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mardi 4 novembre 2008

Le bon choix

Et bien voilà, nous y sommes. Aujourd’hui les habitants des cinquante états unis d’Amérique vont peut-être élire pour la première fois dans leur (courte) histoire un président noir à la Maison Blanche.
Le jeu de mot peut prêter à sourire, mais il faut bien se rendre compte de ce que cela signifie pour ce pays qui, il a 40 ans seulement, abolissait ses dernières lois discriminatoires et racistes. Quelque-soient les critiques que l’on peut faire aux USA, on peut leur reconnaitre ce point : Ils savent progresser dans leur tête bien plus rapidement que nous en sommes capable.
Car aujourd’hui, demain, un candidat issu d’une minorité (13% de la population) sera surement à la tête du pays le plus puissant du monde. En serions-nous capables chez nous, en France ? Je suis sûr que non. Belle leçon donc, que nous ferions bien de méditer.
Alors je sais que depuis que Barack Obama a été désigné par les électeurs démocrates pour représenter son parti à ces élections, je n’ai pas été très optimiste quant au résultat de ces élections. Franchement, je ne pensais pas les ricains être en mesure de franchir ce pas décisif.


Pour faire court, je considère les USA comme un pays d’ignorants et de bigots qui ont l’arrogance de leur médiocrité intellectuelle, le culte de l’image, l’égocentrisme que confère l’inculture. Les américains veulent à leur tête quelqu’un qui leur ressemble. Et si celui-ci n’est qu’un ignare, du moment qu’il affiche une croyance indéfectible en Dieu et en l’Amérique, il n’y a pas de problème à ce qu’il soit président. Pour preuve, l’élection de Bush, qui par deux fois, remporta le pompon.
C'est-à-dire que pour un candidat, mélanger la géographie des continents par exemple, n’est pas un handicape en soi. Nous, en France nous nous esclaffons et nous indignons lorsqu’un responsable américain pense que l’Angleterre est un petit pays d’Europe à peine plus grand que l’Oregon, ou même que Zapatero est un dirigeant d’Amérique centrale… Là-bas, ce n’est pas grave puisque pratiquement tout le monde en sait aussi peu sur ce qui se passe au-delà des frontières. (Voir la vidéo symptomatique ci-dessous)



Et puis, il y a cette propension à mettre en exergue les destins personnels plutôt que les compétences intellectuelles. Un alcoolique repenti, un acteur, ou un ancien prisonnier de guerre aura plus de chance de se faire élire sur son simple parcours qu’un fonctionnaire compétant ou un diplomate aguerri. C’est comme ça là-bas, on aime les belles histoires de rédemption, de parcours difficile, de Born Again…
Il en découle, dans ce pays au système éducatif plus que défaillant, une espèce de méfiance envers ceux qui en savent plus que les autres. Pour un américain moyen, avoir une éducation universitaire, c’est la preuve que l’on est riche, et que l’on fait partie d’une élite minoritaire. Ce qui n’est pas faux en soi d’ailleurs, puisque pour poursuivre des études après l’équivalent du bac aux USA, il faut énormément d’argent…
Donc, selon ce que je viens de vous décrire, Obama, n’avait pas vraiment de chances contre McCain. C’était mon opinion jusqu’à ce que la crise financière et économique vienne frapper le monde. Depuis la débandade des banques et l’écroulement du rêve américain, la donne a quelque peu changée. Pour redresser le pays, les élites tant décriées, ils vont en avoir besoin ! Dans un pays où le culte de l’argent est tel, et étant donné les heures sombres que vivent les américains, les démocrates sont en meilleur position pour prendre la barre du navire.
Entre parenthèse, cela ne servira sans doute à rien. J’attire votre attention sur le dernier bulletin du think tank Europe2020, qui prévoit la mise en cessation de paiement des Etats Unis pour le milieu de l’année 2009… Pour info, ce même think tank nous avertissait dès février de la crise qui nous frappe actuellement.

En résumé donc, si Obama est élu cette nuit, se sera dû essentiellement à la crise financière. Voilà ce que je pense.
Reste cependant ce qu’on appelle l’effet Bradley, du nom de ce candidat au poste de gouverneur de Californie, noir, qui était la veille des élections crédité d’une large avance dans les sondages, et qui rata la marche au dernier moment… Dans le secret de l’isoloir, les électeurs laissèrent parler leur cœur, et leur cœur leur disait qu’il était hors de question d’élire un gouverneur noir. Pathétique. Irrationnel, mais en même temps tellement humain.

Ah ! Au fait, je m’aperçois que je ne vous ai pas dit où allait ma préférence dans cette élection… Dans l’intérêt des américains, j’espère que se sera Obama qui l’emportera, bien sûr ! Pour ce qui est du reste de la planète, franchement, je ne crois pas qu’il aura une grande différence. Si ce n’est que, peut-être, notre gouvernement aura plus de latitude pour emboiter le pas des USA dans sa conquête du monde… Mais on peut également espérer que les Etats Unis seront tellement obnubilés par leur propre situation, qu’ils en oublieront de se mêler des affaires des autres. On peut toujours rêver, ça ne coute rien…