avril 2009

Bienvenue en Sarkoland…

Mais qu’est-ce qu’il se passe avec ma ville ? On est dans la capitale de Sarkoland ou quoi ?
Voilà encore ce matin le genre de question qui m’habite alors que je m’apprête à vous relater ma petite expérience de la visite présidentielle. Je suis dans l’expectative, le questionnement, la déception aussi…

Pour ne rien vous cacher, dès ce lundi, lorsque j’ai appris (fortuitement) que notre bien aimé Président Glorieusement Elu comptait descendre sur la Côte d’Azur pour y prononcer un discours sur la sécurité, je me suis demandé si j’allais faire quelque-chose… Ou pas.
Après quelques longues minutes de réflexions, je me suis dit qu’une occasion comme celle-là ne se représenterait pas de sitôt et qu’il serait dommage que je n’y assiste pas.
Deux raisons ont motivé ma décision d’y aller : D’une part, j’étais curieux de « toucher du doigt » ce que j’avais vu à la télé sur les visites hautement sécurisées de Sarkozy, c'est-à-dire les quartiers bouclés, les passants refoulés, les forces de l’ordre omniprésentes, les manifestations, les échauffourées… Bref, je ne m’en cache pas, j’avais une petite envie malsaine d’assister à de la baston. Je voulais être le témoin de quelques abus de pouvoir et, le cas échéant, être capable de les dénoncer ici-même. Je sais ! Ce n’est pas très glorieux comme motivation, mais je me dis que quelque-part elle est un peu humaine malgré tout.

Ensuite, deuxième raison, je me suis dit que si je voulais être en adéquation avec moi-même, avec ce blog, avec vous mes lecteurs ; Si je voulais être cohérent avec mes attentes et les vôtres… Et bien, il fallait bien que je me sorte un peu les doigts du cul et que je bouge mon lard ! Bref, que je prenne quelques risques…
Or donc, la veille au soir ma décision était prise j’allais me rendre sur les lieux et voir un peu ce qu’il s’y passait. A partir de là, j’ai essayé de me renseigner plus avant sur cette visite. J’ai parcouru le net à la recherche d’informations, assez rares il faut bien le dire, et j’ai appris que l’ex-ministre de l’Intérieur comptait se rendre en deux endroits distincts.

Tout d’abord dans le quartier des Moulins, vers 11H00 pour y inaugurer le tout nouveau bunker des poulets… Oh ! Pardon ! Le tout nouveau commissariat de police ultramoderne, high-tech et tout, et tout… Puis, au centre Acropolis, vers midi, pour y faire un discours et y annoncer quelques mesurettes de bon aloi en ces temps de crises…

« Oh cruel dilemme ! » « Où vais-je donc pouvoir me rendre pour satisfaire ma soif de vérité ? » Me suis-je demandé… Etant donné mes motivations, celles dont je vous ai parlé plus haut, j’ai assez vite opté pour la visite du commissariat. Tout d’abord parce que c’est plus près de chez moi : Je veux bien bouger ma graisse mais si je peux faire plus simple, je ne m’en prive pas ! Ensuite, je me suis dit que les Moulins, c’est un des deux quartiers « sensibles » de Nice… La police n’y rentre qu’avec l’appui des chars et jouie d’une réputation on ne peut plus dégradée.

Un tout nouveau commissariat, d’après ce que j’ai pu lire ICI, serait plutôt vécu comme une provocation…
« Super ! » me dis-je. Si je veux satisfaire ma soif de sensationnel c’est donc là qu’il faut que je me rende !

Le lendemain, hier donc, je me préparais pour une journée que je supposais pleines de lacrymos et de courses effrénées… Papiers en règles, bouteille d’eau, foulard, et batterie de mon APN chargée à bloc. Vers 09H00, je montais dans le bus qui devait m’amener vers les lieux de la petite sauterie. Je me disais qu’il valait mieux prévoir large niveau timing, tant la circulation devait être perturbée… Chemin faisant, alors que je me rendais compte que finalement ça roulait plutôt bien, je me demandais jusqu’à quelle distance j’allais bien pouvoir continuer sur cette ligne avant qu’elle ne soit détournée…

A l’approche des Moulins, je levais les yeux de mon bouquin, pour constater que rien ne semblait gêner la progression du bus. Tout à coup, une passagère pousse un petit cri de surprise et désigne du doigt une longue file de camionnettes estampillées Police Nationale. On approche ! Me suis-dis.
La flicaille est là, en tenue de combat… Enfin presque, en semi-tenue dirons-nous. Une centaine de mètres plus loin, alors que j’approchais de la digue des Français, toujours dans mon bus qui ne semblait pas vouloir dévier de sa route, j’aperçois enfin l’objet de l’inauguration. Le nouveau commissariat ! ‘Tain qu’il est grand ! Mais c’est une caserne ma parole !

Tranquillement, comme si de rien n’était, le bus passe devant l’entrée où poireaute déjà un parterre d’uniformes divers et de journalistes, pour aller… S’arrêter quelques dizaines de mètres plus loin ! Pile à l’arrêt habituel que j’utilise pour me rendre à l’ANPE !
Je descends, et là, je vous l’avoue, je suis resté un peu con… Mais qu’est-ce que c’est que ce pataquaisse ? Ya dégun ? (Et oui, il m’arrive de m’exprimer en provençal dans ma tête !)

Je prends ma première photo d’où je suis, celle-là à côté. A part quelques barrières et très peu d’uniforme autour, rien ne semble bloquer le quartier. La circulation est maintenue… Quelques badauds sont accoudés aux barrières et jettent un regard interloqué sur le spectacle. Puisque rien n’entrave ma progression, et que je suis vachement en avance (il est 10H15), je me promène parmi eux et capte quelques bribes de conversation. La plupart ne savent même pas ce qu’il se passe ! Je le crois pas ! Mais je suis où là !

Pendant le temps qu’il me restait, j’ai donc baguenaudé… Peu à peu, je me rends compte que je me suis bel et bien planté… Moi qui imaginais le pire, souhaitais le pire pour être franc, je me retrouve dans une gentille inauguration au service de sécurité plus que restreint. Les gens qui sont là ne sont présents que parce qu’ils passaient par là et rien de plus… Pas de claque umpiste ni de manifestants ulcérés… Rien. Je les entends parler entre eux, ils sont curieux et intrigués comme s’ils allaient apercevoir un truc pas banal, mais pour autant pas si important que ça… Il y en a même qui partent, parce qu’ils ont tout simplement d’autres choses à faire…

La déception que j’ai ressentie au début, est vite remplacée par l’affliction. Une telle absence de conscience politique me désespère. Je me sens un peu seul avec mes idées de citoyens responsable, concerné et militant… J’ai l’impression de faire tache parmi tous ces badauds inconscients.
Dans les rassemblements populaires, il n’est pas rare que l’on sente physiquement la communion des pensées… Vous voyez de quoi je parle ? Vous êtes là, et vous savez que votre voisin à peu ou prou les mêmes choses dans la tête que vous… De même, si vous allez à une manifestation à laquelle vous êtes opposés, vous pouvez sentir que l’engouement général ne va pas dans le même sens que le votre…
Mais là, je ne ressentais que le vide. Le néant culturel, politique et humain. J’avais l’impression de me balader parmi ce que je considère être le pire des dangers : L’indifférence. J’évoluais parmi des vaux qui n’attendent qu’une chose, leur ration de maïs.

J’engageais de piètres conversations avec de simples quidams à peine concernés. Autour de moi les enfants demandaient à rentrer à la maison… Des ménagères s’en allaient pour préparer la popote… Des joggeurs, après un temps d’arrêt ponctué d’étirements, reprenaient leurs courses…

Et puis le cortège est arrivé. Le chef de l’Etat, le premier personnage du pays est descendu de sa belle limousine pavoisée au couleur de la France pour serrer quelques paluches et s’engouffrer presque immédiatement dans le bâtiment. Un cerbère aux épaules aussi larges que sont costume était étroit m’oblige à me déplacer pour me pour trouver un meilleur angle… L’œil rivé à l’œilleton de mon appareil je cherche ma cible… Clic ! C’est bon, j’l’ai eu ! De dos…
Autour de moi, quelques voix prononcent le nom de la ministre de la Justice : C’est Rachida ! C’est Rachida !
Ah bon ? Elle était là ? Moi j’ai rien vu avec mon œil dans le viseur… J’écoute mon voisin qui me dit qu’il a vu aussi « la ministre des policiers » mais qu’il ne se rappelle plus comment elle s’appelle… D’un ton dégouté que j’ai du mal à maitriser, je lui rétorque : « Alliot-Marie… ».

Pendant que l’aréopage présidentiel fait son petit tour dans le bunker aux couleurs du pays, je m’intéresse au va-et-vient des personnels de sécurité. Je repère le GIPN posté sur le toit qui scrute les environs à la jumelle. Les gardes du corps en civil fument la clope en attendant que ça se passe… Non, pas tous… L’un d’eux (lui en dessous) traverse la rue et se dirige vers ma droite en appelant d’un geste un collègue. Ils refont un passage de la droite vers la gauche, le premier parlant à l’oreille de l’autre… Mon voisin dit alors à voix basse : « Ah ! Je crois qu’ils ont repéré quelque-choses… ».
Sans réfléchir, je lui réponds sur le même ton : « Oui, je crois que c’est moi… ».
Malgré les lunettes de soleil, il m’avait bien semblé que leurs regards étaient dirigés sur moi… J’en étais à me dire que ma réflexion était peut-être un peu prétentieuse et qu’à se sentir différents de ceux qui m’entourent je virais paranoïaque lorsque un homme s’est littéralement matérialisé à mon côté ! (Je ne l’ai ni vu ni entendu arriver le bougre !) Il est près, très près, il me coince contre la barrière de sécurité…
« Bonjour Monsieur » me dit-il à voix basse mais d’un ton poli.

Les choses se sont alors très vite passées. Alors que je répondais à son bonjour d’un ton vachement naturel (si !) j’avisais son regard braqué sur mon sac. Alors même qu’il allait me demander de l’ouvrir pour vérifier son contenu, j’obtempérais avec le sourire ! Si bien qu’il n’eut pas l’occasion de finir sa phrase ! Rassuré par son contenu, mais peut-être un peu déstabilisé par mon anticipation des événements, il balbutia un « Merci Monsieur, bonne journée ! ». « Bonne journée à vous ! Ais-je répondu avec un large sourire légèrement provocateur.
Mon voisin me demanda alors comment j’avais fait pour deviner. Je lui répondis crânement que c’était évidant… Je gardais pour moi, les battements saccadés de mon cœur et les tonnes de questions qui me traversaient l’esprit. Qu’est-ce qui avait pu me rendre suspect à leurs yeux, si ce n’est mon propre sentiment d’être différents des autres ? Vaste sujet qu’à mon avis je n’ai pas fini d’explorer !


Une quarantaine de minutes après l’entrée du roi dans son château fort, les protagonistes de la scène s’agitèrent soudain. On écrasa les clopes, la voiture démarre et les plantons de service reprennent leur position. Encore plus vite qu’il n’était rentré, Notre PGE descend les marches du commissariat et s’engouffre dans la limousine. Je n’eu que le temps de prendre deux photos plutôt moches, mais que j’ose vous montrer quand même ! Les autres ministres, Woerth, Dati et Alliot-Marie empruntèrent la porte de derrière… (?)

Moins de cinq minutes après le départ du cortège présidentiel, la circulation reprenait ses droits et je sautais dans le premier bus en direction de mes pénates. Fin de l’histoire.

Alors, maintenant que j’ai fini de vous raconter cette journée de moins de trois heures, il me faut bien faire un petit bilan…
Tout d’abord, même si je ne renie en rien mes motivations premières, je dois encore et toujours me méfier de mes préjugés. Je m’attendais à ce que la vérité soit moche, j’étais venu pour ça, et il n’en a rien été. Tant mieux, me direz-vous… Ou pas, c’est selon. Les débordements sont certes regrettables, mais ils sont aussi le signe d’une certaine adéquation entre le combat que je mène et la conception que j’ai de la situation actuelle… Mais de là à assister à un tel manque de réaction !
Positivement ou négativement, je m’attendais à ce que les gens réagissent… Mais non, ils se sont sentis à peine concerné par la chose.

Aussi, je ne peux m’empêcher de me poser tout un tas de questions qui n’ont, malheureusement, pour l’instant aucune réponse :
La vision du combat que je mène, de ma colère et de mon désir de résistance est-elle juste ?
Ne sommes-nous pas, finalement, qu’une pathétique minorité enfermée dans ses certitudes mais hélas inconsciente du vrai désir populaire ?
Ou bien, et là j’ai peut-être déjà un début de réponses, les minorités agissantes n’ont-elles pas un plus grand combat à mener contre l’inertie et la passivité que contre le pouvoir en place ?

Vaste champ de réflexion que je vous laisse défricher à votre guise mes bons amis… Mais, à mon avis, la route est encore longue avant que le peuple ne se réveille.

samedi 18 avril 2009

Confiance et propagande

Depuis hier, je fouine. Je fouille, je creuse, j’investigue… En vain.
Je cherche partout, de par le net, de quoi illustrer le sujet que je voulais aborder avec vous aujourd’hui, et pauvre de moi, je n’y arrive pas. Du coup je me demande si c’est bien la peine que je consacre ma matinée à écrire sur le sujet…
M’enfin, on va quand même essayer. Je devrais pouvoir me débrouiller avec les réactions suscitées par l’info plutôt qu’avec l’info elle-même.

Or donc, voilà comment les choses se sont passées pour que vous en soyez à me lire en ce beau week-end du mois d’avril.
Hier-midi, alors que je regardais « l’édition spéciale » sur Canal, j’entends parler d’un sondage commandé par ETHIC (?) qui, d’après lui, révélerait que selon 43% des français, les médias parleraient trop de la crise, et même, comble de l’horreur, contribueraient à son aggravation.
Me désintéressant des commentaires des chroniqueurs sur le sujet (ils étaient complètement à côté de la plaque selon moi, puisqu’ils entraient dans le jeu de la culpabilité), je me lève alors de table, j’essuie mes mimines, et je me dirige à grands pas vers mon ordi situé à 2,31 m de mon assiette de pâtes, pour y taper E-T-H-I-C… Ben oui ! J’suis comme ça moi ! Quand il y a un truc qui me chiffonne, je vais voir un peu de quoi il retourne !

Et là, oh surprise, voilà que mon moteur de recherche me dévoile avec son manque de pudeur habituel ce qu’est exactement le mouvement ETHIC
Rien que de voir la tronche de Sophie de Menton à la Une de leur site internet, je me dis illico que les dés sont pipés et que je vais avoir là matière à pondre un article…
Vous savez bien, j’aime assez décrypter les sondages, surtout lorsque ceux-ci sont tendancieux et sujets à caution… Et sur ce coup-là, je me disais que j’allais avoir de l’or en barre !

Je sauvegarde donc le lien, et je note sur mes tablettes de consacrer une de mes matinées prochaines à disséquer ledit sondage et de pondre un pamphlet bien senti sur le sujet…

Et c’est donc ce que je m’apprêtais à faire ce matin, pour mon plus grand plaisir et j’espère également le votre… Sauf que j’ai eu beau remuer le net en tous sens, impossible de mettre la main sur une quelconque information relative à ce fichu sondage ! Rien ! Quedalle ! Wallou !
Même chez l’institut de sondage qui a commit « l’enquête », GN Research, impossible de dégoter quoi que ce soit !

La seule chose que j’ai trouvé, c’est un sondage datant de novembre 2008 et traitant du même sujet mais avec des chiffres un peu différents. D’ailleurs, vous noterez en agrandissant la photo ci-contre que les réponses aux questions sont fort éloignées de l’article du Figaro qu’elles ont inspirées… D’ailleurs, puisque l’on parle du Figaro, il semblerait qu’en ce qui concerne ledit sondage, le dernier impossible à trouver, cet aimable opuscule soit un des seuls à aimer jouer les relayeurs de ce type de sondage… (Voir l’article du 14 avril 2009)

Bref, tout cela sent de plus en plus l’arnaque… Alors, résumons-nous :
Nous avons, une association de patrons qui aime à communiquer sur les bons côtés du libéralisme (Le slogan « J’aime ma boite » et les campagnes en faveur des entreprises dans les écoles, c’est eux).
Nous avons un institut de sondage spécialisé dans le marketing et la communication « client ».
Et, enfin, nous avons un journal pro-gouvernemental et appartenant ouvertement à la droite néolibérale qui se charge de relayer les messages des deux officines précitées…

Oh mais dis-donc ! C’est-y pas merveilleux comme système de propagande ça ?!?! Car, en fait il s’agit bien de cela : De la propagande ! Pire, de la désinformation ! Du bourrage de crâne destiné à influencer avec de faux arguments les esprits les moins curieux !

L’article du 14 avril du Figaro n’est donc que du rabâchage, destiné à désigner un bouc émissaire facile (les médias). Une redite, même pas crédible car sans preuve, du message que les libéraux bon teint espèrent nous faire entrer dans le crane, et qui est : Retrouvez confiance !
Ah… Cette fameuse confiance… Moteur intangible du capitalisme. Critère évanescent de la consommation… Depuis qu’elle s’en est allé avec les milliards des banques, tout semble aller de mal en pis ! Ils voudraient bien qu’on la retrouve cette croyance aveugle dans le système et que nous recommencions à jouer les gentils consommateurs bien dociles et bien naïfs…
Et pour que cela arrive peut-être un jour, ils nous serinent et rabâchent toujours les mêmes rengaines. Même si pour cela il faut utiliser l’artifice le plus éculé du monde : Le mensonge.

Je sais bien que je peux paraitre bien naïf à mon tour que d’énoncer l’évidence (Certains ici même me le font parfois remarquer), mais je crois moi aussi, en quelque sorte, au bienfait de la répétition. Le démontage systématique de cette propagande, outre le fait que cela m’amuse, est une façon de lutter contre elle. Car si un jour on omet de le faire, elle risque alors de porter ses fruits.

Par ailleurs, histoire d’étayer un peu mon questionnement, je vous signale que le site payant d’@rrêt Sur Image, relève lui aussi l’incohérence du propos et le manque de preuves du Figaro…

Allez ! Je vous souhaite un très bon congé de fin de semaine !


mercredi 15 avril 2009

L’emballage en folie

Au commencement était le chaos. Le bordel, le fatras, l’inorganisation si vous préférez.
Puis, vint le troc. Moyen efficace mais compliqué, pour que chacun puisse se procurer ce qui naturellement lui faisait défaut. Hélas, lors même que se pratiquait ces premiers échanges, on assistait déjà à un pratique malheureusement bien humaine, qui consistait à entuber son partenaire en lui faisant prendre des vessies pour des lanternes.

Puis, quelques nanosecondes plus tard sur l’échelle de l’évolution, on s’aperçut que l’établissement de conventions, telles que la monnaie ou bien les unités de mesures, facilitaient grandement les échanges entre les petits bouts de société qui vivaient de par le vaste monde… Ces conventions, avaient également comme vertu annoncée d’empêcher la grivèlerie (l’entubage si vous préférez). Et oui ! A partir du moment où la monnaie d’échange est sécurisée par la société, de même que les contenants, on réduit considérablement les dérapages des vendeurs indélicats, convenez-en ! Il ne reste alors qu’à celui-ci, que la possibilité de tricher que sur une seule chose : Le contenu.

Et puis nos sociétés ont grandies. Elles ont commencé à commercer avec d’autres sociétés et se sont alors trouvées confrontées au même problème ! Figurez-vous que le voisin d’à côté non content de parler une autre langue (le butor !) utilisait également une monnaie et des mesures complètement différentes ! C’est ballot quand même ! Tout était donc à refaire !

Et c’est à ce moment que quelqu’un inventa la Communauté Economique Européenne ! Tadaa ! La voilà la solution ! Ceux pour qui le commerce était devenu la raison de vivre décidèrent après la dernière guerre, que de taper sur le voisin n’était plus forcément la façon le plus lucrative de fonctionner… Et que, étant donné son image déplorable (génocides, Shoah et autres effets collatéraux), il était plus rentable pour l’instant de se concentrer sur la mise en place d’un marché commun. Marché commun, ça veut dire une monnaie commune, mais aussi un système de mesure commun.

La monnaie commune, nous l’avons eu le 1er janvier 2002. Mais, avant d’en arriver là, les scribouillards qui bossaient pour les marchands avaient déjà aplani un peu le marché… Dès 1975, une directive européenne imposa à tous ces membres d’utiliser les mêmes conditionnements quel que soit la marchandise vendue. Ainsi, le voyageur pouvait retrouver sa plaquette de beurre chez tous les épiciers du continent, conditionnée toujours de la même façon : 125g, 250g ou 500g.
Admettons-le, une fois n’est pas coutume, la directive allait dans le bon sens, celui du consommateur.

Puis, en 1999 une autre directive décida d’aller encore plus dans le sens du consommateur ! Il fut désormais obligatoire que figure sur les étiquettes le prix du produit ramené à l’unité de mesure… Riche idée s’il en est, car ainsi le consommateur, pour peu qu’il est une bonne paire de lunette, pouvait ainsi faire la démarche de comparer les prix s’il le souhaitait.

A ce propos, je me permets de vous poser la question : Vous arrive-t-il de les regarder ces prix au kilo ou au litre ? Et bien vous feriez bien… Car les usages commerciaux sont en train de changer. Avant, lorsque vous achetiez votre café par lot de deux, c’était dans le but d’économiser quelques centimes… Et bien, si vous ne faites pas gaffe, vous pouvez vous trouver grugés, parce que moi, mon café en lot de deux, il est 14% plus cher que si je l’achète à l’unité ! Et je suis sûr que Lavazza n’est pas le seul à agir ainsi, alors faites gaffe !

Bref, tout allait donc bien dans le meilleur des mondes de la consommation lorsque soudain, en 2007, certains « marchands » décidèrent qu’il fallait qu’on arrête de leur mettre les bâtons dans les roues. Ils s’appuyèrent donc sur une étude client vachement pointue à l’échelle européenne à laquelle 571 personnes répondirent. Oui vous avez bien lu, 571 personnes ont répondu à un sondage sur tout le continent pour dire que ça serait bien qu’on arrête de vendre les produits dans des emballages normalisés ! Parallèlement à cette étude (vachement pointue on l’a dit), ces mêmes « marchands » firent valoir un raisonnement fallacieux comme quoi, puisque la directive de 1999 imposait l’étiquetage du prix ramené à l’unité de mesure, celle-ci rendait donc celle de 1975 caduque ! Fallacieux certes, mais imparable !

Cette directive, la 2007/45/CE, est entrée en vigueur ce 11 avril 2009. Elle est destinée à : « favoriser la libre circulation dans le marché intérieur, en supprimant les obstacles potentiels à la compétitivité et en encourageant l’innovation et l’accès aux marchés ». Les « obstacles potentiels » étant, vous l’aurez compris, l’esprit critique du consommateur… Concrètement, demain vous pourrez trouver dans les rayons de votre supermarché des boites de petits pois de 388g ou bien des œufs par paquet de quatre !

Or donc, nous voilà revenu trente-quatre ans en arrière. Dorénavant, la bonne foi du vendeur n’est plus qu’un vœu pieux. C’est au consommateur de faire attention de ne pas se faire entuber, et non-plus au fabriquant-vendeur de faire preuve d’honnêteté… Sachez quand même que la directive ne s’applique pas immédiatement. Pour certains produits comme le lait, le beurre, les pâtes sèches et le café ce ne sera pas avant le 11 octobre 2012, et le 11 octobre 2013 pour le sucre… Cette même directive s’accompagne également d’une « petite » recommandation pour inciter les vendeurs à faire un « effort » quant à une meilleure présentation du prix à l’unité de mesure… Y sont sympas quand même ! Ça veut dire qu’on aura plus besoin d’une loupe pour les voir ?

Quand je pense qu’une des règles chères aux libéraux de tous poils est que l’action d’achat et de vente est sensée se passer dans un climat de confiance mutuelle, je me dis que le libéralisme, en tant que concept philosophique, n’est finalement qu’un ramassis d’hypocrisie. Tout est bon pour arnaquer, voler, entuber, flouer, griveler le consommateur… Et si celui-ci se fait empapaouté, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même !
Et encore, je ne vous parle même pas de la surenchère sur les emballages que cela va créer ! Bonjour l’écologie !

Allez ! Je vous laisse pour aujourd’hui ! Je vous invite à jeter un coup d’œil à cet article qui m’a bien aidé, ou bien à celui-ci… Et je vous rappellerais sournoisement que le 7 juin, nous sommes sensé voté pour réélire ces messieurs-dames qui nous pondent des conneries pareilles !

Bonjour chez vous !

lundi 13 avril 2009

Les larmes de Tanit

Depuis quelques jours je garde dans un coin de ma tête une pensée triste mêlée de colère… Et de plein d’autres choses aussi. Une espèce de mélange inconfortable, brinqueballant, qui m’emmène valdinguer d’un côté et de l’autre du registre de mes émotions…
C’est confus. C’est méchant. C’est triste… Ca me donne envie de hurler, de pleurer, de foutre des beignes à pas mal de monde… Mais surtout de hurler et de pleurer face à ce qui n’est pour moi que de l’injustice.
Il n’est pas juste qu’une famille qui avait fait le choix, oh combien courageux, de ne pas suivre les mêmes routes que les autres, se retrouve non seulement endeuillée, mais également salie, insultée, trainée dans la boue par des moins que rien, des pisses-froids, des abrutis de premières, des débiles mentaux dotés d’un QI de bulot, des tristes sires à l’imaginaire atrophié… En somme, des imbéciles et des cons.

Moi, je voudrais vous parler d’une petite famille bien sympa qui avait un rêve. Celui de profiter un peu de cette planète avant qu’elle ne disparaisse. Une petite famille pleine d’amour et de projets pour leur enfant. Je voudrais vous parler de Cloé, Colin et de Florent…

Ils sont partis de Vannes un 26 juillet de l’année dernière, à bord d’un modeste voilier pour un périple autour du monde. Leur fière machine ne payait pas de mine mais elle avait l’avantage d’être sûre, solide et confortable. C’était un voilier taillé pour l’océan, le vrai. Celui qui ne fait pas de cadeaux, qui peut vous retourner comme une galette de sarrasin, mais qui, jour après jour, vous apporte également son lot de bonheur. Son nom, le Tanit.
Ils ont navigué au large du Portugal, franchis les colonnes d’Hercule, doublé Malte, la Sicile, Chypre… Ils ont fait escale en Egypte, franchi le Canal de Suez, se sont arrêté à Djibouti, Aden, Al Mukalla… Avant que de faire route au Sud, vers le Kenya…

Tout au long de leur périple, ils ont communiqué leur joies, leurs galères, leurs expériences à travers un blog : Le voyage de Tanit. Ils ont partagé leur bonheur. Ils ont reçu le soutien d’enfants des écoles émerveillés par l’aventure, les encouragements d’autres familles en voyage. Ils ont raconté l’appréhension qui était la leur alors qu’ils s’approchaient des eaux hasardeuses du Golfe d’Aden et des côtes de Somalie. Ils ont réfléchis, pesé les risques, opté pour une route discrète, bien au large des routes habituelles. Ils ont cru que l’allure débonnaire du Tanit, sa modestie autant affichée que réelle ainsi que le cap suivi allait les préserver des pirates… Mais ils se sont trompés.

Le 20 mars, le blog du Tanit publie son dernier message. On y parle encore de la traversée qui s’annonce… Et puis c’est fini. La suite vous la connaissez, je n’ai pas besoin (ni envie) de vous la raconter.

En France, alors que l’on était sans nouvelles de l’équipage, alors que d’obscure et de funestes événements se préparaient, les commentaires nauséabonds, les reproches, les critiques acerbes ont commencé à pleuvoir sur la famille. Une meute de crétins congénitaux qui ne comprennent rien à rien s’est abattue sur eux… Ils ont mis en doute leur choix de vie. Leur responsabilité de parents, d’hommes blancs… Que sais-je encore ?
Il y a même un connard qui a regretté que le blog ne soit pas monétisé, vu le nombre de visite qu’il recevait depuis la prise d’otage… Sinistres crétins. Rebus de l’humanité…
Ce matin encore je lisais quelques-unes de ces monstruosités, et j’en avais la nausée… J’avais envie de gerber sur ces philistins qui n’ont jamais tenu une barre de leur vie. J’avais envie de taper sur ces abrutis décérébrés qui n’envisagent rien de plus que leur petite vie de merde. Ce matin, j’avais envie de dire que je pensais à Florent, Chloé et à Colin…

Je me disais qu’ils avaient fait un choix qu’ils ne devaient en aucun cas regretter. Je me disais que la vie, parfois est injuste. Je me disais qu’il me tardait de pouvoir faire comme eux…
Je pensais au Tanit, ce fier petit navire, seul, abandonné par sa famille en deuil… Je me disais qu’il avait fait de son mieux, et que lui aussi il devait penser à sur son équipage perdu… Car, si je suis sûr que les humains n'ont pas d'âme, les bateaux eux en ont une, et ils savent pleurer sur les injustices de ce monde.


PS : Ce n’est pas la peine de laisser un commentaire si c’est pour faire comme la meute. Abstenez-vous, c’est mieux. Je risquerais de mal le prendre.

samedi 11 avril 2009

Nice, son soleil, sa promenade, sa taxe d’habitation…

Saviez-vous que… Oh mais bien sûr que vous le savez ! Les impôts locaux vont exploser cette année ! Si vous ne l’avez pas encore appris, rassurez-vous cela ne va pas tarder. Vous recevrez bien assez tôt la douloureuse sous la forme d’un avis de taxe foncière ou d’habitation aux chiffres improbables…

C’est donc à l’automne, alors que les feuilles commencent à tomber, que vous recevrez directement sur le coin de la gueule celles de vos taxes… Ouille ! Bobo le portemonnaie ! Mais heuuuu ! Vous voyez pas qu’on a plus un rond ! Qu’est-ce qui vous prend d’augmenter autant les impôts locaux alors que c’est la crise ? Z’êtes malade ou quoi ?
Il y a, pauvre contribuables impuissants, qu’effectivement c’est la crise… Mais bon, pour les explications, j’y reviendrais plus tard.

Ce qui me fait réagir aujourd’hui, c’est la manipulation politique qu’engendre cette crise. En effet, ces derniers jours, un quarteron de députés de droite a eu la bonne idée de publier « Le Livre Noir des Villes de Gauche ». Bon, je vous ai mis le lien pour être un tantinet informatif, mais je vous assure que vous ne perdriez rien à ne pas cliquer sur les mots en jaune ! Car en fait, ce Livre Noir n’a hélas pour seul et unique but, de faire passer un message simple qui pourrait se résumer ainsi :
« Regardez braves gens ce qu’il se passe quand c’est la gauche qui gère ! Elle augmente vos impôts ! ».
Pour sûr, ce genre de message simpliste va recevoir le plus bel accueil auprès des masses endettées, enfermées dans leurs crédits revolvings et menacées par le chômage… C’est triste, mais c’est ainsi.
Sauf que la réalité est peut-être un peu plus compliquée qu’il n’y parait.

Pourquoi croyez-vous que les municipalités augmentent autant nos impôts ? Parce que le plupart des villes de France sont gérées par la gauche et que ces gens là sont fascinés par l’imposition maladive ? Cela serait trop beau si c’était aussi simple !

Le fait est que, à l’image de l’état, lorsqu’une ville perçoit ses taxes, celles-ci sont placées… Où ? Ben, dans des placements qui rapportent bien sûr, (Z’êtes bêtes ou quoi ?) Et qu’est-il arrivé à la plupart de ces placements à hauts rendements ces derniers temps ? Ils se sont cassé la gueule ! Bien, je vois qu’il y en a qui suivent… Donc, la plupart des communes de France se retrouve avec des pertes énormes, sacrifiées sur l’autel des fonds de pensions et autres actifs toxiques.
Et qui va rembourser ces placements hasardeux ? Nous, bien évidemment ! Et pas plus tard que cet automne !
Mais bon, c’est le cas de toutes les villes, qu’elles soient de droite ou de gauche. La stupidité ne connait pas de frontières idéologiques, c’est bien connu…

Mais là où on peut rigoler un peu, c’est quand on regarde de près ce fameux Livre Noir, on s’aperçoit qu’une ville fait l’objet d’un traitement particulier… Laquelle ? Je vous le donne en mille, la mienne : NICE !
Nice et son augmentation de la taxe d’habitation de 17,7% ! Sauf que, selon ces dignes représentants de la morale publique, si l’ex-ministre Christian Estrosi en est venu à agir de la sorte, c’est pour investir… Ben oui ! Les élus de gauche augmentent les impôts pour dépenser, alors que les élus de droite c’est pour investir ! La différence sémantique est énorme !

Non, sérieusement, elle n’est pas un peu grosse la ficelle ?

Quand je pense que, comme le rapporte Marianne.fr, ce Livre Noir est destiné à « faire connaître aux Français (…) la gestion de leur ville, au-delà des campagnes de communication menées à la gloire des majorités en place » ! On croit rêver…

mercredi 8 avril 2009

Bien joué !

Bonjour !

Bon… Comment vous dire ? J’suis un peu embêté aujourd’hui…
Rassurez-vous, rien de bien méchant ni de véritablement gênant. C’est juste qu’aujourd’hui, je me sens dans l’obligation de faire un truc avec lequel je ne suis pas très familiarisé… Figurez-vous que ce matin je suis obligé de dire du bien de Ségolène Royal !
Vous n’imaginez pas à quel point l’exercice est difficile pour moi ! C’est dingue ! Mais bon… Là, sur ce coup, je suis quand même obligé de reconnaitre qu’elle a fait très fort.

Je parle bien évidemment de son contre-discours de Dakar.
Or donc, la Royal s’en est prise directement au président de la République en présentant ses excuses pour les propos insultants que Sarkozy avait tenu le 26 juillet 2007.
Vous vous souvenez ? Mais si ! Rappelez-vous, le nain avait profondément insulté l’Afrique toute entière en caricaturant « l’homme africain » avec un regard d’un néocolonialiste dégoulinant et une morgue ineffable ! Ah quand même ! Vous vous en rappelez ! Parce que je peux vous dire que sur le continent africain, eux, ils s’en souviennent très bien !
Et là, avec ce contre-discours, Ségolène a fait ce que bon nombre de français ont eu envie de faire à l’époque. S’excuser des propos tenus. Demander pardon pour l’insulte. Assurer que le jugement porté, n’engageait que la personne du président et en aucun cas le peuple français.
D’un point de vue humain, c’est exactement ce qu’il fallait faire.
D’un point de vue plus politique, c’est du grand art… En tenant ce discours, Ségolène Royal arrive à se positionner comme l’opposante principale de Sarko sur les grands sujets de politique internationale. Elle devient enfin crédible, du moins en ce qui concerne ce sujet particulier…

D’ailleurs, pour s’en convaincre, il n’y a qu’à lire les réactions de la majorité depuis lors ! C’est l’hallali ! Lefebvre, Copé, Fillon, ils s’y sont tous mis pour hurler à l’humiliation nationale, aux propos démagogiques, à l’irresponsabilité « indigne et scandaleuse »… Quel beau bordel ! C’est magnifique ! Pour provoquer autant de réactions, c’est donc qu’elle a sut taper là où ça fait mal… Alors, aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je dis : Bravo Ségo !

Tiens ! Libération a mit en ligne un petit montage qui raconte en quelques minutes l’affaire… regardez, et savourez !


Royal: le contre-discours de Dakar
par liberation



Cela-dit, ne pouvant quand même pas virer soudainement ma cuti et sombrer tout à fait dans le ségolènisme primaire, je me dois de préciser qu’elle a été (comme toujours) très nulle dans sa façon de se mettre en scène… Faut vraiment qu’elle arrête de fréquenter Besnehard !
Voilà ! C’est fait ! J’ai fait ma BA! J’ai dit du bien de la Dame du Poitou ! J’espère que cela ne va pas se reproduire de si tôt, parce que c’est pas facile !

mardi 7 avril 2009

Légitime violence

Allez ! Hop ! Je vous propose aujourd’hui une petite réflexion de derrière les fagots ! Au début, je voulais glisser quelques mots dans la colonne de droite, mais au final, je me suis dit que cela risquait d’être un peu plus consistant que ça… Donc, allons-y, n’ayons pas peur, lançon-nous carrément dans un article ad-hoc !
La violence se justifie-t-elle ? En voilà une bonne question, n’est t’il pas ? En tous cas, moi, c’est la question qui me semble opportun de se poser au lendemain du week-end que les strasbourgeois viennent de passer…

Ce week-end a eu lieux comme vous le savez certainement le sommet anniversaire des 60 ans de l’OTAN à Strasbourg. Bon, je ne vais pas dégoiser sur les tenants et les aboutissants de cette petite sauterie, d’autres le feront certainement beaucoup mieux que moi… D’ailleurs, je me suis déjà exprimé sur le sujet il y a quelques jours, et d’après ce qu’en j’en lis, les faits corroborent mes hypothèses. Donc, disais-je, pas besoin d’en rajouter une couche pour l’instant.
Non, ce dont je voulais qu’on cause aujourd’hui, si ça vous chante, c’était plutôt de ce qu’il s’est passé en marge de la réunion, comme disent les journalistes. Je veux parler bien sûr des échauffourées qui ont eu lieu dans les rues et des batailles rangées qui ont vu s’affronter forces de l’ordre et Black Blocks.
Black Blocks… Voilà bien un mot qui fait trembler la ménagère ! Ca sonne bien dans la bouche, et ça claque comme un fouet dans les oreilles ! Autrement mieux que si l’on disait « Blocs noirs », non ?
Donc, Strasbourg a eu droit à des débordements de violence, la destruction d’un ancien poste de douane, l’incendie d’un hôtel, d’une pharmacie, d’une banque, etc… Des barricades un peu partout, des arrestations en pagaille… Bref, de la belle et bonne baston bien classique.
Ce n’est pas la première fois qu’un sommet international suscite de tels débordements. Auparavant il y a eu Gênes, Seattle, Annemasse, j’en passe et des meilleurs, mais ce qui me frappe dans les événements de ce week-end, c’est qu’ils s’inscrivent dans la continuité d’autres mouvements violents. Je pense bien sûr aux manifs en Corse, et aux séquestrations de patrons. Donc, l’heure est à la violence, ou du moins à une certaine forme de violence.
Dans les médias et ailleurs, beaucoup s’insurgent et hurlent, chacun selon sa sensibilité, dégobillant sur les voyous casseurs ou bien sur les provocations policières… Mais il y a cependant un consensus, c’est que l’on demande à tout un chacun de condamner absolument cette violence. Alors bien sûr, certains ont du mal… Mais au final, ils le font tous quand même ! Ils se rangent derrière la bannière de la pensée unique et du politiquement correct pour condamner parce qu’il est de bon ton de le faire…

Il y a quand même une bonne dose d’hypocrisie dans cette démarche.

Pourquoi la politique, au sens premier du terme, serait-elle exempte de toute violence ? La politique est une expression de l’humanité, et l’humanité est violente par nature… Non ? (Bien sûr que si !) La violence est inscrite dans nos gènes et par là-même fait partie intégrante de l’action politique. Ne serait-ce que pas sa simple évocation… En effet, un piquet de grève aux portes d’une usine, une manifestation d’étudiants, sont des actions politiques qui recèlent une violence potentielle… Même si celle-ci est larvée, elle est néanmoins présente sous la forme de menace ou d’avertissement. De même, un barrage de policiers en armure est lui aussi la démonstration ostentatoire d’une menace possible...
Vous me direz que tant qu’on reste au niveau de la menace, il n’y a pas trop de mal… Bien sûr, je suis d’accord, mais la menace n’est valable que si elle est susceptible d’être suivie des faits… Forcément, à un moment ou à un autre, la situation peut franchir un seuil invisible et la violence passera alors de la simple évocation, à la matérialisation.

Ce à quoi nous avons assisté, c’est au franchissement de ce seuil. Ce seuil où l’être humain est prêt à mettre en danger son intégrité physique pour défendre ce qui lui semble important. Que cela soit dans les actions radicales des Black Blocks qui considèrent que la destruction du capitalisme passe par la destruction de ses symboles. Que cela soit des employés abusés qui retiennent leur patron prisonnier, ou encore le pauvre quidam qui se suicide dans les locaux de son entreprise… Tous ces gens ont franchi un seuil. Et ce seuil, on pourrait l’appeler désespérance.
Nous possédons tous notre propre seuil de désespérance. Celui-ci est comme un curseur qui se ballade sur l’échelle de notre vie, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’en ce moment, et bien le curseur il a tendance à descendre dangereusement.

Donc, contrairement à l’actuel angélisme qu’il est de bon ton d’afficher, je pense que la violence peut se légitimer. Tout simplement parce que comme je l’ai dis, elle est humaine et qu’il serait complètement utopique (débile !) de nier ce que nous sommes…
Pourtant, ils sont nombreux ceux qui voudraient nous faire croire que l’on peut aller à l’encontre de nos instincts. Ils sont nombreux, surtout à droite, à vouloir que l’on se détourne des causes pour ne s’intéresser qu’aux effets… Ils nous disent avec des trémolos dans la voix que tout ceci est inacceptable ! Qu’il est inadmissible d’employer de tels moyens pour arriver à ses fins !
Inadmissible ? Et puis quoi encore ? Ce qui l’est, inadmissible, c’est d’avoir provoqué cette violence, pas qu’elle se soit exprimée ! La violence est une conséquence et en aucun cas une cause ! C’est le symptôme de la maladie et non pas la maladie elle-même…

Pour être tout à fait franc avec vous, et étant donné ce qu’il se passe dans notre pays et ailleurs, je ne ferais pas comme tous ces hypocrites qui disent qu’il ne faut pas excuser la violence. Bien au contraire, nous seulement je l’excuse parce que je la comprends, mais il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour que j’en vienne à l’appeler de mes vœux !

Diantre ! Je devine déjà quelques-uns parmi vous qui se demandent quelle mouche empoisonnée a bien pu me piquer pour en venir à tenir de tels propos aussi radicaux ! Que voulez-vous ? Moi aussi j’ai mon propre seuil de désespérance ! Et lorsque je vois ce qui passe autour de moi, il me vient de plus en plus souvent l’envie de souhaiter que tout s’écroule une bonne fois pour toute… Quand je vois que cette crise systémique globale n’a pas réussit à mettre du plomb dans la cervelle de tous ces ultralibéraux de merde, je me dis qu’il est temps que le peuple s’en charge ! Voilà !

Vous voyez ? Même moi qui suis pourtant connu pour ne pas être un parangon de violence, je m’y mets aussi… Ne serait-ce qu’avec des mots. C’est vraiment qu’il y a quelque-chose de pourri dans le royaume du Danemark…

samedi 4 avril 2009

Happy birthday to me !

« Bien, c'est plutôt laborieux, et je galère un max pour organiser ce blog. Je n'ai pourtant pas un QI de 12, mais l'interface de gestion de mon blog me semble être du chinois... Je tâtonne, je fais des essais, je me plante, je recommence... Bref, je m'amuse comme un petit fou! »

Vous ne vous en souvenez probablement pas, mais c’est par ces mots qu’il y a exactement un an je commençais ce blog…
Et oui ! Un an ! C’est plutôt drôle parce qu’en fait je me dis que c’était hier et en même temps je me dis que j’ai l’impression que cela fait une éternité ! Va comprendre… Peut-être que mon ordi recèle les secrets d’une faille spatiotemporelle qui altère ma perception du vécu… Allez savoir ? On ne sait jamais, avec tous ces trucs qui nous font en ce moment : Les OGM, les ondes des antennes relais, le sarkoïdose aigüe…

Mais bon… Je m’égare. Qu’est-ce que je disais déjà ? Ah oui ! Ça fait donc un an que j’ai décidé de me lancer dans la tenue de ce blog… Avant que de sacrifier à la tradition et de vous faire un petit bilan de cette année, je me dis qu’il serait peut-être intéressant que j’essaye d’exprimer ce que cet espace m’apporte.
« Que j’essaye d’exprimer… » C’est marrant, mais maintenant que j’y pense, j’ai l’impression que c’est à ça que je passe la plupart de mon temps depuis une année… Je m’exprime, ou du moins j’essaye.
Pour tout vous dire, depuis que je suis gamin j’aime écrire. J’aime utiliser le verbe, la langue. J’aime les mots. Au-delà de la subtile puissance que recèle la langue française, j’aime à faire en sorte de me faire comprendre le mieux possible. J’aime à essayer de renouveler, autant que faire se peut, ce petit miracle qui est de transcrire la pensée en des signes que les autres peuvent décrypter… Et en même temps, je m’aperçois qu’écrire me permet également de clarifier la mienne de pensée… C’est donc double bénef pour bibi !
Sans entrer dans les détails glauques de mon enfance, ni même tenter une auto-psychanalyse de comptoir, je crois qu’avec l’écriture, j’arrive en fait à combler un gros déficit affectif… Pour le dire plus simplement, j’étais (je suis ?) comme un gamin qui trépigne et se roule par terre en criant « Mais écoutez-moi à la fin ! ».
Bon… Je sais bien que ça peut sembler tout à fait pathétique comme démarche. Mais que voulez-vous, c’est la mienne et je l’assume entièrement !

Aussi, quand ce petit mioche teigneux a découvert qu’il pouvait s’épancher sur un blog, et qu’en plus ce qu’il avait à dire intéressait plus ou moins de monde, vous pensez bien qu’il a sauté sur l’occase le bougre ! Donc, depuis un an, je m’épanche et vous, vous épongez.
Et encore heureux que vous soyez là pour éponger, mes lecteurs chéris ! Sinon, je me demande bien à quoi cela servirait que je m’épanche ? Hein ? Je vous le demande !

Plus sérieusement, je tenais à vous remercier toutes et tous pour l’amitié que vous me faite de venir me rendre visite jour après jour. Vous me donnez de l’énergie.

Alors, faisons, si vous le voulez bien, un petit bilan de cette année passée :
En un an Je voulais vous dire à reçu, à la louche, environ 6000 visiteurs uniques pour je ne sais pas combien de pages vues. Et oui ! Je vous l’ai déjà dit lors de mon centième article, je ne tiens pas (encore) à entrer dans une logique comptable de ma popularité. Donc, les statistiques sont réduites au strict minimum.
Plus important que le nombre de visites, c’est le nombre de commentaires qui m’importe. Vous m’en avez laissé 1349 tout au long des 182 articles que j’ai pu écrire. Ca fait donc si on aime les moyennes, en gros, une quinzaine de visiteurs par jours, un article tous les deux jours et sept commentaires par articles…

Arrêtons avec le quantitatif et intéressons-nous au qualitatif :
L’article qui apparemment vous a le plus plu puisque qu’il a suscité le plus de commentaires de votre part c’est celui-ci. L’article qui a provoqué chez moi le plus de… conséquences inattendues, c’est celui-ci. A cause, ou grâce à lui, je me suis fâché avec toute ma famille qui ne veut plus me parler depuis !
Il y a eu de grandes séries d’articles consacrés à la forêt et au Grand Tétras. Il y a eu quelques coups de gueule, des moments de plaisir, de doutes… Bref, ce fut une année plutôt chargée en émotions diverses !
Et c’est ça que je veux absolument garder en mémoire. C’est ça qui fait que je vais continuer à écrire encore et encore, semaine après semaine, pour mon plus grand plaisir et j’espère également le votre !

Allez ! Je vous fais plein de bises à tous et on repart pour une nouvelle année pleine d’aventure !

vendredi 3 avril 2009

Bluette fictionnelle

« Bonjour Monsieur ! »
« Monsieur, bonjour ! »
« Voilà… Je m’disais… Je vois ici sur votre publicité que votre établissement est situé dans un pays inscrit sur la liste gris foncé des paradis fiscaux… »
« Absolument Monsieur ! Le label gris foncé nous a été accordé en 2000 par l’OMC et confirmé cette année par le G20 ! Je dois vous dire que nous en sommes assez fier… »
« Je suis content pour vous, mais je m’demandais quels services vous pouviez m’offrir maintenant que vous êtes officiellement labélisé paradis fiscal gris foncé… »
« Eh bien mon cher Monsieur, sachez que notre établissement est à même de vous fournir tous les services auxquels vous avez été habitué depuis des décennies. Nous vous garantissons toujours l’anonymat, vous pouvez toujours utiliser nos coffres et nos placements, comme avant… »
« Ah bon ? Mais j’avais cru comprendre que depuis le G20 de Londres on ne pouvait plus… »
« Mais non ! Ca c’est ce qu’on a été obligé de dire officiellement pour rassurer le bas peuple ! Dans les faits, rien ne change ! Vous pouvez toujours nous faire confiance… »
« Mais… Ils ont dit… »
« Ne tenez pas compte de ces effets d’annonce ! Cela ne vous concerne évidemment pas ! »
« J’entend bien Monsieur, mais je voulais quand même savoir… Pour ce qui est des impôts… »
« En ce qui concerne les services fiscaux, ou même judiciaires, de votre pays nous serons bien sûr obligé de répondre à leur demande d’information le cas échéant… Mais, rassurez-vous ! Encore faut-il qu’ils nous fassent une demande en bonne et due forme, avec votre nom, votre numéro de compte, tout ça… Si vous prenez quelques élémentaires précautions de votre côté, il n’y a aucune raison pour qu’ils aient accès à ce genre d’information ! En plus, ça prend toujours du temps ces choses là, et vous aurez largement le temps d’ouvrir un autre compte ailleurs ! Dans la banque d’en face par exemple ! »
« Ah bon… Mais j’ai entendu dire que vous envisagiez de passer du gris foncé au gris clair… Qu’est-ce que… »
« Ne vous inquiétez pas, si nous faisons ça, c’est pour une question d’image. Rien ne changera en fait ! Tant que nous ne sommes pas obligés de signaler les transactions venues de l’étranger de façon systématiques, rien ne change vraiment ! »
« Mais le secret bancaire ? Le président Sarkozy a dit que le secret bancaire n’existait plus ! »
« Hé hé hé… Ben oui, et alors ? Que croyez-vous que cela change ? Rien ! Absolument rien ! Nous ne sommes pas obligés de crier sur tous les toits ce qui se passe chez nous… Tant que l’on ne nous demande rien, nous on ne dit rien ! Ce n’est pas comme si nous mentions ou que nous refusions de répondre… On va dire que nous sommes discrets, et c’est le moins que vous puissiez attendre d’un établissement comme le notre… »
« Bien. Ecoutez, tout cela me semble parfait. Je suis rassuré… Je pense donc que je vais pouvoir faire appel à vous en fin de compte… Bien évidemment, je vous demanderais d’oublier… »
« Bien sûr, cher Monsieur, je ne vous ai jamais vu, et nous n’avons jamais eu cette charmante conversation ! D’ailleurs, sur les documents d’ouverture de compte, vous n’êtes pas obligé d’inscrire votre vrai nom… Vous pouvez très bien mettre ce que bon vous chante ! »
« C’est bien ainsi que je l’entendais ! Je vous remercie beaucoup cher Monsieur pour votre amabilité et votre temps précieux. Je pense que nous serons amenés à nous revoir très bientôt ! »
« Oh vous savez : Rien ne vous y oblige. Nous disposons d’un système informatique dernier cri qui vous permettra de gérer vos transactions de chez vous en toute sécurité et discrétion… »
« Ah ? Bien. Tout cela est vraiment parfait. Je vous remercie encore cher Monsieur pour votre accueil… »
« A votre service Monsieur. »
« Dites-moi, pour reprendre l’autoroute je dois prendre par où ? «
« Oh Monsieur ! Mais notre service d’hélicoptère se fera un plaisir de vous transporter jusqu’à l’aéroport de Nice. Le vol ne dure que dix minutes ! »
« Bien ! Parfait ! Faisons donc cela ! Bonne journée Monsieur !»
« Oh mais, bonne journée à vous mon cher Monsieur ! »

jeudi 2 avril 2009

Un G20 pour rien

Depuis le début de la semaine, tout le monde s’emballe autour de la réunion du G20 qui a lieu aujourd’hui à Londres.
Mouais… Moi je veux bien que les gens s’emballent si ça peut leur faire plaisir, mais j’ai bien peur qu’au sortir de ladite journée, l’emballement soit suivit d’une désillusion profonde.
Sur le papier, il est vrai que la promo événementielle est alléchante : Pensez-donc ! Les grands pontes vont se réunir pour trouver une solution à cette crise systémique globale qui fait transpirer les banquiers, frémir les politiques, et accessoirement fait licencier à tour de bras des millions de travailleurs de par le monde. Ils sont sensés faire en sorte que ce qui est en train d’arriver au système financier mondial, ne se reproduise plus jamais ! Ils sont sensés déterminer des solutions pour « moraliser » le capitalisme ! Merde ! C’est quand même pas rien !

Bon d’accord, vous avez bien senti l’ironie que j’ai essayé de mettre dans cette petite entrée en matière (sentie, l’avez-vous ?). L’ironie c’est ce que j’ai l’habitude d’employer lorsque je vois l’espoir que l’on essaye de nous inculquer alors même que tout nous démontre le contraire. L’ironie, c’est tout ce qui reste aux gens comme moi qui devinent très bien ce qui se passe derrière les communiqués et les postures individuelles… L’ironie, c’est également ce qui précède la colère. Mais ça, c’est un autre sujet…

Or donc, les vingt chefs d’état les plus riches, ou les plus influents, de la planète vont se réunir pour tenter d’apporter une solution à cette crise mondiale… Chacun arrive avec sa vision des événements, et chacun a sa solution. Bien évidemment, visions et solutions sont sensées se confronter, et il devrait logiquement en sortir un texte commun aux vingt protagonistes… Logiquement.
Sauf que déjà, on devine à travers les postures et les déclarations préliminaires des uns et des autres, que même si ils vont probablement arriver à s’entendre pour que rien ne change, cela risque de ne pas se faire sans heurs.

Pour exemple, prenons les deux stars de ce sommet : Je dis stars, mais c’est parce que je me situe d’un point de vue franchouillard… Parce que s’il le faut, du point de vue des chinois, il y a probablement une des deux qui n’est rien d’autre qu’une punaise malodorante… Bref, prenons l’exemple d’Obama et de notre Président à nous.
Outre les bons cent-dix-huit centimètres qui séparent les deux hommes, chacun d’eux a en fait à cœur de défendre son près carré et rien d’autre.
Le premier, tout encore auréolé d’une sainteté virginale, joue à merveille le rôle de celui-qui-veut-faire-en sorte-que-les-choses-aillent-mieux-pour-tout-le-monde, mais en fait ce qui lui importe c’est que le dollar continue à être la monnaie de référence du commerce mondial. Ça, c’est son objectif principal. Si jamais les acteurs économiques décident qu’il y en assez d’être assujetti à cette monnaie de singe, son pays va se retrouver ruiné dans les mois qui viennent et par là même un tas d’autres comme la Chine (qui possède la dette américaine, rappelons-le) et la plupart des pays anglo-saxons. De même, le plan de relance massif de son pays s’en trouverait complètement anéanti si jamais ce n’était plus lui qui commandait la planche à billet… Bref, Obama joue sa tête sur ce coup-là, mais aussi la tête des milliards de consommateurs de par le vaste monde libéral.
Le second, notre Président Sarkozy, lui il joue sur un tout autre registre. Ce qui lui importe ce ne sont pas de vagues questions d’ordre économique, non… Ce qui lui importe c’est sa réélection en 2012.
Vous trouvez que je vais vite en besogne ? Que je suis réducteur ? Pourtant pour moi cela me semble évident !
Vous croyez vraiment que le petit Nicolas il veut que les règles du jeu capitaliste changent ? Alors que ce même petit Nicolas voulait il n’y a pas si longtemps que nous vivions dans un France de propriétaires, que nous empruntions à tout va, que nous devenions des actionnaires ? Les gens ne changent pas, jamais, sachez-le. Ils peuvent à la rigueur évoluer, mais ce qui fait leur moi profond, lui ne change jamais. Aussi, je doute que notre PGE est beaucoup évolué en quelques mois… Non, ce qu’il veut notre président, c’est que les français arrêtent de défiler dans les rues tous les mois. Ce qu’il veut c’est que l’on arrête de séquestrer des patrons. Ce qu’il veut, c’est arrêter de voir sa tête promenée au bout d’une pique à longueur de journée… Il veut ça, et rien d’autre. Le système financier mondial, il s’en moque comme de ses premières talonnettes ! Si il gesticule et menace, c’est pour que le G20 ponde quelque-chose qui lui permette de pouvoir faire bonne figure dans les médias et remonter ainsi sa côte de popularité, rien d’autre… Car 2012, c’est pas si loin ! C’est dans trois ans…

Alors, franchement, je serais bien surpris que ce sommet arrive à faire changer les choses… On a cru, j’ai cru, pendant un temps que l’effondrement du château de carte allait permettre de voir l’avènement d’une nouvelle économie plus humaine. J’ai vraiment cru que les acteurs de cette économie se rendraient compte que lorsqu’un système s’écroule, c’est parce que ses bases sont pourries… J’ai vraiment cru que la logique évidente de cette constatation allait changer les choses…
Mais aujourd’hui, alors que tous ces chefs d’états se réunissent pour un simulacre de conseil de guerre, je m’aperçois qu’en fait, ils vont arriver à se mettre d’accord pour que le système perdure. Ils se demandent déjà comment ils vont pouvoir faire pour justement ne rien faire… Attendre que la bourrasque passe, et faire en sorte d’en tirer un profit malgré les dégâts. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que l’on entend depuis des semaines par la voix des représentants de tous ces gouvernements ? N’est-ce pas ce que notre nain national nous a déclaré avec tant de conviction ? L’important ce n’est pas tant la crise elle-même, mais l’après-crise. « Nous nous en sortirons plus fort ! » qu’il a dit le psychopathe !
Dire cela, c’est déjà comme réciter un mantra de l’idéologie libérale… La naissance et la mort font parties du jeu, ce sont des choses de la vie. La naissance et la mort des entreprises sont donc également des choses de la vie… Et sur le terreau des emplois supprimés peuvent renaitre d’autres entreprises et d’autres emplois… C’est le cycle du carbone appliqué au monde du commerce.

Sauf que nous ne sommes pas QUE des atomes de carbones ! Nous sommes également des êtres humains, avec des vies individuelles… Mais ça, curieusement, ce n’est pas précisé dans le mantra.