Un grand merci à tous pour vos épilogues toutes plus sympas les unes que les autres !
Même si il ne s’agissait pas là d’un jeu-concours, il faut bien reconnaitre que c’est Monique qui se rapproche le plus de la réalité des faits ! Bravo Monique ! Mais bon… J’ai noté quand même que ça avait l’air de bien vous faire marrer mes déboires amoureux. Bande de schpountz ! Sachez qu’on ne rigole pas avec les coups de cœur du Gwen s’il vous plait ! Déjà que ça ne lui arrive pas souvent…
Alors voilà donc comment les choses se sont passées…
Alors que le plateau de l’appareil reprenait sa position habituelle, il se redressa et dit…
« C’est passé vite… »
« … »
« Surtout quand on passe son temps à réfléchir… En fait je réfléchissais… je me demandais comment… Est-ce que vous seriez… »
C’était pathétique. Il balbutiait des commencements de phrases, tentant de se remémorer le texte qu’il avait plus ou moins préparé dans sa tête. Mais rien n’y faisait. Les pensées se bousculaient et les mots s’empêtraient les uns dans les autres au niveau du portillon buccal. En plus la température de ses joues venait de grimper en flèche de plusieurs centaines de degrés.
Soudain un doute ! Il ne s’était même pas inquiété de savoir si la belle demoiselle était, ou non, déjà satisfaite par les bras d’un autre ! Pourtant, le crétin imbécile aurait bien dû s’en inquiéter avant de se lancer dans cette aventure ! Un coup d’œil rapide aux mains de la belle lui donna enfin le courage de continuer. Rien de suspect n’y brillait. Pas de repoussoir annulaire, ouf !
« Est-ce que vous seriez intéressée… Comment vous réagiriez si je vous… Si un jour je… vous invitais à aller prendre un café ? Enfin… Si vous êtes d’accord… Si je peux me permettre… »
(Note pour plus tard : Ne jamais employer le conditionnel, et encore moins le subjonctif, pour la prochaine fois. A l’écrit c’est joli, mais à l’oral et en situation de stress, on a l’impression de parler avec trois malabars dans la bouche et l’effet est à chier !)
Alors qu’il n’en finissait pas de terminer sa phrase, elle lui répondit :
« Ça serait avec plaisir… mais le problème c’est que… je ne suis pas…
« Oh, pardon ! l’interrompit-il j’aurais peut-être dû demander d’abords si… »
« Je suis avec quelqu’un… »
« C’est vrai, j’aurais dû commencer par là… »
« On est presque pacsé… »
« Je suis désolé de… »
« Oh mais, y’a pas de mal… au contraire c’est gentil, mais… enfin…»
« Oui je comprends… Pourtant j’avais bien regardé vos mains avant… Je ne voulais pas… »
« C’est vrai, je ne porte pas de … »
Ça commençait à s’enliser. L’un comme l’autre était gêné comme deux adolescents boutonneux. Un détail lui apporta quand même une satisfaction dans ce qui était en train de devenir un fiasco sans nom : La demoiselle était, elle aussi, rouge comme une tomate !
Alors qu’un oppressant silence était sur le point de s’installer entre eux, le salut vint d’une infirmière qui entra dans la salle et interrompit instantanément la pénible conversation. Alors qu’elle s’apprêtait à se diriger vers la console de commande, elle s’arrèta prés de lui ajouta pour terminer :
« Mais en tous cas, ce serait avec grand plaisir, mais…en amis… »
Cette dernière phrase, pour aussi assassine qu’elle fut pour lui, fut toutefois apaisée par la main de la demoiselle qui se posa négligemment sur son épaule et glissa doucement le long du bras…
Il se dirigea vers ses affaires et entreprit de remettre ses chaussures. Son cœur avait repris un rythme plus ou moins normal et ses joues semblaient avoir retrouvées leurs températures habituelles. Elle, discutait avec sa collègue comme si rien ne s’était passé. Elle aussi avait retrouvé une couleur normale.
Alors qu’il se dirigeait vers la sortie de la salle, et que les deux infirmières continuaient leur conversation, il s’arrêta prêt d’elle et lui murmura gêné :
« Bon, je sais où vous trouver… »
« Je ne bouge pas d’ici » lui répondit-elle
Pendant les trois heures qui suivirent, il resta là assis dans la salle d’attente. De temps en temps il apercevait du coin de l’œil la silhouette de la jolie infirmière qui vaquait à ses occupations. Parfois, il levait les yeux vers elle pour tenter de voir si elle le regardait… Mais non, elle poursuivait son chemin, semblant même éviter de croiser son regard…
Quand les derniers clichés furent pris, il salua la réceptionniste et rentra tranquillement chez lui. La nuit était tombée. Il s’attabla à son bureau et entrepris de raconter cette histoire…
Le lendemain, il retourna à l’hôpital pour les ultimes examens. C’est l’autre infirmière qui s’occupa de lui… Il l’aperçu cependant, penchée sur un pupitre derrière une vitre. Elle ne releva pas la tête à son entrée. Ni quand il sorti d’ailleurs.
Avec le recul il se dit que finalement, ça valait le coup d’avoir fait cette tentative. La déception avait été grande, certes, mais prompte à disparaitre. Ce genre de coup de poignard dans le cœur, même s’ils sont douloureux ne sont pas mortels en fin de compte. Il suffit juste de s’endurcir un peu, et avec le temps, il y en aura bien une qui répondra oui ! Et qui sera libre bien sûr…
A ce propos, il lui reste cependant quelques questions qui lui trottent dans la tête.
Pourquoi les femmes vous laissent-elles croire des choses ? Je veux dire que, soit je me trompe complètement sur les signaux qu’elles envoient, soit elles le font sans se rendre compte qu’ils pourraient être mal interprétés ? Ou alors elles le font exprès… Rien que pour vérifier que leur pouvoir de séduction fonctionne toujours… N’empêche que c’est cruel quelque-part.
Comme l’a dit une amie, ce serait quand même plus simple si les cœurs, et les corps, à prendre étaient clairement identifiés par… Je ne sais pas moi… Des badges de couleur ?
Damned ! Je m’aperçois que le « il » est devenu « je » ! Je suis découvert sur ce coup là !