
Alors bien sûr, les plus jeunes d’entre vous ne s’en souviennent pas, mais les plus âgés eux, s’en souviennent certainement. Ce 20 juillet 1969 fait partie de ces dates ou chacun peut dire sans trop réfléchir où il se trouvait exactement… Et des dates comme ça, dans la vie d’un être humain, il n’y en a pas beaucoup, croyez-moi.
Pour ma part, j’ai juste pas de bol puisque je me situe à la croisée des deux âges… J’explique : En 1969 j’avais deux ans. La légende familiale raconte que mon père avait exigé que l’on me réveille dans la nuit (il était 03H30 quand-même…) pour que je puisse un jour dire : « J’étais là ».
Mouais… Sympa le paternel ! Sauf que même si je peux dire que j’étais, selon toute probabilité, effectivement devant la télé cette nuit-là, je ne m’en souviens absolument pas. Alors franchement, quarante ans plus tard, d’avoir vu Neil Brasdur fouler du pied la poussière lunaire et de ne pas m’en souvenir, ça me fait une belle jambe.

Et c’était bien là le but recherché…
Car quarante ans plus tard que peut-on dire de cette petite ballade sur notre astre nocturne ? A quoi cela a-t-il servit ?
Certes cette mission, d’un point de vue scientifique nous a permit d’augmenter considérablement notre vision de l’univers, et d’appréhender plus exactement la place que l’Homme occupe dans cet univers. Ce qui est à mon sens, le but ultime de la science. Grace à cette mission, et à la conquête spatiale en général, l’humanité a fait des progrès considérables dans tout un tas de sciences et bénéficie encore aujourd’hui de ces retombées. Je pense notamment aux satellites, et à la nouvelle ère de communication que ces engins ont ouverte pour nous.

A cette époque, les Etats-Unis était plutôt à la ramasse en ce qui concerne la technologie spatiale… Les russes détenaient une liste impressionnante de record en tout genre (Spoutnik, le premier satellite (1957). Laïka le premier être vivant dans l’espace (la même année), Youri Gagarine le premier homme dans l’espace (1961)…) et les américains ramaient comme des malades derrière.
Ce retard, pour les chantres du libéralisme était une insulte. Il était hors de question que « l’ennemi communiste », que le contexte de la guerre froide présentait comme arriéré, réussisse là où « l’american way of life » échouait. En effet, comment imaginer un seul instant qu’un pays maintenu exsangue par une dictature d’oligarques, un pays qui prônait des valeurs tellement contraire à la doctrine libérale, arrive à réaliser de telles prouesses techniques et scientifiques alors que le champion de la liberté en était lui-même incapable ? C’était inconcevable du point de vue de l’image. C’était inimaginable du point de vue idéologique. C’était proprement inadmissible du point de vue de la propagande…

Neuf ans plus tard, trois américains plantèrent la bannière étoilée dans les sables stériles de notre astre lunaire.
Et tout ça pour quoi ? Pour permettre aux citoyens US de croire que leur système était le meilleur. Que leur cause était juste. Rien de plus. Kennedy fabriqua un gigantesque miroir aux alouettes, et la moitié de l’humanité tomba dans le panneau.
Quelques années plus tard, il fallut bien se rendre compte que la conquête de la lune était une impasse financière. La bataille idéologique est une chose, mais les réalités économiques en sont une autre. On avait réussit à aller sur la lune, le point était donc marqué. Mais il était désormais hors de question d’engloutir de telles sommes alors que la terre affrontait son premier choc pétrolier.
D’autant que si l’on y regarde bien : On a marché sur la lune, et alors ? A part satisfaire la curiosité insatiable des scientifiques, qu’est-ce que cela a rapporté à l’humanité ? Rien.
On n’a pas pour autant résolu les grands problèmes de ce monde. On n’a pas endigué les famines, on n’a pas empêché les gens de se taper sur la gueule… Non, cette ballade de deux heures et trente et une minutes n’a finalement servit à rien si ce n’est qu’à entretenir le moral des masses ignorantes.

Quel est donc cet impératif qui oblige la nation la plus puissante de la planète à vouloir réutiliser ce stratagème ? Le champion du monde libéral se sent-il de nouveau en danger face à une poussée idéologique contraire à ses principes ?
Pour ma part, je suis d’avis de croire que c’est le cas…