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mercredi 9 septembre 2009

To be de gauche or not to be…

Ce matin, je me suis creusé le ciboulot pour vous dégotter un sujet sur lequel dégoiser… En pure perte. Alors, comme l’inspiration ne daignait pas montrer le bout de son nez, je suis parti à sa recherche chez mes confrères blogueurs. Et j’ai eu raison, car elle s’y planquait bel et bien la bougresse !
Elle était là, tapie à la une de Partageons mon avis (le number one du classement Wikio) sous la forme d’une question toute bête :
Êtes-vous de gauche ?
Et Nicolas de proposer de répondre à cette question sous la forme de propositions, genre programme idéal…

Même si Nicolas ne m’a pas tagué nommément (le chien !), j’ai quand-même commencé à réfléchir à ce que je pourrais lui répondre, et chemin faisant je me suis souvenu de ce reportage du collectif Othon, diffusé en mai dernier sur la TéléLibre.fr et de l’analyse qu’il m’avait inspiré.
Je l’ai relu ce matin, et finalement je me suis dit que ce serait une bonne façon de répondre à la question de Nicolas… Ou du moins de clarifier les raisons pour lesquelles je ne suis pas de droite !
Cela fait un bout de temps que j’essaye de savoir exactement pourquoi je suis de gauche… C’est une longue réflexion, et elle n’a pas aboutie pour l’instant. Mais je peux dire sans me tromper que ce reportage a largement contribué à mon questionnement.

Alors certes, certains vont crier au recyclage, et ils n’auront pas tord. Cependant, je me permets de vous signaler (mais peut-être l’avez-vous remarquez ?), que ma visibilité c’est quelque peu accrue ces temps-ci (Je parle de mon blog, bande de nazes, pas de ma silhouette ! Elle, elle s’affine, merci pour elle !). Et donc que j’ai tout plein de nouveaux visiteurs qui ne connaissent peut-être pas la TéléLibre ni même ce reportage, et encore moins ce que j’en ai pensé ! Et pense toujours d’ailleurs.

Donc, voici ce reportage de 110 mn, suivit de mon analyse. Bon visionnage et bonne lecture !


DOC: JEUNES MILITANTS SARKOZYSTES
par latelelibre




• Alors là, bravo.
C’est ce que j’appelle du reportage utile. La démarche est quasiment sociologique, voir anthropologique. Les informations que nous apportent ces jeunes gens sont extrêmement complexes quant à leur motivation, leurs attentes, leurs conceptions du monde… Il y aurait suffisamment d’information pour publier une thèse de doctorat !
Bon, je ne vais passer en revue tous les discours, ce serait beaucoup trop long, mais je note quand même qu’on peut dégager quelques idées-forces.

Tout d’abord, l’ensemble des thèmes abordés balaie assez bien le champ de l’idéologie politique : La valeur travail, le mérite, le patriotisme, mai 68, l’éducation, la repentance et la culture… Avec tous ces sujets je crois qu’on arrive assez bien à faire le tour des divergences gauche/droite autour des problèmes de société.

La valeur « travail » est un leitmotiv asséné comme étant la base de tout. Elle se lie avec le « mérite » pour instituer une espèce de hiérarchie entre les êtres humains. Pour ces jeunes gens, la valeur d’une personne, et donc sa place dans la société (c’est-à-dire ses droits et ses devoirs), est mesurée à l’aune du travail qu’il fait et du mérite qui en découle. Cela implique bien sûr que certains soient exclus du processus, et qu’ils doivent être considérer comme des citoyens de seconde zone, incapables de participer à « l’effort » nécessaire à l’essor du pays.
On est clairement dans une démarche élitiste, voir ségrégationniste.

Le patriotisme est une notion que les personnes interrogées abordent avec le flou propre à l’affectif. Je veux dire par là que tous se définissent comme patriotes, mais lorsqu’on leur demande ce que cela signifie pour eux, les motivations restent inégales, et sont rattachées à des concepts évasifs… Au final, on retiendra qu’être français, c’est en gros, partager les mêmes valeurs que les leurs. Parfois même, certains seraient enclins à dénier la nationalité française à ceux qui contestent leur point de vue. Cela en dit long que l’esprit de tolérance de ces jeunes et sur leur ouverture d’esprit…

Mai 68 est un sujet qui les dépasse. C’est d’ailleurs la partie qui m’a fait le plus sourire. Pour eux, ces événements n’ont pas vraiment de sens. Non pas parce que ce qui s’est passé à « cette époque » est dénué de sens, mais plutôt parce qu’ils n’y ont pas vraiment réfléchi… On remarque une absence complète de culture historique concernant ce sujet, ce qui est en opposition avec la notion d’Histoire Française, utilisée comme alibi pour justifier un patriotisme fort. Par contre, cette ignorance affichée, et parfois revendiquée, est en accord avec le rejet de la repentance. L’histoire est ce qu’elle est, on n’y réfléchi pas et surtout on ne la remet pas en question. On est dans le déni de plus complet des périodes historiques troubles. Surtout si celle-ci peuvent être culpabilisantes. Mention spéciale pour le jeune homme qui cita : « Napoléon à piqué un bout du menhir… ». Là, en matière de culture générale, on touche le fond.
Si par ailleurs, certains s’expriment sur mai 68, c’est en s’accrochant à des clichés surannés tels que les « soixante-huitards attardés ».

On notera une contradiction avec ce refus de la culpabilité historique, et celle que doit nécessairement ressentir celui qui ne travail pas ou qui n’est pas d’accord avec les concepts de travail et de mérite… Comme si la culpabilité était une chose réservée aux autres, et qui ne vie que dans le présent. Troublant comme idée…

Enfin, lorsqu’il s’agit d’aborder la politique culturelle… Là, c’est le vide intersidéral. La culture, au sens large, n’a pas vraiment d’importance. Ce qui, et là c’est flagrant, est en adéquation avec ce que nous avons vu avant, c’est-à-dire un manque total d’intérêt pour ce qui ne tourne pas autour de leur personnes.
Tous ces thèmes, et les arguments qui les ont étayés, sont dans l’ensemble assez cohérents. L’individualisme, l’esprit de compétitivité personnelle et la notion de hiérarchie qu’elle implique, vont de paire avec un manque d’intérêt pour les autres. D’où un déficit en culture générale récurent et une fibre sociale dégradée.

Le fait de réinterroger les personnes un an plus tard est une façon intelligente de clore se reportage… C’est intelligent, et surtout très révélateur.
La gêne affichée par certains sur la première année de Sarkozy est palpable, même s’ils s’accrochent encore, envers et contre tout, à leurs certitudes. Apparemment, ce n’est pas parmi ces jeunes sarkozystes que l’on trouvera des repentis, ni même l’expression d’un quelconque regret. Ce sont des militants purs et durs, et leur conviction, même égratignée, reste forte. Cette constance se doit d’être reconnue et saluée.
Tous approuvent l’objectivité du reportage et la non-déformation de leurs propos. Tous (sauf un peut-être, Jean-Baptiste), n’ont pas vu le piège…

Car pour moi, il y avait un piège, et ces jeunes sont tombés droit dedans. L’exposition de leurs convictions et de leurs idées, n’a pas besoin d’être déformée. Elle se suffit à elle-même pour démontrer bien des choses, conforter les gens de gauches sur leurs positions, et mettre en évidence les faiblesses d’une approche libérale de la société.
La grande différence qui existait entre les intervieweurs et les interviewés était que les premiers étaient rompus à l’exercice intellectuel qui consiste à réfléchir sur les problèmes de notre société… Mais à réfléchir vraiment ! Alors que les convictions de ces gens de droite me semble issues d’un ressenti plutôt que d’un travail intellectuel.

Pour finir, une chose m’a frappée au tout début du reportage… Pourquoi tous les intervieweurs ont-ils déclaré dans une belle unanimité avoir voté Ségolène Royal aux deux tours de la présidentielle ? C’est bizarre tout de même !

Désolé, j’avais pourtant dit que je ne serais pas long…

Comment par Gwendal — 5 mai 2009 @ 10:18

11 commentaires:

Cécile a dit…

Moi j'aurai du mal à revoter PS malgré tout. Je peux plus … Théoriquement pour moi être de gauche signifie : partager, s'occuper des gens dans les différents pôles les concernant et concernant leurs vies facile ou difficile : hôpitaux , écoles, prisons et administrations décents, travail, garde d'enfants, prise de positions humanistes, jamais plus de peine de mort, pas d'expulsions, un concentré d'idéaux partagés et une solidarité entre tous !

Gwendal Denis a dit…

Bonjour Cécile !
Oh, il n’est pas question du PS ou de quelque parti que se soit, mais des valeurs qui, je pense, nous sont communes. Le souci, c’est la façon dont chaque courant politique compte appliquer ces valeurs…

Anonyme a dit…

Voilà ce que m'inspirent tes questions, Gwen...

A gauche de quoi? de qui ?
Si c'est à gauche de sarko, l'éventail est large, du modem au NPA!

En regardant un film sur Jaurès, ces jours ci, j'ai repris conscience du décalage qu'il y a aujourd'hui entre "les valeurs de gauche" et "la gauche".

Comme Cécile, pour moi, être de gauche signifie faire une PRIORITE aux valeurs qu'elle cite.
Pas seulement les psalmodier dans les discours et les programmes.

Or qui propose de passer aux actes et qui passe aux actes au quotidien : le NPA !!!

Sauf que...la vraie gauche redoute le pouvoir "qui pervertit" car l'exercice de la démocratie républicaine,avec la meilleure volonté, ne peut se faire sans concessions dans l' hexagone et ailleurs...
Les puissances financières sont omniprésentes et font loi.
Rien ne peut changer sans une révolution mondiale, dans l'absolu.
Utopie charmante !

Alors,il ne nous reste guère qu'à appliquer ses valeurs qui nous sont chères dans notre quotidien, en revenant à une économie de proximité, une solidarité de base ( la famille, les copains, les voisins..) à affirmer nos convictions et à les mettre en pratique en espérant qu'elles fassent tache d'huile...à multiplier les réseaux qui dénoncent, à parler et à se rencontrer...à chanter et faire de la musique...à faire savoir qu'une autre vie est possible..

Cela ne nous empêche pas de militer et de protester , de voter même,de "l'ouvrir" en toute occasion et de surveiller du coin de l'oeil et du blog les mouvements du monde.

C'est ça , pour moi, (en raccourci) , être "de gauche" aujourd'hui...

Mob'

aslan a dit…

C'est vrai ça au fait, t'as payé qui pour gagner 5000 places au classement wikio vilain petit blogueur? T'es pas dans les résultats Google pour "Eric Raoult nue", tu ne commentes pas le blog de Morandini, tu triches forcément, non?

Pseudo a dit…

Bien dis mob, pour plus, j'avais deja du dire quelque chose sur LTL.

Gwendal Denis a dit…

Nan ! Je triche pas ! Et pis c’est pas 5000 places que j’ai gagné, mais 1588…
Comment j’ai fait ? Et bien, je suis juste allé dire des choses que j’espère intelligentes sur des blogs très connus, et je fais ma promo sur Face Book… Après, et bien… Faut croire que je ne dois pas être trop nul, parce que les gens, ils reviennent !

philippe a dit…

hier soir chez un pote avant qu'il n'éteigne sa télé y'avait Julien Dray qui donnait ses conseils à la gauche...on s'est regardés en silence et puis il a éteint...on s'est ouvert une bière, une kro avec le manche d'une petite cuillère..c'est peut être çà être de gauche. En négatif, je trouve la droite cohérente, elle est de droite aussi et au moins elle l'assume.

aslan a dit…

Bon, bon, je retire. Et je vais me chercher une bière aussi. Et un décapsuleur: je débute à gauche, comme Gwen je suis un soc-dem qui se soigne.

Anonyme a dit…

A la vôtre !

mob'

Pseudo a dit…

Allons bon Gwen, ca te choque ce qu'il dit brice tout luisant?

Ceci fait parti des rare moment ou l'ont reçois vraiment ce que ces personnes pensent (et encore…) sans avoir leur langue de bois pour les cacher.

aller pour le fun

http://sindibad.fr/IMG/arton108.jpg

Gwendal Denis a dit…

Un soc-dem qui se soigne ? Mouais, c’est bien possible… En tous cas, je fais des progrès spectaculaires dans la guérison !