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lundi 16 février 2009

A la maison pour déjeuner…

06H45 : le jour n’est pas encore levé, et je termine mon bol de café après cette courte nuit… C’est pour aujourd’hui. J’arrive.
Je monte sur le pont, et je vérifie ma Grand Voile et mon Génois… Le vent à tourné pendant que je dormais, et pour une fois cet indispensable sommeil ne m’a pas trop fait perdre de places. Je suis un peu soulagé, mais en même temps je m’en tape un peu… J’ai baissé les bras… L’essentiel n’est plus pour moi d’être bien classé, mais tout simplement d’en terminer avec ce tour du monde.
Même s’il reste virtuel, je suis comme les vrais marins après trois mois de mer et de course non-stop. Je veux que ça s’arrête ! J’en ai plein le cul. J’en ai marre de devoir me battre en permanence contre les autres et contre moi-même…

La lassitude a commencé à s’installer la semaine dernière… Le dimanche 8 février exactement. Ce jour-là j’ai commencé à perdre des places au classement sans que je ne puisse rien y faire… Le matin du dimanche, je caracolais à la 6808ème place, ma meilleure, et je venais de passer le tropique du Cancer. En quelques heures, je perdais 4500 places ! Et la descente aux enfers à continuée toute la semaine… Samedi, il y a deux jours, je commençais tout doucement à remonter dans le classement, mais trop tard…J’étais 25 155ème.

09H10 : 51 milles ! Plus que 51 milles ! Ce qui en langage terrien donne quelques choses comme 94 kilomètres… La ligne d’arrivée étant à 30 milles des Sables, et sachant que mon fier navire avance à la vitesse de 10,6 nœuds, soit 10,6 milles à l’heure, soit 19, 6 Km/h… Je devrais franchir la ligne d’arrivée, matérialisée par un cercle rouge dans… 3 Heures et des poussières. Sauf que, comme le vent est orienté au 62°, je vais devoir tirer un bord… Même pour la fin, rien ne m’aura été épargné et je termine avec le vent dans le nez ! Allez, on dit arrivée, vers midi et demie pour prendre quelques précautions.

10H 00 : Je vire de bord et prends le cap au 13°… Allez ! On dit que je suis là pour le déjeuner… Ok ?

12H33 : Ca-y-est ! Putain de Dieu, ça-y-est ! C’est fini ! 98 jours, 23 heures et 33 minutes que je suis accroché à ce putain d’ordinateur !
Au classement provisoire je me trouve à la 23 671ème place… Sur 326 824 participants, c’est déjà mas si mal ! Ce n’est pas ce que j’avais prévu, mais ce n’est pas si mal pour une première fois…

Alors, si je devais faire un petit bilan de ces cent jours, que dis-je cent jours ! Quatre-vingt dix-huit jours, vingt-trois heures et trente trois minutes, ce serait que … Tout d’abord que je ne m’attendais pas à ce que ce jeux sois aussi prenant. Pas vraiment prenant en termes de temps par jour passé dessus, non… Mais plutôt en termes d’investissement mental. Je veux dire que pendant ces trois mois, je n’ai vécu qu’au rythme des changements de cap et des actualisations de la météo. La première et la dernière chose que je faisais tous les jours, c’était de me connecter et de vérifier mon allure et ma position. Mais, tout au long de la journée je n’étais pas loin en pensée de mon petit bateau virtuel.
Si, vers la fin, j’ai cessé de me battre (car je me suis battu comme un beau diable !), c’est plus parce que je ne pouvais rien contrôler… En effet, après réflexion, ma dégringolade dans le classement n’est pas due à une erreur de stratégie de ma part. Enfin si… Mais en fait non… J’explique :
Sur le logiciel du jeu, vous ne pouvez pas visualiser tous vos adversaires. Ce qui est plutôt normal, car 320 000 c’est beaucoup trop. Vous ne pouvez suivre la course que d’une cinquantaine d’autres. Lorsque le compteur à commencé à tombé, c’est quasiment tous mes cinquante bateaux enregistrés qui sont tombés avec. Ce qui veut dire que quelque part, un groupe non-négligeables de concurrents avaient fait un autre choix de route et qu’au final, cela payait. Ce qui m’a miné, c’était de ne pouvoir les voir ! J’avais beau faire, nous avions beau faire, nous n’y pouvions rien…
Ensuite, j’avouerais que même si je m’y connais un peu en navigation, et bien ce jeu m’en appris quand même. Je me suis dorénavant forgé une maxime : Le cap plutôt que la vitesse ! Une règle que je n’ai pas assez suivie et que j’inscrirais au pyrograveur au dessus de la table à carte de mon futur bateau.

Car je persiste dans mon rêve. Un jour viendra ou je vivrais sur mon bateau, et je promènerais ma maison de par le monde. Même si la crise et mon état de santé chamboulent un peu mes prévisions, je sais qu’un jour les choses prendront une couleur bleue azur.

D’ici là, et bien… Là maintenant, je vais me calmer un peu côté jeu virtuel, mais je crois savoir qu’il existe d’autres courses de par le net. Des courses plus courtes, qui ne demandent pas autant d’investissement et qui me permettront de travailler encore ma navigation. On apprend tous les jours, et la taille de mon ignorance sera toujours supérieure à celle de mes connaissances.
N’empêche que j’avais dis que je serais arrivé pour midi et demi, et à midi trente trois, j’étais là ! Pile pour le déjeuner !