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jeudi 17 juillet 2008

Petite leçon d’économie pour les nuls

Alors oui, on sait tous que le monde va mal, que nous sommes dans ce que certains appellent une crise systémique globale qui va étrenner des bouleversements financiers, sociaux et politiques majeurs pour les années à venir… Mais il faut bien avouer qu’à moins d’avoir un bac+5 en économie, la plupart des informations que nous donnent les médias nous passent par-dessus la tête. Subprimes, bulle immobilière américaine, prêts à risques… Tous ces mots sont bien trop compliqués pour nos cervelles, ou tout du moins sont tellement abstraits que le quidam moyen n’entrave quedalle. Ce qu’il voit le quidam, ce sont les conséquences, c'est-à-dire ce qu’il met dans son assiette tous les jours, le plein d’essence de sa voiture, le prix du pain et du lait. Point barre.
Mais bon, on ne va pas subir pour autant cette suite de catastrophe sans en comprendre un minimum, non ? Aussi, je vais vous faire part de ce que moi j’ai compris, et je vais tenter de vous le faire partager, avec mes mots à moi. Et au final, vous verrez que ce n’est pas si compliqué que ça.
Alors voilà : En France, lorsque vous voulez acheter une maison vous allez voir votre banque pour demander un prêt. Ok ? Ce prêt, il peut vous être accordé ou pas, et cela va dépendre de plusieures choses. Mais la plus importante est votre capacité à rembourser : C'est-à-dire vos revenus actuels et futurs, ainsi que d’éventuelles cautions vers qui la banque va pouvoir se retourner en cas de défaut de paiement. Donc, le principe fondamental est que l’on ne prête de l’argent qu’à ceux qui sont capables de le rembourser. Normal, simple, classique.
Mais, voyez-vous, chers amis lecteurs, les américains, eux, ils ne font pas comme ça… Non non non ! La philosophie propre à ce pays de pionnier, de self-made-man qui conquière sa place au soleil à la sueur de son front tout en gagnant la « struggle for life » a fait que l’on ne prête pas de l’argent à un individu mais en fonction d’un marché… J’explique : Dans le marché de l’emploi US, les choses sont tellement aléatoires et changeantes que vous pouvez perdre votre job du jour au lendemain et ce, quelque soit votre statut. Un caprice d’actionnaire : Viré. Une baisse des bénéfices : Viré. Votre tête ne plait pas au petit-chef : Viré… Et ainsi de suite… Donc un banquier US, il ne va pas pouvoir faire confiance à un travailleur lambda et à sa capacité à maintenir le même train de vie tout au long de la durée du prêt. Logique, puisque celui-ci peut devenir SDF du jour au lendemain ! Non, le banquier US va se baser sur les sacro-saintes lois du marché. Dans sa tête, le banquier US, et conformément à la règle de vie américaine qui veut que le marché ne peut que progresser (et oui, je sais, ça parait débile, mais ils y croient/croyaient dur comme fer !), il va prêter l’argent nécessaire à l’achat de la maison en fonction de la valeur de revente que celle-ci aura à l’échéance du prêt. De plus, ce prêt sera à taux variable, indexé en fonction du taux directeur de la banque centrale américaine, cela va de soit. L’être humain ne rentre plus en compte puisque c’est la croissance qui se chargera de rembourser le prêt. Cette façon de fonctionner, pour aussi exotique qu’elle puisse paraitre, a fonctionnée pendant des années permettant à des personnes sans réels revenus fiables d’avoir accès à la propriété. Encore une fois je précise que même cela peut paraitre individuellement risqué, cette pratique c’est révélée collectivement sûre et rentable pendant des décennies. Jusqu’à ce que le dieu tout puissant du marché immobilier et sa demi-sœur, la déesse de la croissance abandonne les Etats-Unis…
Il arriva donc ce que n’importe-quel néophyte peut comprendre : L’édifice s’est écroulé.
En premier lieu, ce sont les américains moyens qui n’ont plus pu rembourser leurs crédits et se sont retrouvés en faillite personnelle. Puis les banques, qui ont donc saisi les maisons, ne se sont plus arrivées à recouvrer leurs créances en revendant le bien immobilier puisque le marché baissait… Faillite des banques donc. Puis cela à fait boule de neige. Les avoirs vérolés de ses banques éparpillés aux quatre coins de l’économie mondiale sous forme de portefeuille d’action et de fonds d’investissement ont commencé à plomber l’ensemble des marchés boursier et… Nous en sommes là.
Alors voilà, cette crise mondiale est essentiellement due à une conception erronée de l’économie. La croissance, cette déesse que vénèrent tant d’économistes, c’est avéré une bien piètre idole. Elle a abandonné ses disciples qui se sont noyés dans leurs propres certitudes. Le résultat : l’économie de la terre entière est secouée, des peuples vont crever de faim, des familles entières vont souffrir. Tout ça à cause d’une foi aveugle en un marché-roi, régulateur de la vie des gens et finalement destructeur. Shiva a revêtu un habit aux couleurs de dollars, et sa vengeance va s’appliquer sur le monde…
Bien ! Moi, c’est comme ça que j’ai compris les choses. Ce qui ne veut pas dire que j’ai forcément tout saisit ! Si vous avez à redire à cette analyse, n’hésitez pas ! (Mais allez-y mollo quand-même… J’ai ma fierté…)