Je voulais vous dire…


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samedi 8 novembre 2008

Science sans conscience…

Vous connaissez le Prix Ig Nobel ? Moi, je vous avoue que jusqu’à ce que je tombe sur un article dans Charlie Hebdo, je ne connaissais pas… Le Prix Ig Nobel (Prononcer Ignoble à l’anglaise) récompense chaque année depuis 1991 les recherches scientifiques ou techniques les plus stupides ou les plus bizarres. Par exemple, le prix Ig Nobel de médecine 2005 revint à un chercheur de l’université du Tennessee pour son travail sur la façon de faire passer le hoquet grâce à un massage rectal digital… Un doigt dans le cul si vous préférez. De même le prix Ig Nobel de médecine 2002 fut décerné à un chercheur anglais pour son étude sur l’asymétrie scrotale des hommes dans les statues anciennes. En clair, pour une étude qui compare la taille des couilles de ses beaux éphèbes grecs que l’on voit dans les musées… Bref, ce prix récompense tout ce qui peut se faire de loufoque ou d’apparemment inutile dans le monde de la science et de la technologie. Mais parfois, le prix est décerné avec une arrière-pensée politique certaine. Par exemple en 1996, le prix Ig Nobel de la paix revint à Mr Jacques Chirac pour avoir fait coïncider la date anniversaire des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki avec la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique…
Donc, les petits plaisantins qui décernent ces prix sont, non-seulement des scientifiques ayant le sens de l’humour, mais également des citoyens du monde qui ont un message à faire passer.

Cette année, le prix Ig Nobel de médecine a récompensé le scientifique Dan Ariely pour son étude sur les placebos (Non, ce n’est pas une étude sur la musique anglaise). Une étude qui peut paraitre stupide, mais en même temps qui pose tout un tas de questions morales sur la médecine et sur les commerces qui en découlent. Jugez plutôt.
Ariely a démontré scientifiquement que l’effet d’un produit placebo était proportionnel au prix déclaré du produit. Par exemple, mettons que l’on propose à un panel de personnes deux boissons sensées améliorer les performances cérébrales. L’une coutant deux fois moins chère que l’autre. Puis demandez à ces personnes de répondre à quelques tests intellectuels de base… Et bien, immanquablement, le groupe de personne qui a absorbé le placebo le plus cher réussira mieux que l’autre ! Et oui ! C’est dingue non ?
En fait, c’est pas si dingue que ça… Et comme vous l’allez voir, c’est même plutôt inquiétant.

Dans un monde tel que le notre, où les gens meurent par millions par manque de soin, le coût des médicaments est un problème rédhibitoire (j’adore ce mot !). En Afrique, les malades du Sida meurent parce que les compagnies pharmaceutiques refusent catégoriquement de baisser le prix de vente des trithérapies… C'est-à-dire que l’argument économique reste un frein à la santé mondiale, ou plutôt, le profit que génèrent les soins, et le désir de conserver ce profit, tue des gens.
Avec une telle étude, Ariely apporte du grain à moudre à ces grandes compagnies pharmaceutiques, et il est le premier à le reconnaitre. Si l’on baisse le prix des médicaments, on peut s’attendre à voir leur efficacité diminuer, statistiquement bien sûr… A l’inverse, affichez n’importe quel prix élevé sur de la bouse de vache en pilule, et vous verrez que vous les vendez comme des bonbons.
Voilà qui ne va pas arranger la politique des médicaments génériques. Car, ceux-ci dans l’inconscient collectif, puisqu’ils sont moins chers seront donc moins performants… Alors qu’il n’en est rien.
Je tiens à préciser que nous raisonnons ici à l’échelle de la statistique. Un individu convenablement informé et éduqué ne peut pas entrer dans ces chiffres. Il ne se laissera pas avoir pas ses poudres de perlimpinpin hors de prix ni ne verra son mal de tête disparaitre moins vite en prenant de l’acide acétylsalicylique plutôt que de l’aspirine fabriqué par un laboratoire connu.
Mais, pour ces firmes mondiales, un point de plus dans les statistiques, cela représente des milliards de profit… On peut donc dire que l’étude de Dan Ariely est une petite perle de la science. Mais cette perle, jetée entre les mains d’économistes ou de marchands peu scrupuleux peut vite devenir une arme terriblement cynique. Certains diront sans doute pragmatique...

A ce propos, on peut faire un lien entre les travaux sur l’effet Placebo et l’actuelle controverse parue dans le journal UFC - QUE CHOISIR N°464 de novembre 2008. En résumé, tout, je dis bien tout, ce que vous lisez ou entendez sur les bienfaits des ces produits est faux. Les résultats sont inversement proportionnels à la précision des slogans qui vous sont donnés. Moins 40% d’effet peau d’orange avec les pilules Machin-Truc, c’est du pipeau ! L’Oenobiol ou le thé vert, de l’arnaque pure et simple ! Les Oméga 3, 18, 32, ou 124, de la connerie en barre que l’on vous vente pour vous faire consommer plus. Et pire que tout, ces produits soi-disant bons pour la santé se révèlent être des produits dangereux pour la plupart des gens qui n’en ont pas besoin…

Bref, je crois que l’on n’en a pas fini d’en entendre des vertes et des pas mûres au sujet de cette étude. Elle démontre pour moi ce que l’on peut faire de mal avec quelque chose de bien.

En conclusion, je dirais qu’il peut y avoir de la bonne et de la mauvaise science. La mauvaise science, étant celle qui démontre des applications potentiellement perverses et néfastes pour le genre humain. Dans ce cas là, moi une étude comme celle-ci je la prends et je la jette au feu illico. Car ce qu’a réussi à démontrer Ariely, c’est qu’on peut aller très loin dans la manipulation des masses et dans la justification de cette manipulation…

Et n’oublions pas que, comme le disait ce cher Rabelais, « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »…

Digression sentimentale (épilogue)

Un grand merci à tous pour vos épilogues toutes plus sympas les unes que les autres !
Même si il ne s’agissait pas là d’un jeu-concours, il faut bien reconnaitre que c’est Monique qui se rapproche le plus de la réalité des faits ! Bravo Monique ! Mais bon… J’ai noté quand même que ça avait l’air de bien vous faire marrer mes déboires amoureux. Bande de schpountz ! Sachez qu’on ne rigole pas avec les coups de cœur du Gwen s’il vous plait ! Déjà que ça ne lui arrive pas souvent…
Alors voilà donc comment les choses se sont passées…

Alors que le plateau de l’appareil reprenait sa position habituelle, il se redressa et dit…

« C’est passé vite… »
« … »
« Surtout quand on passe son temps à réfléchir… En fait je réfléchissais… je me demandais comment… Est-ce que vous seriez… »
C’était pathétique. Il balbutiait des commencements de phrases, tentant de se remémorer le texte qu’il avait plus ou moins préparé dans sa tête. Mais rien n’y faisait. Les pensées se bousculaient et les mots s’empêtraient les uns dans les autres au niveau du portillon buccal. En plus la température de ses joues venait de grimper en flèche de plusieurs centaines de degrés.
Soudain un doute ! Il ne s’était même pas inquiété de savoir si la belle demoiselle était, ou non, déjà satisfaite par les bras d’un autre ! Pourtant, le crétin imbécile aurait bien dû s’en inquiéter avant de se lancer dans cette aventure ! Un coup d’œil rapide aux mains de la belle lui donna enfin le courage de continuer. Rien de suspect n’y brillait. Pas de repoussoir annulaire, ouf !
« Est-ce que vous seriez intéressée… Comment vous réagiriez si je vous… Si un jour je… vous invitais à aller prendre un café ? Enfin… Si vous êtes d’accord… Si je peux me permettre… »
(Note pour plus tard : Ne jamais employer le conditionnel, et encore moins le subjonctif, pour la prochaine fois. A l’écrit c’est joli, mais à l’oral et en situation de stress, on a l’impression de parler avec trois malabars dans la bouche et l’effet est à chier !)
Alors qu’il n’en finissait pas de terminer sa phrase, elle lui répondit :
« Ça serait avec plaisir… mais le problème c’est que… je ne suis pas…
« Oh, pardon ! l’interrompit-il j’aurais peut-être dû demander d’abords si… »
« Je suis avec quelqu’un… »
« C’est vrai, j’aurais dû commencer par là… »
« On est presque pacsé… »
« Je suis désolé de… »
« Oh mais, y’a pas de mal… au contraire c’est gentil, mais… enfin…»
« Oui je comprends… Pourtant j’avais bien regardé vos mains avant… Je ne voulais pas… »
« C’est vrai, je ne porte pas de … »
Ça commençait à s’enliser. L’un comme l’autre était gêné comme deux adolescents boutonneux. Un détail lui apporta quand même une satisfaction dans ce qui était en train de devenir un fiasco sans nom : La demoiselle était, elle aussi, rouge comme une tomate !
Alors qu’un oppressant silence était sur le point de s’installer entre eux, le salut vint d’une infirmière qui entra dans la salle et interrompit instantanément la pénible conversation. Alors qu’elle s’apprêtait à se diriger vers la console de commande, elle s’arrèta prés de lui ajouta pour terminer :
« Mais en tous cas, ce serait avec grand plaisir, mais…en amis… »
Cette dernière phrase, pour aussi assassine qu’elle fut pour lui, fut toutefois apaisée par la main de la demoiselle qui se posa négligemment sur son épaule et glissa doucement le long du bras…
Il se dirigea vers ses affaires et entreprit de remettre ses chaussures. Son cœur avait repris un rythme plus ou moins normal et ses joues semblaient avoir retrouvées leurs températures habituelles. Elle, discutait avec sa collègue comme si rien ne s’était passé. Elle aussi avait retrouvé une couleur normale.
Alors qu’il se dirigeait vers la sortie de la salle, et que les deux infirmières continuaient leur conversation, il s’arrêta prêt d’elle et lui murmura gêné :
« Bon, je sais où vous trouver… »
« Je ne bouge pas d’ici » lui répondit-elle

Pendant les trois heures qui suivirent, il resta là assis dans la salle d’attente. De temps en temps il apercevait du coin de l’œil la silhouette de la jolie infirmière qui vaquait à ses occupations. Parfois, il levait les yeux vers elle pour tenter de voir si elle le regardait… Mais non, elle poursuivait son chemin, semblant même éviter de croiser son regard…
Quand les derniers clichés furent pris, il salua la réceptionniste et rentra tranquillement chez lui. La nuit était tombée. Il s’attabla à son bureau et entrepris de raconter cette histoire…

Le lendemain, il retourna à l’hôpital pour les ultimes examens. C’est l’autre infirmière qui s’occupa de lui… Il l’aperçu cependant, penchée sur un pupitre derrière une vitre. Elle ne releva pas la tête à son entrée. Ni quand il sorti d’ailleurs.

Avec le recul il se dit que finalement, ça valait le coup d’avoir fait cette tentative. La déception avait été grande, certes, mais prompte à disparaitre. Ce genre de coup de poignard dans le cœur, même s’ils sont douloureux ne sont pas mortels en fin de compte. Il suffit juste de s’endurcir un peu, et avec le temps, il y en aura bien une qui répondra oui ! Et qui sera libre bien sûr…
A ce propos, il lui reste cependant quelques questions qui lui trottent dans la tête.
Pourquoi les femmes vous laissent-elles croire des choses ? Je veux dire que, soit je me trompe complètement sur les signaux qu’elles envoient, soit elles le font sans se rendre compte qu’ils pourraient être mal interprétés ? Ou alors elles le font exprès… Rien que pour vérifier que leur pouvoir de séduction fonctionne toujours… N’empêche que c’est cruel quelque-part.
Comme l’a dit une amie, ce serait quand même plus simple si les cœurs, et les corps, à prendre étaient clairement identifiés par… Je ne sais pas moi… Des badges de couleur ?

Damned ! Je m’aperçois que le « il » est devenu « je » ! Je suis découvert sur ce coup là !