
Le problème est que le sujet est plutôt vaste et les implications nombreuses. Tellement vaste que cela va faire trois-quatre jours que je sèche sur la façon dont je pourrais l’aborder… Un peu comme un gigantesque pan bagnat qu’on ne saurait par quel bout entamer.
Je veux parler des élections européennes.

Car, si l’on en croit les derniers sondages, 54% des français n’iront (a priori) pas voter ce 7 juin…
Si je vérifie sur la page wiki adéquate, ce peu d’engouement n’est pas quelque-chose de nouveau. Depuis que l’Europe existe en tant qu’entité économique (car pour l’entité politique, c’est une autre histoire comme nous le verrons plus loin…), les français ont tendance à croire que les élections européennes ne les concernent pas, ou si peu. Si l’on écoute les officiels, cela est dû essentiellement à un déficit de communication. Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à croire que c’est parce que les français n’ont pas envie d’entendre cette communication… On aura beau leur dire, et le répéter encore et encore, que la plupart des lois votées chez nous (de 20% à 70% selon les sources) sont des transpositions de ce qui se fait en amont à Bruxelles, il semblerait que cette information rentre par une oreille et ressorte par l’autre aussi sec. Un peu comme si le français croyait encore dur comme fer que son pays est une nation souveraine, libre et indépendante… Car en fait, c’est bien de ça dont-il s’agit : Juste de fierté nationale.

Donc, quoi qu’en disent certains, l’Europe politique existe malgré tout. Et elle s’est construite dans la quasi-indifférence des peuples, selon le modèle capitaliste et libéral par opposition aux pays de l’ex-pacte de Varsovie.
Maintenant la question est : On fait quoi ?
On reste assis, le cul bien au chaud, et on continu de croire qu’il n’existe qu’un seul combat qui vaille la peine, celui à l’échelle locale, ou bien on décide d’ouvrir un deuxième front et on s’attaque à cette hydre ?

Parce que, je dois vous l’avouer, je n’ai pas toujours été un eurosceptique. Je me souviens très bien que lors du référendum de Maastricht j’ai voté OUI… Je me disais à l’époque, que de toute façon c’était quelque-chose n’inéluctable (j’adore ce mot !) et que plus vite on le faisait mieux cela serait. Un peu comme se faire arracher une dent. Puis j’ai eu ma période de résignation… Pendant des années, j’ai cru (à l’image du PS) que l’on pouvait tout à fait être de gauche tout en acceptant d’être régi par les lois du marché…

Depuis lors, j’ai beaucoup réfléchis et j’ai quelque peu affiné mon jugement…
L’Europe est pour moi une utopie. Autant, je respecte et j’adhère moi-même à certaines idées « utopiques », autant je considère que tenter de réunir en un même mélange improbable des conceptions historiquement différentes relève de la gageure. Je ne crois pas qu’il soit possible de fédérer une trentaine de pays alors qu’au sein d’un seul pays c’est déjà si compliqué. Et puis, il y a des différences socioculturelles, religieuses, que la simple volonté ne suffit pas à transcender.

Et encore, je ne vous parle pas de l’entrée éventuelle de la Turquie, parce que sinon on irait bien trop loin…
A partir de là, je vous avouerais que je me retrouve bien embêté lorsqu’il s’agit de choisir où va aller mon bulletin de vote. Parce que je ne suis pas totalement débile, j’ai bien conscience que je me retrouve face à un paradoxe.
Comment puis-je vouloir m’impliquer dans quelque-chose à laquelle je ne crois pas ?
La réponse à cette question se trouve dans la simplicité. L’Europe actuelle, c’est l’économie libérale d’abord et les gens ensuite. L’Europe actuelle c’est le déni des démocraties au profit des intérêts de quelques industriels et autres financiers. L’Europe actuelle, ce n’est ni plus ni moins que la plus grande escroquerie en bande organisée de la planète !
Donc, je voterais pour ceux qui s’opposent à cet état de fait. Point barre.
Et que l’on ne vienne pas me parler de vote utile ou de je ne sais quel vote sanction. Le combat se situe sur un autre plan que notre simple territoire national. Aussi, voter contre la droite parce qu’on n’est pas content de Sarko n’a donc aucun sens. De même, voter « utile » c'est-à-dire PS, c’est valider l’Europe actuelle… Et puis, je n’oublie pas que j’ai dis ICI que je ne voterais plus jamais pour eux alors…
Alors il ne me reste plus qu’a choisir entre le NPA et Le Front de Gauche.
En fait, mon choix est déjà fait. Mais je ne vous le dirais pas ! Na ! Je vous le laisserais seulement deviner, et ce sera le jeu du jour !