
Puis, vint le troc. Moyen efficace mais compliqué, pour que chacun puisse se procurer ce qui naturellement lui faisait défaut. Hélas, lors même que se pratiquait ces premiers échanges, on assistait déjà à un pratique malheureusement bien humaine, qui consistait à entuber son partenaire en lui faisant prendre des vessies pour des lanternes.
Puis, quelques nanosecondes plus tard sur l’échelle de l’évolution, on s’aperçut que l’établissement de conventions, telles que la monnaie ou bien les unités de mesures, facilitaient grandement les échanges entre les petits bouts de société qui vivaient de par le vaste monde… Ces conventions, avaient également comme vertu annoncée d’empêcher la grivèlerie (l’entubage si vous préférez). Et oui ! A partir du moment où la monnaie d’échange est sécurisée par la société, de même que les contenants, on réduit considérablement les dérapages des vendeurs indélicats, convenez-en ! Il ne reste alors qu’à celui-ci, que la possibilité de tricher que sur une seule chose : Le contenu.
Et puis nos sociétés ont grandies. Elles ont commencé à commercer avec d’autres sociétés et se sont alors trouvées confrontées au même problème ! Figurez-vous que le voisin d’à côté non content de parler une autre langue (le butor !) utilisait également une monnaie et des mesures complètement différentes ! C’est ballot quand même ! Tout était donc à refaire !

La monnaie commune, nous l’avons eu le 1er janvier 2002. Mais, avant d’en arriver là, les scribouillards qui bossaient pour les marchands avaient déjà aplani un peu le marché… Dès 1975, une directive européenne imposa à tous ces membres d’utiliser les mêmes conditionnements quel que soit la marchandise vendue. Ainsi, le voyageur pouvait retrouver sa plaquette de beurre chez tous les épiciers du continent, conditionnée toujours de la même façon : 125g, 250g ou 500g.
Admettons-le, une fois n’est pas coutume, la directive allait dans le bon sens, celui du consommateur.
Puis, en 1999 une autre directive décida d’aller encore plus dans le sens du consommateur ! Il fut désormais obligatoire que figure sur les étiquettes le prix du produit ramené à l’unité de mesure… Riche idée s’il en est, car ainsi le consommateur, pour peu qu’il est une bonne paire de lunette, pouvait ainsi faire la démarche de comparer les prix s’il le souhaitait.
A ce propos, je me permets de vous poser la question : Vous arrive-t-il de les regarder ces prix au kilo ou au litre ? Et bien vous feriez bien… Car les usages commerciaux sont en train de changer. Avant, lorsque vous achetiez votre café par lot de deux, c’était dans le but d’économiser quelques centimes… Et bien, si vous ne faites pas gaffe, vous pouvez vous trouver grugés, parce que moi, mon café en lot de deux, il est 14% plus cher que si je l’achète à l’unité ! Et je suis sûr que Lavazza n’est pas le seul à agir ainsi, alors faites gaffe !

Cette directive, la 2007/45/CE, est entrée en vigueur ce 11 avril 2009. Elle est destinée à : « favoriser la libre circulation dans le marché intérieur, en supprimant les obstacles potentiels à la compétitivité et en encourageant l’innovation et l’accès aux marchés ». Les « obstacles potentiels » étant, vous l’aurez compris, l’esprit critique du consommateur… Concrètement, demain vous pourrez trouver dans les rayons de votre supermarché des boites de petits pois de 388g ou bien des œufs par paquet de quatre !
Quand je pense qu’une des règles chères aux libéraux de tous poils est que l’action d’achat et de vente est sensée se passer dans un climat de confiance mutuelle, je me dis que le libéralisme, en tant que concept philosophique, n’est finalement qu’un ramassis d’hypocrisie. Tout est bon pour arnaquer, voler, entuber, flouer, griveler le consommateur… Et si celui-ci se fait empapaouté, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même !
Et encore, je ne vous parle même pas de la surenchère sur les emballages que cela va créer ! Bonjour l’écologie !
Allez ! Je vous laisse pour aujourd’hui ! Je vous invite à jeter un coup d’œil à cet article qui m’a bien aidé, ou bien à celui-ci… Et je vous rappellerais sournoisement que le 7 juin, nous sommes sensé voté pour réélire ces messieurs-dames qui nous pondent des conneries pareilles !
Bonjour chez vous !