Je voudrais aujourd’hui porter votre attention sur quelque chose qui me semble du plus haut intérêt pour notre démocratie.
En effet, depuis quelque temps circule au sein des écoles primaires un questionnaire destiné à « évaluer » les élèves de CM2. Ce questionnaire s’inscrit dans une démarche initiée par le gouvernement dans le cadre de la nouvelle politique destinée à remédier à l’échec scolaire à la sortie du primaire. Il est émit par la Direction de la Prospective, de l’Evaluation et de la Performance (Rien que le nom m’énerve !).
Bon, c’est bien pour nos bambins, me direz-vous. Le problème c’est que lorsque l’on lit ledit questionnaire, et plus particulièrement sa partie 4, on s’aperçoit que les questions sont quelque peu « bizarres ». Je dirais même inquiétantes.
Pour préciser les choses, sachez qu’il s’agit de questions que l’instit pose à l’enfant, en tête à tête. Même si il est précisé que l’on doit signifier à l’enfant qu’il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises réponses, celui-ci se déroule quand même dans un climat plutôt formel, avec le stress que cela implique.
Vous pouvez retrouver l’intégralité du questionnaire en cliquant ICI, mais je vous livre déjà quelques questions, comme ça, juste pour que vous vous fassiez une idée…
Première question : Tu es un garçon ou une fille ?
Deuxième et troisième question : Ta mère ou ton père son nés en France ?
Quatrième question : Quelle langue parles-tu à la maison ?
Cinquième question : Quel âge as-tu ?
Vous noterez que l’on rentre dans le vif du sujet dès que le sexe de l’enfant est identifié. Cash, le questionnaire s’intéresse de près au cercle privé de l’enfant.
Puis arrivent les questions laissant une part d’interprétation plus large… Je rappelle quand même qu’il s’agit de minots de 10 ou 11 ans à qui l’on demande une appréciation sur leur propre comportement.
En voici une qui me parait significative, intitulée « Ce que je pense de ce que je fais en classe ». Parmi les réponses proposées, on peut trouver :
-En classe, je travaille parce que j’aurai honte de moi si je ne travaillais pas.
-J’essaye de répondre aux questions de l’enseignant(e) parce que j’ai honte de moi quand je n’essaie pas.
-J’essaie de répondre aux questions posées parce que c’est agréable de répondre aux questions. (Celle-là elle est gratinée…)
Et allez, pour finir :
Je dirais que la réputation de mon école est : Très mauvaise, mauvaise, assez bonne, bonne ou très bonne.
Je ne sais pas ce que vous allez en penser, mais moi ce genre de questionnaire me débècte.
Tout d’abord, parce que l’école ne doit pas se mêler de la vie privée des élèves. Ce genre de données statistiques est pour moi inutile et représente une atteinte flagrante aux libertés individuelles. Il ne manquerait plus qu’il demande carrément à l’enfant si son père ou sa mère a sa carte de séjour !
De plus, je ne suis pas certain qu’un enfant de 10 ans soit capable de répondre aux questions concernant sa situation dans le système éducatif. Cela demanderait quelques éclaircissements (C’est à toi qu’je cause Cazo !).
Alors pour être complet je me dois de vous dire que la partie 4 a été finalement retirée in extremis par le ministère, via un mail en date du 22 mai. De même un autre questionnaire destiné lui aux parents d’élèves de 6ème, comportant dix-huit pages de questions relatives à la nationalité, la langue parlée, les revenus, etc., a dû être retiré en catastrophe (Voir à la fin du questionnaire de CM2).
Il n’est pas présomptueux de croire que le gouvernement persiste dans sa politique de contrôle des personnes. Cela fait maintenant un an que la Cnil est obligée d’intervenir dans des tentatives plus ou moins discrètes de fichage (voir cet article de Libé). Mais à chaque fois, ce genre de questions odieuses se retrouvent sur des formulaires ou des questionnaires transmis via nos enfants. Quand il ne s’agit pas, comme ici, de questionner directement l’enfant sur sa famille… Une dernière précision. Le remplissage du questionnaire destiné aux parents d’élèves de 6ème était obligatoire… Sous peine d’une amende de 300€ !
Heureusement qu’il y a encore des enseignants vigilants, sinon cela ferait bien longtemps que nous serions tous fichés !
Mais peut-être le sommes-nous déjà ?
En effet, depuis quelque temps circule au sein des écoles primaires un questionnaire destiné à « évaluer » les élèves de CM2. Ce questionnaire s’inscrit dans une démarche initiée par le gouvernement dans le cadre de la nouvelle politique destinée à remédier à l’échec scolaire à la sortie du primaire. Il est émit par la Direction de la Prospective, de l’Evaluation et de la Performance (Rien que le nom m’énerve !).
Bon, c’est bien pour nos bambins, me direz-vous. Le problème c’est que lorsque l’on lit ledit questionnaire, et plus particulièrement sa partie 4, on s’aperçoit que les questions sont quelque peu « bizarres ». Je dirais même inquiétantes.
Pour préciser les choses, sachez qu’il s’agit de questions que l’instit pose à l’enfant, en tête à tête. Même si il est précisé que l’on doit signifier à l’enfant qu’il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises réponses, celui-ci se déroule quand même dans un climat plutôt formel, avec le stress que cela implique.
Vous pouvez retrouver l’intégralité du questionnaire en cliquant ICI, mais je vous livre déjà quelques questions, comme ça, juste pour que vous vous fassiez une idée…
Première question : Tu es un garçon ou une fille ?
Deuxième et troisième question : Ta mère ou ton père son nés en France ?
Quatrième question : Quelle langue parles-tu à la maison ?
Cinquième question : Quel âge as-tu ?
Vous noterez que l’on rentre dans le vif du sujet dès que le sexe de l’enfant est identifié. Cash, le questionnaire s’intéresse de près au cercle privé de l’enfant.
Puis arrivent les questions laissant une part d’interprétation plus large… Je rappelle quand même qu’il s’agit de minots de 10 ou 11 ans à qui l’on demande une appréciation sur leur propre comportement.
En voici une qui me parait significative, intitulée « Ce que je pense de ce que je fais en classe ». Parmi les réponses proposées, on peut trouver :
-En classe, je travaille parce que j’aurai honte de moi si je ne travaillais pas.
-J’essaye de répondre aux questions de l’enseignant(e) parce que j’ai honte de moi quand je n’essaie pas.
-J’essaie de répondre aux questions posées parce que c’est agréable de répondre aux questions. (Celle-là elle est gratinée…)
Et allez, pour finir :
Je dirais que la réputation de mon école est : Très mauvaise, mauvaise, assez bonne, bonne ou très bonne.
Je ne sais pas ce que vous allez en penser, mais moi ce genre de questionnaire me débècte.
Tout d’abord, parce que l’école ne doit pas se mêler de la vie privée des élèves. Ce genre de données statistiques est pour moi inutile et représente une atteinte flagrante aux libertés individuelles. Il ne manquerait plus qu’il demande carrément à l’enfant si son père ou sa mère a sa carte de séjour !
De plus, je ne suis pas certain qu’un enfant de 10 ans soit capable de répondre aux questions concernant sa situation dans le système éducatif. Cela demanderait quelques éclaircissements (C’est à toi qu’je cause Cazo !).
Alors pour être complet je me dois de vous dire que la partie 4 a été finalement retirée in extremis par le ministère, via un mail en date du 22 mai. De même un autre questionnaire destiné lui aux parents d’élèves de 6ème, comportant dix-huit pages de questions relatives à la nationalité, la langue parlée, les revenus, etc., a dû être retiré en catastrophe (Voir à la fin du questionnaire de CM2).
Il n’est pas présomptueux de croire que le gouvernement persiste dans sa politique de contrôle des personnes. Cela fait maintenant un an que la Cnil est obligée d’intervenir dans des tentatives plus ou moins discrètes de fichage (voir cet article de Libé). Mais à chaque fois, ce genre de questions odieuses se retrouvent sur des formulaires ou des questionnaires transmis via nos enfants. Quand il ne s’agit pas, comme ici, de questionner directement l’enfant sur sa famille… Une dernière précision. Le remplissage du questionnaire destiné aux parents d’élèves de 6ème était obligatoire… Sous peine d’une amende de 300€ !
Heureusement qu’il y a encore des enseignants vigilants, sinon cela ferait bien longtemps que nous serions tous fichés !
Mais peut-être le sommes-nous déjà ?
14 commentaires:
je connaissais ce questionnaire qui fait bien entendu "remous" ds le domaine de l'enseignement et de l'éducation. (mais pas encore assez!).
Ci-dessous extrait de la CONVENTION INTERNATIONALE
DES DROITS DE L'ENFANT
ONU : 20 novembre 1989
Article 8
1. Les États parties s'engagent à respecter le droit de l'enfant de préserver son identité, y compris sa nationalité, son nom et ses relations familiales, tels qu'ils sont reconnus par la loi, sans ingérence illégale.
Article 16
1. Nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et à sa réputation.
2. L'enfant a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.
Sans commentaires.
Bien vu Cécile. J’ai cru un moment, un petit, que je faisais peut-être fausse route dans mon analyse… Avec ce qui se passe en ce moment, parfois je me dis que je suis parano. Mais non. La menace est là.
Non non tu n'es pas parano, Gwendal! On nous fiche et nous évalue partout! même ds le social! j'ignore comment on peut évaluer, quantifier un "travail" sur l'humain, mais ça se fait, je t'assure!
bref, oui, on fait fort ce matin :)s..;
cela dit, je ne vois pas le temps passer qd je suis sur internet, et là, ben là faut qu'j'me sauve, j'suis à la bourre!
@+ !
What's the real purpose of this Gwendal? The questions are seems to be too childish.. Through this what the Govt. is planning to achieve?
These are questions that one puts to the children at the school, on their family… I think that it is of an infringement of the International Convention of the rights of the child and more precisely an attempt of “filing”. Since Sarkozy is a president, there is more and more violation of the private life of this kind… France, country of the human rights, is sick…
merci pour ton passage sur mon blog et de ta réponse apportée! j'ai d'ailleurs modifié l'article!
bonne soirée!
Mon cher Gwendal, chers fidèles de notre ami nissard de gauche, voici une nouvelle preuve que ce gouvernement à choisi plus ou moins consciemment de nous faire péter les plombs. Il n'est pas exclu qu'il y parvienne. Gwendal à même dégainé le mot clef "fascisme", preuve d'un énervement croissant chez cette nature pourtant tempérée. 4ans? 4ans!
C’est vrai que j’ai mis le mot fascisme dans les tags, mais j’aurais pu carrément l’utiliser pour qualifier se genre de dérive qui m’agace au plus au point. Autre chose qui m’énerve, c’est ses messages que je trouve sur les forums et qui me disent : Mais non, t’es parano, faut arrêter de voir le mal partout… C’est pour notre bien à tous… Mon cul oui ! (désolé, c’est sorti tout seul…)
Salut à tous, bonsoir gwendal... effectivement, un tel questionnaire a de quoi faire bondir, et à plus d'un titre. En tant qu'enseignant de psycho, je ne mettrais probablement pas la moyenne à son auteur!! Trop de questions sont biaisées, appellent certaines réponses, sont mal formulées, inadaptées pour l'âge ou la situation (par exemple, la réputation d'une école primaire... pour qu'il y en ai une cela suppose que dans le même patelin il y en a plusieurs... et on ferait mieux de parler des réputations des enseignants, des familles, et des enfants: un enfant qui "pose problème (à un enseignant)" est précédé dans la classe supérieure par sa réputation. Autre erreur manifeste, l'administration d'un tel questionnaire par l'instituteur lui-même (pas besoin de vous faire un dessin...). Bref, je ne sais pas combien a été payé le bouffon qui a écrit ce questionnaire, mais il peut reprendre le chemin de l'école. De toute façon, de la part des mollusques décérébrés qui nous gouvernent, fallait pas s'attendre à une bonne copie! De nombreuses études ici et ailleurs comportent suffisament de résultats pour savoir ce qu'il faut ou ne pas faire en matière d'éducation. Mais voilà, en France, d'abord on choisit une politique éducative, et après on tente de la faire valider auprès de chercheurs qui sont aussi brillants et aussi intègres que BHL est un philosophe humaniste. J'en veux pour preuve le grand barouf sur les problèmes d'agressivité et de violence chez les enfants confiés à une philosophe (sic!!) et les études de l'inserm qui supposent qu'on peut repérer un futur "délinquant" dès 3 ans, alors que la plupart des études montrent le contraire, et que seul une infime partie de ces enfants, et sous certaines conditions développementales, s'enracineront sur ce qu'on désigne par des trajectoires à risque (ce qui indique tout le côté probabiliste de ce devenir!!) Les recherches qui n'abondent pas dans le sens du système - les plus nombreuses en ce moment - ne sont sciemment pas prises ne compte. Autre exemple de grave erreur, la notion de "performance": en psycho du développement nous discernons la "performance" qui est soumise à de multiples facteurs d'influence au-delà des apprentissages (par exemple le contexte affectif, la relation enseignant-enseigné, relations parentales, insertion sociale, etc...) des "compétences", qui sont souvent bien plus importantes que ne le laissent supposer les "performances" évaluées. Une chose néanmoins, nous sommes Le Pays d'Europe où les enfants connaissent une chute drastique de leur estime de soi entre 9 ans et 12 ans. Quand on sait qu'avoir une bonne estime de soi est un facteur important pour progresser dans les apprentissages... cherchez l'erreur!!
Ah ! J’attendais avec impatience l’intervention de mon copain Cazo, qui est psychologue et auteur d’une thèse sur l’enfant en milieu scolaire. Plus compétant dans le domaine qui nous préoccupe ici, y’a pas ! Or donc, si je comprends bien, non seulement ce questionnaire est liberticide mais en plus tu nous confirmes qu’il est d’une facture navrante (j’suis gentil là !). Ce dont je ne doutais pas, mais ça fait toujours plaisir de ce l’entendre confirmer. Merci Cazo !
Bonjour,
effectivement, difficile parfois de ne pas croire que nous sommes parano, et pourtant... J'ai découvert ce questionnaire grâce à ton intermédiaire et c'est vraiment... effarant ! La manipulation est totale. Mais quand on y regarde bien, ce type de manipulation est partout. On croit rêver, on a peur d'être justement parano, mais non, tout est là, bien subtil (quoique dans le cas présent, la subtilité est plus que flagrante), et si l'on n'y prend pas garde, on va se faire bouffer. Mais en tant que citoyens, c'est aussi à nous de poser nos actes, et d'oser dire "non", tout simplement. Pas toujours facile, mais c'est à l'être humain de cesser de se prendre pour un mouton... ;-)
Amen, Vent de lune, Amen...
En tant que parent d'élève je suis effarée par ces deux questionnaires, dont je n'avais jamais entendu parler avant !
Dans le questionnaire 6ème on demande carrément les revenus de la famille, le nombre de livres et de disques.. !!!
Je vous raconte une anecdote vécue. Au dernier conseil d'école auquel j'ai assisté, le fichier "base élève" était à l'ordre du jour. La directrice avait décidé de faire deux conseils ; un avec tout le monde, officiel, suivi d'un autre sans les enseignants pour donner son avis aux parents. Déjà, bizarre. Et bien le sujet "base élève", relevant de la seule compétence de madame la directrice a été abordée... une fois les enseignants partis !
J'ai un ami qui appelle notre Président, "Détritus" en référence à la Zizanie (Astérix). Car le problème c'est aussi (me semble-t-il) que les gens ne s'allient plus pour faire front ensemble...
Soit la bienvenue Hélène H ! En effet, ce type de pratique qu’affectionnent nos dirigeants n’est peu ou pas connu du public. Les syndicats enseignants ont bien du mal à relayer les informations et à mobiliser les gens… ceci explique peut-être le comportement de la directrice d’école dont tu me parles. En effet, il y a gros à parier que la direction savait que les profs ne seraient pas d’accord avec la « base élève ». Ce qui dérange, à mon sens, c’est que les profs sont justement organisés en syndicats et qu’ils sont capables de mobiliser l’ensemble d’une profession en un rien de temps. Pour les parents d’élève, c’est un poil plus difficile à cause des différences politiques, et je ne parle pas, bien sur du grand public ! Reste, bien évidement, l’immense majorité des personnes qui s’en tape royalement le coquillard…
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