
Lorsque je patauge comme ça, au bout d’un moment plus ou moins long, je me mets à penser à ce que m’a dit un jour une amie : Elle m’a dit que j’étais bien meilleur lorsque je n’essayais pas de faire comme les autres. Que mes textes étaient bien plus intéressants lorsque j’étais tout simplement moi-même.
Donc, je vais écouter encore une fois cette amie, et je vais vous le jouer simple, franc et en roue libre.
La première chose que j’ai envie de vous dire concernant ces résultats, c’est qu’il ne faut pas oublier de les voir avec le filtre la participation. En France, seulement 40,48% des électeurs ont jugé bons de se déplacer pour exprimer leur opinion. (J’en connais déjà deux…) Ce qui, nous donne, je pense, un bon aperçu du peu d’intérêt que les politiques ont su susciter envers l’Europe.
Parmi ces électeurs courageux, on peut voir en compilant les voix des pros et des anti-européens que la France est résolument pro-européenne à 69,5%. (Ce qui fait que je me sens un peu seul ce matin, mais c’est pas grave…). Cela, je pense, est plutôt normal puisque le peu de personnes qui ont jugés bon de se déplacer se sentent a priori concernés par le sujet…
Par contre, si l’on considère ces 69,5% et qu’on les saucissonne pour regarder ce qu’il y a à l’intérieur on constate que parmi ces pro-européens 60% d’entres-eux sont des électeurs résolument contre la majorité présidentielle, ou du moins contre la vision européenne de cette majorité présidentielle. Ce qui indique qu’une grande majorité de ceux pour qui l’Europe est incontournable considèrent qu’il faut la gérer autrement… De ce point de vue là, je ne peux donc que m’en réjouir.
Oh, elle ne jubile pas parce qu’elle a « remporté » ces élections ! Non ! Elle jubile parce que le camp d’en face (je devrais dire les camps d’en face), à perdu les sienne !
Et ça, vous m’excuserez, ce n’est pas la même chose.
La droite de Sarkozy jubile parce que ces principaux adversaires, en tous cas ceux qu’elle juge digne de l’être et qu’elle désigne sous l’appellation fallacieuse d’ « opposition de gouvernement », ce sont délités d’eux-mêmes. Et ça, j’ai presque envie de dire que c’est bien fait pour eux.
Le PS (16,4%) paye, avec les intérêts, le désastreux congrès de Reims. Les querelles intestines, le jeu trouble des flous idéologiques a complètement démobilisé l’électorat socialiste classique, et celui-ci s’est largement reporté sur les listes écologistes et de la gauche radicale.
La représentation, c’est à mon avis ce qui a manqué au NPA. Ce jeune parti en devenir portait de grands espoirs sur ce scrutin, et finalement se retrouve avec un score (4,9%) bien en deçà de ses espérances. Et ce, quoi qu’en dise Besancenot, je considère qu’il s’agit-là d’un échec, étant donné ce que les sondages laissaient supposer… (Même pas fichus d’élire un seul député ! Grrrr !) Les français sont en fait des frileux qui veulent bien parler de la révolution mais qui, au moment de sauter le pas, préfèrent reculer… (Sniff !)
Sinon, il nous reste les fascistes (je parle des déclarés, FN et autres), qui font dans les 13%. Rien de bien nouveau sous le soleil français, sauf qu’ils vont grossir les rangs des extrêmes droites européennes qui ont fait une grosse poussée lors de ce scrutin (23,5% à l’échelon du parlement européen).
Le moins que l’on puisse dire c’est que le virage à gauche de l’Europe ce n’est pas pour demain ! Ni même après demain d’ailleurs… Donc, à mon sens, il y a des chances que Barroso continu à mener sa politique ultralibérale comme avant, ou à la limite quelqu’un d’autre que Barroso, mais qui fera exactement la même chose. C’est plutôt triste pour l’Europe, moi j’vous l’dis !
Sinon, je vous parie que notre droite de Morpions Populistes va s’empresser de récupérer aussi vite que possible les aspirations écologiques exprimées ce dimanche. Vous allez voir qu’avant les prochaines élections ils nous auront ressorti le Grenelle de l’Environnement (Part 2) qui avait été jusqu’à présent, et fort opportunément, jeté aux oubliettes ! On parie ?
Bon, je vais vous laisser là pour aujourd’hui mes bons amis. Je vais aller pleurer dans mon coin et inscrire un bémol sur mes espoirs de voir changer rapidement le monde qui m’entoure…
Après tout, je ne suis qu’un blogueur citoyen, et même les blogueurs citoyens ont le droit de pleurer !