
Le Vendée Globe… C’est un truc de dingue ! Les médias, friands de métaphores, l’ont surnommé « l’Everest de la mer ». Sauf qu’on n’a jamais aligné une trentaine de concurrents pour gravir le plus haut sommet du monde… Mais l’image est cependant parlante et elle décrit bien ce qu’est le Vendée Globe… C'est-à-dire, ce qu’il y a de plus dur, de plus beau, de plus impliquant dans le milieu de la course au large. Pour un marin, c’est le défi ultime.
Imaginez plutôt, une course autour du monde, en solitaire, sans assistance et sans escale. Le tout sur des bateaux quasiment identiques, des 60 pieds… Rien que ça.
Faire le tour du monde, ça ok, tout le monde voit à peut-près ce que cela veut dire… Etant donné la configuration de notre géographie planétaire, pour arriver à réaliser cette circumnavigation le plus rapidement possible au départ des Sables-d’Olonne, il n’y a pas trente-six chemins. Et celui-ci consiste en gros à faire le tour du pôle sud en passant par le cap de Bonne Espérance et le cap Horn… (Mouais… Pour les nuls en géo, regardez la carte ci-contre, ça vous situera un peu le truc !)


Si vous sentez que le vent vient caresser les ailes de votre nez, ou qu’il vient d’un endroit qui est situé devant vos bras écartés, vous êtes dans une allure (une situation par rapport au vent) qu’on appelle au prés.
Si le vent vient de vos côtés, vous êtes au travers. Et enfin, si vous sentez que le vent vient vous titiller toutes les parties arrières, vous êtes à une allure de portant.
C’est bon ? Ok, je continue. Pour chaque allure, en plus de la Grand Voile, on va se servir d’une voile supplémentaire et appropriée… Pour le prés, ce sera un foc, ou un génois, ou un tourmentin, tout dépendra de la vitesse du vent. Pour le portant on utilisera un spinnaker, ou un spi si vous préférez. L’allure la plus rapide pour un bateau à voile est toujours le portant, et c’est aussi la plus confortable puisque le bateau est bien à plat sur l’eau, propulsé par la plus grande surface de voile possible, le spi.

Bon. Vous comprenez maintenant pourquoi ce sont des monocoques qui font cette course ?

Sans assistance veut dire qu’en aucun cas le skipper ne doit recevoir d’aide extérieur sous peine d’être disqualifié. Ça veut dire, que s’il casse un truc, il doit le réparer tout seul. S’il tombe malade ou se blesse, c’est démerde toi ! A ce propos, on se souviendra de la mésaventure de Bertrand de Broc qui dut se recoudre la langue lui-même… Sans assistance, ça veut enfin dire que le skipper ne peut bénéficier de l’aide d’un « routeur ». C’est-à-dire que personne ne va analyser les données météo pour lui et lui tracer la route la plus efficace… Non, il doit le faire lui-même avec les informations dont tout le monde dispose. Ce qui induit, une constante remise en question, de la stratégie, de la chance parfois…
Enfin, ce tour du monde doit s’effectuer sans escales. D’une seule traite. Si jamais le bateau touche la terre ne serait-ce qu’une seule fois, c’est la fin. Cela veut dire que la course est longue… très longue. Elle va durer trois mois. Trois mois tout seul à gérer la casse, la météo, la stratégie… Sachez que depuis que la course existe, en moyenne, seulement la moitié des concurrents inscrits au départ arrivent sains et saufs à bon port (voir les statistiques dans la fiche wiki).
Vous comprenez maintenant pourquoi j’adore le Vendée Globe ? Parce que c’est, avant d’être une course, une aventure humaine hors du commun. Gagner, devient secondaire puisqu’il faut avant tout TERMINER. C’est une histoire entre l’homme, sa machine et les éléments.

Bref, il y a encore plein de trucs à voir. Pour ma part, sachez que je prends le départ à 13H02 des Sables-D’olonne… Et oui ! Je me suis inscrit au départ de la course virtuelle organisée par Virtualregatta.com ! Une course en temps réelle avec les mêmes données météo que les concurrents ! Ça va se bousculer un peu parce qu’on est déjà 24 409 participants ! Mon objectif : Arriver, et si possible dans la première moitié du classement…