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mercredi 4 juin 2008

Tabac : De la prévention à la ségrégation


La TéléLibre, avec cette vidéo signée Barbara Wol interviewant Danielle Charest auteur de « Haro sur les fumeurs, jusqu’où ira la prohibition ? », me donne encore une fois l’occasion de pousser une (petite) gueulante sur un sujet qui me titille le cervelet depuis un bout de temps. La répression croissante contre le tabagisme se transformant peu à peu en une répression contre les fumeurs.


Je sais, tu sais, il/elle sait, nous savons, vous savez, ils savent tous que le tabac n’est pas bon pour la santé. Bien. C’est un point acquis sur lequel je ne reviendrais donc pas. Mais j’ai constaté, comme Danielle Charest, que les démarches entreprises pour lutter contre cette mauvaise habitude prenaient de plus en plus l’allure d’une croisade liberticide, avec son cortège de stigmatisation et d’ostracisme.
J’ai commenté, un peu comme une provocation jetée comme ça sur la table, en disant que les non-fumeurs manquaient de nos jours singulièrement de respect et de politesse. Et en fait, je ne suis pas si loin de la vérité.
Je considère que fumer, comme ne pas fumer, est une liberté. A ce titre cela impose des droits et des devoirs. Le droit principale étant bien sur de pouvoir le faire sans craindre de voir surgir un car de CRS à la moindre clope allumée. Les devoirs qu’impose le fait de fumer (ou non) sont, à mon sens, de l’ordre du respect de l’autre. Et je rappelle que celui-ci doit fonctionner dans les deux sens.
Malheureusement, certains extrémistes de la santé, et là je pèse mes mots, ont cru bon de mêler la loi à ce qui n’aurait jamais dû n’être qu’une convention sociale, un comportement basiquement civil comme ouvrir la porte aux dames, baisser le son pour ne pas déranger son voisin qui a bossé toute la journée ou bien encore laisser sa place aux personnes âgées dans les transports en commun.
Hors donc, la Loi est passée par là. Cela a commencé par l’interdiction de la publicité, puis l’interdiction de fumer dans les lieux relevant des services publics, puis dans les entreprises et enfin dans les lieux de convivialité que sont les bars, les restaurants et les discothèques. La prochaine étape annoncée est l’interdiction de fumer sur les terrasses des lieux conviviaux précités, et à court terme carrément sur la voie publique. La sphère privée se joint également à la lutte. Les entreprises, les bailleurs ajoutent de plus en plus ce critère comme pouvant orienter le choix d’un employé ou d’un locataire…
Non, sérieusement, vous ne voyez pas la dérive ? Vous ne vous rendez pas compte vers où ce train de conventions légalement imposées nous emmène ?
Alors on va parler clair et net. Le tabac, au même titre que l’alcool, le cannabis, la coke, l’héro, etc. contient des produits qui outre le fait d’être nocifs pour la santé rendent leur consommateur dépendant. Médicalement parlant, le fumeur est comparable à un alcoolique ou un héroïnomane. Sa dépendance physique et psychologique est avérée et se soigne de la même façon que tous les autres « drogués ». Et c’est là qu’est le véritable scandale de la lutte anti-tabac. Car un fumeur ça se soigne, ça ne s’exclu pas.
Mais non, encore une fois, l’être humain préfère s’attaquer aux plus faibles de ses congénères plutôt que de traiter le problème dans le bon sens. Les fumeurs sont mis aux bans de notre société alors qu’ils devraient être aidés. Les fumeurs devraient être soignés plutôt que d’être mis en prison.
Et que dire du comportement des cigarettiers ? Nous savons tous, fumeurs et non fumeurs que les cigarettiers sa décarcassent pour que les cigarettes soient de plus en plus addictives, rapidement et sur le long terme. C’est de la captation de clientèle, agressive et immorale. Un comportement de dealer. Et contre ces gens-là on ne fait rien ?
Non, mes amis, c’est beaucoup plus simple de frapper d’ostracisme le consommateur imbécile qui s’est fait prendre dans le filet de l’addiction. C’est beaucoup plus simple de critiquer la faiblesse de l’autre, son « vice », son manque de volonté bref, sa situation de citoyen de deuxième classe.
Voilà en quoi la dérive de la lutte anti-tabac est, à mes yeux, liberticide. Parce qu’elle impose de fait, la ségrégation d’une partie de la population qui n’est pas aux normes de l’hygiène. Et comme le dit Danielle Charest, lorsque l’on commence à mélanger santé et morale, c’est la porte ouverte à tout un spectre de comportements eugéniques. Relisez bien la définition de ces mots : ségrégation et eugénisme, et vous verrez que je suis dans le vrai.

30 commentaires:

Anonyme a dit…

Je trouve qu'il y a en fait une certaine cohérence dans cette tendance ;) (cohérence d'ailleurs toute partielle puisque le très lucratif et lobbyique alcool y échappe) : on stigmatise les drogués en en faisant des criminels et non, selon le point de vue et les circonstances, 1- des citoyens libres et responsables de ce qu'ils choisissent de faire de leur corps, tant qu'ils ne nuisent pas aux autres) 2- des victimes d'une maladie (dont la dépendance) qui demande plus d'aide que de "haro !"
Vouloir protéger la santé des gens, surtout pas à encore (ou jamais) aptes à faire des choix raisonnés, comme les enfants, c'est très bien. Choisir la répression de choix privés et strictement individuels, c'est, une fois de plus, restreindre encore le champ de notre liberté. C'est dans l'air du temps...
Avec l'aberration de s'en prendre plus aux consommateurs qu'aux marchands, qu'ils soient trafiquants, viticulteurs ou cigarettiers. Mais là est le sacro-saint argent !

Ce qui me navre peut-être le plus, ou du moins autant, c'est que légiférer à tour de bras sur un sujet (l'enfumage) qui relève avant tout des relations avec les autres, et du respect, revient à dispenser les citoyens d'avoir eux-mêmes certains critères de comportement individuel : on ne voisine plus entre fumeurs et non-fumeurs en tenant compte des goûts et besoin de l'autre, en pratiquant civilité, tolérance et (encore) respect de sa liberté et de sa personne, mais on se tient au tout-puissant "règlement", alibi bien commode pour pratiquer égoïsme et sans-gêne.
Là où se fait depuis en plus sentir le besoin d'une éducation au respect de l'autre et tout ce que ça entraîne, de la solidarité à la politesse, de la préservation des ressources mondiales à la disponibilité, on se contente de colmater les brèches en aval, de "soigner le symptôme" en laisant la maladie glisser vers l'incurable. Résultat : des citoyens de plus en plus déresponsabilisés, robotisés, encagés... et égoïstes (je me refuse à dénaturer le beau nom d' "individualiste" pour hypocritement éviter d'appeler un chat un chat et l'égoïsme par son nom).

Il suffit de prendre une fois le métro : on bouscule l'autre comme un paquet de linge sale, l'enfume ou l'insulte selon qu'on est "pro" ou "anti", lui inflige à pleine voix des conversations très personnelles (ah! les hurleurs de portables !) comme si l'on était seul dans l'intimité de son appart. Bref on l'ignore totalement en tant qu'être humain : moi dans ma bulle, obéissant bien au caressage égoïstogène de la pub genre "je le vaux bien", protégé et enserré par les lois qui pleuvent, et équipé d'oeillères de plus en plus épaisses pour ne surtout pas prendre en compte ces encombrants blocs de chair qui ne sont pourtant pas l'étal d'une boucherie.

Gwendal Denis a dit…

Que te voici bien matinale mon cher Fantôme ! Et prolixe en plus ! D’habitude, c’est plutôt moi qui suis présent à la vigie à cette heure du jour, mais le fait est que j’ai eu une journée chargée et que mon horloge interne ne m’a fait ouvrir les yeux que quelques minutes après ton commentaire…
Je retiendrais deux idées forces qui me semble intéressantes dans ce que tu dis (entre autres).
En premier lieux, le fait de soigner les symptômes plutôt que la maladie, et ensuite la dérive législative qui a pour but/conséquence d’individualiser les personnes sous couvert de les responsabiliser.
Ce qui me navre c’est que cette vision, ô combien juste, semble être plus que marginale au regard des commentaires laissés sur la TéléLibre. Le sujet fait certes polémique, mais ce sont les voix des égoïstes qui semblent les plus nombreuses.
Perso, je suis un fumeur responsable. Enfin, j’aime à le croire. Cela est dû à mon éducation, mais aussi au respect que je porte aux autres. Je fume, mais chez moi, et je n’impose pas ma fumée aux autres. Par contre j’ai noté que malgré mon comportement respectueux, les gens ne peuvent s’empêcher de me cataloguer comme un rebelle et à se comporter comme si j’étais un paria. Lorsque je vais chez les autres et que je sors dehors pour me fumer ma bouffarde, je suis malgré tout ostracisé et catalogué comme antisocial…

Anonyme a dit…

les marchands de tabac sont richissimes .
les marchands de pétrole sont richissimes!
les marchands d'armes sont richissimes ! C'est juste une constatation .

Anonyme a dit…

Coucou mon Gwendal
Tabac : des millions d'euros de perte en termes de santé publique.
Le problèmes est qu'il faut faire passer le bien de tous avant celui de l'individu.La liberté dans ce cas n'est qu'un leurre brandi au nom du droit de faire n'importe quoi : alcool, tabac, vitesse,etc....Je suis pour un renforcement des lois concernant tout cela....suis-je un apprenti dictateur ou pas ? telle est la question.Il faut faire en sorte que l'Homme sois moins auto-destructeur, quitte à un peu moins de liberté.C'est le prix à payer pour tout simplement vivre ensemble......
Patrick

Gwendal Denis a dit…

Un peuple qui est capable de renoncer à un peu de liberté pour avoir un peu de sécurité ne mérite ni l’un, ni l’autre…
C’est toi mon Patou ? Inscrit ton nom quand tu postes…

Anonyme a dit…

Je fume, j'assume et je respecte ... pour le reste :
"Moi, je m'balance,
Parmi tous vos désirs,
Vos médisances,
Moi, je m'balance,
Sans adieu ni merci,
Je vous laisserai ici,
Sans adieu ni merci,
Je vous laisserai ici..."
Barbara
Na ! voilà c'est mon humeur du moment! :)s

Anonyme a dit…

Bonsoir, je vous signale que les fumeurs par leurs taxes payent 3 ou 4 fois l'équivalent d'un traitement pour un cancer qu'ils n'auront peut être pas!

Anonyme a dit…

Certes tu as raison Anonyme mais le vice que je "consens" à moi-même permet, grâce aux taxes que je paie, de soigner ceux qui malheureusement l'ont.. là, l'individu sert la collectivité... :)s

Anonyme a dit…

Au fait Gwendal, ça fait 2 mails que je t'envoie mais j'ai l'impression que ça ne fonctionne pas! quoi en est-il?

Anonyme a dit…

"Un peuple qui est capable de renoncer à un peu de liberté pour avoir un peu de sécurité ne mérite ni l’un, ni l’autre…"

Beau slogan, Gwendal ! Et tout à fait adapté puisque la sécurité en question est bien la sienne propre, même si on met en avant le tabagisme passif pour justifier l'infantilisation des fumeurs, à qui on interdira bientôt totalement de faire ce qu'il veulent de leur corps, poumons compris.
Envers et contre tout (et pas tous, mais beaucoup), je persiste à considérer qu'un individu adulte et sain d'esprit devrait être libre de se nuire s'il le désire et le décide, jusqu'au suicide d'ailleurs et en tout cas en passant par l'auto-intoxication, quitte à lui demander une décharge pour ne pas peser sur Mme Sécu, qui croule déjà sous le poids des placebos prescrits à a la chaîne.
Quel plaisir ne suppose pas une prise de risque, et souvent même une souffrance volontairement acceptée ? Quel sinistre défilé de jours mornes et stériles seraient nos vies, si chaque acte n'était dicté que par le souci de se préserver ? Un défilé de robots ?

On interdira peut-être un jour les séances de bronzette, puisque cancérigènes pour la peau...

Alcool sans conduire, tabac sans enfumer ses voisins, vitesse sur circuit : on peut prendre ses propres risques sans mettre personne d'autre en danger et ne détruire que son foie, ses poumons ou son crâne. C'est en réalité cela qu'on veut nous interdire, "le bien de tous" n'étant que l'alibi boiteux à la remise au pas des "rebelles" ou "antisociaux". J'espère que tu apprécies ces "insultes" à leur juste valeur !

PS : promis, j'essaie de m'en tenir à 2 commentaires, puisque décidément je suis dans une phase hyper-prolixe ;)

Anonyme a dit…

Déjà une petite trahison de ma promesse :( La dernière... promis !

L'opposition de l' "individu" à "tous", ou "la société", me paraît un slogan trop utilisé qui permet surtout de restreindre le respect dû à l'individu, et à sa liberté.
On a brillamment réussi à faire d'"individualisme" un quasi-synonyme d'"égoïsme", en distordant le sens du mot, ce qui permet de justifier l'autoritarisme vis à vis de de tous les individus... dont l'ensemble est précisément la société. On glisse ainsi doucement vers la société idéale aux yeux de certains, qui seraient composée de pions interchangeables sans aucune personnalité individuelle : l'individu est trop dangereux. Il risque même d'avoir une pensée individuelle !

Gwendal Denis a dit…

Chouette ! De la lecture de bon matin ! J’suis content tout plein !
Bien évidemment j’adhère à l’ensemble de vos dires mesdames. Un bémol cependant pour mon Fantôme lunatique. Un individu adulte devrait pouvoir se pourrir la vie en toute tranquillité, certes, mais il va arriver un moment où le concept se heurtera à la « non-assistance à personne en danger ».
L’abus en toutes choses, nuit. On le sait tous. Mais là où la partie est truquée, c’est quand des personnes se servent des propriétés addictives de certains produits (tabac, alcool, etc.) pour faire leur bizness. Cette idée me débecte.
@Cécile : Je n’ai reçu qu’un mail, celui d’hier soir. J’étudie l’affaire et je te tiens au courant.

Gwendal Denis a dit…

Autant pour moi Cécile… Deux mails ! Je te contacte directement !

Gwendal Denis a dit…

Au fait, la citation est de Benjamin Franklin !

Anonyme a dit…

Je partage donc mon approbation entre Franklin et toi :)

Je partage ta débectation (ça existe ?) pour ceux qui sans scrupule, ou même délibérément, poussent à l'addiction et souvent la déchéance des victimes qui ne leur demandaient rien, qu'il s'agisse de dealers offrant leur marchandise à la sortie des écoles ou de pub pour l'alcool ou le tabac (les stands tabac des cafés ou marchands de journaux en sont saturés... et elles se voient de loin !).

Quant à la non-assistance à personne en danger, j'ai une idée plutôt, hum, radicale là-dessus ! Il me semble que quelqu'un qui prend délibérément un risque avec sa santé ou sa vie devrait s'engager à ne demander et attendre aucune aide en cas de fâcheuses conséquences, qu'il assumerait tout comme son libre choix initial. Rien n'oblige à faire du sky hors piste ou du rafting, ou à consommer une drogue, tabac ou autre; ce n'est pas une nécessité mais un plaisir qu'on choisit de s'octroyer et un adulte responsable devrait en être libre mais aussi... responsable !
Ca ne concerne bien sûr pas les imprudences des enfants ou l'addiction de personnes psychiquement instables, qui sont des victimes. Incidement, un engagement écrit à prendre seul la responsabilité des conséquences (sans mettre en danger des sauveteurs ou ruiner la pauvre SS) diminuerait probablement le nombre d'amateurs de sensations ;)
Evidemment ce ne serait pas simple à mettre en place légalement, mais possible.

Gwendal Denis a dit…

Débectation, débectage, nausée… Va savoir ?
Y’a un truc qui cloche avec ton raisonnement. Pour en connaitre un rayon sur les processus engendrant une addiction, je peux te dire que les choses ne sont pas aussi simples. Les passages d’une consommation normale à une consommation excessive puis à une dépendance sont des lignes extrêmement floues. Tu commences à fumer de temps en temps, puis un matin tu te réveilles en étant incapable de t’arrêter sans aides… Pour l’alcool s’est pareil. Rajoute à ça les éventuels problèmes de dépressions ou de stress et la personne se retrouve enfermée dans son mal. Alors qui peut vraiment signer un papier en toute connaissance de causes ? Personne, je crois.
Pour moi, la solution se trouve dans une prévention et une information plus forte encore qu’elle ne l’est déjà. Et, pour ceux qui se laissent prendre dans les filets de l’addiction, une chaîne de soins beaucoup plus développée qu’elle ne l’est actuellement. Des centres d’alcoologie et anti-tabac s’ouvrent peu à peu en France, mais pas assez. La recherche est également le parent pauvre dans ce domaine. On n’en est qu’au début dans le décryptage des neurotransmetteurs responsables de l’addiction. Les médicaments sont complètement dépassés et ne soignent souvent que les symptômes et pas le mal. Mais comment veux-tu que l’on donne de l’argent pour la recherche sur une maladie mentale (car oui, s’en est une) qui est encore associée comme une faiblesse de caractère par la plupart des gens ?

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je découvre ce blog, et m'arrête déjà sur ce premier débat ;-) En gros, je partage vos idées, à savoir que la façon dont sont traités actuellement les fumeurs relève bien plus d'une sorte de guerre discriminatoire que du traitement raisonné d'un éventuel fléau. Néanmoins, la question que je me pose actuellement va au-delà : si le sujet est vraiment une question de santé, pourquoi l'usage du tabac est-il à ce point vilipendé et non celui de tous les toxiques autrement plus pervers qui nous sont distillés à toutes les sauces (produits ménagers, nourriture, produits utilisés dans la fabrication des vêtements, des habitations, ou même des jouets, et j'en passe) ??? Car si l'usage du tabac, pour la plupart reste une question de choix de la personne, l'usage de ces autres produits quant à eux n'en n'est plus un du tout, puisque peu de personnes sont réellement informées des risques qu'elles encourrent...

Gwendal Denis a dit…

Peut-être parce que l’usage du tabac ou de l’alcool est justement lié à cette faiblesse dont je parle dans un commentaire précédent. C’est facile de taper sur les faibles, ça soulage. Mieux, ça détourne l’attention des vrais problèmes comme ceux que tu cites, Vent de Lune.
Nous savons tous que vendre du poison, ou même des produits potentiellement dangereux n’a jamais arrêté un actionnaire ou un fond de placement. Je rappelle souvent ce proverbe togolais : Lorsque l’argent parle, la vérité se tait.

Fantôme de Lune a dit…

Etant moi-même accro à la cigarette, je comprends ton point de vue sur l'addiction. Dans mon "fantasme" le papier serait signé avant d'avoir commencé à consommer, prenant la responsabilité de toute conséquence, cancer ou gueule cassée mais aussi addiction. Mais il y a le (gros) problème d'éviter aux enfants ou ados de commencer à consommer avant d'être capables de prendre une décision raisonnée.

Ca suppose aussi une prévention accrue et surtout une information complète et objective (et non des slogans catastrophistes qui décrébilise celle-ci), c'est effectivement le plus important... quelle que soit la façon dont la société "gère" la consommation si on la choisit malgré les risques.

Quant aux traitements médicaux... Encore faut-il, tu as raison, y voir la solution évidente à une maladie, physique et/ou mentale, et donc ne pas voir dans la consommation d'un produit reconnu comme toxique une faiblesse, un péché ou un crime.

Gwendal, tu as décidément un répertoire de citations formidables :) Ton proverbe colle tout à fait au problème, oh ! combien réel, que soulève Vent de lune (tu ne te sens pas un peu enlunisé, ces temps-ci ?).
Il faut chaque fois une prise de conscience massive, des études scientifiques à foison, pour que les intérêts économiques ne soient plus seuls maîtres de la distribution d'un poison. Que ce soient les cigarettiers, l'agro-alimentaire ou les grands barons de la drogue, il semble bien que le poids de l'argent freine lourdement tout souci réel de légiférer dans le sens de la santé publique... et non de la facile criminalisation des consommateurs.

Anonyme a dit…

Bonsoir à tous! J'ai l'impression que de nombreuses lois conçues sous couvert de protection sociale visent en fait à culpabiliser la plèbe (le populo, moi, vous peut-être... mais pas eux!)dans leurs comportements individuels tout en disculpant les élites, les tenanciers de la maison France en l'occurence. Cette propagande a pour effet de rendre plus docile en faisant courber l'échine (je suis coupable!). Je n'ai pas souvenance qu'aucune pression véritable (des taxes équivalentes aux consommateurs) soit imposée aux producteurs des produits incriminés. On a parlé ici de tabac, alcool, drogue, vitesse, mais on pourrait aussi parler par exemple des antibiotiques, où pendant des semaines on a fait passer les patients pour des prescripteurs (je pensais moi, couillon, que c'était le médecin qui décidait s'il fallait des antibio ou pas!); pareil pour la taxe sur les produits d'emballage: vilain consommateur, tu achètes des produits pleins d'emballage non recyclable... par contre, vous les entreprises, vous pouvez continuer à produire vos merdes sans ennui. A propos de déchet non recyclable, la dernière de Sarko faisant allusion au fait qu'il essayait d'être moins bling-bling, il a montré sa dernière montre, cadeau de C. B. (des initiales à ravir...), toute simple, extra-plate, et pourtant quatre fois plus chère que les autres!! (Info dans le canard enchaîné de cette semaine). On atteint des sommets...

Anonyme a dit…

A propos de la montre de Sarko: j'ai oublié les guillemets pour "toute simple, extra-plate et pourtant quatre fois plus chère". (ça change tout!!) C'est pas du Guéant, ni du Gaino, mais du Sarko!

MMSG a dit…

Je dois avouer que depuis que les discothèques sont non-fumeur, je retourne danser sans avoir peur de la crise d'asthme le lendemain. Celà dit si des espaces fumeurs avaient été établis et respectés dans tous les établissements, ça ne m'aurait jamais posé problème, je ne suis pas pour "interdire".
Ce qui est sûr c'est que ce soit-disant combat pour la santé publique est un leurre. Si le ministère de la santé souhaitait réellement lutter contre les effets du tabac, il pourrait proposer des vrais programmes de désintoxication et une vraie prise en charge (avec remboursement) des patients. Mais entrent en jeu les cigarettiers certes mais aussi les buralistes (que l'Etat ne souhaite pas dédommager ou aider à la réorientation professionnelle) et la TVA bien sûr!

Gwendal Denis a dit…

Vous avez, bien sur, raison tous deux. Il existe dans ce pays une culture de la punition du consommateur qui me défrise. Un vieux fond de judéo-chrétienté sans doute… Il n’y a qu’à voir la solution que nos gouvernants ont trouvée pour aider les transporteurs : Répercuter l’intégralité de la facture de carburant aux clients ! Et ça veut lutter pour le pouvoir d’achat des français ! Les prix à la consommation ont déjà pris 30% dans la vue depuis ses six derniers mois, je gage que cette mesure ne va pas freiner l’inflation.

Floune a dit…

Aux personnes qui dénoncent à juste titre les comportements criminels des grandes entreprises, y compris par l'empoisonnement de la population, deux remarques :

1 — les additifs que les cigarettiers injectent dans le tabac sont les même que les industriels de l'agro-alimentaire injectent dans ce que nous mangeons et buvons. On doit se battre que TOUTES les industries cessent immédiatement de nous casser la santé.

2 — les cigarettiers ont découvert et breveté plusieurs manière d'améliorer plus que notablement le tabac, sauf qu'ils ne mettent pas ces solutions en pratique pour des raisons trop longues à expliquer ici. Je vous réfère donc à la lecture de "Haro sur les fumeurs", qui en dit forcément plus que la vidéo.
Merci, merci tout plein à Gwendalis de diffuser la vidéo
Danielle Charest

Anonyme a dit…

Gwen, tu as raison sur tes remarques, sauf que faire confiance aux fumeurs pour respecter ceux qui ne fument pas, ça relève du rêve ... il a fallu une loi pour que ça devienne presque une réalité. Je dis presque parce que pas plus tard qu'avant hier j'étais invité chez des amis, ma voisine n'était pas du tout gênée de mettre sa cigarette et son cendrier pile sous mon nez. Je vais dans un club de jazz à Vallauris dans lequel ils pensent pouvoir ne pas appliquer la loi parce association 1901, et attirer ainsi une clientèle de fumeurs !

Poursuivre les cigarettiers pour les poisons qu'ils ajoutent au tabac ? Pure utopie, on a vu l'influence des lobbies pour la loi sur les OGN, le gouvernement a renié le Grenelle de l'environnement et dit NIET aux amandements de la gauche ....

Et pour l'anonyme qui pense payer avec ses taxes trois ou quatre fois le prix du traitement d'un cancer, d'abord, il faudrait qu'il se renseigne sur le prix d'une opération et d'un traitement, chimio comprise. Et aussi penser un peu aux souffrances et problèmes de ceux qui fumeurs passifs comme moi, ont gagné à la loterie un cancer du poumon subi l' ablation d'un lobe. Le pire souvenir de ma vie, les treize jours en réanimation, avec pronostic vital engagé sur les deux premiers jours ... sans parler des six mois de chimio qui ont suivi, passés en grande partie alité, pour cause de formule sanguine démolie par les produits. Et aux conséquences de la chimio sur l'état général à plus long terme, la chimio n'attaque pas que les cellules cancéreuses ...

Il n'y a pas que l'argent qui compte dans la vie, cher anonyme !

Floune a dit…

il n'y a pas que l'argent qui compte, sauf que lorsqu'on nous aura plumé comme on est déjà en train de le faire (franchises médicales et cie dans le domaine de la santé, augmentation artificielles du prix des matières premières, des denrées alimentaires et la liste n'est pas terminée), il ne restera plus qu'à pleurer.
L'une des horreurs contre les fumeurs est l'encouragement actif fait au médecins que nos cancers et maladies des plus graves aux plus bénignes proviennent du fait de fumer. Si c'était le cas, les non-fumeurs ne mourraient pas et ne souffriraient pas de tout de dont ils souffrent en terme de santé.
Luttons aussi contre la politique de défaitisme encouragée par ce gouvernement et qui porte à laisser croire que toutes les horreurs qu'on nous fait subir (augmentation des prix, diminution des salaires, faux chiffres de baisse du chômage) sont inéluctables. C'EST COMME çA QU'ILS CHERCHENT À NOUS AVOIR.

Gwendal Denis a dit…

Non seulement c’est un plaisir que d’avoir l’auteur en mes murs, mais je m’aperçois avec plaisir que son combat est le mien sur d’autres sujets que la répression anti-tabac ! Bienvenue donc à toi, Danielle. (Ici on dit tu !).
Personnellement, je préférerais ne pas tomber dans la discussion sur les maladies et autres dépenses de santé. Pour moi le propos n’est pas là. Je préfère m’attaché à la démarche stigmatisante orchestrée au détriment des fumeurs. Ca, tout le monde avec un cerveau (pas besoin de 5 ou 6) est capable de comprendre que cette lutte anti-tabac est tendancieuse et je dirais même dangereuse.
Allez ! Je vous en raconte une petite :
Quand je me suis fait opérer en décembre dernier, j’ai bien sur eu droit au refrain (nécessaire) sur le fait que fumer pouvait retarder ma convalescence. Moins d’oxygène dans le sang, donc moins de globules rouges, donc retard de cicatrisation… Ca je comprends. Deux heures après mon réveil, je fumais ma première clope, et le lendemain les infirmières me cherchaient partout ! J’étais sur la terrasse à m’en griller une. En discutant avec ma jolie kiné, j’ai réussi à lui faire admettre que les fumeurs avaient un taux de mobilisation plus élevé que les non-fumeurs ! En effet, les fumeurs étaient moins enclin à se morfondre au fond de leur lit ou dans un fauteuil roulant du fait de leur besoin « quasi-vital », et se relèvent plus vite que les autres…
C’est ce genre de petits paradoxes qui me fait dire que la vie est fascinante !
PS : Je suis désolé que la contradiction apportée par les commentaires de la TéléLibre ait été si peu constructive et que les attaques les plus basses aient fusées. La France, comme les autres pays, a son lot de goujats et de béotiens. Eh Danielle ! Une dernière chose : Clique sur le tag « CV » et lit l’avant dernière ligne de mon curriculum… Tu vas rigoler !

Floune a dit…

saluts Gwendal

je vais de ce pas lire la dernière ligne de ton C.V.
Ravie qu'on ait la même vision globale
A +

Anonyme a dit…

Effectivement, pas doué le gars...
Salut Gwendal,
Il faut faire attention à ne pas trop se focaliser sur le tabac et bien voir que ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Monter les gens les uns contre les autres nous désunis et nous empêche de lutter efficacement contre le nouveau système qui est en train de se mettre en place et qui à terme nous privera de toutes libertés au nom de la sécurité, de la santé et de je ne sais quels autres motifs tout à fait légitime au premier abord...

Gwendal Denis a dit…

Bienvenu Fix ! Effectivement le tabac n’est qu’un exemple que l’on pourrait étendre à bien d’autres sujets… Tout ce qui a un rapport avec la santé bien sur et aussi à l’alimentation. Bref là où les enjeux financiers sont colossaux… Comme de par hasard !