Tout à l’heure j’étais en train de réécouter notre cher Président élu s’exprimer à la suite du décès de ce policier à Dammarie-les-Lys, et réclamer que l’on applique la sentence maximale aux meurtriers d’un membre des forces de l’ordre, soit 30 ans…
Quand soudain, la boulette.
Je ne sais pas ce qui m’a pris. Une faute d’inattention sans doute, ou encore une bouffée aussi délirante que subite, mais le fait est qu’à ma grande honte je n’ai pu me contrôler… C’est sorti comme ça, de nulle part… Je me suis posé une question.
Oui je sais, tout de suite vous vous dites que le Gwen a forcément des circonstances atténuantes pour se risquer à de telles extrémités. Des soucis sentimentaux, des factures en suspens… Que sais-je. Se poser des questions par les temps qui courent c’est dangereux, c’est un acte d’une résistance inouïe qui comporte des risques énormes !
Mais bon, le fait est que bang, splash, boum, à un moment j’écoutais le Président, et au moment d’après j’entendais dans ma tête : « Et pourquoi ? »
Tout ému par la soudaineté du truc, j’ai marqué une pause… Puis, peu à peu, un raisonnement d’une folle témérité s’est fait jour dans les limbes obscures de mon cerveau.
Un raisonnement, vous vous rendez-compte ? Le truc qui commence avec un début, se poursuit avec un milieu et se termine par une fin en forme de conclusion ! Un truc de ouf je vous dis !
Bon ok, assez déconner, je vais vous raconter ce qu’il m’est passé par la tête, et à la fin vous me direz si je suis bon à enfermer… ou pas.
Donc voilà, j’étais là, tranquille, à me dire que décidément Démago-Joe n’avait peur de rien en utilisant une fois encore la ruse éculée qui consiste à sauter sur le premier fait-divers qui passe pour racoler comme une chaudasse sur la Promenade des Anglais, lorsque soudain je l’ai entendu dire qu’il exigeait la peine maximal pour les meurtriers de policiers et de gendarmes… Dans sa bouche cela résonnait comme si la condition policière était comment dire… Une circonstance aggravante. Oui, c’est ça, comme si le fait de tuer un flic rendait le crime encore plus odieux que si c’était l’épicier du coin.
C’est alors que l’incohérence de la situation m’est apparue comme l’archange à la vierge. Si je ne m’abuse (et je ne m’abuse pas parce que j’ai vérifié), un meurtre c’est quand on prend la vie de quelqu’un ok ?
Et la gravité de ce meurtre peut aller de la légitime défense (genre, c’est lui qui a commencé m’sieur !) juqu’au meurtre d'enfants de moins de 15 ans accompagnés ou suivis de viols, torture, et barbarie.
Dans le premier cas, on ira même jusqu’à pardonné celui qui a tué, et dans le second on lui appliquera la peine la plus lourde qui soit. A savoir la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sureté de trente ans.
Donc, si je ne déconne pas, il me semble que l’on peut dire que les peines sont proportionnelles à la gravité des faits. En tous cas, c’est comme ça qu’elles doivent l’être. Il y a une logique dans tout ça. Plus vous vous en prenez à une personne faible et sans défense, plus le crime est considéré comme grave et la peine est lourde.
Jusque là vous me suivez ?
La où je trouve qu’il y a comme une couille dan le potage, c’est que le Petit Nicolas voudrait élever le meurtre d'un représentant des forces de l'ordre au même niveau de gravité que l’infanticide perpétué par un sadique pervers… Alors que si je ne m’abuse (j’ai vérifié aussi), les policiers et les gendarmes sont loin d’être des petits êtres fragiles et sans défense !
La plupart du temps, c’est bien un Sig-Sauer qui pend à leur hanche, et pas un doudou !
Donc, si l’on voulait respecter un tant soit peu la logique judiciaire (et la logique tout court) le meurtre d’un flic entrainé à se défendre devrait être moins grave que le meurtre d’un épicier trentenaire. Et à fortiori d’une gamine à peine nubile…
C’est bon, vous me suivez toujours ?
On peut donc dire que la mort d’un flic ne respecte pas la logique judiciaire… C’est quelque chose de différent qui doit être jugé selon des critères différents, et ceux-ci ne sont ni moraux, ni logiques.
Alors quels sont-ils ? Hein, à votre avis ?
Et bien oui, ça me semble évident, le meurtre d’un policier ou d’un gendarme est jugé de manière politique. Tuer un flic, même s’il n’est pas dans l’exercice de ses fonctions, se révèle être encore plus grave que buter un épicier car à l’acte lui-même s’ajoute la circonstance aggravante qu’apporte le jugement politique. C’est dingue non ?
D’ailleurs, si l’on veut continuer ce raisonnement, on peu aller vachement loin… Si s’en prendre à une autorité est jugé comme un crime politique, c’est donc que c’est un acte politique…
D’ailleurs, notre Président élu ne s’y est pas trompé, car après avoir annoncé son intention de porter le meurtre de flics au rang du crime-le-plus-odieux-qu’on-puisse-commettre, il a déclaré vouloir rendre systématique le dépôt de plainte au moindre manque de respect envers un fonctionnaire de police… Le délit d’outrage à donc encore de beau jour devant lui.
Donc, en conclusion, tuer un flic est crime politique. Insulter, résister ou vouloir simplement contester un flic, est un délit politique.
Putain… Je savais bien qu’il ne fallait pas que je me pose se genre de question… Vous voyez bien où ça nous mène !
Si ça continu, je ne vais pas tarder à me dire que la France n’est qu’une dictature, que la répression policière est la même qu’en Chine…
Déjà que je suis gauchiste, il manquerait plus que je finisse anarchiste !
Mise à jour le 20 mars 2010 à 04H25. Même Sarkofrance pense comme moi !
Sarkozy : encore un "effet d'annonce?!!" ...
envoyé par politistution. - Regardez les dernières vidéos d\'actu.
11 commentaires:
J'ai le flemme de vérifier, mais il me semble que tuer un représentant de l'ordre dans l'exercice de sa fonction a toujours été considéré comme une circonstance aggravante dans le cadre des homicides.
Alors que tuer une femme sous l'emprise de la jalousie... c'est pas grave... l'inverse non plus... sauf si on est homme d'affaire habillé en latex...
Pareil que si on tue par inadvertance d'un coup de fusil de chasse un jeune des cités qui avait oublié que les braves gens ont le droit de dormir passé 22h... et d'autant moins s'ils étaient à deux sans casque sur un scooter volé et que l'on a délibérément percuté ces deux cailleras à l'aide de son véhicule de fonction...
Moins grave encore, les milliers ou millions de morts directs et indirects dus aux décisions politiques et/ou économiques de certains...
Par contre, très très grave les morts et autres actes atroces, de jeunes innocents, bébés et enfants, victimes de monstres (faudrait rétablir la peine de mort pour ceux-là, n'est-ce pas...).
Sauf que, pour ces crimes, aussi horribles et écoeurants soient-ils, trois-quarts sont perpétrés par des adultes qui enfants ont été victimes de sévices innommables, et que personne n'a su ou voulu voir. Quasiment tous sont le fruit de psychopathologie grave, l'oeuvre d'esprit dérangé, fou.
Qu'est-ce qui doit guider une sentence "équitable" d'un crime??
La responsabilité, les circonstances, et/ou la nature du crime, dans quel "ordre"??
Dans certains comtés ou états américains on considère que si tu abats un type qui vient sonner chez toi en pleine nuit, tu es dans ton droit, ou du moins que tu es excusable.
Les brésiliens ont réussi à obtenir un million d'euros d'air-france pour indemniser la mort d'un passager brésilien du vol rio-paris... les victimes françaises espèrent que le français moyen aura autant de valeur. Aux USA, les assureurs ont des barêmes basés sur des calculs sophistiqués pour calculer la valeur d'un mort.
Alors...
Ton raisonnement se tient, Gwen..et c'est vrai que la loi sur la mort d'un flic dans l'exercice de ses fonctions est déjà prévue au programme de la justice.
Voir ici :
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-03/meurtre-de-policier-les-peines-automatiques-sont-inapplicables-5778827.html
la saine réaction de Christophe Régnard, responsable de l'Union syndicale des magistrats...
Pure démagogie !!
Pourvu qu'aucun ministre, voire le président lui -même ne se fasse pas assassiner..on aurait droit au retour de la peine capitale.
Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour piquer les voix du FN !!!
Pour Cazo, en prolongement de ton psot :
va voir la page de mon ami
J.J -Gérard :
http://www.psycho-ressources.com/jean-jacques-gerard.html
premier chapitre : psycho-textes
@Cazo : Actuellement, la mort d’un flic peut être punie par la réclusion « à perpétuité » assortie d’une peine de sureté de 22 ans. Dans les faits, l’idée du président c’est de rajouter huit ans à cette sureté.
C’est vrai que juger un crime est compliqué… Comme tu le dis : « La responsabilité, les circonstances, et/ou la nature du crime, dans quel "ordre"?? »
J’aurais envie dé répondre que c’est une combinaison des trois mon capitaine. L’un ou l’autre de ces aspects pouvant minorer ou aggraver les deux autres…
@Monique : C’est le côté automatique, systématique qui dérange car il est anticonstitutionnel et ne prend pas en ligne de compte les circonstances ou l’état psychologique du prévenu.
Donc, c’est clairement un effet d’annonce à des fins électoralistes.
La peine capitale existe toujours en Angleterre. On peut y être condamné à mort si l'on est reconnu coupable de Haute Trahison. Tony Blair devrait-il se faire du souci???
@Chat de nuit : Tien: J'apprends quelques chose... Je pensais qu'ils ne la pratiquaient plus depuis longtemps.
Rhââââââ ! Comment ça fait trop du bien de pouvoir venir te lire à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, mon très cher Gwendal !
Alors que s'est-il passé en mon absence... Sarkozy a oublié qu'il n'était plus ministre de l'intérieur, mais qu'il était devenu président, entretemps... Bah. C'est un petit rigolo. Même les flics ne croient plus en lui, alors... :)
Ce qui m'hallucine le plus, dans ton billet, c'est la photo du policier avec son (gros) flingue à la main... Ce n'est pas tant le flingue, qui me fait réagir que le fait que ce soit un policier "municipal" qui s'y accroche avec tant de bonheur. Gendarmes et police nationale, encore je puis comprendre ; mais armer de la sorte les municipaux me fait frémir (http://fr.wikipedia.org/wiki/Police_municipale_%28France%29). Leur mission est passablement différente de la police nationale, et les mettre entre les mains des flingues c'est à peu près aussi dangereux que de les rencontrer en Paintball Great Tournament.
Tu as raison, Gwen... Il faudrait quand même vérifier la capacité de ces gens à être armés.
Je réfléchissais à un phénomène connexe en lisant ton billet... La circonstance aggravante.
Tu te fais attaquer dans la rue et tu blesses ton agresseur qui porte plainte. Hé bien serait considéré comme circonstance aggravante le fait que tu prennes des cours de karaté, par exemple... Or dans le cas d'une bavure policière (notez l'ironie linguistique, quand même... Quand un flic tue, c'est une bavure, et quand c'est un civil qui tue un flic, c'est un meurtre, mouhahahaha), le fait que le meurtrier sache se servir d'une arme n'est que rarement pris en compte...
Merci en tous les cas d'avoir mis le doigt sur cette aberration ; en mon absence, j'avais vraiment cru que l'humanité commençait à s'améliorer... :D
@Tsuki : Oh mais c’est la petite Tsuki que revoilà ! Content le Gwen…
Ce à quoi tu fais allusion c’est la légitime défense et cette satanée « dose » qu’il faut y mettre. En fait la loi dit que si tu dois te défendre il faut le faire avec une « juste proportion » qui correspond à l’attaque. Genre, t’évite d’utiliser le bazooka contre la mamie avec son parapluie !
Mais bon, désolé de te casser ton rêve, le monde est toujours aussi pourri…
Ah si la mamie fait du karaté, le bazooka, c'est légitime ! (mouhahahaha!)
@Tsuki : Hihihi !! Faut voir… Ça dépend aussi de la taille du parapluie.
Je vois pas en quoi c'est plus grave....Je ne savait pas q'un flic était supérieur a un citoyen surtout que eu porte une arme de 1er catégorie et ose verbaliser ect....sa devrait être moins graves!
Enregistrer un commentaire