Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


mardi 27 octobre 2009

Besson : La dérive nationaliste

Qu’est ce que ça veut dire d’être français ? Voilà le sujet qu’Eric Besson, Sinistre de la Déportation et de la Honte Nationale, vient de poser sur la table comme une offrande au bon peuple.
Quelques jours après avoir expulsé des clandestins dans une zone de guerre, vous avouerez que la question pourrait se poser en effet… De même, à quelques semaines des élections régionales, ce genre de questionnement bien réac et aux relents pétainistes ne peut que plaire à la frange la plus extrême de son électorat.
Cette même frange que l’on disait morte, absorbée et digérée par l’UMP, mais qui à l’image d’une vielle carcasse puante bouge encore et le fera peut-être toujours.

Nous sommes à mi-mandat, et le moins que l’on puisse dire est que la popularité de ce gouvernement et de son Président Glorieusement Elu, est au plus bas. Nombreux sont ses électeurs qui regrettent amèrement d’avoir glissé le nom de Sarkozy dans l’urne, et notamment ceux de l’engeance dont je viens de parler.

Donc, sonnez clairons et résonnez trompettes, le Nain passe à l’offensive et envoie son Noir Emissaire guerroyer sur les terres du nationalisme, histoire de voir ce qu’il y aurait encore à grappiller.

A grands coups d’amalgames bien glauques voilà le Besson qui nous annonce dans une même interview qu’il est contre la burqa, mais également pour faire chanter la Marseillaise à nos gosses. Rien à voir me direz-vous, parce que vous êtes des personnes sensées, mais je vous garantis que dans l’esprit de beaucoup, les deux choses misent l’une à côté de l’autres peuvent parfaitement aller ensemble.

Sauf que les deux ne vont pas ensemble. Je suis contre le port de la burqa, mais cela n’a rien à voir avec un quelconque sentiment « d’identité nationale ». Ça a à voir avec le respect des femmes et avec mon entier et farouche sentiment laïcard ! Point barre.
Mais bon, le mélange est propre à séduire les esprits les plus simples, et je gage que malheureusement il risque de plaire à pas mal de monde…

D’ailleurs si je ne m’abuse, n’était-ce pas Ségolène Royal qui maniait lors de la campagne présidentielle les mêmes concepts puants ? Il me semble bien…

Entendons-nous bien, j’aime mon pays et peut-être un peu plus qu’un autre, mais je refuse d’entrer dans ce jeu qui consiste à dire pourquoi et surtout comment je dois l’aimer.
Commencer à discuter du pourquoi et surtout du comment, c’est commencer à définir des bonnes et des mauvaises raisons d’aimer son pays. Et ça, mes amis, ça nous conduit directement au nationalisme d’état.

Autant je considère qu’il est bon que chaque enfant connaisse les paroles et l’air de notre hymne nationale, autant je considère qu’il est douteux que ces mêmes enfants soient obligés de la chanter de façon cérémonielle. Les cérémonies justement… Il faut toujours s’en méfier. Elles ont la séduction d’un consensus rituel, mais elles n’ont aucun sens si elles sont imposées. Elles deviennent alors ni plus ni moins que de la propagande.

Après la lettre de Guy Moquet voilà donc qu’on veut nous imposer ça ! Et pourquoi pas le salut au drapeau en entrant dans la classe pendant qu’on y est ?

Trublyonne publiait il y a peu qu’elle avait honte d’être française, et moi-même cela m’arrive de temps en temps aussi, hélas… Mais la honte qu’est-ce donc si ce n’est l’expression d’une déception face à une attente ? Pour avoir honte de quelque-chose il faut d’abord l’aimer. Et j’aime mon pays, ou du moins j’aime une certaine vision de mon pays. Une vision utopique, diront certains esprits chagrins, mais je m’en tape.