
Si je vous parle de ça, c’est que lorsque j’ai vu cette information à la télé, c’était hier, je me suis surpris à avoir une montée de tension ! Vous savez ? Ce genre de phénomène qui se produit quand quelque-chose m’énerve.
Allons bon ! Qu’est-ce qui a bien dû énerver notre Gwendal, vous dites-vous ?
Alors voilà, je vous raconte. A la télé on voyait des vues de l’école primaire, avec une voix off qui narrait l’incident en précisant que l’enfant faisait l’objet d’un suivit « pédagogique particulier ». Puis le journaliste interroge des mères de familles inquiètes, je dirais même apeurées, qui s’exprimaient sur le fait qu’un enfant « comme lui » n’avait pas sa place dans l’école. J’ai même entendu des propos encore plus directs, du genre – Il ne devait pas être là, mais dans un « endroit » spécialisé… (!). Une mère a même déclaré : « Cela fait des années que cela dure Cela aurait pu être un de nos enfants. Imaginez que ma fille lui marche sur le pied : comment aurait-il réagi ? On pense être tranquille parce qu’on laisse ses enfants à l’école, mais ce n’est pas le cas. » Au passage vous remarquerez dans ces derniers propos l’habituelle démission parentale…

Depuis des années, l’école s’est fait une règle d’accueillir en son sein les enfants plus ou moins handicapés. C’est un progrès immense autant du point de vue social qu’humain. Car avant cette démarche, le choix de scolarisation pour ce type d’enfants était on ne peut plus restreint… C’était le placement d’office dans un « établissement spécialisé » ou même, parfois, aucune scolarisation du tout… Bref, je vous laisse imaginer les conditions de vie de ces enfants : L’exclusion d’Etat. Cachons ces gosses que nous ne saurions voir !
Heureusement les choses ont évolués. Pas forcément dans la tête de ces mères interrogées devant l’école, mais en tous cas, maintenant on laisse une plus grande place aux enfants pourvus d’un handicape léger physique ou mental. Pour ce faire il existe ce qu’on appelle « un suivit pédagogique particulier », en clair, l’enseignant dispose de l’aide d’un Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS). Mais pas toujours. Mais en tous cas l’incorporation du handicape dans l’école est devenu quelque-chose de courant. Et c’est tant mieux, même si l’on pourrait avoir à redire sur le nombre d’AVS disponibles, leur formation et leur motivation… En effet, ce ne sont souvent que de simples emplois précaires, sous-payés, et leur formation n’est que de 300 heures… Bref, y’a encore du boulot à faire de ce côté-là.
Pour moi, cette histoire illustre bien la problématique du handicape et de sa place dans notre société.
D’un côté nous avons les pouvoirs publics qui tentent de faire une place à ces enfants, de les intégrer au mieux, mais sans vraiment s’en donner les moyens (comme d’hab), et de l’autre nous avons l’hostilité des parents voir même parfois celle de certains enseignants. Et ça franchement, ça me gonfle.
De plus, j’aimerais bien qu’on m’explique comment quelques bleus sur les bras et les jambes, infligés par un garçonnet de 30 Kg tout mouillé, peuvent entrainer une ITT de huit jours… Non ? Pas vous ?

Cerise dans le clafoutis, la presse s’en donne à cœur joie pour monter cette histoire en épingle. Les médias jouent sur la désormais « grande peur » contemporaine de ces enfants violents, peut-être même délinquants, voir basanés, en tous cas susceptibles de s’inscrire dans un fichier de sinistre mémoire.
Pour preuve, si vous lisez un peu les commentaires laissés à la suite des articles sur l’incident, peu de personnes s’interrogent comme je le fais aujourd’hui devant vous. On ne lit que des messages transpirants la peur, voir la haine… En tout cas une immense méconnaissance de la question.
Et ça mes amis, plus que tout, je trouve ça navrant.