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jeudi 2 avril 2009

Un G20 pour rien

Depuis le début de la semaine, tout le monde s’emballe autour de la réunion du G20 qui a lieu aujourd’hui à Londres.
Mouais… Moi je veux bien que les gens s’emballent si ça peut leur faire plaisir, mais j’ai bien peur qu’au sortir de ladite journée, l’emballement soit suivit d’une désillusion profonde.
Sur le papier, il est vrai que la promo événementielle est alléchante : Pensez-donc ! Les grands pontes vont se réunir pour trouver une solution à cette crise systémique globale qui fait transpirer les banquiers, frémir les politiques, et accessoirement fait licencier à tour de bras des millions de travailleurs de par le monde. Ils sont sensés faire en sorte que ce qui est en train d’arriver au système financier mondial, ne se reproduise plus jamais ! Ils sont sensés déterminer des solutions pour « moraliser » le capitalisme ! Merde ! C’est quand même pas rien !

Bon d’accord, vous avez bien senti l’ironie que j’ai essayé de mettre dans cette petite entrée en matière (sentie, l’avez-vous ?). L’ironie c’est ce que j’ai l’habitude d’employer lorsque je vois l’espoir que l’on essaye de nous inculquer alors même que tout nous démontre le contraire. L’ironie, c’est tout ce qui reste aux gens comme moi qui devinent très bien ce qui se passe derrière les communiqués et les postures individuelles… L’ironie, c’est également ce qui précède la colère. Mais ça, c’est un autre sujet…

Or donc, les vingt chefs d’état les plus riches, ou les plus influents, de la planète vont se réunir pour tenter d’apporter une solution à cette crise mondiale… Chacun arrive avec sa vision des événements, et chacun a sa solution. Bien évidemment, visions et solutions sont sensées se confronter, et il devrait logiquement en sortir un texte commun aux vingt protagonistes… Logiquement.
Sauf que déjà, on devine à travers les postures et les déclarations préliminaires des uns et des autres, que même si ils vont probablement arriver à s’entendre pour que rien ne change, cela risque de ne pas se faire sans heurs.

Pour exemple, prenons les deux stars de ce sommet : Je dis stars, mais c’est parce que je me situe d’un point de vue franchouillard… Parce que s’il le faut, du point de vue des chinois, il y a probablement une des deux qui n’est rien d’autre qu’une punaise malodorante… Bref, prenons l’exemple d’Obama et de notre Président à nous.
Outre les bons cent-dix-huit centimètres qui séparent les deux hommes, chacun d’eux a en fait à cœur de défendre son près carré et rien d’autre.
Le premier, tout encore auréolé d’une sainteté virginale, joue à merveille le rôle de celui-qui-veut-faire-en sorte-que-les-choses-aillent-mieux-pour-tout-le-monde, mais en fait ce qui lui importe c’est que le dollar continue à être la monnaie de référence du commerce mondial. Ça, c’est son objectif principal. Si jamais les acteurs économiques décident qu’il y en assez d’être assujetti à cette monnaie de singe, son pays va se retrouver ruiné dans les mois qui viennent et par là même un tas d’autres comme la Chine (qui possède la dette américaine, rappelons-le) et la plupart des pays anglo-saxons. De même, le plan de relance massif de son pays s’en trouverait complètement anéanti si jamais ce n’était plus lui qui commandait la planche à billet… Bref, Obama joue sa tête sur ce coup-là, mais aussi la tête des milliards de consommateurs de par le vaste monde libéral.
Le second, notre Président Sarkozy, lui il joue sur un tout autre registre. Ce qui lui importe ce ne sont pas de vagues questions d’ordre économique, non… Ce qui lui importe c’est sa réélection en 2012.
Vous trouvez que je vais vite en besogne ? Que je suis réducteur ? Pourtant pour moi cela me semble évident !
Vous croyez vraiment que le petit Nicolas il veut que les règles du jeu capitaliste changent ? Alors que ce même petit Nicolas voulait il n’y a pas si longtemps que nous vivions dans un France de propriétaires, que nous empruntions à tout va, que nous devenions des actionnaires ? Les gens ne changent pas, jamais, sachez-le. Ils peuvent à la rigueur évoluer, mais ce qui fait leur moi profond, lui ne change jamais. Aussi, je doute que notre PGE est beaucoup évolué en quelques mois… Non, ce qu’il veut notre président, c’est que les français arrêtent de défiler dans les rues tous les mois. Ce qu’il veut c’est que l’on arrête de séquestrer des patrons. Ce qu’il veut, c’est arrêter de voir sa tête promenée au bout d’une pique à longueur de journée… Il veut ça, et rien d’autre. Le système financier mondial, il s’en moque comme de ses premières talonnettes ! Si il gesticule et menace, c’est pour que le G20 ponde quelque-chose qui lui permette de pouvoir faire bonne figure dans les médias et remonter ainsi sa côte de popularité, rien d’autre… Car 2012, c’est pas si loin ! C’est dans trois ans…

Alors, franchement, je serais bien surpris que ce sommet arrive à faire changer les choses… On a cru, j’ai cru, pendant un temps que l’effondrement du château de carte allait permettre de voir l’avènement d’une nouvelle économie plus humaine. J’ai vraiment cru que les acteurs de cette économie se rendraient compte que lorsqu’un système s’écroule, c’est parce que ses bases sont pourries… J’ai vraiment cru que la logique évidente de cette constatation allait changer les choses…
Mais aujourd’hui, alors que tous ces chefs d’états se réunissent pour un simulacre de conseil de guerre, je m’aperçois qu’en fait, ils vont arriver à se mettre d’accord pour que le système perdure. Ils se demandent déjà comment ils vont pouvoir faire pour justement ne rien faire… Attendre que la bourrasque passe, et faire en sorte d’en tirer un profit malgré les dégâts. D’ailleurs, n’est-ce pas ce que l’on entend depuis des semaines par la voix des représentants de tous ces gouvernements ? N’est-ce pas ce que notre nain national nous a déclaré avec tant de conviction ? L’important ce n’est pas tant la crise elle-même, mais l’après-crise. « Nous nous en sortirons plus fort ! » qu’il a dit le psychopathe !
Dire cela, c’est déjà comme réciter un mantra de l’idéologie libérale… La naissance et la mort font parties du jeu, ce sont des choses de la vie. La naissance et la mort des entreprises sont donc également des choses de la vie… Et sur le terreau des emplois supprimés peuvent renaitre d’autres entreprises et d’autres emplois… C’est le cycle du carbone appliqué au monde du commerce.

Sauf que nous ne sommes pas QUE des atomes de carbones ! Nous sommes également des êtres humains, avec des vies individuelles… Mais ça, curieusement, ce n’est pas précisé dans le mantra.