Dimanche 20 avril 2008, auront lieux les élections présidentielles au Paraguay. Vous me direz : Oui, et alors ? Alors, je ne sais pas si vous avez suivi un peu la géopolitique de ces dernières années en Amérique du sud, mais quasiment tout le sous-continent est passé à gauche, et le Paraguay est peut-être sur le point d’en faire autant. (Voir carte ci-dessous)
Chose peu banale, c’est un ex-évêque, Fernando Lugo, qui représente l’opposition. Un de ces « curés rouges » dont l’Amérique du Sud c’est faite une spécialité.
Son programme se situe plutôt entre un Hugo Chavez au Venezuela et Michelle Bachelet au Chili. Lugo est partisan d’une réforme agraire forte, d’une nationalisation importante des terres agricoles au profit du peuple mais également d’une politique sociale plus inspirée des commandements de la charité catholique que du communisme pur et dur. Car le Paraguay, dirigé depuis 61 ans par une coalition de droite, le parti « Colorado », souffre d’une pauvreté endémique et d’inégalités criantes. Fort d’une croissance de 6,4% en 2007, le pays est le quatrième exportateur de soja au monde, mais plus de la moitié de sa population vit sous le seuil de pauvreté. En clair, une minorité de grands propriétaires s’en met plein les poches et laisse le reste du pays crever de faim.
Alors, si demain le Paraguay rejoint la désormais longue liste des pays d’Amérique du sud sous gouvernance de gauche, les cartes du jeu politique à l’échelle mondiale risquent de changées. En effet, on peut raisonnablement croire en une séparation, à la fois politique et économique, du continent dans une perspective de libération face aux intérêts US. Les USA, qui depuis des décennies menaient en sous mains les politiques sud-américaines risquent de se retrouver avec à leur portes un bloc uni, capable de rivaliser avec leur leadership.
Personnellement, cet état de fait me réjouit quelque peu. Nous ne cessons d’entendre parler de la future puissance des pays émergents, de la Chine et de l’Inde, mais il ne me déplairait pas que les solutions les plus innovantes, et les plus justes, nous viennent de ce nouveau bloc géopolitique. Peut-être, dans un futur lointain, verrons-nous naitre une confédération Sud-Américaine ?
Chose peu banale, c’est un ex-évêque, Fernando Lugo, qui représente l’opposition. Un de ces « curés rouges » dont l’Amérique du Sud c’est faite une spécialité.
Son programme se situe plutôt entre un Hugo Chavez au Venezuela et Michelle Bachelet au Chili. Lugo est partisan d’une réforme agraire forte, d’une nationalisation importante des terres agricoles au profit du peuple mais également d’une politique sociale plus inspirée des commandements de la charité catholique que du communisme pur et dur. Car le Paraguay, dirigé depuis 61 ans par une coalition de droite, le parti « Colorado », souffre d’une pauvreté endémique et d’inégalités criantes. Fort d’une croissance de 6,4% en 2007, le pays est le quatrième exportateur de soja au monde, mais plus de la moitié de sa population vit sous le seuil de pauvreté. En clair, une minorité de grands propriétaires s’en met plein les poches et laisse le reste du pays crever de faim.
Alors, si demain le Paraguay rejoint la désormais longue liste des pays d’Amérique du sud sous gouvernance de gauche, les cartes du jeu politique à l’échelle mondiale risquent de changées. En effet, on peut raisonnablement croire en une séparation, à la fois politique et économique, du continent dans une perspective de libération face aux intérêts US. Les USA, qui depuis des décennies menaient en sous mains les politiques sud-américaines risquent de se retrouver avec à leur portes un bloc uni, capable de rivaliser avec leur leadership.
Personnellement, cet état de fait me réjouit quelque peu. Nous ne cessons d’entendre parler de la future puissance des pays émergents, de la Chine et de l’Inde, mais il ne me déplairait pas que les solutions les plus innovantes, et les plus justes, nous viennent de ce nouveau bloc géopolitique. Peut-être, dans un futur lointain, verrons-nous naitre une confédération Sud-Américaine ?
5 commentaires:
C'est un espoir, en effet. Mais le leadership américain n'étant pas que politique...
Ton article me rappelle cette émission diffusée il y a quelques semaines, très intéressante mais assez effrayante, au sujet de la compagnie chimique américaine Monsanto. Une partie était consacrée au soja (uruguayen je crois) qui est envahi par le soja transgénique produit par Monsanto, malgré le refus du pays d'en importer. Il aurait peut-être été délibérément introduit et semé en fraude. La guerre économique peut nuire tout autant que la manipulation politique, hélas.
Monsanto et les OGM sont deux de mes chevaux de bataille, Fantôme. Je t’engage à aller voir mes commentaires (et ceux des autres) sur la Télé Libre qui à évoquée le sujet en mars dernier. Cf : http://latelelibre.fr/index.php/2008/03/le-monde-selon-monsanto/
Je pense que malheureusement j’aurais d’autres occasions d’en parler…
Merci du conseil, Gwendal. La Télé Libre, je la fréquentais depuis trop peu de temps pour y avoir vu cet article.
Sur les OGM, je suis (j'étais, surtout) assez partagée. De même que l'électricité est un vrai progrès mais mène aussi au Taser, le principe de modification génétique me paraît potentiellement utile (tu cites dans un de tes commentaire les thérapies géniques, et même en agriculture il pourrait y avoir des applications utiles) mais l'utilisation réelle est révoltante. Quand un OGM n'est conçu que pour résister aux désherbants ou aux insecticides, et donc favoriser l'intoxication, on en envie de jeter le bébé avec l'eau du bain !
Je pense pareil… A ceci-prêt qu’étant un scientifique de formation, pour moi la Science, avec un grand S, c’est un peu comme les dix commandements. Je considère que toute science à besoin d’une morale pour la guider, et le génie génétique encore plus que les autres… Car cette science, qui n’est encore que balbutiante, touche à l’intimité des choses. A l’essence même de la nature. Et cette nature, moi je l’aime comme elle est, avec ses subtilités toutes féminines et ses mystères. C’est là peut-être que le scientifique et le poète se rejoignent...
Salut Gwendal. J'aime bien ton blog. Sur le paraguay, je me souviens d'un article du Monde Diplomatique que j'ai lu il y a pas longtemps et qui explique carrément que dans certains think tanks américains, on se pose la question de savoir si on a pas déjà 'perdu l'amérique latine' ...
C'est là : http://www.monde-diplomatique.fr/2007/12/HABEL/15380
Autre chose importante : le Paraguay est aussi le dernier pays a ne pas être de 'gauche' ... au MERCOSUR, marché commun d'amérique du sud. Autant dire, que si demain j'apprends que la paraguay a basculé, il y a de fortes chances que la fameuse 'banque du sud' chère à Chavez devienne aussi à moyen terme la banque du MERCOSUR !
Autant dire que le projet de TLC aura un pied dans la tombe.
Reste le plus gros morceau : pas la colombie, le mexique. C'est pas infaisable. Mais si c'est le cas dans moins de 5 ans, autant dire que le pentagone pleurera amèrement les années bush.
"Reforma, Libertad, Justicia y Ley' !!
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