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mercredi 8 juillet 2009

Le fantôme de Malthus

Il a un truc qui me turlupine le ciboulot en ce moment… Ça me travaille le neurone, ça me titille la fibre écologique.
Ça a commencé avec une conversation téléphonique que j’ai eue, il y a quelques semaines, avec l’un de mes plus chers amis…
Nous discutions de choses et d’autres, et notamment du film Home et de la catastrophe écologique qui nous pendait au nez… Soudain, mon ami me sort une phrase du genre : « De toute façon, il va bien falloir penser à réguler sérieusement nos naissances et ce à l’échelle planétaire… ».
Waouh ! Sur le coup, je suis resté un peu estomaqué. Je connaissais l’argument, mais cela faisait quand même une bonne vingtaine d’années que je ne l’avais pas entendu… Je croyais que cette lubie était tombée aux oubliettes de l’histoire, et sur le coup je me suis plus ou moins moqué de mon ami en le traitant de réactionnaire.

Et puis, je me suis rendu compte, en fouillant un peu, que cette idée de réduction des naissances revenait en force sur le net, et notamment auprès des écologistes les plus militants.
Pour eux, l’équation est simple :

Moins d’habitant = Moins de consommation = Moins de pollution


En effet, posée comme ça, cette équation a le mérite d’être claire, simple, évidente. Cette terre est trop petite pour nous, il nous faut donc anticiper la diminution des matières premières nécessaires à la vie et d’ors et déjà penser en termes de survie. Aussi, tel l’équipage en perdition, on rationne les vivres et on évite d’accueillir à bord de nouvelles bouches…
Mouais… Évidente, évidente… Pas tant que ça en fait.

Tout d’abords, comme je l’ai dit, l’idée n’est pas nouvelle et on a l’habitude de l’attribuer à un certain Malthus. Thomas Malthus (1776-1834).
Pour ce cher Malthus, la solution aux famines et disettes récurrentes était qu’il fallait veiller à réduire le nombre de bouches à nourrir. En clair, si les pauvres étaient moins nombreux, ils auraient moins faim…
Car la théorie de Malthus a le gros défaut de ne concerner que les classes les plus basses de la société. Il est hors de question que ces précautions s’appliquent à la bourgeoisie et aux classes dirigeantes, cela ne concerne que la plèbe…
Un des corollaires à cette théorie est la prise de conscience que le XIXème siècle voit le début de l’essor scientifique et technologique. Pour le malthusien de base, ce progrès ne peut que faciliter la vie des travailleurs (à l’époque on disait encore le peuple), et donc en favoriser la reproduction… Ainsi, le malthusianisme d’origine se vit plébiscité par tout un pan de la bourgeoisie, inquiète de voir un trop grand confort donner des idées stupides d’émancipation à ceux qui jusqu’alors trimaient sans trop se plaindre. Donc, si l’on ne veut pas que les lapins nous envahissent, on limite la naissance des lapins. C’est simple.
C’est pour cela qu’au XIXème siècle le malthusianisme fut rangé dans la case des mouvements anti-modernité et devint un symbole d’opposition au progrès.

Quelques années plus tard, l’idée fut reprise par quelques économistes et, dirons-nous, quelques peut étoffée. C’est le mouvement anarchiste qui succomba à la facilité en reprenant les idées de Malthus et en ajoutant le fait qu’il serait des plus défavorable POUR le peuple que celui-ci fasse trop d’enfants, car ceux-ci seraient de toute façon utilisés comme chair à travail ou chair à canon… C’est ce qu’on appela le néo-malthusianisme.
Vous noterez au passage qu’il ne s’agit plus là de protéger les intérêts d’une classe supérieure, mais bel et bien d’empêcher que l’on abuse des classes laborieuses… Aussi le malthusianisme d’origine, plutôt prôné par les élites pour sauvegarder ses propres intérêts, devint par une de ces pirouettes tordues dont les théories politiques ont le secret, un combat mené par les plus éminents humanistes de l’époque. Ce que l’on appellera bien plus tard, la gauche…

Puis, au XXème siècle l’idée perdit un peu de son intérêt… La révolution industrielle, puis les deux guerres mondiales et l’indispensable effort de reconstruction qu’elles entrainèrent remisèrent la limitation des naissances parmi les concepts farfelus. Et ce jusque dans les années 70, avec le premier choc pétrolier et la naissance de l’écologie politique…

A cette époque pas si lointaine, on commença à se rendre compte que nous vivions sur une planète aux ressources limitées, et que la croissance démographique mondiale, et plus particulièrement celle du tiers-monde, nous conduisait tout droit à la catastrophe.

Parallèlement, les progrès sociaux d’émancipation de la femme et l’apparition de moyens contraceptifs sûrs apportèrent du grain à moudre aux néo-malthusiens. Ceux-ci s’emparèrent du combat féministe et le raccrochèrent à une politique de contrôle des naissances, seul alternative à leurs yeux à une catastrophe écologique aux proportions bibliques.
A ce propos, je tiens à m’inscrire en faux par rapport à ce que raconte Wikipédia sur le néo-malthusianisme. Pour moi, le mouvement de libération de la femme est un mouvement sociétal occidental qui n’a rien à voir avec le contrôle des naissances au niveau planétaire. Il s’agit d’une évolution normale et légitime propre à toute société moderne et éclairée. Et quand je dis éclairée, j’entends par là débarrassée de toutes contraintes religieuses… (Oui, vous pouvez dire bondieuseries à la con, c’est valable aussi.).
Aussi, quand je vois que l’on met dans un même paragraphe : Simone Weill, MLF, IVG, planning familial et écologie, je m’insurge ! Cela n’a rien à voir. Point barre.

Donc, l’idée du contrôle des naissances progresse au fur et à mesure que la peur du lendemain progresse elle aussi. Et cette idée a ressurgit récemment dans la bouche d’Yves Cochet qui propose d’instaurer une « grève du troisième ventre ». Notons, juste pour le fun, que l’expression grève du ventre est attribué à Octave Mirabeau, écrivain mais aussi anarchiste et néo-malthusien convaincu. Et Cochet de comparer l’incomparable en disant qu’un enfant aurait un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York. (!!!)

Bref, le malthusianisme revient en force. Après avoir été une idée de droite libérale, puis un concept révolutionnaire, la voilà qui devient le cheval de bataille de l’écologie avec un grand E… La célèbre WWF milite en son sens, de même que pas mal de groupes écologistes pour qui la décroissance économique doit forcément aller de paire avec la décroissance démographique.

Il n’en reste pas moins que c’est une idée à la con.

Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que ce n’est pas une idée fondée sur la logique mais sur un fantasme.

La natalité, qu’elle soit humaine ou animale, est une conséquence de multiples facteurs qui concourent à son augmentation ou à ça diminution. Cela n’a jamais, je dis bien jamais, été une cause de quoi que ce soit.
L’augmentation de la natalité est la conséquence d’un cadre de vie amélioré qui confère à la sécurité. Le niveau de sécurité augmente, la natalité aussi. Le niveau de sécurité baisse, la natalité suit le mouvement. C’est donc, bel et bien une conséquence d’un processus.
Dans le discours de nos écolos intégristes (osons le terme après tout), c’est l’augmentation de cette natalité qui devient la cause de tout. Pour preuve, il suffit de relire l’équation simpliste que je vous ai présentée plus haut, la population est bien en tête des variables, non ? Bon…
Donc, en fait il s’agit plutôt (à mon sens) d’un fantasme. Un fantasme récurant qui surgit en temps de crise et qui conduit l’être le plus réfléchis à désigner à la vindicte un ou plusieurs de ses congénères. C’est un vieux réflexe, maintes fois éprouvés, qui en ce qui me concerne me débecte au plus haut point tant il me rappelle les heures les plus sombres de l’histoire de l’humanité…
Car, soyons sérieux, à partir du moment où on envisage de forcer une population à restreindre sa natalité sous prétexte que le confort qu’apporte le monde moderne risque de disparaitre, cela revient à privilégier ce confort au détriment de la survie de l’espèce. Et puis surtout cela revient à présumer grandement de ce que fera notre descendance…
Sans compter que, la décroissance démographique est peut-être bien une solution, mais on fait comment pour l’appliquer ? On stérilise qui ? On s’attaque d’abords aux pays riches ou aux pays pauvres ? On délivre des permis de faire des enfants ? On lapide les parents des familles nombreuses ?
Et puis, prôner cette grève du ventre permet surtout, et c’est là qu’est pour moi le point le plus important, d’éviter de remettre en question l’ordre établit. C’est oublier un peu vite de se poser la question de l’actuelle répartition des richesses et des inégalités qu’elle crée.
Je le répète, la natalité est une conséquence. Changeons la façon dont on distribue les richesses de par ce monde, et vous verrez que la natalité s’adaptera en conséquence. C’est tout simple.
Alors pourquoi ils n’y pensent pas ? Pas envie de voir leur propre part du gâteau diminuer peut-être ?
Pour moi, si je reprends l’allégorie du bateau qui commence à manquer de vivres. Envisager les choses sous cet angles revient à réfléchir à comment réduire le nombre des membres d’équipage, alors qu’il serait sans doute plus simple, mais aussi plus dérangeant, de commencer à revoir les parts des officiers et du capitaine.

Une dernière chose, histoire que vous compreniez à quel point cette idée de malthusianisme écologique est perverse : Un des inspirateurs de Malthus déclara un jour vouloir "La régulation de l'emploi par la suppression des bouches inutiles". Ce monsieur s’appelait Adam Smith (1723-1790), père fondateur du libéralisme économique… Le contrôle des naissances serait donc de l’écologie libérale ?

21 commentaires:

Pseudo a dit…

Clap Clap clap et re clap, bravo Gwendal, superbe article!

Excellent même puisque je n'ai il me semble rien a rajouter, tu as tout dis.

Je suis donc sur le coup au moins a 99% d'accord avec toi (j'ose pas le 100% tous n'est jamais parfait :D).

Quand on parle restriction des natalité, on pense forcement aah, que je me trompe pas, la chine, ouai c'est bien ca, parce que le japon eux sont plutôt par "nature" en train de s'éteindre a petit feu niveau natalité…

Bref ouai, c'est l'une des super théorie parmi d'autre qui permettent de ne surtout rien changer.

On laissent deja crever les pays du sud, alors imagine…

Non de ce coté là, je suis persuadé que si l'ont change de système et qu'on fait un truc intelligent et émancipateur, on pourra surmonter tous ces problème a la con, l'évolution que ca s'appelle je crois :D (dans le bon sens du terme évidemment).

Et puis bon, ils sont vraiment très très con ces mytho ecolo dangereux intégriste et autres là, car je sais pas vous, mais la nature se débrouille en général très bien pour remettre les choses en ordre (alors oui évidemment elle applique très bien le "pas d'omelette sans cassez d'œufs" … mais le résultat est là) alors vraiment pour ca on a pas a s'en occuper, baisons faisons des gosses ou pas comme nous l'entendons, le problème n'est pas là, on le sait très bien.

Anonyme a dit…

C'est bien la Chine qui dès le début des années 80 a mis la barre à 1 enfant par femme.
Normallement après le premier accouchement c'est stérilisation de la mère (ou du père). Si deuxième enfant (pour une femme donnée), amende et baisse des allocs (si alloc il y a), troisième enfant encore plus d'amende. De toute façon les hopitaux publics refusent d'accoucher une femme une deuxième fois (donc direction hopital privé ou magouille/pot de vin).

PS : en passant, blogspot.com est censuré en Chine (actuellement seulement?), mais on peut encore suivre les blogs par des moyens détournés bien sûr.

Gwendal Denis a dit…

Bien sûr, la Chine… Présente en arrière plan tout au long des trois jours qu’il m’a fallut pour boucler cet édito. Mais, encore une fois, j’ai voulu m’attacher au fond.
Si l’exemple chinois nous a montré une chose, c’est que la politique de l’enfant unique ne marche pas. Cette politique conduit immanquablement à des inégalités basées sur l’argent ou le pouvoir.

Bourreau fais ton office a dit…

Une idée entre mille qui m' est venue à la lecture de ton article :

Les classes aisées ne sont pas concernées par la réduction de la natalité : elles produisent déjà peux, suite à leur niveau de vie confortable (voir le taux de natalité des pays riches.)
C' est donc effectivement le populo qui est concerné par la question (voir le taux de natalité des pays pauvres) ...

Le planning familial, la santé, l' éducation, et de meilleures conditions de vie en général -les droits des femmes (dont le droit à la contraception) y contribuent pour une part non négligeable- ne sont aussi à mon avis pas dans l' esprit du néo-malthusianisme ; simplement dans celui du bien être des populations.

Mais on voit que le bien être des populations amène à une réduction du taux de natalité -à moins que ce ne soit une idée reçue-, d' où la confusion avec l' idéologie que tu flétris ; pourtant le résultat serai là : meilleures conditions de vie et surpopulation réduite.

Et c' est à partir de là que mon esprit enfumé commence à patauger : tout en étant d' accord avec toi, je sens confusément que tu as oublié quelque chose ds ton analyse ; peut être jettes tu un peu trop vite le chiard avec l' eau de l' idéologie ? je ne sais pas ...

Suis curieux de savoir ce que l' ami Cazo pense de tout ça !
_

PS : mon esprit enfumé vient de se désembourber une roue : tu ne jettes pas le bébé avec l' eau du bain, au contraire : tu le prend ds tes bras et tu retires la bonde pour que s' écoule l' eau sale !

Mais j' attends toujours l' avis de Cazo (et celui de Philippe, qui va faire rien qu' à me traiter d' universitaire) ...

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PS bis : lisez Octave Mirbeau !

Monique a dit…

Excellente démonstration, Gwen !

Je reviendrais sur un point: le réflexe de survie d'une espèce en danger est généralement de procréer et de se multiplier...je dis "généralement", mais si Cazo passe par là, il aura sans doute des nuances à apporter à mon affirmation.

Partant de ce postulat, on peut vérifier que les populations en grande précarité "prolifèrent" davantage pour des raisons psycho-sociales que je ne vais pas développer...

On peut donc imaginer que la situation de la planète étant ce qu'elle est , à savoir manquant de plus en plus de ressources ( pour les raisons que tu évoques et qui ne sont pas "naturelles" mais liées à une volonté politique de non-partage) la tendance sera à faire naître plus d'enfants s'il n'y a pas de législation sur les naissances.
Législation qui serait la solution la plus simpliste et la moins humaine, et qui éliminerait de fait les plus pauvres.

Seulement, la nature humaine étant ce qu'elle est, il se passerait ce qui se passe en Chine : des accouchements clandestins et des enfants confiés à des paysans dans des campagnes reculées où les contrôleurs ne passent pas. Il y a ainsi en Chine, des centaines ( des milliers?) d'"orphelins" déracinés qui deviennent au mieux des enfants de paysans, au pire les serfs de ces pauvres gens.

D'autre part, le fait que la Chine citadine se peuple d'enfants uniques a pour conséquence une éducation des gamins de plus en plus laxiste, une vie familiale réduite à un ou deux cousins, ce qui bouscule totalement la tradition familiale et fait des enfants-rois particulièrement perturbés. Je tiens ces informations d'un dissident chinois, prof de philo exilé en France, qui fait une thèse sur le sujet, rencontré l'an passé lors d'une conférence.
Il serait bon que nos écolos un peu rapides sur les causes et les effets s'en inspirent !!!

cazo a dit…

Un problème complexe... a natalité dans une espèce s'inscrit dans une relation d'équilibre relatif avec les variations des ressources du milieu dans beaucoup d'espèce. Elle ne doit donc pas être abordée sans considération avec le contexte dans laquelle elle s'inscrit.

Or, la capacité des être humains à pouvoir sciemment la réguler par des choix reposant parfois sur des arbitraires culturels forts éloignés des contingences "naturelles" en fait une espèce singulière.

De plus, cela fait belle lurette que l'humain a modifié dans la plupart des endroits de la planète les fragiles équilibres des systèmes écologiques qui se sont édifiés dans une relation de co-évolution.

Partant de ces considérations, il appartient aux humains d'analyser parmi les différents choix ceux qui leur semblent les plus appropriés.

Nous ne sommes pas en danger de surpopulation si l'on considère les ressources fondamentales... Le danger vient du contrôle des ressources par une minorité.

Ceci dit, je pense que si les loups trouvent comme moyen une baisse de la natalité lorsque les ressources du milieu viennent à se raréfier, l'être humain peut ou doit dans certains cas faire ce choix...

Mais encore une fois, si l'on considère les ressources essentielles qui permettent à un humain de vivre, l'espèce peut avoir encore de beaux jours devant elle avant de penser "globalement" à un contrôle drastique des naissances. Suf si on considère que certains produits de consommation valent la peine de bousiller la planète et nous avec...

Enfin, moi ce que j'en dis.. je ne suis ni pour, ni contre, mais bien au contraire :D !!

Gwendal Denis a dit…

Tu as raison Cazo, les progrès de la science ainsi que les avancées sociétales font de l’être humain une espèce un peu différente des autres. La problématique est complexe, et je me rends compte que j’ai probablement oublié quelques données…
Cependant je persiste et je signe quant à mon analyse cause/conséquence. Quoi qu’il arrive, l’être humain régulera de lui-même sa population en fonction des pressions de son environnement. Le problème que je n’ai pas abordé, c’est que la planète est grande (quoi qu’on en dise) et qu’il existe toujours la possibilité de migrer en son sein.
Les pays riches voient leur natalité stagnée, voire baissée, ce qui est en contradiction avec mon argument sur la sécurité (Bourreau a raison lui aussi), alors qu’ailleurs la pression démographique augmente… Le « problème » de la surpopulation n’est donc en fait qu’une question de répartition de la race humaine sur un territoire donné. C’est donc un problème politique, rien d’autre.
Right ?

cazo a dit…

Beaucoup de famines sont apparues en afrique avec la sédentarisation forcée des éleveurs nomades pour cause de frontières !! La stagnation de leur troupeau dans des zones à contribuer à la désertification et à l'épuisement des ressources.

Le problème n'est pas tant le nombre que l'impact de l'individu sur son milieu. Et l'occidental moyen est bien plus gourmand que d'autres sur la planète, qui vont à l'essentiel (l'européen est l'est 3 fois trop, l'américain 5 fois trop).

Pour ma part, je pense que si l'être humin ne change pas radicalement sa relation avec l'environnement, alors il vaut mieux qu'il limite sa population, sinon l'équation va être impossible et se solderaa par une extinction massive par destruction du biotope...

Pseudo a dit…

«alors il vaut mieux qu'il limite sa population»

Pour que la minorité elle puisse continuer de se vautrer dans le lux et l'abus, oui c'est tout a fait logique…

cazo a dit…

Pour mieux me faire comprendre... car Pseudo soulève un sens de mes propos auquel bien sûr je ne souscris pas... (enfoiré ;-) !!)

On en est toujours au même point : un contrôle des masses par une minorité, le conditionnement par la consommation, le contrôle de l'information, le formatage des attentes perceptives...

Le problème est de réveiller les masses, de leur redonner l'envie d'être acteur des choix sociétaux, et non une bande de veaux décérébrés qui se rend à l'abattoir en beuglant "tous des cons" (à ce propos, la dernière de couv' de siné-hebdo de cette semaine est une merveille !! jetez y un coup d'oeil chez le marchand de journaux si vous ne l'achetez pas!!).

Pour ça, il faut qu'ils aient accès à des outils, qui ne sont plus disponibles au quidam moyen consommateur de vie. Avec les réformes du système éducatif, de la recherche, le mercantilisme sera associé de fait avec la pensée, et tout pensée à venir sera pas essence fruit de la pensée mercantile...

C'est l'histoire d'un riche touriste qui voit un petit pêcheur miséreux rentrer de la pêche et tirer sa barque de fortune sur la plage de sable fin à l'ombre des cocotiers...
- la pêche a été bonne ???
- ça va... six beaux poissons en vingt minutes... les quatre gros je vais les vendre, les deux autres suffiront à nourrir ma famille...
- en 20 mn?... ben dis donc, c'est drôlement poissonneux comme endroit!!
- c'est vrai...
- tu te rends compte... si tu pêchais ne serait-ce que six heures par jour, le nombre de poissons que tu pourrais pêcher..
- pour quoi faire ?
- comment pour quoi faire???... mais bon sang, tu les vends et comme ça tu t'échètes un meilleur bâteau
- pour quoi faire ?
- mais non de non, comme ça tu pêches davantage de poissons, tu t'enrichis, puis t'achètes d'autres bâteaux, tu deviens patron, les autres travailles pour toi...
- pour quoi faire ?
- pour quoi faire??? mais enfin, une fois que t'es patron.. t'as pratiquement plus besoin de travailler, tu bosses 20' par jour et le reste du temps tu fais ce que tu veux...
- c'est déjà ce que je fais... merci !!

Anonyme a dit…

C'est rigolo..j'ai posté en même temps que Bourreau et n'avais pas vu, donc, son commentaire.
Or nous faisons le même constat à propos de la surnatalité dans les zones de grande pauvreté..( c'est vrai que ce n'est pas le scoop de l'année !!)

MAIS , mieux encore :
nous nous référons de concert à l'ami CAZO, référent ès-espèces...en lui accordant une confiance sans failles..et c'est ça, c'est chouette !!!
hein, Bourrrrrreau ???

Mob'

Anonyme a dit…

Et là téléscopage avec CAZO !!!

j'aime beaucoup la parabole du pêcheur...

retrouver sagesse et équilibre..
long,long chemin pour débobiner la pelote...

mob'

Pseudo a dit…

Héhé :)

voila un bon complément, comme quoi j'ai bien fait :D

Très bon l'exemple du pécheur effectivement.

Lucifer ! a dit…

bien sûr, il faut moins de bébés plébéiens...
plus besoin d'ouvriers agricoles avec la mécanisation;
quelques grutiers remplacent avantageusement les dockers ,
un émorme tanker peut fonctionner avec quelques hommes ( des chefs !)etc

moins de bébés et plus de boeufs(qui eux ne polluent pas )
pour nourrir les vieux qui restent .

aslan a dit…

Gwendal, je reconnais et je salut le spécialiste de la cuisson à point. Cette tendance est relevée à l'exacte bon moment et la viande bien escrabouillée sur le grill mais retirée avant que tout le suc ne s'en soit échappé. Et un billet pour la 6 !

Je ne me prononcerait pas sur la mécanique réelle du bordel humain et de la procréation (magnifique fonction trés égalitairement offerte aux plus fins fins comme aux plus crétins) et signalerais juste que Le Monde Diplomatique remarquait il y'a entre 6 mois et un an que la seule référence de Sarkozy en matiére d'écologie était un des ecolos néo-malhusianiste des plus radical. J'ai oublié son nom, désolé, mais il semblait assez à la mode chez le bourgeois épris de gouvernance et est évidement américain.

'tain j'ai retrouvé l'article (en signature) !

Gwendal Denis a dit…

Aslan, j’ai lu avec attention le lien que tu nous proposes, et je l’ai trouvé édifiant.
A tous, je vous en prie, lisez-le.
Cet article résume ce que moi, pauvre autodidacte, je n’avais fait qu’entrapercevoir.
L’écologie peut devenir (est devenu ?) un alibi pour justifier une idéologie fasciste et xénophobe. Et dire que c’est ça qui sert de référence à notre PGE ! Faudrait peut-être lui conseiller d’autres lectures, non ?

Anonyme a dit…

Excellent, en effet l'article du diplo ! L'analyse est imparable mais je commence à comprendre pourquoi notre petit malin s'intéresse brutalement à l'écologie...

Je vais relire "l'horreur économique " de Viviane Forester , paru en 96 !!! Ce bouquin m'avait angoissé à l'époque mais il est à relire absolument aujourd'hui, à la lumière des 13 années passées.

Extrait de la 4ème de couv.:

" Nous vivons au sein d'un leurre magistral, d'un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer. Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer) n'ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme. L'imposture générale continue d'imposer les systèmes d'une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions. L'extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l'Histoire, l'ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l'économie et détient le pouvoir. Nous découvrons qu'au-delà de l'exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n'être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule. De l'exploitation à l'exclusion, de l'exclusion à l'élimination... ? " (au dos du livre L'horreur économique par Viviane Forrester – 1996 – Fayard)

MOB'

aslan a dit…

Je l'ai pas lu Mob mais c'est intéressant. Ca fait un temps que ça traine dans l'air de la science-fiction, et comme on dit chez les rapiéceurs de B52: What goes around comes around. C'est un peu le sujet aussi de la déclaration "La 4éme guerre mondiale est déclarée" du S.C.I Marcos (en signature).

Je crois pas que ça va se passer comme ils souhaiteraient que ça se passe. La déprédation pourrait-elle conduire à un age d'or?

Moi j'y vois le rêve immature, enfantin même, d'une classe d'héritiers mal élevés dans la pratique de l'oppression, ce qui laisse quand même plus d'espoir que si l'on avait à se colleter du pépé Dassault par exemple.

aslan a dit…

ou Donnie l'exterminateur (cf. article suivant)...

Jean-Gabriel Mahéo a dit…

Bonjour Gwendal,

ce petit mot pour vous dire que j'ai beaucoup apprécié votre article. Continuez, s'il-vous-plaît.

Cordialement,
Jean-Gabriel Mahéo

Gwendal Denis a dit…

@Jean-Gabriel : Merci bien.