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jeudi 12 août 2010

Gardes à vue : Piqure de rappel

Bon, c’est l’été, il fait chaud et beau et la plupart des gens ont autre chose en tête que les vicissitudes de la vie quotidienne avec son cortège de petits tracas et de vilénies.
C’est normal, ça sert à ça l’été. Ça doit avoir un rapport avec la température et la durée d’ensoleillement, un truc comme ça... On s’aère les neurones pour être sûr de pouvoir supporter le reste de l’année sans péter un plomb.

Mais si cette nécessaire décompression est utile quelque part, elle ne doit pas nous faire oublier dans quel monde et dans quel pays nous vivons.

Parce que pour info, ces grands malades qui nous gouvernent, eux n’oublient pas. Et d’ailleurs j’ajouterais qu’ils comptent justement sur le relâchement estival pour nous le mettre encore plus profond qu’il ne nous est coutumier de supporter.

Aussi, et parce qu’un commentaire un peu angélique sur les gardes à vue m’en a donné l’idée, permettez-moi de faire une petite piqure de rappel.

Juste comme ça, en passant...

Donc, à réécouter dans l’ordre et sans modération ces deux émissions de Là-bas si j’y suis qui nous relatent la réalité des choses et l’immense atteinte aux libertés, permanente, qu’est la garde à vue, aujourd’hui en France.

C’est par ici, et par .

18 commentaires:

Bourreau fais ton office a dit…

La garde à vue, je l' ai par le passé trop testée in vivo pour vouloir y replonger même in descriptio (latin de commissariat) ...

Mais je suppose que ton billet est aussi inspiré par la décision du conseil constitutionnel pour la réforme de la garde à vue : http://www.france-info.com/france-justice-police-2010-07-30-la-garde-a-vue-bientot-reformee-471402-9-11.html

Je ne sais pas précisément de quoi parlait le commentaire sur la garde à vue auquel tu fais allusion, mais moi je trouve cette décision des sages (qui cette fois méritent leur nom) d' une très grande importance ; je suis étonné que ça n' ai pas fait plus de bruit que ça ... et toi, qu' en penses tu ?

'Tsuki a dit…

Mmmmh...

A la place d'angélique, candide eut peut-être mieux sied. Les anges ont sans doute d'autres chats à fouetter. Enfin, pour le moment.

Très instructif, ces reportages.

Intéressant parti pris.

Gwendal Denis a dit…

@Aslan : Je n’ai pas eu encore le temps de m’y plonger véritablement. Mais promis, je le ferais avant de fermer boutique.

@Tsuki : N’est-il pas ? Tu comprends maintenant pourquoi tout n’est pas si rose en ce beau pays ? Ce ne sont pas tant les conditions de la gardes à vue qui sont à revoir, que son emploi systématique comme moyen de pression, et disons-le, de terreur.
La garde à vue est et doit rester une mesure « grave et exceptionnelle ».

Bourreau fais ton office a dit…

Ben ? tu m' appelles Aslan, maintenant, Gwen ?
Pas grave, ça n' a absolument rien de déshonorant.

Les conditions de la garde à vue et son emploi comme moyen de pression sont intimement liés, ajouterai je.

Gwendal Denis a dit…

@Bourreau : Oups ! Sorry ! Je m’a emmêlé les pinceaux...

'Tsuki a dit…

Je n'ai jamais dit que c'était rose, notre pays.

Par contre j'ai dit que ces reportages avaient un intéressant parti pris.

Parti pris.

Ai-je vraiment besoin de me lancer dans une analyse lexicologique pour expliquer le choix de ces mots ?

Bien sûr que la garde à vue est un moyen de pression : comment crois-tu qu'on obtienne des aveux, lorsqu'une entorse à la loi est commise ? (Quelque soit la nature de la confession, où la personne qui est confronté à cette pression, j'entends.)

Pression donc, certes.

Par contre parler de moyen de terreur la concernant reste largement exagéré à mon sens. Et je le sais pour l'avoir vécu, dans un contexte largement politisé. (Si c'était à refaire, ça ne me dérangerait pas plus que cela de retourner "affronter" une garde à vue pour mes opinions, parce que précisément cela ne m'a pas paru particulièrement terrorisant. Pas agréable, oui, ça c'est certain. Mais parfaitement gérable par un être humain lambda.)

'Tsuki a dit…

Ceci étant dit, ce que j'avance en matière de garde à vue n'est qu'une opinion, Gwendal, parmi un large panel d'autres considérations possibles sur la question.

Je n'entends pas démontrer et forcer l'adhésion de quiconque par rapport à l'opinion que j'émets. Je ne détiens aucune vérité sur aucun sujet.

Il est cependant un élément que je souhaite apporter par rapport à ta foi dans le journalisme : en 2005, lorsque nous avons la "fameuse" révolte des banlieues, le monde journalistique à l'étranger osait titrer "Paris brûle-t-il ?". Des analystes très sérieux n'hésitaient pas à comparer ces évènements à la révolution de 1789, ou à la Commune de 1871... (Mai 68 est raisonnablement resté dans leurs placard, curieusement). Or en France, nous ne l'avons pas particulièrement vécu ainsi. (sinon on aurait eu intérêt à aller dans la rue pour les soutenir, ces gamins, imbéciles que nous sommes : nous tenions sans doute là le moyen de renverser l'actuel système politique et d'en bâtir un plus conforme à notre vision de la chose).

Je n'avance pas cet argument dans le contexte précis de la garde à vue, attention. Je l'évoque dans le cadre du problème de la source de l'information, d'un point de vue beaucoup plus général.

'Tsuki a dit…

J'aimerai ici poursuivre cette digression, en expliquant que pour avoir une vue d'ensemble sur un sujet, il faut impérativement trianguler une information. Trois sources différentes recoupant la même information permet de la considérer comme assez proche de la réalité (j'ai réalité, pas vérité).

Considérer du "pour" au même titre que du "contre", est tout aussi essentiel pour se forger une opinion. Ainsi, c'est très bien, de mettre ces reportages-ci. D'autres sources d'informations indépendantes de cette dernière seraient un plus par rapport à l'opinion exprimée dans ton billet, améliorant notablement sa crédibilité de la démonstration.

La manipulation de l'information n'émane pas juste d'un gourvernement. Elle émane tout autant des différents courants qui s'y opposent OU/ET qui s'y rallient.

'Tsuki a dit…

C'est bien pour ça que je me m'intéresse plus à la politique en France : c'est le dernier qui a parlé qui a raison. Nous sommes quand même dans un pays qui au moment des élections de 2002 a autorisé une campagne de candidat destinée à nous expliquer qu'entre deux maux il fallait choisir le moins pire ; une nation qui a élu un quidam à 80 % alors que ledit quidam avait pas mal de choses très intéressantes à expliquer devant un juge par rapport à sa façon de gérer ses précédents mandats de maire... Avoir une opinion électorale dans un tel contexte en l'occurrence reste pour moi sujet à caution (ENOOOORME la caution).

La manipulation de l'information reste le moyen le plus simple d'obtenir ce qu'on veut. Dans le cas des journalistes, cela bâtit des carrières, tout de même ; il s'agit de ne pas l'oublier. C'est donc au bénéfice d'un individu, puis au bénéfice du média qui le publie. Encore un sujet à caution : il n'est pas d'indépendance journalistique possible dans de telles circonstances. Et ne parlons pas surtout pas d'objectivité.

'Tsuki a dit…

Pour revenir sur le problème de la garde à vue telle qu'elle existe en France à ce jour, j'ai une proposition.

Si tu tiens tellement à savoir ce qu'est une garde à vue en France, agis en conséquence. Nos opinions sont si sévèrement réprimées dans notre pays, qu'il ne devrait pas être très difficile pour toi d'obtenir un stage de 48 en cellule de quartier, avec interrogatoire à l'appui.

Je te recommande ensuite de, par exemple, aller arracher le voile d'une femme opprimée par sa propre ignorance dans un pays où la Charia est respectée, puisque c'est si important de la libérer de ses chaînes religieuses.

Ce sera sans doute là une belle occasion de comparaison entre les différentes façons d'appréhender un suspect en fonction des pays.

Gwendal Denis a dit…

@Tsuki : J’ai l’impression que tu mélanges un peu tout là... Mais bon soit.
Pour ce qui est du parti-pris, j’avais saisi l’ironie du terme. Mais je ne désirais pas relever pour ne pas nous embringuer dans un débat auquel je sais déjà avoir plus que participé. En bref, je ne crois plus au journalisme « objectif », genre thèse-antithèse-synthèse. C’est un leurre pour les masses.
Mieux vaut le journalisme d’opinion qui dit ce qu’il pense et laisse loisir au lecteur d’aller chercher l’information contraire ailleurs s’il le souhaite. Au moins comme ça il n’y a pas d’embrouille.
Sinon, j’ai moi aussi tâté de la garde à vue... Et j’en garde un souvenir cuisant. Bon ok, j’étais jeune et depuis j’ai appris à trier un peu dans tout ça, mais en gros le souvenir qui résume le mieux cette expérience c’est l’humiliation inutile.

Alors je conçois que la police s’accorde une plage nécessaire pour obtenir des aveux dans le cadre de la procédure. Par contre, je trouve inadmissible que cette procédure soit utilisée comme une punition gratuite (comme tu as pu l’entendre dans les reportages). Une punition qui n’a fait l’objet d’aucune procédure juridique, et qui est en fait ni plus ni moins qu’un privilège discrétionnaire.

De plus, dans le cadre de la politique du chiffre mise en place par Sarko, cette procédure qui doit être, je le rappelle, une exception, devient juste un facteur d’insécurité supplémentaire. Car disons-le tout net, la politique sécuritaire crée de l’insécurité. C’est même son but premier dans le cas qui nous occupe.

'Tsuki a dit…

OK. Tu as eu sans doute moins de chance que moi en matière de garde à vue, si on peut parler de chance lorsque ça concerne une expérience répétée.

Je ne vais pas moi non plus m'étendre davantage sur la question, mais j'ai pris bonne note de ton opinion, et j'entends la respecter.

Gwendal Denis a dit…

@Tsuki : Cool ! :-)

Bourreau fais ton office a dit…

Aaah, d' accord ! ... j' ai enfin compris cette histoire de commentaire "un peu angélique" ! ...

Un des objectifs de la décision du conseil constitutionnel est justement d' en finir avec la "culture de l' aveu" ; au profit d' une "culture de la preuve".

Monique a dit…

Serais-je donc la seule ici à n'avoir jamais goûté à la garde à vue ? ( il est vrai que je courrais vite, à l'époque!)

Mais les nombreux témoignages de copains qui y sont passés se résument trois mots : humiliation, irrespect, harcèlement. Que ce soit pour des opinions politiques( manifs), de petites entorses à la loi ( un brin d'herbette dans la poche ou état d'ivresse sur la voie publique) ou encore pour cause d'erreur de témoignage...
Je n'ai jamais fréquenté de grands délinquants
( quoique...certains politiques...)

Ce que je sais, c'est que la politique de la terreur n'a jamais fait avancer une société.
C'est au contraire le signe manifeste d'une impuissance à régler les problèmes à la racine.

Assoir son autorité sur la peur du bâton est l'apanage des faibles.
Ce gouvernement me fait penser à ces professeurs, paniqués devant leurs élèves, qui pratiquent un autoritarisme pervers, à coups de menaces et de punitions dépourvues de sens.
L'autorité se mérite.Elle ne se fabrique pas à coups de trique.

aslan a dit…

J'y ai échappé aussi, appliquant le principe de Brassens qui veut que respecter la loi permet généralement d'éviter d'avoir à commercer avec un flic.

Ceci étant dit j'ai eu des apéritifs qui m'ont laissé présager du plat de bravoure, et c'est avec plaisir que je verrais disparaitre la mini-question.

Après ça nos braves pandores seront encore tout chamboulés pour dix ans au moins. Et leurs chefs encore plus qui tenaient un "indice de performance" du tonnerre de dieu dans la logique Sarkozyste, le taux d'intimidation.

aslan a dit…

P.S: Je suis honoré de la confusion avec notre gentleman déboucheur de cervelles ;)

Gwendal Denis a dit…

@Bourreau : La culture de la preuve plutôt que celle de l’aveu... Bien vu.

@Monique : Ah bon ? T’es passée au travers toi ?
Je suis d’accord avec toi, nous savons déjà, à propos de l’autre enculé, que le respect est quelque chose qui se mérite. On peut aisément supposer qu’il en est de même pour l’autorité et les lois.

@Aslan : Je crois que ces crétins confondent, respecter la police et avoir peur de la police... Ce sont deux sentiments bien différents qui n’engendrent pas les mêmes comportements.