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vendredi 19 mars 2010

Buter un flic, c’est très grave… Ah bon ? Et pourquoi ?

Tout à l’heure j’étais en train de réécouter notre cher Président élu s’exprimer à la suite du décès de ce policier à Dammarie-les-Lys, et réclamer que l’on applique la sentence maximale aux meurtriers d’un membre des forces de l’ordre, soit 30 ans…

Quand soudain, la boulette.

Je ne sais pas ce qui m’a pris. Une faute d’inattention sans doute, ou encore une bouffée aussi délirante que subite, mais le fait est qu’à ma grande honte je n’ai pu me contrôler… C’est sorti comme ça, de nulle part… Je me suis posé une question.

Oui je sais, tout de suite vous vous dites que le Gwen a forcément des circonstances atténuantes pour se risquer à de telles extrémités. Des soucis sentimentaux, des factures en suspens… Que sais-je. Se poser des questions par les temps qui courent c’est dangereux, c’est un acte d’une résistance inouïe qui comporte des risques énormes !

Mais bon, le fait est que bang, splash, boum, à un moment j’écoutais le Président, et au moment d’après j’entendais dans ma tête : « Et pourquoi ? »

Tout ému par la soudaineté du truc, j’ai marqué une pause… Puis, peu à peu, un raisonnement d’une folle témérité s’est fait jour dans les limbes obscures de mon cerveau.
Un raisonnement, vous vous rendez-compte ? Le truc qui commence avec un début, se poursuit avec un milieu et se termine par une fin en forme de conclusion ! Un truc de ouf je vous dis !

Bon ok, assez déconner, je vais vous raconter ce qu’il m’est passé par la tête, et à la fin vous me direz si je suis bon à enfermer… ou pas.

Donc voilà, j’étais là, tranquille, à me dire que décidément Démago-Joe n’avait peur de rien en utilisant une fois encore la ruse éculée qui consiste à sauter sur le premier fait-divers qui passe pour racoler comme une chaudasse sur la Promenade des Anglais, lorsque soudain je l’ai entendu dire qu’il exigeait la peine maximal pour les meurtriers de policiers et de gendarmes… Dans sa bouche cela résonnait comme si la condition policière était comment dire… Une circonstance aggravante. Oui, c’est ça, comme si le fait de tuer un flic rendait le crime encore plus odieux que si c’était l’épicier du coin.

C’est alors que l’incohérence de la situation m’est apparue comme l’archange à la vierge. Si je ne m’abuse (et je ne m’abuse pas parce que j’ai vérifié), un meurtre c’est quand on prend la vie de quelqu’un ok ?
Et la gravité de ce meurtre peut aller de la légitime défense (genre, c’est lui qui a commencé m’sieur !) juqu’au meurtre d'enfants de moins de 15 ans accompagnés ou suivis de viols, torture, et barbarie.
Dans le premier cas, on ira même jusqu’à pardonné celui qui a tué, et dans le second on lui appliquera la peine la plus lourde qui soit. A savoir la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sureté de trente ans.

Donc, si je ne déconne pas, il me semble que l’on peut dire que les peines sont proportionnelles à la gravité des faits. En tous cas, c’est comme ça qu’elles doivent l’être. Il y a une logique dans tout ça. Plus vous vous en prenez à une personne faible et sans défense, plus le crime est considéré comme grave et la peine est lourde.

Jusque là vous me suivez ?

La où je trouve qu’il y a comme une couille dan le potage, c’est que le Petit Nicolas voudrait élever le meurtre d'un représentant des forces de l'ordre au même niveau de gravité que l’infanticide perpétué par un sadique pervers… Alors que si je ne m’abuse (j’ai vérifié aussi), les policiers et les gendarmes sont loin d’être des petits êtres fragiles et sans défense !
La plupart du temps, c’est bien un Sig-Sauer qui pend à leur hanche, et pas un doudou !

Donc, si l’on voulait respecter un tant soit peu la logique judiciaire (et la logique tout court) le meurtre d’un flic entrainé à se défendre devrait être moins grave que le meurtre d’un épicier trentenaire. Et à fortiori d’une gamine à peine nubile…

C’est bon, vous me suivez toujours ?

On peut donc dire que la mort d’un flic ne respecte pas la logique judiciaire… C’est quelque chose de différent qui doit être jugé selon des critères différents, et ceux-ci ne sont ni moraux, ni logiques.
Alors quels sont-ils ? Hein, à votre avis ?

Et bien oui, ça me semble évident, le meurtre d’un policier ou d’un gendarme est jugé de manière politique. Tuer un flic, même s’il n’est pas dans l’exercice de ses fonctions, se révèle être encore plus grave que buter un épicier car à l’acte lui-même s’ajoute la circonstance aggravante qu’apporte le jugement politique. C’est dingue non ?

D’ailleurs, si l’on veut continuer ce raisonnement, on peu aller vachement loin… Si s’en prendre à une autorité est jugé comme un crime politique, c’est donc que c’est un acte politique…

D’ailleurs, notre Président élu ne s’y est pas trompé, car après avoir annoncé son intention de porter le meurtre de flics au rang du crime-le-plus-odieux-qu’on-puisse-commettre, il a déclaré vouloir rendre systématique le dépôt de plainte au moindre manque de respect envers un fonctionnaire de police… Le délit d’outrage à donc encore de beau jour devant lui.

Donc, en conclusion, tuer un flic est crime politique. Insulter, résister ou vouloir simplement contester un flic, est un délit politique.

Putain… Je savais bien qu’il ne fallait pas que je me pose se genre de question… Vous voyez bien où ça nous mène !
Si ça continu, je ne vais pas tarder à me dire que la France n’est qu’une dictature, que la répression policière est la même qu’en Chine…

Déjà que je suis gauchiste, il manquerait plus que je finisse anarchiste !


Mise à jour le 20 mars 2010 à 04H25. Même Sarkofrance pense comme moi !

Sarkozy : encore un "effet d'annonce?!!" ...
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