Tout le monde se souvient des vœux à la presse présentés par Nicolas Sarkozy en 2008. Mais oui ! Rappelez-vous ! Nous étions encore dans la période bling-bling, les réformes n’étaient pas encore tout à fait lancées, et la préoccupation première du public était de savoir si notre PGE allait convoler en juste noce avec la Bruni de service… Laurent Joffrin évoquant la monarchie élective de Sarko s’était fait étrillé sous les ricanements de ses collègues, sans possibilité de se défendre. On annonçait la suppression de la pub sur le service public… C’était il y a un an. C’était il y a un siècle…
Le fait est que l’arrogance présidentielle fit tellement de bruit que son entourage décida de ne pas renouveler l’expérience… Donc cette année, pas de vœux à la presse, pas de jeu question-réponse, la presse est dorénavant une ennemie qu’il convient de contrôler.
D’ailleurs la presse, et la presse écrite plus particulièrement, va mal. Les tirages s’amenuisent, les pertes s’accumulent, et notre Président Glorieusement Elu a décidé qu’il convenait de réorganiser tout ça. Pour ce faire il confia en octobre à la controversée Emmanuelle Mignon, la rédaction d’un Livre Vert des États Généraux de la Presse Écrite. Notre président, se trouvait donc hier devant un parterre de journalistes muets, pour rendre compte des travaux de ces États Généraux et de ce fameux Livre Vert.
Pourquoi vert ? Je ne sais pas. D’habitude on parle de livre Blanc quand il s’agit de faire un état des lieux de quelque-chose, mais là, il est vert. La rupture, même dans les codes couleurs, ça c’est notre Président à nous !
Dès le début de son discours, Sarkozy commence fort, en balançant un direct du droit dans la bouche des journalistes présents : « Si vous le permettez, je ne prononcerais pas la formule rituelle « chers amis » pour maintenir l’indépendance de chacun, et qu’il n’y est pas d’ambigüité… ». Léger brouhaha dans la salle, tellement léger qu’on ne saurait dire si l’ironie du propos est appréciée ou encaissée, mais il n’empêche que ça commence bien !
Sarko justifie alors l’intervention de l'État dans le domaine de la presse. Avec ces 100 000 salariés, la presse écrite est un secteur économique et il est légitime pour l'État de s’en mêler comme il se mêle du secteur automobile…
Pour le Président une presse se doit d’être avant tout indépendante… Ah ça ! Qu’est-ce qu’on va l’entendre ce mot ! Ce qui montre bien que Sarko a parfaitement comprit que c’est là une des principales préoccupations de son public. Car, à force, on le connait le Sarko ! C’est donc un peu légitime que l’on s’inquiète lorsqu’il décide de mettre son nez dans le moteur de la démocratie. Sauf que, comme vous le verrez, son approche de la conception d’indépendance est quelque peu différente…
Car pour notre PGE, la première condition de l’indépendance et de la pluralité, c’est bien la viabilité financière. Face à « l’effondrement des perspectives publicitaires pour 2009 », la presse française est en mauvais état certes, mais elle est également minée par une structure désuète qu’il convient de réformer.
Pour l’établissement de cette réforme, et bien le gouvernement va mettre sur la table, quelques 600 millions d’Euros sur trois ans. Les mauvais esprits pourraient bien sûr se demander d’où peut bien sortir cet argent, mais comme je n’en suis pas un, je ne me poserais donc pas ce genre de question…
Alors, qu’est-ce qui va se passer ? Et bien, mes chers amis, le Livre Vert sort la grosse artillerie et arrose tous les pans de l’économie liée au journalisme.
Je vous livre ça en vrac, brut de décoffrage :
Et ça commence bien sûr par la nouvelle économie numérique. Les sites d’information sur internet se verront dotés d’un statut d’éditeurs de presse en ligne, accompagné d’une exonération de taxes professionnelles et d’une réduction de la TVA de 19,6 à 2,1%, comme pour la presse écrite (c’est La TéléLibre qui va être contente !).
Le régime des droits d’auteur sera modifié et non-plus accès sur un support unique, mais plutôt sur un temps d’exploitation. On parle de 24 heures pour l’instant, mais cela reste encore à préciser…
Les entreprises de portage se verront exemptées de charges patronales et l’emploi des étudiants et des retraités sera encouragé et facilité. Les points de vente auront un « paquet » d’aide à la modernisation soit environ 4000 Euros par points. Les imprimeries de presse devront être modernisées et rationalisées… Le sureffectif qui est le leur, supprimé. (Ouille !)
Un abonnement gratuit sera offert aux jeunes de 18 ans à un journal de la presse écrite pendant une année, pour les habituer à lire… (Mouais… Ça c’est limite démago !)
Notre petit Naboléon insiste bien sur le fait que la presse n’est pas assez rentable. Elle n’attire donc pas les investisseurs autres que les mécènes. Il faut donc augmenter la rentabilité pour attirer les investisseurs… Pour cela, toujours d’après le petit Nicolas, il convient de mettre en place un code de déontologie et une charte éditoriale.
Si vous le voulez bien, on va s’arrêter deux minutes et examiner un peu cette dernière proposition. Vous vous demandez certainement quel rapport il peut y avoir entre la rentabilité et la déontologie ? Et pourtant, même si cela ne saute pas aux yeux du non-initié, je peux vous dire que dans la logique Sarkozienne, le rapport existe bel et bien. Une charte éditoriale est, toujours d’après notre Président Omniscient, un engagement nécessaire qui doit lier la rédaction d’un journal avec son éditeur. Il est indispensable que l’éditeur, comprenez l’actionnaire, ait un droit de regard sur le contenu rédactionnel… « Sinon, comment voulez-vous attirer des investisseurs ? » S’interroge Sarkozy. « C’est une question de confiance et de bon sens ».
Quid de l’indépendance de la rédaction et donc du journaliste ? Ça, il n’en parle pas, puisque l’indépendance, on vous l’a déjà dit, se situe au niveau de l’équilibre financier, et pas ailleurs. Vu ?
Nicolas Sarkozy conclu enfin son discours en faisant un parallèle douteux don-il s’excuse lui-même : Pour lui, une presse se doit d’être puissante à l’image des partis politiques, et de s’adresser au plus grand nombre. « Ce qui évite de s’adresser à des lectorats de plus en plus fermés, repliés, petits, et qui finit par concerner tellement peu de monde… ».
Bien-bien-bien… Je ne vais pas prétendre vouloir vous expliquer les tenants et les aboutissants de chacune de ces propositions (n’oubliez pas qu’en Sarkoland, proposition fait loi). Non, je ne suis pas assez calé pour ça. D’autres seraient à même de le faire, et je pense notamment à une ou deux amies lectrices dont la chose journalistique n’est pas inconnue (Monique, Cécile D, votre avis sur la question serait le bienvenu !). Particulièrement en ce qui concerne les questions de portage, de distribution, de gestion des invendus, dont je ne comprends goutte, si ce n’est que ça a certainement un rapport avec le fait que mon Tabac-Presse en bas de chez moi ne vende pas l’Humanité…
Non, sur ces questions là, je préfère me taire. Par contre, en ce qui concerne le fond du travail journalistique et sur la presse en ligne, je crois pouvoir m’autoriser à ouvrir ma bouche.
La presse en ligne, c’est mon pain quotidien. Sans elle, ce blog n’existerait pas. Sans elle, je serais contraint de me contenter des avis édulcorés fournis par une télévision, ou une radio, empêtrée dans des formats régis par la publicité. Sans elle, je deviendrais un citoyen sous-informé, et par là même, un citoyen manipulable. Ce que je me refuse de devenir, bien évidemment.
Bon, on ne va pas se leurrer, nous savons bien que les propriétaires de journaux ont toujours plus ou moins eus la mainmise sur leur personnel, et donc sur le contenu rédactionnel. Ainsi, si demain une quelconque entreprise de maçonnerie, ou encore un groupe gérant des fonds de pensions américains, décide de racheter un journal, on retrouvera bien vite dans ses colonnes des avis étonnamment conformes aux idées dudit maçon, ou desdits retraités… On le sait, mais que voulez-vous, c’est ainsi. C’est la loi du marché et tous les acteurs économiques doivent s’y conformer.
Sauf que, dans ce milieu ultralibéral de l’investissement. Les acteurs ont tous une même idée de monde et de sa façon de fonctionner… Et là, franchement, je ne vois plus trop ou se trouve le respect de la pluralité et de l’indépendance des médias.
Pour Sarkozy le mécénat c’est bien gentil, mais ce qu’il veut voir à la tête des journaux se sont des investisseurs, et des rédactions assujetties à ces mêmes investisseurs. Et moi je crois que cela ne serait pas bon pour la démocratie que tous nos journaux soient dirigés par les mêmes personnes soucieuses de leurs investissements.
L’information, garante de notre démocratie et de nos libertés, serait par trop uniforme et encline à peser dans le sens qui lui convient le mieux. C'est-à-dire dans le sens du consensus public, le sens de l’état.
Voilà. Pour le reste, ma foi, je vous laisse juge. Mais concernant ce point précis, je peux vous dire que les choses s’annoncent mal.
Pour finir, je vous dirais que contrairement à ce que l’on pourrait penser, la presse dont on vient longuement d’évoquer le sort, fait peut écho de ce discours. Le Monde.fr fait état de quelques réactions syndicales hostiles aux propositions du président. Libération.fr retient essentiellement l’abonnement offert aux jeunes de 18 ans, et enfin, Le Figaro.fr insiste sur les moyens mis en œuvre… Aucun de ces médias ne se pose les questions que je me suis posé. Ce qui me laisse à penser que : Soit je perds la tête et je vois des conspirations Sarkoziennes partout. Soit, qu’ils ont autre chose de plus important à traiter…
Allez ! Bon week-end !
Le fait est que l’arrogance présidentielle fit tellement de bruit que son entourage décida de ne pas renouveler l’expérience… Donc cette année, pas de vœux à la presse, pas de jeu question-réponse, la presse est dorénavant une ennemie qu’il convient de contrôler.
D’ailleurs la presse, et la presse écrite plus particulièrement, va mal. Les tirages s’amenuisent, les pertes s’accumulent, et notre Président Glorieusement Elu a décidé qu’il convenait de réorganiser tout ça. Pour ce faire il confia en octobre à la controversée Emmanuelle Mignon, la rédaction d’un Livre Vert des États Généraux de la Presse Écrite. Notre président, se trouvait donc hier devant un parterre de journalistes muets, pour rendre compte des travaux de ces États Généraux et de ce fameux Livre Vert.
Pourquoi vert ? Je ne sais pas. D’habitude on parle de livre Blanc quand il s’agit de faire un état des lieux de quelque-chose, mais là, il est vert. La rupture, même dans les codes couleurs, ça c’est notre Président à nous !
Dès le début de son discours, Sarkozy commence fort, en balançant un direct du droit dans la bouche des journalistes présents : « Si vous le permettez, je ne prononcerais pas la formule rituelle « chers amis » pour maintenir l’indépendance de chacun, et qu’il n’y est pas d’ambigüité… ». Léger brouhaha dans la salle, tellement léger qu’on ne saurait dire si l’ironie du propos est appréciée ou encaissée, mais il n’empêche que ça commence bien !
Sarko justifie alors l’intervention de l'État dans le domaine de la presse. Avec ces 100 000 salariés, la presse écrite est un secteur économique et il est légitime pour l'État de s’en mêler comme il se mêle du secteur automobile…
Pour le Président une presse se doit d’être avant tout indépendante… Ah ça ! Qu’est-ce qu’on va l’entendre ce mot ! Ce qui montre bien que Sarko a parfaitement comprit que c’est là une des principales préoccupations de son public. Car, à force, on le connait le Sarko ! C’est donc un peu légitime que l’on s’inquiète lorsqu’il décide de mettre son nez dans le moteur de la démocratie. Sauf que, comme vous le verrez, son approche de la conception d’indépendance est quelque peu différente…
Car pour notre PGE, la première condition de l’indépendance et de la pluralité, c’est bien la viabilité financière. Face à « l’effondrement des perspectives publicitaires pour 2009 », la presse française est en mauvais état certes, mais elle est également minée par une structure désuète qu’il convient de réformer.
Pour l’établissement de cette réforme, et bien le gouvernement va mettre sur la table, quelques 600 millions d’Euros sur trois ans. Les mauvais esprits pourraient bien sûr se demander d’où peut bien sortir cet argent, mais comme je n’en suis pas un, je ne me poserais donc pas ce genre de question…
Alors, qu’est-ce qui va se passer ? Et bien, mes chers amis, le Livre Vert sort la grosse artillerie et arrose tous les pans de l’économie liée au journalisme.
Je vous livre ça en vrac, brut de décoffrage :
Et ça commence bien sûr par la nouvelle économie numérique. Les sites d’information sur internet se verront dotés d’un statut d’éditeurs de presse en ligne, accompagné d’une exonération de taxes professionnelles et d’une réduction de la TVA de 19,6 à 2,1%, comme pour la presse écrite (c’est La TéléLibre qui va être contente !).
Le régime des droits d’auteur sera modifié et non-plus accès sur un support unique, mais plutôt sur un temps d’exploitation. On parle de 24 heures pour l’instant, mais cela reste encore à préciser…
Les entreprises de portage se verront exemptées de charges patronales et l’emploi des étudiants et des retraités sera encouragé et facilité. Les points de vente auront un « paquet » d’aide à la modernisation soit environ 4000 Euros par points. Les imprimeries de presse devront être modernisées et rationalisées… Le sureffectif qui est le leur, supprimé. (Ouille !)
Un abonnement gratuit sera offert aux jeunes de 18 ans à un journal de la presse écrite pendant une année, pour les habituer à lire… (Mouais… Ça c’est limite démago !)
Notre petit Naboléon insiste bien sur le fait que la presse n’est pas assez rentable. Elle n’attire donc pas les investisseurs autres que les mécènes. Il faut donc augmenter la rentabilité pour attirer les investisseurs… Pour cela, toujours d’après le petit Nicolas, il convient de mettre en place un code de déontologie et une charte éditoriale.
Si vous le voulez bien, on va s’arrêter deux minutes et examiner un peu cette dernière proposition. Vous vous demandez certainement quel rapport il peut y avoir entre la rentabilité et la déontologie ? Et pourtant, même si cela ne saute pas aux yeux du non-initié, je peux vous dire que dans la logique Sarkozienne, le rapport existe bel et bien. Une charte éditoriale est, toujours d’après notre Président Omniscient, un engagement nécessaire qui doit lier la rédaction d’un journal avec son éditeur. Il est indispensable que l’éditeur, comprenez l’actionnaire, ait un droit de regard sur le contenu rédactionnel… « Sinon, comment voulez-vous attirer des investisseurs ? » S’interroge Sarkozy. « C’est une question de confiance et de bon sens ».
Quid de l’indépendance de la rédaction et donc du journaliste ? Ça, il n’en parle pas, puisque l’indépendance, on vous l’a déjà dit, se situe au niveau de l’équilibre financier, et pas ailleurs. Vu ?
Nicolas Sarkozy conclu enfin son discours en faisant un parallèle douteux don-il s’excuse lui-même : Pour lui, une presse se doit d’être puissante à l’image des partis politiques, et de s’adresser au plus grand nombre. « Ce qui évite de s’adresser à des lectorats de plus en plus fermés, repliés, petits, et qui finit par concerner tellement peu de monde… ».
Bien-bien-bien… Je ne vais pas prétendre vouloir vous expliquer les tenants et les aboutissants de chacune de ces propositions (n’oubliez pas qu’en Sarkoland, proposition fait loi). Non, je ne suis pas assez calé pour ça. D’autres seraient à même de le faire, et je pense notamment à une ou deux amies lectrices dont la chose journalistique n’est pas inconnue (Monique, Cécile D, votre avis sur la question serait le bienvenu !). Particulièrement en ce qui concerne les questions de portage, de distribution, de gestion des invendus, dont je ne comprends goutte, si ce n’est que ça a certainement un rapport avec le fait que mon Tabac-Presse en bas de chez moi ne vende pas l’Humanité…
Non, sur ces questions là, je préfère me taire. Par contre, en ce qui concerne le fond du travail journalistique et sur la presse en ligne, je crois pouvoir m’autoriser à ouvrir ma bouche.
La presse en ligne, c’est mon pain quotidien. Sans elle, ce blog n’existerait pas. Sans elle, je serais contraint de me contenter des avis édulcorés fournis par une télévision, ou une radio, empêtrée dans des formats régis par la publicité. Sans elle, je deviendrais un citoyen sous-informé, et par là même, un citoyen manipulable. Ce que je me refuse de devenir, bien évidemment.
Bon, on ne va pas se leurrer, nous savons bien que les propriétaires de journaux ont toujours plus ou moins eus la mainmise sur leur personnel, et donc sur le contenu rédactionnel. Ainsi, si demain une quelconque entreprise de maçonnerie, ou encore un groupe gérant des fonds de pensions américains, décide de racheter un journal, on retrouvera bien vite dans ses colonnes des avis étonnamment conformes aux idées dudit maçon, ou desdits retraités… On le sait, mais que voulez-vous, c’est ainsi. C’est la loi du marché et tous les acteurs économiques doivent s’y conformer.
Sauf que, dans ce milieu ultralibéral de l’investissement. Les acteurs ont tous une même idée de monde et de sa façon de fonctionner… Et là, franchement, je ne vois plus trop ou se trouve le respect de la pluralité et de l’indépendance des médias.
Pour Sarkozy le mécénat c’est bien gentil, mais ce qu’il veut voir à la tête des journaux se sont des investisseurs, et des rédactions assujetties à ces mêmes investisseurs. Et moi je crois que cela ne serait pas bon pour la démocratie que tous nos journaux soient dirigés par les mêmes personnes soucieuses de leurs investissements.
L’information, garante de notre démocratie et de nos libertés, serait par trop uniforme et encline à peser dans le sens qui lui convient le mieux. C'est-à-dire dans le sens du consensus public, le sens de l’état.
Voilà. Pour le reste, ma foi, je vous laisse juge. Mais concernant ce point précis, je peux vous dire que les choses s’annoncent mal.
Pour finir, je vous dirais que contrairement à ce que l’on pourrait penser, la presse dont on vient longuement d’évoquer le sort, fait peut écho de ce discours. Le Monde.fr fait état de quelques réactions syndicales hostiles aux propositions du président. Libération.fr retient essentiellement l’abonnement offert aux jeunes de 18 ans, et enfin, Le Figaro.fr insiste sur les moyens mis en œuvre… Aucun de ces médias ne se pose les questions que je me suis posé. Ce qui me laisse à penser que : Soit je perds la tête et je vois des conspirations Sarkoziennes partout. Soit, qu’ils ont autre chose de plus important à traiter…
Allez ! Bon week-end !
12 commentaires:
Rien de très original . Notre petit Nicolas est allé s'asseoir queques temps sur les bancs de l'école Berlusconi et il recrache le programme appris par coeur ...
Non Gwen tu ne perd pas la tête et non il n'ont pas non plus plus important a traiter a mon avis.
C'est juste qu'ils n'ont pas de couilles et qu'ils sont de toute facon en partie d'accord avec la nabo, et ils se réveillerons et couinerons quand il sera, trop tard…
C'est mon avis du moins.
En tout cas la liberté et la démocratie (deja pas en super etat) s'en prend plein la gueule et c'est pas fini…
Dormez braves gens.
"Aucun de ces médias ne se pose les questions que je me suis posé."
Tous les contenus de la presse écrite ne se retrouvent pas en ligne gratuitement le jour même (heureusement pour les journaux, sinon qui les achèterait?). Libération papier fait 3 pages sur les conclusions de ces Etats Généraux, donc il y a sûrement de la matière.
Sur ce que propose Sarkozy, je pense que ce sont plus des mesurettes mettant la presse sous perfusion (baisse la TVA, abonnement gratuit pour les 18 ans, couts postaux...) que de grosses réformes hostiles au pluralisme et à la liberté d'expression. L'ennui avec ces Etats Généraux, c'est finalement qu'ils ne proposent aucune véritable solution de long terme à la presse écrite. Mais on pouvait s'en douter puisqu'il n'y a pas de solution miracle ; le monde entier est touché ; les plus grands groupes sont dans le rouge... Le modèle de la presse écrite s'épuise structurellement et il n'y a probablement pas d'amélioration à attendre.
Pour ce qui est de la presse régionale, que je connais un peu, ces "propositions" ne font que cautionner ce qui se pratique déjà : à savoir que le rédactionnel est dépendant du commercial... une sorte de jonglerie entre la publicité et les articles : dans l'hedbo où je sévis, nos articles sont reportés, voire tronqués
( pas les miens, j'ai au moins pu négocier ça )pour laisser la place à la pub le cas échéant.
Les semaines où il y a moins de pub, on se dit "chouette",on peut développer un peu..que nenni! car moins de pub = moins de pages au canard!
l'apport financier de la pub détermine le nombre de pages hebdomadaires, afin de ne pas dépasser un certain coût d'édition, à la petite semaine donc!
Ceci pour ne pas léser les actionnaires de leur bénéf.
C'est exactement la théorie sarkosienne qui est déjà en vigueur.
Et comme il faut faire du chiffre,et conserver les annonceurs, on leur renvoie l'ascenseur à l'occasion en passant en rédactionnel quelques pubs indirectes ( participation à ci, sponsoring à telle manifestation..)
MAIS je pense que je ne vous apprends rien..le fruit est déjà pourri..et il reste encore quelques petits vers comme moi qui en tortillant bien la syntaxe, parviennent à faire passer quelques humeurs par le biais d'articles au titre "innocent"...
Et on a appris cette semaine que "nos défraiements" ( car les correspondants qui ne sont pas journalistes patentés ne sont pas contractuels) seront désormais versés avec un mois de retard...pour cause de "restructuration " !
Voilà pour la presse de province !
Pour les "réformes" en terme de distribution des canards, à mon avis, il s'agit de supprimer les points de vente non rentables..le petit café du coin, les points presse de village ou de quartier qui sont livrés par la route...
Quant aux jeunes de 18 ans, auront-ils un vrai choix ou va-t-on leur proposer une liste exhaustive ?
Je parie pour un maximum d'abonnements à l'Equipe !!!
mob'
je ne vais répéter ce que dit Monique elle a parfaitement analysé la situation...
Pour moi rien ne change vraiment de ce qui existait déjà, sauf que là c'est dit haut et clair et que notre Sarkoléon se met non seulement ouvertement et démagogiquement au service des patrons de presse, mais qu'au delà de ce soutien il entend bien aussi avoir la main-mise sur ces actionnaires... financièrement et idéologiquement.
Pour ce qui est du portage, Monique l'a dit il s'agit de supprimer ce qui n'est pas RENTABLE...
En ce qui concerne les journaux gratuits pour les jeunes, bon cela se fait déjà ds les grandes écoles (com, journaliste, sciences po etc) mais là ils n'avaient droit en gros qu'au figaro et ses fameuses pages roses, Capital, stratégie etc)
Reste à voir s'ils auront le choix?
mais ds l'ensemble je suis ok avec Lptitbenji :"des mesurettes mettant la presse sous perfusion"... ce qui m'étonne c'est pourquoi la presse en général ne profite pas de ces états généraux dont les conclusions viennent conforter ce qui existe plus ou moins déjà, n'en profite pas pour se réveiller et bousculer les choses...
Le monde tente une nouvelle formule en alliant le papier à internet.. dernier sursaut désespéré...
le regard de sarkoléon serait-il hypnotisant car on retrouve cette "soumission", cette "léthargie" ds tous les domaines..
Que nous arrive-t-il?
Peut-être que les journalistes ont pensés qu’il valait mieux ne pas bouger une oreille compte tenue du statuquo que ces mesure (ttes) semblent entretenir ? Personnellement je craignais beaucoup une chape de plomb posée sur les journaux en ligne, ou les sites d’information… Mais bon, d’après ce que j’ai compris, il semblerait que ce ne soit pas le cas.
Veuillez excuser l'interruption de mon grain de sel dû à de tempétueux éléments!!
Bien que n'ayant point d'expérience journalistique hormis mes interventions dans un fanzine il y a déjà presque un quart de siècle, il y a quand même une chose qui me titille le fondement éditorial. Le livre vert a t'il un rapport avec celui du démocrate libertaire président aux destinées du bienheureux peuple lybien??...A quels groupes appartiennent les trois quarts de la presse journalistique??? Qui en sont les PDG??... Et par zazar seraient-ils des proches de bénito sarko?...Car il me semble que les quotidiens régionaux, à quelques rares exceptions près, ont soit disparu, soit été rachetés ces quinze dernières années (me trompe-je??). D'où le question de la loyauté envers les investisseurs...
Non seulement la presse est tributaire des revenus publicitaires, qui représentent des multinationales dont l'influence dépasse le simple cadre du produit vanté, mais également des patrons de presse dont le rédacs-chefs sont les contremaîtres. Mis à part le Canard, et maintenant Siné Hebdo, quels sont les journaux nationaux se passant du contrôle,(oups, pardon), des subsides des deux précédents pourvoyeurs de fraîche??
Heureusement que Tsar Cosy, qui naguère menaçait les impudents mécréants auteurs de lèse majesté à l'encontre du futur nanoprésident, davantage habitué au lèche majesté des journalistes passeurs de plats, est garant des libertés fondamentales de la presse et de son indépendance éditorialiste, sinon je me ferai du souci...
@Cazo
Il va de soi que la presse en général est inféodée idéologiquement et financièrement aux groupes auxquels elle appartient... Mais ss le soleil, rien de nouveau.
Pour exemple :
Le Groupe AB Amaury détient: Le Parisien/Aujourd’hui en France , L’Echo républicain, L’Equipe, France Football, Vélo Magazine et L'Equipe TV.
Le groupe Amaury est détenu à 75% par la Société civile Amaury et à 25% par Hachette Filipacchi Presse (Lagardère).
La Croix : Les magazines Pèlerin, Notre temps, Vivre Plus, Vermeil (arrêt en 2007), Pomme d'Api, Astrapi, Babar, Popi, Youpi, Okapi, J'aime lire, Je bouquine, Les dossiers de l'actualité, Phosphore, J'aime la BD
Bertelsmann est le premier groupe de médias européen.
- L’Allemand est l’actionnaire majoritaire de RTL Group, soit 39 chaînes de télévisions et 33 radios, dont en France les radios RTL, RTL2, Fun radio, la chaîne de télévision RTL9 et le groupe M6 : les chaînes de télévision M6, TF6 , Paris première, Téva, Série Club, Fun TV, W9, M6 Music Hits, M6 Music Rock, M6 Music Black et M6 Boutique La Chaîne.
Dans la presse écrite, Bolloré a lancé en 2006 le gratuit Direct Soir. Il est associé au Monde pour un nouveau journal gratuit
- Bolloré détient 10% de la société Gaumont et 25,4% de Havas. Le groupe exploite "Radio des Nouveaux Talents" et diffuse sur la TNT la chaîne Direct 8.
Le groupe Bolloré appartient également à AGF Vie Groupama et la Société Industrielle et Financière de l'Artois
Le Groupe Canal Plus est une filiale à 100% de Vivendi. Il regroupe les chaînes Canal+, i-Télé, et 17 chaînes thématiques, dont Canal+ Sport, Canal+ cinéma, planète, Kiosque, Sport+, NBA+, Comédie (71%), Cuisine TV (66%).
Le groupe Vivendi est présent dans la musique, la télévision, le cinéma, la téléphonie mobile, internet et les jeux. Le groupe possède également NBC Universal. Vivendi contrôle à 100% Universal Music Group, SFR ainsi que Vivendi Games et Maroc Telecom.
Le groupe La Dépêche appartient pour 67,3% à Occitane de Communication (holding de la famille Baylet), pour 15% à Hachette Filipacchi Médias (Groupe Lagardère) et pour 6% à Pierre Fabre (Sud Communication).
- Dans la presse écrite, le groupe possède La Dépêche du Midi, Midi Olympique, Le Petit Toulousain, La Nouvelle République des Pyrénées, Le Petit Bleu, Le Villefranchois.
- Dans l'audiovisuel, le groupe La Dépêche détient 22% de Télé Toulouse (TLT) ainsi que La Dépêche TV.
Le groupe Est Républicain possède la société EBRA (Est, Bourgogne, Rhône-Alpes), EBRA est devenu le premier groupe de presse quotidienne régionale de France.
- EBRA publie: L'Est Républicain, Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Le Journal de la Haute Marne, La Liberté de l'Est.
Appartiennent à l’Etat :
- les chaînes du groupe France Télévisions : France 2, France 3, France 4, France 5, RFO
- les antennes de Radio France : France Inter, France Info, RFI, France Bleu, France Culture, France Musique, Le Mouv’, Fip.
- La chaîne franco-allemande Arte est détenue à 50% par Arte France (France Télévisions 45%, État français 25%, Radio France 15% et INA 15%).
Etc .. etc
Merci Cécile D. pour ce tour d'horizon... le groupe Rotschild est actionnaire de Libé et de Charlie Hebdo (ce qui me fait doucement ricaner)... Et le petit Dassault, il a plus rien?... Et Bouygues... Bref, j'aimerais bien savoir qui va distribuer cette manne financière et à qui!
Mon petit hebdo régional est détenu par le Dauphiné Libéré.
Le 22 juin 2004, Serge Dassault est élu président de la Socpresse (qui était jusque là le « groupe Hersant »). Il devient le propriétaire (à 82 %) de cet empire de presse qui publie plus de 70 titres de journaux dont « Le Figaro », « L’Express » ou « L’Etudiant » et… Le Dauphiné Libéré.
Le Dauphiné Libéré fait désormais partie du groupe Est Bourgogne Rhône-Alpes (EBRA), créé en février 2006.
Premier groupe de presse quotidienne régionale français, avec le rachat du pôle Rhône-Alpes de la Socpresse, comprenant notamment Le Progrès (Lyon) et Le Dauphiné libéré (Grenoble).
La présidence du groupe est assuré par Gérard Lignac. Les actionnaires principaux sont : le Crédit mutuel, qui a pris le contrôle du groupe en juin 2008 ;
la famille Lignac et Philippe Hersant.
LIGNAC est le cousin de Michel Hommell, autre magnat de la presse.
LIGNAC est classé dans les 200 premières fortunes de France , avec 145 M d'euros ( déclarés) ...
no comment...
monique
Oups! Je n'en avais la moindre idée. La presse, le quatrième pouvoir pourrait-elle aussi être si manipulée selon les besoins du marché? Ce blog me fait toujours mettre les pieds sur terre... Cette fois t'as un cadeau sur mon blog :)
Et encore, ma chère Azuldelmar, j’imagine qu’au Québec les choses doivent se passer différemment. Le model anglo-saxon dois dominer, avec concentration de la presse au sein de grands groupes médias… Tu pourrais peut-être nous en dire plus ?
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