Et nous revoilà donc sur les petits sentiers forestiers à la découverte de ce que vous ne voyez pas forcément, mais qui est quand même là…
Maintenant que vous êtes familiarisé avec les trois principales façons de gérer une forêt, on va pouvoir aborder des sujets un peu plus coriaces, voir abstraits. Pour ceux qui découvrent cette rubrique, je ne saurais trop vous conseiller de réviser un peu en cliquant sur le tag « forêt », histoire de vous mettre au parfum. Car aujourd’hui je voulais vous parler de ce que vous n’avez probablement jamais vu de votre vie, en tout cas en France, c'est-à-dire de la forêt vierge, ou forêt primaire.
Alors, c’est quoi une forêt vierge ? Plus précisément, et pour paraphraser Michel Chevalet : « Alors, comment ça marche une forêt vierge ? ».
Ben, une forêt est vierge lorsqu’elle n’a pas été dépucelée par l’homme… (Plus clair comme définition, y’a pas !). C'est-à-dire quand jamais de chez jamais, un homme n’est venu fourrer son nez dans sa structure (son intimité) et que celle-ci n’est due qu’aux aléas naturels. Vous me direz que vous n’aller pas forcément en croiser une dans votre vie et vous aurez raison. Car sachez qu’il n’existe plus de forêts vierges sur le territoire français métropolitain (petite précision qui a son utilité) depuis au moins deux siècles. En effet, la France n’est pas si grande que ça et l’homme y réside depuis quand même assez longtemps pour avoir pu mettre son nez un peu partout. Les derniers havres connus étaient quelques iles sur le Rhin mais elles ont été déclassées car on s’est dit que finalement elles subissaient quand même les pressions humaines, ne serait-ce que par la pollution du fleuve. Notons quand même qu’il existe quelque part dans la forêt de Fontainebleau ce que l’on a appelé la réserve artistique puis la réserve biologique intégrale. Il s’agit de quelques 580 hectares préservés de toute atteinte et ce depuis 1861. De nos jours ces quelques arpents servent de centre d’étude sur la dynamique forestière naturelle et ils sont strictement interdits aux visiteurs. Mais bon, 150 ans de tranquillité sur une aussi petite surface ne font pas de cette exception une forêt primaire au sens strict du terme… Comme pour les iles rhénanes, l’influence humaine est néanmoins présente ne serait-ce que par la pollution atmosphérique et les activités qui se déroulent alentour. Bref, il n’y a plus de forêts naturelles en France, point. Pour en trouver il faudra vous rendre en Pologne ou bien en Russie, à moins que vous ne préfériez les longues soirées scandinaves…
J’entends déjà les petits malins me dire que la France a sa forêt vierge en Guyane. C’est vrai, mais je ne vous parlerais pas ici des forêts équatoriales, même si c’est probablement la première chose qui vous soit venue à l’esprit lorsque vous avez lu le titre de ce chapitre. Pourquoi ? Et bien, parce que dans la dynamique de la forêt équatoriale rentre une donnée que nous ne connaissons pas sous nos latitudes, c’est que les saisons n’existent pas. Il n’y a pas de phase de repos annuel engendrée par l’hiver, et le ratio jour/nuit reste identique tout au long de l’année. Cela implique donc une flore particulière qui croie en permanence, ainsi que des sols particulièrement fragiles. Pourquoi ? Et bien parce que lorsque une plante ne cesse de pousser sa vie se voit raccourcie d’autant. Le prix à payer pour une croissance accélérée est souvent une durée de vie courte, et donc un turn-over biologique rapide et en flux tendu… (Ça va, vous suivez ?) Lorsqu’une plante meurt, elle génère de la matière organique qui va servir de nourriture aux plantes qui vont lui succéder, ok ? En forêt équatoriale cette matière organique est très rapidement utilisée par la régénération et n’a donc pas le temps d’être stockée par les sols. Il s’ensuit donc un paradoxe qui est que les sols des forêts primaires équatoriales sont le plus souvent très pauvres. Ce qui n’est pas le cas pour les forêts primaires tempérées, car le cycle des saisons favorise le stockage de la matière organique et les sols de ces forêts sont donc riches en oligo-éléments… Ce qui explique en partie pourquoi on n’en trouve plus vraiment en Europe. Une telle fertilité se devait de servir la cause humaine en produisant autre choses que de bêtes arbres !
Alors à quoi ça ressemble une forêt exempte de toutes pratiques humaines ? Et bien, un peu comme la futaie jardinée, à un joyeux bordel. Mais, comme pour la futaie jardinée ce bordel n’est seulement qu’apparent…
Les seuls événements qui vont interagir avec la structure d’un peuplement forestier primaire sont bien sur la durée de vie des arbres et arbustes qui le compose, mais aussi les aléas climatiques. En fait, ce ne sont que des catastrophes et des morts qui régulent le peuplement. Ou plutôt un enchainement continu de catastrophes et des morts…
Techniquement un peuplement libre de toutes contraintes humaines est en fait une suite contiguë de peuplements réguliers. C'est-à-dire que l’on retrouve un peu l’image de la mosaïque dont je vous parlais dans la futaie jardinée, à la différence près que ces « parquets » sont dus aux accidents.
Par exemple imaginons un beau, grand et vieil arbre. Celui-ci domine de la tête et des feuilles l’ensemble de ses congénères. Un beau jour, lors d’un été caniculaire ce glorieux spécimen reçoit sur la tête un éclair qui le foudroie de la cime jusqu’aux racines… d’abords fendu par le milieu notre ami ne tarde pas alors de choir sur le côté, dégageant une large trouée. Un peu comme lorsque vous tombez dans la neige, une silhouette se dessine alors sur le sol, marquant pour un temps votre maladresse… La flore qui jusque-là vivotait dans l’ombre du gaillard se retrouve alors en pleine lumière ! Profitant de l’aubaine celle-ci va donc se mettre à pousser comme une folle, attirée par les rayons bienfaiteurs de notre ami le soleil. En même temps, il se peut également que sur le sol, notre vieil arbre est eu le temps de disperser ça-et-là quelques rejetons qui vont bien évidement s’empresser de prendre la relève. Il s’ensuit donc, dans l’espace ainsi créé par la chute de l’arbre une explosion de vie qui donnera peu à peu un petit peuplement de même hauteur. Un peuplement régulier.
Si vous prenez cet exemple de mini-catastrophe et que vous le reproduisez à l’échelle de la forêt toute entière vous pouvez arriver à imaginer ce qui rythme la vie d’une forêt vierge. L’éclair qui sonna l’arrêt de mort de notre glorieux aïeul, fut en fait un créateur de vie. Imaginez, dans le même ordre d’idée, une tempête, une invasion d’insecte, un incendie… Tous ces événement sont alors des déclencheurs qui malgré leur aspect destructeur vont inciter la dynamique forestière à se mettre en branle et à reconquérir le terrain perdu.
Visuellement ce genre de forêt n’est pas très logique. Pas très cartésienne ou colbertiste comme vous voulez. En effet la vie y côtoie la mort en un mélange improbable.
Contrairement à une idée reçue la forêt primaire n’est pas forcément impénétrable. C'est-à-dire que vous avez de grandes chances de pouvoir la parcourir sans grands soucis, à moins que vous ne tombiez justement sur une de ces trouées où la régénération pullule. Puisque les événements surgissent de façon aléatoire, rien ne peut vous sembler suffisamment particulier pour vous aider à vous repérer, ainsi on se perd très facilement dans une forêt primaire…
Comme dans une futaie jardinée nous allons retrouver des strates, des étages différents, des essences différentes. Comme nous l’avons déjà vu ce genre de structure est propice à une diversité biologique. Ainsi, dans une forêt primaire l’on peut encore croiser des ours des bisons, des rennes, des loups… Bref, la chaîne alimentaire est complète et se déroule du ver de terre jusqu’au grand herbivore avec son cortège de grands prédateurs…
On recense en Europe quelques grandes forêts préservée comme celle de Bialowieza en Pologne, ou celle de Perucica en Bosnie-Herzégovine ou dans l'extrême Nord de la Scandinavie ou encore dans certaines parties de la Sibérie. J’ai eu la possibilité de visiter la forêt de Bialowieza… C’est vraiment magnifique. Si un jour vous allez faire un tour en Pologne prenez le temps de passer la voir… Si comme moi vous aimez la nature au sens premier du mot, vous ne le regretterez pas.
Si j’osais faire un parallèle, je dirais qu’autant les parcelles de la forêt de Fontainebleau ont inspirées les artistes du XIXème siècle, ce qui a engendré le premier classement en réserve de l’histoire humaine… Autant c’est la forêt deBialowieza qui a inspirée les sylviculteurs du mouvement Prosilva et la théorie de la futaie jardinée… Comme quoi on peut être forestier et un petit peu artiste !
Maintenant que vous êtes familiarisé avec les trois principales façons de gérer une forêt, on va pouvoir aborder des sujets un peu plus coriaces, voir abstraits. Pour ceux qui découvrent cette rubrique, je ne saurais trop vous conseiller de réviser un peu en cliquant sur le tag « forêt », histoire de vous mettre au parfum. Car aujourd’hui je voulais vous parler de ce que vous n’avez probablement jamais vu de votre vie, en tout cas en France, c'est-à-dire de la forêt vierge, ou forêt primaire.
Alors, c’est quoi une forêt vierge ? Plus précisément, et pour paraphraser Michel Chevalet : « Alors, comment ça marche une forêt vierge ? ».
Ben, une forêt est vierge lorsqu’elle n’a pas été dépucelée par l’homme… (Plus clair comme définition, y’a pas !). C'est-à-dire quand jamais de chez jamais, un homme n’est venu fourrer son nez dans sa structure (son intimité) et que celle-ci n’est due qu’aux aléas naturels. Vous me direz que vous n’aller pas forcément en croiser une dans votre vie et vous aurez raison. Car sachez qu’il n’existe plus de forêts vierges sur le territoire français métropolitain (petite précision qui a son utilité) depuis au moins deux siècles. En effet, la France n’est pas si grande que ça et l’homme y réside depuis quand même assez longtemps pour avoir pu mettre son nez un peu partout. Les derniers havres connus étaient quelques iles sur le Rhin mais elles ont été déclassées car on s’est dit que finalement elles subissaient quand même les pressions humaines, ne serait-ce que par la pollution du fleuve. Notons quand même qu’il existe quelque part dans la forêt de Fontainebleau ce que l’on a appelé la réserve artistique puis la réserve biologique intégrale. Il s’agit de quelques 580 hectares préservés de toute atteinte et ce depuis 1861. De nos jours ces quelques arpents servent de centre d’étude sur la dynamique forestière naturelle et ils sont strictement interdits aux visiteurs. Mais bon, 150 ans de tranquillité sur une aussi petite surface ne font pas de cette exception une forêt primaire au sens strict du terme… Comme pour les iles rhénanes, l’influence humaine est néanmoins présente ne serait-ce que par la pollution atmosphérique et les activités qui se déroulent alentour. Bref, il n’y a plus de forêts naturelles en France, point. Pour en trouver il faudra vous rendre en Pologne ou bien en Russie, à moins que vous ne préfériez les longues soirées scandinaves…
J’entends déjà les petits malins me dire que la France a sa forêt vierge en Guyane. C’est vrai, mais je ne vous parlerais pas ici des forêts équatoriales, même si c’est probablement la première chose qui vous soit venue à l’esprit lorsque vous avez lu le titre de ce chapitre. Pourquoi ? Et bien, parce que dans la dynamique de la forêt équatoriale rentre une donnée que nous ne connaissons pas sous nos latitudes, c’est que les saisons n’existent pas. Il n’y a pas de phase de repos annuel engendrée par l’hiver, et le ratio jour/nuit reste identique tout au long de l’année. Cela implique donc une flore particulière qui croie en permanence, ainsi que des sols particulièrement fragiles. Pourquoi ? Et bien parce que lorsque une plante ne cesse de pousser sa vie se voit raccourcie d’autant. Le prix à payer pour une croissance accélérée est souvent une durée de vie courte, et donc un turn-over biologique rapide et en flux tendu… (Ça va, vous suivez ?) Lorsqu’une plante meurt, elle génère de la matière organique qui va servir de nourriture aux plantes qui vont lui succéder, ok ? En forêt équatoriale cette matière organique est très rapidement utilisée par la régénération et n’a donc pas le temps d’être stockée par les sols. Il s’ensuit donc un paradoxe qui est que les sols des forêts primaires équatoriales sont le plus souvent très pauvres. Ce qui n’est pas le cas pour les forêts primaires tempérées, car le cycle des saisons favorise le stockage de la matière organique et les sols de ces forêts sont donc riches en oligo-éléments… Ce qui explique en partie pourquoi on n’en trouve plus vraiment en Europe. Une telle fertilité se devait de servir la cause humaine en produisant autre choses que de bêtes arbres !
Alors à quoi ça ressemble une forêt exempte de toutes pratiques humaines ? Et bien, un peu comme la futaie jardinée, à un joyeux bordel. Mais, comme pour la futaie jardinée ce bordel n’est seulement qu’apparent…
Les seuls événements qui vont interagir avec la structure d’un peuplement forestier primaire sont bien sur la durée de vie des arbres et arbustes qui le compose, mais aussi les aléas climatiques. En fait, ce ne sont que des catastrophes et des morts qui régulent le peuplement. Ou plutôt un enchainement continu de catastrophes et des morts…
Techniquement un peuplement libre de toutes contraintes humaines est en fait une suite contiguë de peuplements réguliers. C'est-à-dire que l’on retrouve un peu l’image de la mosaïque dont je vous parlais dans la futaie jardinée, à la différence près que ces « parquets » sont dus aux accidents.
Par exemple imaginons un beau, grand et vieil arbre. Celui-ci domine de la tête et des feuilles l’ensemble de ses congénères. Un beau jour, lors d’un été caniculaire ce glorieux spécimen reçoit sur la tête un éclair qui le foudroie de la cime jusqu’aux racines… d’abords fendu par le milieu notre ami ne tarde pas alors de choir sur le côté, dégageant une large trouée. Un peu comme lorsque vous tombez dans la neige, une silhouette se dessine alors sur le sol, marquant pour un temps votre maladresse… La flore qui jusque-là vivotait dans l’ombre du gaillard se retrouve alors en pleine lumière ! Profitant de l’aubaine celle-ci va donc se mettre à pousser comme une folle, attirée par les rayons bienfaiteurs de notre ami le soleil. En même temps, il se peut également que sur le sol, notre vieil arbre est eu le temps de disperser ça-et-là quelques rejetons qui vont bien évidement s’empresser de prendre la relève. Il s’ensuit donc, dans l’espace ainsi créé par la chute de l’arbre une explosion de vie qui donnera peu à peu un petit peuplement de même hauteur. Un peuplement régulier.
Si vous prenez cet exemple de mini-catastrophe et que vous le reproduisez à l’échelle de la forêt toute entière vous pouvez arriver à imaginer ce qui rythme la vie d’une forêt vierge. L’éclair qui sonna l’arrêt de mort de notre glorieux aïeul, fut en fait un créateur de vie. Imaginez, dans le même ordre d’idée, une tempête, une invasion d’insecte, un incendie… Tous ces événement sont alors des déclencheurs qui malgré leur aspect destructeur vont inciter la dynamique forestière à se mettre en branle et à reconquérir le terrain perdu.
Visuellement ce genre de forêt n’est pas très logique. Pas très cartésienne ou colbertiste comme vous voulez. En effet la vie y côtoie la mort en un mélange improbable.
Contrairement à une idée reçue la forêt primaire n’est pas forcément impénétrable. C'est-à-dire que vous avez de grandes chances de pouvoir la parcourir sans grands soucis, à moins que vous ne tombiez justement sur une de ces trouées où la régénération pullule. Puisque les événements surgissent de façon aléatoire, rien ne peut vous sembler suffisamment particulier pour vous aider à vous repérer, ainsi on se perd très facilement dans une forêt primaire…
Comme dans une futaie jardinée nous allons retrouver des strates, des étages différents, des essences différentes. Comme nous l’avons déjà vu ce genre de structure est propice à une diversité biologique. Ainsi, dans une forêt primaire l’on peut encore croiser des ours des bisons, des rennes, des loups… Bref, la chaîne alimentaire est complète et se déroule du ver de terre jusqu’au grand herbivore avec son cortège de grands prédateurs…
On recense en Europe quelques grandes forêts préservée comme celle de Bialowieza en Pologne, ou celle de Perucica en Bosnie-Herzégovine ou dans l'extrême Nord de la Scandinavie ou encore dans certaines parties de la Sibérie. J’ai eu la possibilité de visiter la forêt de Bialowieza… C’est vraiment magnifique. Si un jour vous allez faire un tour en Pologne prenez le temps de passer la voir… Si comme moi vous aimez la nature au sens premier du mot, vous ne le regretterez pas.
Si j’osais faire un parallèle, je dirais qu’autant les parcelles de la forêt de Fontainebleau ont inspirées les artistes du XIXème siècle, ce qui a engendré le premier classement en réserve de l’histoire humaine… Autant c’est la forêt deBialowieza qui a inspirée les sylviculteurs du mouvement Prosilva et la théorie de la futaie jardinée… Comme quoi on peut être forestier et un petit peu artiste !
5 commentaires:
Amoureux de la forêt, aussi ? Un autre point commun :)
Il y a aussi, je crois, des restes de forêt primmire en... Allemagne (à vérifier) :)
Salut Hélène ! Et oui, ancien forestier de métier je fais partager mes coups de cœur ! Pour l’Allemagne tu me pause une colle… Mais je ne crois pas que cela soit possible. Qu’il existe des forêts préservées, ok, mais de réelles forêts primaires je demande à voir… je fais des recherches et je te tiens au courant.
Très intéressant! Merci pour ce cours sur la Forêt vierge habilement vulgarisé et clair. J'apprends des choses car même si je me doutais un peu qu'il n'existait plus de forêt vierge en France, voici des infos qui me le confirment.
"Lorsqu’une plante meurt, elle génère de la matière organique qui va servir de nourriture aux plantes qui vont lui succéder"... et la vie va reprendre, c'est exactement ainsi que je conçois le sens du passage de l'homme sur cette terre. Je pense profondément que lorsque la "matière vivante" de notre corps s'éteint, elle va servir ensuite à générer d'autres vies.Le cycle de la vie. C'est tout. Poussières d'univers....
Bref et en Amazonie alors, qu'en est-il?
Nice pictures Gwendal..... After a long time visiting your blog. Just now my internet problem got corrected....
j'ai réservé la lecture de ce texte pour un moment paisible.je ne suis pas déçue! ça vous donne de ces envies de voyager des textes et photos comme cela!BialoWieza, j'en rêve maintenant!
c'est parce que nos fréquences visuelles sont très limitées que nous ne voyons pas la vie intense en chaque particule de "matière " et nous appelons cela la mort !
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