Je voulais vous dire…


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samedi 6 juin 2009

Home dirty Home...

Comme l’a subodoré notre ami Pseudo, bien évidemment je ne pouvais pas ne pas vous parler du film HOME. Ben oui, un truc comme ça, sortie planétaire, full HD et tout et tout… Je me sens un peu obligé quand même !

Le problème, car il y a un problème, c’est que ce matin je me sens, comment dirais-je… Dubitatif. Oui, c’est ça, dubitatif.

Mais comment donc ? Voyons Gwendal ! Toi, un militant écolo de la première heure ! Tu devrais être ravi qu’enfin un tel film existe ! Tu devrais sauter de joie à l’idée que quelqu’un fasse quelque-chose pour qu’enfin les consciences se réveillent !
Oui… Bien sûr… Sauf que j’ai cette impression désagréable d’être un chouya manipulé quelque-part…

Le fait est qu’avant même de passer ma soirée à regarder HOME, je me posais déjà quelques questions gênantes.
Tout d’abord cette sortie mondiale qui tombe comme de par hasard deux jours avant les élections européennes… Bon, d’accord, il s’agit là peut-être, en effet, d’une coïncidence. La sortie du film est planétaire et il se pourrait bien que celle-ci coïncide avec pas mal d’autres élections de par le monde.
Ensuite, HOME est produit par Luc Besson et son groupe Europa. Perso, je me méfie de ce type. Son zèle à défendre la loi Hadopi pour le bonheur des grandes Majors, ainsi que sa vision hautement libérale de son art me le rendent suspect.
Enfin, la première chose qui m’a sauté aux yeux lorsque j’ai commencé à regarder Home, ce sont les noms délicatement policés de plusieures grandes marques de luxe s’imbriquant les unes dans les autres pour former le titre, HOME.
Je ne sais pas vous, mais moi je trouve ça bizarre. Depuis l’émission Ushuaia sponsorisé par Rhône Poulenc, je trouve hautement suspect toutes démarches de sponsoring menées par des groupes dont l’écologie est apparemment le cadet de leurs soucis. Je considère que c’est de la publicité à bon compte, pour ne pas dire à bonne conscience, et je trouve ça carrément obscène. A ce propos, je vous conseille la lecture de cet article, où l’on en apprend un peu plus sur l’implication du groupe PPR dans le financement du film et de BNP-Paribas dans l’association qui va avec.

Bref, vous conviendrez avec moi que cela représente un bon gros faisceau de présomptions douteuses. (Non ?)

Mais bon, faisant fi de mes réticences je me suis quand même installé sur mon canapé pour regarder le film.
Entendons-nous bien : Ce film est magnifique, et les problèmes qu’il dénonce sont réels et urgents. La cause est belle, la cause est juste et comme le dit si bien Yann Arthus-Bertrand « il est trop tard pour être pessimiste ». On est tous d’accord, notre planète est en train de crever à cause de nous et de nos comportements imbéciles. Nous sommes en train de creuser notre propre tombe avec nos dents et c’est la gueule pleine de terre que nous sourions aux animaux et aux plantes que nous enterrons avec nous…
Seulement, je ne sais pas vous, mais moi pendant 95% du film je n’ai pas arrêté de me dire : « On est foutu », « On n’a plus qu’à se tirer une balle ça ira plus vite » ou encore « Dieu merci je n’ai pas d’enfants… ».
Car, et pour moi c’est une évidence, si l’on veut arrêter ce processus d’autodestruction, il n’y a pas trente-six moyen : Il faut repenser entièrement notre société à l’échelle mondiale. Autant dire que nous devons arrêter tout, maintenant, et commencer à vivre d’une manière différente, respectueuse du peu de nature qu’il nous reste… En espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard.
Et là, je me dis que ce n’est pas gagné.

Ce n’est pas gagné car d’une part comme nous l’avons vu plus haut, ce sont ceux-là même qui nous ont mis le nez dans la bouse qui prétendent vouloir nous en sortir. Hypothèse hautement improbable, puisque cette catastrophe annoncée est la conséquence d’un système auquel ils participent. Sauver la planète reviendrait à remettre en cause leurs bénéfices, et je vois mal ces messieurs se tirer eux-mêmes une balle dans le pied.
D’autre part, les actions entreprises pour retarder l’échéance fatale sont menées à coup de réformes sporadiques difficiles à arracher aux uns et aux autres. Et je suis désolé de le dire, mais au point où nous en sommes, ce n’est plus de réformes dont nous avons besoin, c’est d’une révolution. Une révolution écologique.

Ou alors, d’une bonne pandémie, histoire de remettre les compteurs à zéro. A moins que vous ne préféreriez une bonne météorite ? Au point où nous en somme, on devrait avoir le droit de choisir… Non ? En tous cas, s’il y a bien une chose dont je suis sûr, ce n’est pas en conservant ce système que les choses changeront.
Les belles images filmées par Yann Arthus-Bertrand, si elles ne servent pas à motiver les consciences pour mettre à bas les raisons directes de la destruction de notre environnement, ne serviront alors qu’à nous rappeler à quoi ressemblait notre terre, et ce que nous en avons fait…

Et là, je vous garantis qu’il sera bien trop tard pour pleurer.