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vendredi 9 avril 2010

1500 maisons expropriées à la suite de Xinthia... Oui, et alors ?

On va encore me dire que je n’ai pas de cœur, mais je n’arrive pas à m’apitoyer sur le sort de ces habitants de Vendée et de Charente-Maritime dont les maisons vont être détruites.
Vous voyez de quoi je parle ou il faut que je vous refasse le pitch ?

La tempête Xinthia, les inondations, les morts, tout ça... Et maintenant ce que les médias bienpensants appellent « la double peine », à savoir l’annonce que 1500 maisons envahies par les eaux (ou pas) devront être définitivement abandonnées et vouées à la vindicte des bulldozers.

Non pas parce qu’elles sont devenues insalubre (pas toutes), mais parce que des experts mandatés par l’État ont redessiné ce qu’ils appellent des « zones noires ». En clair, l’État a décidé de faire le boulot des collectivités locales corrompues par l’appât du gain, et les habitants après avoir vus leurs habitations vont devoir les quitter.

Alors bien sûr, ça chouine. Ça hurle même. Ça s’en prend au représentant de l’État, le Préfet en l’occurrence, et ça appelle à la révolte ! On crie à l’usurpation ! A l’expropriation ! Au vol !

Si je n’arrive pas à m’apitoyer, c’est parce que je ne peux m’empêcher de me dire que ces gens devraient s’en prendre d’abord à eux mêmes...
Comme je l’ai déjà dit, si on a construit une digue, c’est bien parce qu’il y a un risque. Point barre. Alors même si un maire, un promoteur ou n’importe, qui vous dit que vous êtes en totale sécurité, c’est un menteur. Et si vous le croyez, vous êtes un crétin.

Ensuite, le Préfet n’y est pour rien lui. Si les habitants veulent à tout prix des victimes expiatoires autres qu’elles-mêmes, qu’elles s’en prennent donc aux maires des communes, aux agents immobiliers, aux courtiers en assurance... Mais pas à l’État, qui n’est venu que pour remettre de l’ordre dans ce foutoir.

Donc, je trouve que les peurs, les crises d’hystérie que j’ai pu voir à la télé sont particulièrement malvenue.

Par contre, si ces habitants veulent à tout prix s’en prendre à cette entité si facile à débiner qu’est l’État, elles pourraient s’en prendre à Jean-Louis Borloo par exemple... Ben oui, celui-ci a déclaré sans rougir devant l’Assemblée National, que les gens allaient être indemnisés au prix du marché antérieur à la tempête, à une époque précise t-il, « où on ne connaissait pas les risques ».

Là oui, chers habitants expropriés vous pouvez lui rentrer dans le lard pour avoir dit ça. Car les risques étaient connus... Et depuis un sacré bout de temps même ! C’est juste que les édiles du coin ont trouvé plus profitable de les oublier...

Bon, il ne nous reste plus qu’à espérer que ces zones qui devraient être récupérées par les Domaines seront rétrocédées à l’Observatoire du Littoral qui pourra ainsi les transformer en zones protégées... Ouais, ça serait bien ça... Des roselières à la place de pavillons, voilà qui aurait de la gueule !

21 commentaires:

cacahuette83 a dit…

Tiens, c'est rigolo, pour une fois on n'est pas d'accord...

D'accord tout de même pour dire qu'ils y en avaient qui savaient et qui auraient pu éviter cet accident... Mais pas d'accord pour dire que tout le monde savait... Il y a toujours ces pauvres personnes (stupides ou pas, vieux ou pas...) qu'on arrive facilement à berner et c'est pour cela que je ressens de la peine.

Pour les magouilleurs et les profiteurs qui ont bien profité , ceux là j'aimerai bien qu'on leur demande des comptes et qu'on les mettent devant leur responsabilités..
Mais ça, c'est un rêve... Car les vrais responsables vont toujours s'en tirer... Et moi, ça , ça m'écoeure! Voilà...

Bisous Gwendal et très bonne soirée.

Gwendal Denis a dit…

@Cacahuette : Dans mon article précédent j’ai fais la même distinction que toi... dans les degrés de responsabilité. Il y a en effet des personnes qui ont été abusées, d’autres qui savaient et en ont profité, d’autres encore qui ont laissé faire...
Mais aujourd’hui j’ai moins envie de faire le distingo. La bêtise n’est pas une excuse.
Mais je suis d’accord avec toi, elle reste plus tolérable que ceux qui en profitent.
Bonne soirée !

Captainhaka a dit…

J'ai également du mal à compatir . Là où je ne suis pas d'accord, c'est quand tu exonères l'état. Je pense que si les maires et les préfets ont été aussi coulants du point de vue des autorisations à construire, c'est sur un encouragement clair de la part de l'exécutif : souviens-toi quand NS disait que les lois littoral empêchaient les investissements, qu'il fallait libérer les français de ces lois de protection absurdes et les encourager à investir créer des emplois et autres balivernes libérales. Le résultat est là : plusieurs morts, une épargne foutue en l'air et des gens mécontents. Tant pis pour les baraques, c'était juste des lieux de vacances. Quant aux maires, ça leur apprendra à faire du clientèlisme à la con, ça finira par les perdre.

Gwendal Denis a dit…

@Captainhaka : C’est pas faux... Ils ont pu se sentir protégés pas la Volonté Gouvernementale.
Mais in fine, c’est quand même à eux que revient la mise en place des POS.

Captainhaka a dit…

Les voies du POS sont impénétrables...comme dirait un cardinal de mes connaissances ;^)

Gwendal Denis a dit…

Arf ! Amen !

nini37 a dit…

Moi je rejoins cacahuette. D'ailleurs, j'ai fait un article sur mon blog, et je trouve cela abominable au niveau de l'état. Bien sûr que eux savaient, mais justement, il faut construire pour avoir de la productivité. Il y a des gens naïfs qui disent, puisque c'est constructible, donc on achète, ils leur font confiance. Et après, voici ce qu'il arrive..... Donc mitigé quand même...
Bonne journée à toi
Nicole

Monique a dit…

Moi non plus, je ne serais pas aussi radicale vis à vis de ceux qui ont construit...surtout qu'il y a quelques années,on faisait encore confiance en l'intégrité des décideurs et il ne venait pas à l'idée des gens d'aller vérifier ce que la loi autorisait..
Aujourd'hui, sans doute, on se méfierait davantage!

D'ailleurs, parce que je me méfie davantage, je ne suis pas loin d'imaginer que le périmètre de démolition est excessif et qu'il y a peut-être derrière cet intervention des "experts "de l'Etat,comme une petite idée non pas d'en faire un domaine protégé, mais d'y accueillir de nouveaux prometteurs, d'ici quelques années, quand le POS ou le PLU aura encore changé...
A voir..!!!

Gwendal Denis a dit…

@Nini37 : Pas d’accord, les plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) sont dévolus exclusivement aux municipalités. L’état n’y est pour rien. C’est une des conséquences de la décentralisation. Les responsables sont uniquement les potentats locaux vendus aux promoteurs et au pouvoir, et la crédulité humaine aussi bien sûr...

@Monique : Ah non, pas toi aussi ! Cela-dit j’aimerais bien y jeter un œil à ces cartes des zones noires... On dit que l’état a prévu large en effet, mais cela me semble logique quant il s’agit de palier aux déficiences locales. Et puis il faut bien revenir un peu sur la bourde de Sarko que tous les médias répètent à l’envie sur les « règles environnementales ».

Pseudo a dit…

Je plussoie mob'

Sans parler que ya encore du pognon a se faire a foutre pas mal de monde dehors (classique hein, apres catastrophe ya toujours des rapaces) alors que c'est absolument inutile et même totalement idiot.

Pseudo a dit…

Le classique également tout ou rien, on passe du n'importe quoi laxiste le plus complet aux mesure médiatique populiste et financière les plus extrême et absurde.

On reste dans le n'importe quoi.

Monique a dit…

Certes, y a du pognon à se faire!
J'ai vécu la situation à Vaison quand la maison de ma soeur a été emportée par la vague ...38 morts officiellement déclarés ...le maire a du réquisitionner des appartements vides pour les sinistrés et ensuite leur proposer à bas prix des logements de remplacement corrects... le maire qui s'est battu contre les promoteurs qui voulaient absolument enlever le marché de la reconstruction...
et qui s'étaient empressés d'acheter des terrains, alors qu'on avait encore les pelles et les seaux pour enlever la boue.
Une zone non constructible a été délimitée ensuite, mais seulement une vingtaine de maisons ont été démolies de manière très raisonnable, alors que certains "experts" poussaient à étendre la zone sur un contrefort, de l'autre côté de la route ,qui ne pourra jamais être inondé.

Donc, je suis perplexe.A tort peut-être, mais perplexe!

Gwendal Denis a dit…

@Pseudo & Monique : Il y a une chose qu’il faut comprendre, c’est qu’en matière d’environnement l’état n’a quasiment aucun pouvoir au quotidien. C’est le local qui est maitre en son domaine sous-prétexte « qu’il connait mieux la région »...
Alors pour une fois qu’il prend les choses en main, je ne peux qu’applaudir. En le faisant justement il empêche les spéculations immobilières et les passe-droits.

aslan a dit…

Le petit propriétaire/investisseur est une buse. De Panama à Xinthia en passant par Eurotunnel il est bon que cela lui soit rappelé de temps en temps. Entendons nous, je l'aime gruggé, pas mort ! Et cela n'exonère en rien les responsabilités des avides et des négligents, mais dans l'absolu la ruine et la désolation sont méritées: Mon banquier est un salaud ! Mon assureur un pervers ! Ce produit financier était un piège! Ah Ah Ah, quelle surprise !

Tu serais pas proprio au fait Gwen ;)

Monique a dit…

Et pan ! Aslan a encore frappé !

Gwendal Denis a dit…

Aïe !

cazo a dit…

Salut à tous, je reviens après avoir été inondé de boulot...

Et pour dire que je suis complètement d'accord avec Gwendal.

La preuve en est le dépôt de plainte contre le maire et le conseil municipal d'Aiguillon sur mer. En 2007, la préfecture a ordonné à la municipalité, cartes à l'appui, de rehausser les digues et d'arrêter l'urbanisation dans les zones inondables. Ces derniers ont fait fi des recommandations, et retardé les enquêtes d'utilité publique pour...
que deux membres du conseil municipal refourguent des terrains à bâtir à la vente dans des zones justement visées par les services de l'Etat comme étant inconstructibles.

Des habitants ont plusieurs fois signalé à la commune par lettre recommandée qu'il était nécessaire de rehausser les digues et de les consolider... mais pas de réponses. (sources : france inter).

Le canard enchaîné montre, preuves à l'appui, que des interdictions d'extension d'un camping par les services de l'Etat ont été l'objet de pressions de politiques locaux, maire et députés UMP, pour casser cette interdiction.

Oui, il y a eu certainement des gens bernés, mais merde, désolé, chacun sait que quand on construit, on sait si la zone est inondable ou pas. Mais c'est quand même plus fort que tout, l'envie de construire face à la mer... avec éventuellement l'idée qu'on peut se faire un max de thunes en louant une partie de l'année ce fameux pavillon.

Un peu comme quand certains abrutis construisent en montagne dans des couloirs d'avalanche (j'ai vu ça dans les Pyrénées, d'une évidence telle qu'on se demande quelle compagnie d'assurance serait assez conne pour assurer un tel abruti !!).

Conseils municipaux et maires véreux et corrompus, promoteurs escrocs, propriétaires avides de profits et de villégiatures les pieds dans l'eau au meilleur prix, les coupables sont là, pas au niveau de l'Etat. Pour une fois...

Gwendal Denis a dit…

@Cazo : Ah !!! Le Cazo nous revient en force, et en plus il est d’accord avec moi !
De mon côté, j’ai ouïe dire que plusieures fois les élus locaux ont été jusqu’aux tribunaux administratifs pour faire casser les décisions préfectorales voulant empêcher les constructions... et qu’en vertu de la prédominance locale, ils y arrivent le plus souvent... Nous touchons-là à un effet pervers de la décentralisation.

Tien, Cazo, va voir là : http://gwedenis.blogspot.com/2010/04/tous-des-autistes.html
j’ai besoin de toi...

philippe a dit…

Il y a juste un problème c'est que certaines maisons n'ont pas été touchées... et que l'état en 5 semaines a décidé de prononcer zone noire... ce devrait être fait par des personnes du secteur.. et non décidé à Paris...

Gwendal Denis a dit…

@Philippe : Qu’elles n’aient pas été touchées, ne garantie pas qu’elles ne le seront pas la prochaine fois... L’éloignement, le recul de l’expert, permet justement de regarder les choses avec objectivité et de se prononcer indépendamment des pressions locales.
Cela-dit, j’en conviens, pour faire admettre cela aux autochtones c’est pas facile... Le mieux est d’avoir dans ces cas-là une caution morale locale. Un type du coin qui valide l’étude...

cazo a dit…

C'est clair que toute décision prise dans l'urgence et sous le feu de la pression des pouvoirs politiques, publics et des medias ne peut que comporter des aberrations.

Pour ma part, je pense que pour beaucoup, il faudrait leur laisser le choix: vous restez ici à vos risques et périls, en cas d'inondation, c'est pour votre pomme : vous ne serez ni assuré pour ce type de sinistre ni dédommagés par l'état.

Par contre, j'espère que la justice va trier en l'inconscience ou la naïveté de certains propriétaires et la cupidité de certains décideurs.