Je voulais vous dire…


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vendredi 20 novembre 2009

J’ai vu "Capitalism : A love story"

Chose promise, chose due. Je vais donc vous raconter ma soirée d’hier.

Lavé et pomponné autant que faire ce peut, je me suis donc rendu à la projection-débat de « Capitalism : A love story » la dernière mouture de truculent Michael Moore. L’avant première était organisé par l’association AdN, l’Association pour la Démocratie à Nice et dans les Alpes Maritimes. Une association que, j’avoue à ma grande honte, je ne connaissais pas… Mais bon, mon manquement est dorénavant rattrapé et quelque-chose me dit qu’elle et moi seront appelés à nous revoir bientôt.

Bref, donc j’embarque dans le bus de 19h29, qui me dépose à quelques mètres à peine du cinéma le Rialto, situé rue de Rivoli comme tout bon Niçois le sait.

Ah le Rialto… Ca m’a fait tout drôle d’y retourner… Quand je pense que ça doit bien fait quinze ou vingt ans que je n’y avais pas mis les pieds… Mais bon, ce n’est pas le sujet.
Donc, j’arrive et je me plante devant l’entrée histoire de fumer une dernière clope avant de me retrouvé enfermé dans un endroit qui les tolère pas.
19h55, je rentre et là je me dis que j’aurais pu me passer de la clope… En effet la salle est au ¾ pleine, et les seules places disponibles sont dangereusement proches de l’écran. Qu’importe, je me dégote un fauteuil près de l’allée et je me pose.

Quelques minutes plus tard, la présentation du film et de l’association AdN commence. On nous dit que le débat sera animé par messieurs Jean-Paul Duparc, professeur d’économie et membre d’ATTAC06 et Michel Cuoco, entrepreneur.
Aussitôt, je me dis que je suis décidément un bien piètre militant, et que je ferais bien de m’investir un peu plus dans les luttes locales. C’est une vielle culpabilité qui revient régulièrement chez moi, mais je ne désespère pas un jour de m’y mettre pour de bon, et d’ailleurs cette soirée pourrait très bien en être l’initiatrice…

Et donc le film commence… et finit deux heures et six minutes plus tard.


Capitalism : A Love Story - Bande-annonce VOSTFR
par waytoblue


Et c’est à ce point là de mon récit que je me retrouve dans la merde.

Je suis dans la merde, parce que je ne voudrais pas vous empêcher d’aller voir ce doc, mais en même temps j’ai pris l’habitude d’être honnête avec vous et de ne pas prendre de pincettes… En plus, j’ai été contacté pour en dire du bien, donc l’exercice qui va suivre, en plus d’être une première, va être plutôt délicat pour moi.

Qu’est-ce que j’en ai pensé ? Et bien, comment vous dire… C’est bien. C’est du Michael Moore quoi ! Mais ce n’est pas son meilleur non plus.
Bon, je vais être franc, je ne me suis pas ennuyé pendant ces deux heures. C’est vrai. Mais si je repense à tout ça avec le recul qu’apporte une courte nuit, je me dis qu’à part deux ou trois trucs comme les dead peasants ou bien le fait qu’un pilote de ligne aux USA touchait moins qu’un patron de fast-food, je n’ai pas appris grand-chose de plus que je ne savais déjà.

Le film est fabriqué un peu comme une espèce de cours destiné à expliqué la genèse de la crise financière de l’année dernière. Un cours destiné à large public d’américains moyens, très moyen, et donc qui utilise les codes de ces américains moyens… Ce qui peut sembler un peu léger lorsqu’on est habitué à d’autres codes et à d’autres niveaux d’information.
Le principal reproche que je ferais à ce documentaire, c’est qu’à aucun moment je n’ai eu l’impression que Michael Moore s’adressait à moi. Oh bien sûr, les questions qu’il pose sont universelles, il n’y a pas de doute là-dessus, mais Moore les posent avec quelques raccourcis et quelques amalgames troublants propres à la culture US, et qui en ce qui me concerne m’ont un peu gâché mon plaisir.

Certes, la crise des Subprimes et le crash de 2008 ne sont pas choses faciles à expliquer, j’en conviens. Pourtant j’ai trouvé que même s’il s’en sortait honorablement quant au démontage des mécanismes qui ont provoqué cette crise, le doc péchait un peu lorsqu’il s’agissait d’en décrire les conséquences. Et plus particulièrement des conséquences à l’internationale.

Bref, pour résumer en une phrase : Capitalism : A love story, est un documentaire américain fait pour un très large public américain. En quelques sorte comme je l’ai dit plus tard dans la soirée, c’est la crise expliquée aux nuls avec des mots et des concepts destinés à des spectateurs pourvus d’un QI de douze.
Je sais c’est sévère, mais c’est comme ça que je l’ai ressenti.

D’ailleurs, ces amalgames dont je vous parlais plus haut, du genre je mélange allègrement la religion avec l’économie et je vous oppose tout ça avec la démocratie qui est elle-même l’opposé du socialisme… ces amalgames donc, ont été largement abordés dans le débat qui suivit la projection. Débat un peu court quand même et sans réelle passion (désolé les gars), il me faut là-aussi le reconnaitre, la salle devant être libérée rapidement.

Bref, encore une fois je suis resté un peu sur ma faim…

Mais rassurez-vous, je me suis bien rattrapé par la suite puisque j’ai pu avoir une très belles conversation avec un couple de petits jeunes sur le parvis du cinoche. Elle était blogueuse niçoise (nous étions sept blogueurs invités de la même manière), et nous avons échangé nos impressions à bâtons rompus. C’était sympa et j’espère qu’elle nous rendra visite ici-même, ce qui me permettra enfin de connaitre d’autres blogs niçois.

Voilà ! Moi j’ai cavalé pour attraper le bus de nuit et retrouver mes pénates. Et c’est complètement vanné que je me suis écroulé sur mon canapé. Ce matin, ma cheville n’est que douleur et je marche au diantalvic depuis mon réveil, mais tout compte fait je ne regrette pas ma soirée.

Pour finir, et répondre à l’éventuelle question que vous vous posez. A savoir : Est-ce que ça vaut le coup que je dépense 7,50 € pour aller le voir ?
Je vous répondrais que ce doc est à voir, oui bien sûr, mais que vous pouvez aisément attendre une éventuelle diffusion en deuxième partie de soirée sur Arte…

PS : En me relisant je ne suis plus très sûr que la société qui m’a contacté pour faire la promo du doc soit encline à recommencer…