Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


mardi 16 février 2010

Remise en question

Bon, je ne ferais pas de billet politique aujourd’hui… Quoique, on pourrait, je pense, trouver des liens entre mon histoire personnelle et la politique, car comme je l’ai désormais compris : Tout est politique.
Même quand tu vas acheter ton pain, tu fais de la politique. Pain bio ? Pain industriel ? Boulangerie de quartier, ou point de vente dans un super marché ? Rien qu’en allant chercher un truc aussi bête que du pain tu fais un geste politique… Alors bien sûr, tu peux ne pas en avoir conscience, ou carrément t’en battre l’œil. Mais dans ce cas également tu fais de la politique puisque tu consommes sans te poser de questions. Tu valides par ton geste inconscient la façon dont le monde tourne… Tu deviens complice et donc acteur par conséquent.

Mais bon, ce n’est pas de ça dont je voulais vous parler aujourd’hui. Car aujourd‘hui est un jour spécial pour moi. Un jour que, malgré moi, j’appréhende vraiment pour la première fois depuis… Trois ans.
Aujourd’hui j’ai rendez-vous avec mon assistante sociale pour un entretien visant à reconduire mon contrat d’insertion.

Et pourquoi je balise, alors que depuis le temps ce genre de chose devrait passer comme une lettre à la poste ? Et bien parce que pour la première fois depuis trois ans je n’ai pas la conscience tranquille.

Enfin, ce n’est peut-être pas la bonne expression… J’ai ma conscience pour moi on va dire, mais je crains qu’elle ne convienne pas à cette chère assistante.

Je ne vais pas revenir sur mon cas, pour ça vous n’avez qu’à fouiller un peu sur ce blog, mais en gros jusqu’à l’été dernier j’étais officiellement dispensé de recherche d’emploi et de toutes espèces de simulacre de réinsertion pour raisons médicales. Je me faisais soigner, et tant que mon peton n’allait pas mieux, je ne devais penser qu’à une chose, moi.

Ce qui a changé, c’est que j’ai arrêté de me soigner. J’ai même arrêté de croire que je pouvais guérir… Donc, même si ma cheville ne va pas mieux, je n’ai plus d’excuses pour le système, et il va falloir que je me réinsère.

Et franchement, j’ai pas envie. Enfin si, j’ai envie mais en même temps non… Grrr !!! C’est compliqué à expliquer !

J’ai envie d’être utile à quelque chose, j’ai envie de gagner de l’argent, j’ai envie d’arrêter de me faire du souci pour mes factures d’électricité et de gaz… Mais en même temps, je ne veux pas rentrer dans une logique qui me débecte et devenir le type qui bosse pour faire rentrer uniquement du fric et qui s’assoie sur son canapé le soir crevé, et qui ne pense plus.
J’ai bien trop fait de progrès dans ce domaine ces dernières années pour accepter de retourner dans une routine aliénante ! Merde !

En fait tout cela me fait peur… J’aime bien ma vie actuelle, j’aime bien consacrer mon temps à ce blog, j’aime bien rêver qu’un jour je partirais sur un bateau… mais bon, à un moment il me faut peut-être arrêter de rêver. Ou du moins jouer un peu le jeu, histoire de ne pas avoir plus d’emmerdements que je n’en n’ai déjà.
J’aime pas les changements. En fait c’est ça. J’appréhende la nouveauté, parce que j’ai besoin de me sentir en sécurité, et que le changement induit forcément une mise en danger… Et le Gwen en danger, je peux vous dire que c’est pas un cadeau. La dernière fois que je me suis senti en danger, j’ai viré dépressif au dernier degré et j’ai failli crever à force de boire. Vous comprenez que là, tout de suite, je n’ai pas trop envie de recommencer. Hein ?

Donc, forcément, j’ai un peu la trouille. Normal.

Mais bon, on va faire en sorte que ce qui s’est produit ne se reproduise pas de nouveau. On va faire en sorte de se dégotter un petit job sympa, valorisant et rémunérant.
Vous pensez que je rêve encore ? Peut-être… Mais en même temps si on n’y croit pas un minimum…

Alors aujourd’hui une nouvelle étape dans la vie du Gwen va s’ouvrir. Je vais devenir officiellement un chercheur d’emploi handicapé. Cela vous promet quelques billets sur le statut du travailleur handicapé dans notre société et sur le parcours du combattant que cela peut être. Ou pas. On verra.

Bien sûr, ce nouveau statut aura un impact sur la tenue de ce blog… Je ne sais pas encore très bien laquelle, mais je doute que je puisse passer trois heures à vous pondre un truc tous les jours… Et moi j’ai besoin de mes huit heures de sommeil. Donc, la régularité va changer, les sujets abordés aussi, et même probablement l’esprit dans lequel j’écris habituellement.

C’est marrant, lorsque j’ai commencé à écrire ce que vous êtes en train de lire, je ne savais pas trop où cela allait me mener, ni même si cela allait avoir un sens… Et puis je me rends compte que l’angoisse qui m’a pris les tripes depuis hier s’en trouve largement diminuée !
C’est vrai quoi, je ne dis pas que je vais aller à ce rendez-vous l’esprit serein, mais en tous cas j’irais avec quelque chose à dire et les idées un peu moins embrouillées.

L’écriture a cela de bon, qu’elle clarifie les choses. Et c’est bien pour ça que je vous embête aujourd’hui avec mes petits problèmes persos.
En plus, je compte un peu sur vous pour me donner un peu de soutien et des bons conseils ! M’enfin, ce sera peut-être un peu tard pour les conseils puisque le rendez-vous est à 14h00 et que j’ai une heure de bus pour y aller…

Mais bon que cela ne vous arrête pas, je lirais tous ça en rentrant, et je vous raconterais tout par le menu !

A plus !

8 commentaires:

Rimbus a dit…

Bon courage Gwendal ! Garde le moral, c'est le plus important.

Gwendal Denis a dit…

Merci Camarade !

Captainhaka a dit…

Je pense que tout se passera très bien pour ton rendez-vous et qu'on pourra te proposer des solutions intéressantes pour la suite.
Je suis intermittent du travail depuis 2001 et je crois connaître un peu tes doutes. (sauf concernant la santé). Tiens bon camarade.

'Tsuki a dit…

C'est curieux comme à la lecture de ton billet j'ai eu l'impression de regarder ma propre vie dans un miroir... La cheville en moins ou en plus, selon comment qu'on le regarde, le verre à vider, héhé (enfin la tienne, de cheville, hein, si j'ai bien tout compris, hihi... Les miennes ça va : j'ai appris à marcher en canard depuis qu'elles ont tellement enflé :D Ouais je sais, c'est pas drôle... Mais c'est comme la vie : à force d'être cynique ça fait sourire :D ).

Réinsertion sociale comme travailleur handicapé ? Ben autant être honnête avec toi : tu vas en chier. Moins qu'au début du 20° siècle, bien sûr, mais still... ÉNORME galère en perspective... Surtout en pleine crise économique et sociale :/

Je veux bien te souhaiter bonne chance, et tout ça, parce que je sais que tu le mérites, mais je ne peux pas te mentir.

Un conseil : profite de ton nouveau statut social pour récupérer du pognon et te mettre à ton compte. (Il y a de nouveaux organismes à taper, quand on est handicapé... Ouais, je sais, ça fait vraiment cynique de dire ça... C'est pas moi qui ai fait cette société, je dois me contenter de vivre avec.)

Pourquoi te mettre à ton compte ? A cause de la hargne, mon ami. Trois ans déconnecté du système, à penser en électron libre... Le retour à la vie salariée va te faire très très mal, désolée de devoir te prévenir. Tu as pris l'habitude d'ouvrir un peu trop ta bouche pour pouvoir conserver le moindre job sans vomir tout les soirs en rentrant. Sans compter que le regard de la société change DIAMÉTRALEMENT, quand tu deviens handicapé. Même si tu n'as pas l'air handicapé... Enfin surtout si tu n'as pas l'air handicapé (les gens ont tendance à penser qu'une cheville en moins ça n'empêche pas de bosser, "tas de fainéants"... Jusqu'à ce qu'ils s'en pètent une à leur tour.)

Mon conseil avec ton assistante sociale : TEMPORISE. C'est comme quand on est à cheval et qu'on arrive devant un obstacle ; on compte dans sa tête les foulées de sa monture et on sait avant de l'avoir franchi à quel point on est trop court ou trop long sur l'oxer... Et si on va se vautrer dans la rivière, les quatre fers en l'air.

Le mot à la mode à retenir : ze PROJET.

Tu veux un projet, "madame, siouplé"...

Explique-lui clairement la situation, tes appréhensions, après tant de temps à espérer une guérison, tu VEUX y aller... Mais tu ne sais pas COMMENT y aller... Demande lui des conseils, valorise-la dans son métier (en sursis, lui-aussi, sauf qu'elle, elle ne le sait sûrement pas :D) En bref, tu as besoin d'elle pour créer un projet de vie pouvant s'associer à un projet professionnel cohérent... Fais vibrer sa fibre St Bernard (elle n'a sûrement pas choisi le social comme carrière)...

Elle devrait te foutre la paix trois mois de plus.

:D

Gwendal Denis a dit…

@Captainhaka : Intermittent du travail… j’aime bien l’expression ! Merci à toi.

@Tsuki : Tes conseils m’ont l’air judicieux ma chère Tsuki. J’en prends donc bonne note.
Bon, là il faut que je vous laisse. Je viens de m’apercevoir que c’est mardi gras, et donc que la ville va être bouchée à cause du Carnaval. Donc il faut que je parte maintenant… Enfin, incessamment sous peu, le temps d’avaler un truc. On en reparle quand je reviens !

laetSgo a dit…

Good luck ! j'espère que tout s'est bien passé et que tu as su lui faire comprendre ta situation !

cazo a dit…

Je viens de décrocher un job !! CUI-CEA, 20h hebdo, chargé de mission formation, 860h net par mois... à 130 bornes de mon lieu de résidence. Avec un BAC+10, + certificat d'ingénierie de la formation...

Prime à la mobilité (heu... désolé Gwen ;-) !!) 1200€ sur 3 mois, 1 seule fois l'année.

0 + 860 = 860€... donc, 860 de mieux que rien. Mais comme j'étais en fin de droits, je n'ai droit à aucune aide pour le retour à l'emploi... c'est con, parce que si je touchais encore le chôm, j'aurais eu droit à kekchose en plus.

Pas d'ASS, RSA improbable - j'ai ma copine qui bosse, elle!! et vu qu'elle est en libéral, elle prend plus de vacances depuis deux ans pour qu'on s'en sorte.

Le pire, c'est qu'on sait que d'autres sont dans des galères bien pire que la nôtre... alors, même si on l'a sévère, on s'en prendra pas à ceux qui ont moins que nous et qui bossent plus et touchent le RMI-RSA, contrairement à ceux que ces .... de l'UMP voudraient, à savoir déplacer la lutte des classes entre ceux qui ont peu en cravachant et ceux qui ont trois fois rien en ne bossant pas... alors que tous devraient s'unir pour regarder vers le haut, ceux qui en branlent pas beaucoup plus mais touchent énormément plus.

Pour Haïti : 326 millions dont 58 de dette effacée.

Pour la BNP : 500 millions pour les traders, 125 000 par tête de noeud.

Cherchez l'erreur.

Gwendal Denis a dit…

@Cazo : 130 bornes de chez toi pour 860 € ? Refuse, ou brûle ta voiture.

Cela ne devrait pas être permis de se foutre de la gueule des gens de cette façon. C’est une honte.