Parfois, pas souvent mais parfois quand même, l’étrange lucarne qui trône dans nos salons nous montre quelque chose qui nous enrichit.
Je veux dire par là, que lorsque le programme se termine vous restez là, songeur, avec au fond de vous-même l’impression d’avoir appris des choses, d’avoir entendu les bonnes questions... Bref, d’être moins con que vous ne l’étiez en début de soirée.
Et c’est exactement ce qui m’est arrivé hier au soir en regardant le dernier doc de John-Paul sur la Guadeloupe, diffusé sur France 4.
Bon je sais. Certains vont me dire que je vous parle souvent de lui et de ses reportages. Et c’est vrai. J’aime son travail, mais en même temps cela ne m’empêche pas d’être relativement critique par rapport à ce qu’est devenu son site de la TéléLibre... Que j’ai désormais déserté pour fuir les parasites réactionnaires attirés par des reportages aussi douteux que racoleurs... (Genre Reopen 911 si vous voyez ce que je veux dire)
Mais bon, là en l’occurrence je suis bien obligé de le clamer haut et fort : Ce doc est formidable !
Donc la dernière mouture de JPL dans le cadre de l’émission documentaire JPL en camping-car se déroule en Guadeloupe et se propose de revenir à froid sur ce département français secoué l’an dernier par les événements que nous connaissons tous.
Entre un tourisme indifférent, voire condescendent, et un racisme endémique infiniment plus complexe que la simple opposition noir-blanc, la Guadeloupe n’en finit pas de payer les pots cassés d’un esclavagisme pourtant aboli depuis 1848.
Plus de 150 ans plus tard, ce passé n’est toujours pas digéré. Il est là, présent aux yeux de tous et dans la tête de tous. Noirs, blancs, créoles, métis, békés, touristes, tous vivent avec cette plaie béante au cœur, et personne n’en parle.
Il s’agit là d’un voyage entre le déni et la revendication, entre l’amour et la haine. Où l’on apprend que si les gens se parlaient, mais je veux dire se parlaient vraiment, la monde serait peut-être un peu moins compliqué...
A noter trois épisodes qui m’ont personnellement marqués.
-L’interview d’un Elie Domota beaucoup plus complexe que la plupart des médias ne l’ont représenté. Un homme à la fois plein de contradictions, mais aussi de sensibilité.
-L’affligeante prestation d’un préfet nouvellement nommé. Imbuvable d’ignorance, d’arrogance et d’incompétence.
-Et l’incroyable histoire de l’aéroport de Point-à-Pitre construit non-pas sur, mais avec les ossements des esclaves... Horrible.
Ce documentaire sera rediffusé le samedi 12 juin à 18h35, mais vous pouvez dors et déjà le visionner sur le site de France 4.
Allez ! Je vous mets deux petits teasers pour vous mettre l’eau à la bouche...
9 commentaires:
Très instructif ce reportage en effet.
(Eh, il n'était pas blanc blanc à la fin, moi j'aurais dit noir avec les enfants :^))
Tu parles de la piste de l'aéroport, que dire aussi de la piscine...
;^(
Et la danseuse de Gwa ka à la fin, très bien !
Rhôlala ! Il faut que je mette un truc en ligne qui va te faire faire des bonds, à propos d'esclavage et de Sarkozy... J'attends juste d'avoir fini ma période d'essai (pour ne pas être licenciable avant novembre) parce que c'est de la dynamite, et que ça va me péter à la figure...
Euh, Gwen, on va finir par être se fâcher tous les deux... si ce sont les suppots de Reopen 9/11 qui te gênent le plus sur la télélibre, quand je pense à tous les fachos réacs racistes qui s'y expriment, là tu me blesses... d'autant plus que tu sais que je suis de ceux qui ont de sérieux doutes sur la VO !! Mais bon, faut bien qu'il y ait des points de désaccord entre gens de bonnes volontés ;-) !!
Pour ce qui est de Gwada et du reportage, je vais faire le fainéant et je te colle l'intégrale du post que j'ai mis à la télélibre.
6.J’ai regardé aussi avec beaucoup d’intérêt… J’ai quand même deux trois trucs qui me titillent :
1) Mes amis de Gwada m’ont toujours dit qu’une partie des richesses de l’île appartenait à des familles de métis, et non pas qu’à des békés. Pour eux, comme pour mes amis martiniquais (on a eu de longues conversations là-dessus), c’est surtout en Martinique que la quasi totalité de l’économie et de la richesse est dans les mains des békés.
2) John-Paul, je t’ai trouvé bien gentil avec la fifille à Lucette… elle s’est tout de même illustré au tout début de son parachutage à ce poste par des déclarations d’une bêtise affligeante. Si je me rappelle bien , elle n’a vécu à Gwada que jusqu’à 8 ou 10 ans. Par ailleurs, son discours policé est très ambigü, et semble bien plus incriminer l’attitude des exploités que des exploiteurs.
Et s’il y a des familles qui sont bien dans la pwofitation, elle en fait partie !! Maman Lucette est l’équivalente du Gastounet polynésien et s’est largement illustrée par son népotisme et ses malversations financières qui constituent une impressionnante batterie de cuisine!!
3) Pas d’accord non plus pour assimiler l’ensemble des p’tits blancs débarqués dans les antilles à des esclavagistes. N’oublions pas qu’il y a eu des rafles dans les villes pour déporter certains « indésirables » dans les colonies (encore plus vrai pour la Réunion, certes..).
Il y a également des nobliaux à qui on a offert le choix entre l’embastillage ou les colonies suite à différentes fautes : c’est le cas d’aïeuls d’un de mes potes antillais, métis, qui porte un nom à rallonge, héritage patronymique d’un marquis breton. D’ailleurs, quand il était étudiant en France, ça lui valait quelques bonnes tranches de rigolade, en général quand il avait rendez-vous avec des administratifs ou dans les banques, qui n’avaient que son nom. Ils s’attendaient en général à recevoir quelqu’un de bien blanc, avec une chemise vichy et des chaussures à glands… et au lieu de ça c’est un rasta en tong qui pénétrait dans leur bureau !! Il paraît qu’ils faisaient une de ces têtes !!! Et puis il y a aussi les descendants de marins, bretons notamment… Bref, tous les métis qui ont un aïeul blanc ne sont pas forcément descendants d’esclavagistes.
A part ça, un très bon reportage, sans trop de concession. J’espère avoir l’avis de mes amis de Gwada, et ce serait bien qu’ils postent dans les commentaires. Ce sera sûrement beaucoup plus pertinents et intéressants que mes impressions de p’tit blanc métro !!
Take it easy, man !!
@Cazo : Ah mais ne te méprends pas ainsi mon ami ! Je disais simplement que c’était ce genre de sujet qui, au départ, avait attiré la bande de tarés qui squattent ce lieu si convivial et chaleureux qu’était la TéléLibre... Je ne juge pas le sujet en lui-même (tu sais déjà ce que j’en pense) mais ses conséquences.
oui mais Gwen à rester entre soi(ent?) on avance pas, et on finit souvent par se facher et là y'a pas pire et plus con que des potes qui se disputent pour avoir plus raison que l'autre qui n'y comprend rien non plus ou réciproquement...tout ce qu'on sait c'est que les tours sont tombées et qu'à New York "y'a pas que d'la pomme"
heu c'était philippe...faut r'connaitre que c'est une boisson d'homme...hips
@Philippe : Je n’ai rien contre un petit peu de contradiction, bien au contraire. C’est même là que réside le progrès des idées... Mais dans ce cas précis on a plutôt à faire à des fanatiques avec qui ce n’est même pas la peine de discuter. Enfin, en ce qui me concerne en tous cas.
Tiens, en parlant de pomme, tu viens de me donner une idée... Merci Philippe !
Je taquinais... kss! kss!!... Désolé qu'un simple aparté sur le 9/11 nous ait détourné du sujet, bien plus intéressant car pour le coup, on a toutes les données pour se construire une opinion et une saine argumentation !!
@Cazo : No soussaille !
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