Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


vendredi 30 janvier 2009

Ah ça ira ! (Deuxième partie)

Vous savez quoi ? J’suis fumasse !
Oui ! Fumasse ! En colère, je fulmine, je peste, je rage, j’enrage, je maronne, je trépigne, je hurle… Alors que le soleil est encore au pieu, et que moi je suis déjà à faire le tour des médias pour glaner les informations nécessaires au présent article, je sens monter la bile le long de mon œsophage ! Bref, en un mot comme en cent : J’suis pas content !

Bon…. Allez, calme toi mon Gwen… Respire… Voilà, c’est bien… Cool… Maintenant je veux que tu arrêtes de taper comme un forcené sur les touches de ton clavier… Il ne t’a rien fait le clavier, n’est-ce pas ? Voilà, c’est mieux… Souples les doigts, souples !

Bon, je vais peut-être vous expliquer pourquoi je tempête ainsi de bon matin… Plutôt que de vous ensevelir sous une pluie de points d’exclamations et de suspension. Ca sera bien plus productif, n’est-ce pas ?

Ce qui me fait bondir ainsi, c’est que depuis ce matin, et hier soir déjà, j’entends de partout que les quelques deux millions de personnes qui ont battu le pavé hier le faisaient par crainte de la crise. Que le sentiment général qui transpirait de ces manifestations, c’était la peur du lendemain, le sentiment d’être abandonné par l’Etat dans le plan de relance économique…
Tout ça, c’est des foutaises ! C’est de la désinformation pure et simple !
Moi j’y étais dans la rue, et je peux vous dire que le message lancé par mes concitoyens niçois n’avait rien à voir avec la crise ! Mais alors rien du tout ! Le message que le peuple criait haut et fort était : « Sarko, on en a marre de toi, casse-toi ! ».
Oh bien sur, la crise était évoquée ici et là mais elle servait uniquement de prétexte à dénoncer les errements de ce gouvernement, à fustiger les réformes engagées bien avant le cataclysme financier, à mettre en avant la nécessaire mutation que doit entreprendre notre société.
Qu’elles étaient belles les pancartes que brandissaient la foule ! On y voyait de tout : De l’enseignant dénonçant l’abandon et le flicage de l’école, du personnel hospitalier dénonçant des soins au rabais, des pompiers en colère, des postiers en colère, des salariés de la grande distribution en colère, des travailleurs sociaux en colère, des sans-papiers en colère, des étudiants en colère, des chercheurs en colère, des retraités en colère… Bref, moi j’ai vu une France en colère et qui dénonce la destruction systématique de son environnement social et économique. Et je suis désolé d’aller à contre courant de tout ce qui ce dit ce matin dans les médias, le responsable désigné de tout ça, c’est bien Nicolas Sarkozy et pas la crise !

Nous étions près de 20 000 à défiler malgré l’obstruction manifeste entreprise par le maire de la ville Christian Estrosi. En effet, figurez-vous qu’à quelques heures du départ de la manif, le parcours n’avait toujours pas été validé par les autorités ! Je ne vais pas entrer dans les détails pour ne pas assommer les non-niçois, mais en gros sachez que le Maire ne souhaitait plus que les manifs empruntent l’avenue Jean Médecin… plus jamais ! Imaginez un peu que l’on dise aux Parisiens qu’ils ne peuvent plus défiler de Bastille à République et on verra ce que cela donne ! Bon, ben… Sur ce coup-là, l’Estrosi ferma sa bouche et l’on fit comme on l’entendait. Non mais !

Moi, dopé aux analgésiques, je sillonnais le cortège de long en large à l’affut de la bonne photo. Je gambadais comme le cabri moyen, l’appareil vissé sur l’œil, je décryptais les panneaux et les banderoles, cherchant le bon mot et la bonne attitude. Les gamins dans les poussettes, les égéries perchées sur des fourgons, les sourires et la bonne humeur… Car oui mes amis ! On peut crier sa colère et garder le sourire, je vous l’affirme !
C’était bon vivant, mais également on sentait la fermeté derrière le brocard. La liste des dégâts causé par l’autre tâche n’en finit pas de s’allonger, et on sent bien que peu à peu la moutarde monte au nez des français.

La manifestation prit fin dans le calme aux premières heures de l’après-midi… La police, discrète tout au long du parcours se fit encore plus discrète alors que les familles, les employés, les retraités regagnaient leurs pénates. Pas d’incident à regretter et c’est tant mieux pour tout le monde. Même pour nos édiles qui ne craignaient rien de moins que n’éclatent quelques échauffourées.
Pour ma part, je me fis raccompagner par un ami, le corps perclus, et l’âme heureuse…
Ce n’est qu’après quelques heures de sommeil, que je me mis à fabriquer ce petit clip qui j’espère vous plaira… Alors, dégustez, et surtout n’oublions pas pourquoi nous étions dans la rue hier, et n’écoutons pas les sinistres qui nous disent que nous avons peur de la crise. Non, nous n’avons pas peur, nous voulons juste que ce type s’en aille. C’est tout.


mercredi 28 janvier 2009

Ah ça ira !


Juste quelques lignes, comme ça en passant… Demain, je pense que vous le savez tous, c’est la Grève Générale. Avec deux bons gros G majuscules.
Depuis le début de la semaine, les médias nous abreuvent d’articles ou d’émissions pour nous prévenir que cette journée risque de faire date dans l’histoire des grèves que compte notre beau pays.
Dès lundi, nous pouvions lire et entendre de-ci de-là, les habituels commentaires sur « la galère des usagers » et les « prises d’otages » que représente ce « jeudi noir ». Bon, vous allez me dire qu’on a l’habitude, et que ce n’est pas ça qui va nous empêcher de faire grève ni de défiler… Il n’empêche que c’est ainsi que depuis quelques temps, les mouvements sociaux sont qualifiés, marquant ainsi la tendance actuelle indiquée par notre Président mal aimé.
Les gens qui défilent ou revendiquent quelque-chose sont nécessairement la plaie des honnêtes travailleurs. Manifester devient une insulte aux bonnes mœurs nationales et indique un irrespect des autres… C’est mal, c’est égoïste et c’est inutile.
D’ailleurs, tout est fait pour que le grand public abonde dans ce sens. La voix de la rue, n’est pas celle du peuple qui ne s’exprime que par les urnes. Telle est la conception des choses que l’on voudrait nous voir adopter.
Sauf que ce que nos élites gouvernementales oublient, c’est que cette conception-là de la démocratie est très éloignée de celle de monsieur tout le monde… Dans l’esprit du français moyen, le fait d’élire une personne ne lui donne pas tous les pouvoirs et au final, ce sera toujours la rue qui aura le dernier mot. C’est ainsi que nous fonctionnons. C’est ainsi que s’exprime notre liberté, individuelle et collective.
Et lorsque notre Président Glorieusement Elu déclare en fanfaronnant : « Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit ! », c’est une insulte au peuple tout entier. Une insulte qui, je le crois, sera belle et bien lavée demain.
Car le mécontentement est général. Et ça, la plupart des médias l’ont bien compris. En effet, depuis la parution d’un sondage du Parisien révélant que 69% des français apportaient leur soutien à cette grève, leur discours à bien changé…
Désormais on ne parle plus de « jeudi noir », mais de « grande grève », et la gêne des non-grévistes devient secondaire.
Pour illustrer ce revirement éditorial, je citerais l’émission, l’Edition Spéciale, que je regarde régulièrement sur Canal +. Alors que le présentateur invitait les téléspectateurs à lui envoyer des mails pour raconter leur galères d’usager, il s’est vu répondre, massivement et vertement, qu’il pourrait également s’intéresser à tous ceux qui prendront leurs journée ce jeudi, et qui « galèrent » eux aussi pour pouvoir être dans la rue…
D’accord, Canal est plutôt à gauche comme chaine de télé, mais quand même... Je trouve que ça illustre bien le ras le bol général qui nous submerge ces temps-ci.

Or donc, la France va encore une fois manifester, et c’est une bonne chose.
Je serais pour ma part dans la rue avec les autres, et je compte bien prendre plein de photos afin de vous faire partager ce moment ! On se retrouve donc vendredi.

Bon défilé à tous, et faites gaffes aux playmobiles…


Découvrez Les Sans Culottes!

samedi 24 janvier 2009

Mainmise sur la presse

Tout le monde se souvient des vœux à la presse présentés par Nicolas Sarkozy en 2008. Mais oui ! Rappelez-vous ! Nous étions encore dans la période bling-bling, les réformes n’étaient pas encore tout à fait lancées, et la préoccupation première du public était de savoir si notre PGE allait convoler en juste noce avec la Bruni de service… Laurent Joffrin évoquant la monarchie élective de Sarko s’était fait étrillé sous les ricanements de ses collègues, sans possibilité de se défendre. On annonçait la suppression de la pub sur le service public… C’était il y a un an. C’était il y a un siècle…

Le fait est que l’arrogance présidentielle fit tellement de bruit que son entourage décida de ne pas renouveler l’expérience… Donc cette année, pas de vœux à la presse, pas de jeu question-réponse, la presse est dorénavant une ennemie qu’il convient de contrôler.
D’ailleurs la presse, et la presse écrite plus particulièrement, va mal. Les tirages s’amenuisent, les pertes s’accumulent, et notre Président Glorieusement Elu a décidé qu’il convenait de réorganiser tout ça. Pour ce faire il confia en octobre à la controversée Emmanuelle Mignon, la rédaction d’un Livre Vert des États Généraux de la Presse Écrite. Notre président, se trouvait donc hier devant un parterre de journalistes muets, pour rendre compte des travaux de ces États Généraux et de ce fameux Livre Vert.

Pourquoi vert ? Je ne sais pas. D’habitude on parle de livre Blanc quand il s’agit de faire un état des lieux de quelque-chose, mais là, il est vert. La rupture, même dans les codes couleurs, ça c’est notre Président à nous !

Dès le début de son discours, Sarkozy commence fort, en balançant un direct du droit dans la bouche des journalistes présents : « Si vous le permettez, je ne prononcerais pas la formule rituelle « chers amis » pour maintenir l’indépendance de chacun, et qu’il n’y est pas d’ambigüité… ». Léger brouhaha dans la salle, tellement léger qu’on ne saurait dire si l’ironie du propos est appréciée ou encaissée, mais il n’empêche que ça commence bien !

Sarko justifie alors l’intervention de l'État dans le domaine de la presse. Avec ces 100 000 salariés, la presse écrite est un secteur économique et il est légitime pour l'État de s’en mêler comme il se mêle du secteur automobile…
Pour le Président une presse se doit d’être avant tout indépendante… Ah ça ! Qu’est-ce qu’on va l’entendre ce mot ! Ce qui montre bien que Sarko a parfaitement comprit que c’est là une des principales préoccupations de son public. Car, à force, on le connait le Sarko ! C’est donc un peu légitime que l’on s’inquiète lorsqu’il décide de mettre son nez dans le moteur de la démocratie. Sauf que, comme vous le verrez, son approche de la conception d’indépendance est quelque peu différente…
Car pour notre PGE, la première condition de l’indépendance et de la pluralité, c’est bien la viabilité financière. Face à « l’effondrement des perspectives publicitaires pour 2009 », la presse française est en mauvais état certes, mais elle est également minée par une structure désuète qu’il convient de réformer.
Pour l’établissement de cette réforme, et bien le gouvernement va mettre sur la table, quelques 600 millions d’Euros sur trois ans. Les mauvais esprits pourraient bien sûr se demander d’où peut bien sortir cet argent, mais comme je n’en suis pas un, je ne me poserais donc pas ce genre de question…

Alors, qu’est-ce qui va se passer ? Et bien, mes chers amis, le Livre Vert sort la grosse artillerie et arrose tous les pans de l’économie liée au journalisme.
Je vous livre ça en vrac, brut de décoffrage :
Et ça commence bien sûr par la nouvelle économie numérique. Les sites d’information sur internet se verront dotés d’un statut d’éditeurs de presse en ligne, accompagné d’une exonération de taxes professionnelles et d’une réduction de la TVA de 19,6 à 2,1%, comme pour la presse écrite (c’est La TéléLibre qui va être contente !).
Le régime des droits d’auteur sera modifié et non-plus accès sur un support unique, mais plutôt sur un temps d’exploitation. On parle de 24 heures pour l’instant, mais cela reste encore à préciser…
Les entreprises de portage se verront exemptées de charges patronales et l’emploi des étudiants et des retraités sera encouragé et facilité. Les points de vente auront un « paquet » d’aide à la modernisation soit environ 4000 Euros par points. Les imprimeries de presse devront être modernisées et rationalisées… Le sureffectif qui est le leur, supprimé. (Ouille !)
Un abonnement gratuit sera offert aux jeunes de 18 ans à un journal de la presse écrite pendant une année, pour les habituer à lire… (Mouais… Ça c’est limite démago !)

Notre petit Naboléon insiste bien sur le fait que la presse n’est pas assez rentable. Elle n’attire donc pas les investisseurs autres que les mécènes. Il faut donc augmenter la rentabilité pour attirer les investisseurs… Pour cela, toujours d’après le petit Nicolas, il convient de mettre en place un code de déontologie et une charte éditoriale.
Si vous le voulez bien, on va s’arrêter deux minutes et examiner un peu cette dernière proposition. Vous vous demandez certainement quel rapport il peut y avoir entre la rentabilité et la déontologie ? Et pourtant, même si cela ne saute pas aux yeux du non-initié, je peux vous dire que dans la logique Sarkozienne, le rapport existe bel et bien. Une charte éditoriale est, toujours d’après notre Président Omniscient, un engagement nécessaire qui doit lier la rédaction d’un journal avec son éditeur. Il est indispensable que l’éditeur, comprenez l’actionnaire, ait un droit de regard sur le contenu rédactionnel… « Sinon, comment voulez-vous attirer des investisseurs ? » S’interroge Sarkozy. « C’est une question de confiance et de bon sens ».
Quid de l’indépendance de la rédaction et donc du journaliste ? Ça, il n’en parle pas, puisque l’indépendance, on vous l’a déjà dit, se situe au niveau de l’équilibre financier, et pas ailleurs. Vu ?

Nicolas Sarkozy conclu enfin son discours en faisant un parallèle douteux don-il s’excuse lui-même : Pour lui, une presse se doit d’être puissante à l’image des partis politiques, et de s’adresser au plus grand nombre. « Ce qui évite de s’adresser à des lectorats de plus en plus fermés, repliés, petits, et qui finit par concerner tellement peu de monde… ».

Bien-bien-bien… Je ne vais pas prétendre vouloir vous expliquer les tenants et les aboutissants de chacune de ces propositions (n’oubliez pas qu’en Sarkoland, proposition fait loi). Non, je ne suis pas assez calé pour ça. D’autres seraient à même de le faire, et je pense notamment à une ou deux amies lectrices dont la chose journalistique n’est pas inconnue (Monique, Cécile D, votre avis sur la question serait le bienvenu !). Particulièrement en ce qui concerne les questions de portage, de distribution, de gestion des invendus, dont je ne comprends goutte, si ce n’est que ça a certainement un rapport avec le fait que mon Tabac-Presse en bas de chez moi ne vende pas l’Humanité…

Non, sur ces questions là, je préfère me taire. Par contre, en ce qui concerne le fond du travail journalistique et sur la presse en ligne, je crois pouvoir m’autoriser à ouvrir ma bouche.
La presse en ligne, c’est mon pain quotidien. Sans elle, ce blog n’existerait pas. Sans elle, je serais contraint de me contenter des avis édulcorés fournis par une télévision, ou une radio, empêtrée dans des formats régis par la publicité. Sans elle, je deviendrais un citoyen sous-informé, et par là même, un citoyen manipulable. Ce que je me refuse de devenir, bien évidemment.

Bon, on ne va pas se leurrer, nous savons bien que les propriétaires de journaux ont toujours plus ou moins eus la mainmise sur leur personnel, et donc sur le contenu rédactionnel. Ainsi, si demain une quelconque entreprise de maçonnerie, ou encore un groupe gérant des fonds de pensions américains, décide de racheter un journal, on retrouvera bien vite dans ses colonnes des avis étonnamment conformes aux idées dudit maçon, ou desdits retraités… On le sait, mais que voulez-vous, c’est ainsi. C’est la loi du marché et tous les acteurs économiques doivent s’y conformer.
Sauf que, dans ce milieu ultralibéral de l’investissement. Les acteurs ont tous une même idée de monde et de sa façon de fonctionner… Et là, franchement, je ne vois plus trop ou se trouve le respect de la pluralité et de l’indépendance des médias.
Pour Sarkozy le mécénat c’est bien gentil, mais ce qu’il veut voir à la tête des journaux se sont des investisseurs, et des rédactions assujetties à ces mêmes investisseurs. Et moi je crois que cela ne serait pas bon pour la démocratie que tous nos journaux soient dirigés par les mêmes personnes soucieuses de leurs investissements.
L’information, garante de notre démocratie et de nos libertés, serait par trop uniforme et encline à peser dans le sens qui lui convient le mieux. C'est-à-dire dans le sens du consensus public, le sens de l’état.

Voilà. Pour le reste, ma foi, je vous laisse juge. Mais concernant ce point précis, je peux vous dire que les choses s’annoncent mal.

Pour finir, je vous dirais que contrairement à ce que l’on pourrait penser, la presse dont on vient longuement d’évoquer le sort, fait peut écho de ce discours. Le Monde.fr fait état de quelques réactions syndicales hostiles aux propositions du président. Libération.fr retient essentiellement l’abonnement offert aux jeunes de 18 ans, et enfin, Le Figaro.fr insiste sur les moyens mis en œuvre… Aucun de ces médias ne se pose les questions que je me suis posé. Ce qui me laisse à penser que : Soit je perds la tête et je vois des conspirations Sarkoziennes partout. Soit, qu’ils ont autre chose de plus important à traiter…

Allez ! Bon week-end !

vendredi 23 janvier 2009

Allez rame ma belle, rame !

Alors là ! Alors là qu’est-ce que je rigole ! Qu’est-ce que je me marre ! J’en ai les côtes qui se brisent tellement l’hilarité me prend ! C’en est trop ! J’en peux plus ! Stop !

Alors comme ça, Ségolène Royal fait de l’humour ? Et personne n’a rien compris à la blague ? Mais qu’on est con ! Non, c’est vrai, on est con…

Bon, je vais arrêter de me gondoler deux minutes et, si vous le voulez bien, on va revenir sur la petite histoire

Tout commence par une interview accordée par Ségolène Royal à un journaliste du Monde, Sylvain Cypel, lors de la cérémonie d’investiture de Barack Obama à Washington… Mais que faisait Mme royal en un tel lieu et en un tel moment, me direz-vous ? Et bien, elle faisait ni plus ni moins acte de présence et par là même ne perdait pas une occasion de communiquer. Pensez-donc ! Elle se trouvait être la seule personnalité politique française de premier plan à assister à cet événement planétaire, et entendait bien ainsi marquer sa différence… Il faut bien le reconnaitre, la Royal réussissait là un coup médiatique de premier ordre, lourd de symboles et de significations. Elle montrait son action inscrite dans le présent, proche de l’événement, et entendait également se démarquer du reste du Parti Socialiste coincé à Paris pour présenter ses vœux (Voir précédemment l’article « Martine présente ses vœux »).
Non, sérieusement c’était bien joué.

L’affaire se déroulait donc parfaitement et le plan-com battait son plein. Interviews pour la presse écrite, intervention en direct sur les chaines-info pour commenter les détails de l’investiture et faire quelques petites auto-promos de bon aloi… Tout cela marchait comme sur des roulettes jusqu’à ce qu’une petite déclaration de rien du tout, perdue dans un flot de commentaires dithyrambiques, vienne tout gâcher.
L’ex-candidate aux élections présidentielles déclarait que la cyber-campagne de Barack Obama, responsable pour une grande part de son élection, était directement inspirée de celle qu’elle avait elle-même mise en place en 2007 ! Les conseillers d’Obama seraient même venus exprès des States pour « copier » ses pratiques et les développer lors des élections américaines !

Mazette ! Rien que ça ? C’est énorme ! Rendez-vous compte mes amis ! Notre Ségolène à nous aurait été l’inspiratrice d’un des plus grands événements de ce début de siècle ! Cocorico !

Du coup, bien évidemment, l’affirmation étant tellement énorme le reste du plan-com passât un peu inaperçu… Les médias se jetèrent sur la déclaration et la curée commençât.
Comment ? Ségolène Royal se la pète en affirmant être à l’origine de la campagne de Barack Obama ? Mais pour qui se prend-elle ? Patati-patata… L’affaire fit grand bruit, notamment sur internet, les commentateurs se déchainèrent et raillèrent dans un bel ensemble l’attitude prétentieuse de la dame.

Pendant ce temps-là, la dame en question, Ségolène royal (zavez vu comme je suis poli ?), était loin de se rendre compte de tout ça. Elle poursuivait son petit voyage aux Etats-Unis, tranquillou-Marylou, probablement ravie d’elle-même et du sale coup qu’elle venait de faire à ses petits copains du Parti Socialiste. Jusqu’à ce qu’on l’avertisse du buzz que provoquaient ses déclarations dans le landerneau médiatico-politique français !

« Fuck ! » Se dit-elle en elle-même. « Va falloir que je rectifie un peu le tir, sinon je vais passer pour une cruche » ajouta-t-elle…
Ni une ni deux, la voilà qui se saisit de son plus beau stylo numérique et qui commence à rédiger une lettre destinée à rassurer ses partisans. Ladite lettre parait alors sur le site « Désir d’avenir », et explique en quelques mots que tout cela n’est qu’un malentendu, et que la dame avait voulu répondre à la question du journaliste de façon humoristique et ironique ! D’ailleurs, précise-t-elle, la question elle-même était « amicalement provocatrice ».

Alors-là, soudain on comprend tout ! Madame fait de l’humour, et nous pauvres commentateurs obnubilés par notre anti-ségolénisme primaire, nous n’avons rien compris à la blague ! On est vraiment très cons !
Pardon Madame de n’avoir pas su saisir la subtilité de votre propos. Veuillez excuser ce pauvre Sylvain Cypel, dont la stupidité crasse n’égale que son esprit mal tourné.
Vraiment Madame Royal, on s’excuse…

Sauf que, manque de bol pour vous, il n’y a pas que devant ce journaliste de la presse écrite que vous avez tenu de tels propos… Ben non ! Vous avez réitéré de belle manière sur l’antenne de BFM TV en direct live est devant des milliers de téléspectateurs. C’est con hein ?
La preuve en image (à 2mn20s) :


Segolene Royal en direct de Washington [2]
envoyé par segolene-royal-videos



La question que je me pose aujourd’hui, alors que les crampes provoquées par mon fou-rire se dissipent peu à peu, est la suivante :
Est-ce que les partisans de Dame Ségolène vont enfin comprendre que leur icône n’est qu’une bouffonne ?

Ça, c’est une putain de bonne question…

jeudi 22 janvier 2009

Noam Chomsky : Regard critique sur l'Amérique

Vous et moi connaissons Noam Chomsky, et apprécions la clarté de son analyse et le regard critique qu’il porte sur son pays. Et bien, Le Monde.fr a eu l’audace de publier une interview complète du grand homme, une interview que je vous soumets à mon tour…

Chomsky y aborde plusieurs thèmes d’actualité : L’élection d’Obama, qui reste un moindre mal selon lui. Le « racisme occidental » qui empêche l’accession des minorités aux postes à responsabilité. L’illégalité dans laquelle son pays agit depuis des années. Les relations futures entre l’Europe et les Etats-Unis. Et enfin, il analyse les dernières conséquences de la crise financière…

Personnellement, je ne suis pas déçu de constater que mes craintes soient partagées par un autre ! Ça me rassure ! Devant l’engouement obamaniaque, je commençais à douter de mon jugement !

Quelques liens utiles :
Le site du film « Chomsky & Cie ».
Le site de Chomsky.info.



Noam Chomsky, regard critique sur l'Amérique
envoyé par lemondefr

mercredi 21 janvier 2009

Martine présente ses voeux

La semaine dernière, vous et moi avons eu droit à une avalanche de discours Sarkoziens sur à peu près tout et n’importe quoi. L’économie, la diplomatie, la justice, la culture… J’en passe et des meilleures. Bon, d’accord, il est possible que tant de divines paroles dispensées par dieu lui-même vous aient poussé à la dépression… Il est même possible que votre estomac n’ait pas pu supporter cet assaut de communication, et que vous vous soyez retrouvés, blottis et tremblants, secoués de spasmes, appelant votre mère d’une voix atone, suppliant que l’on arrête ce supplice… Si vous en êtes arrivés à de telles extrémités, sachez que je le regrette et que je vous présente mes excuses ! Mais bon, je vous rappellerais quand même que c’est moi qui me suis tapé l’ensemble des discours…

Mais trêve de plaisanterie, j’avais aujourd’hui envie de me livrer à un exercice un peu différent. Appelez ça comme vous voulez, un désir d’équité, un souci de pluralité humaniste, mais je me suis dis qu’il n’y avait pas de raison pour que je ne me penche pas sur les vœux de la Première Secrétaire du Parti Socialiste…
C’est vrai quoi, il n’y a vraiment aucune raison… Hein ?

D’abord, peut-être est-ce que vous l’apprenez, mais le PS à vraiment présenté ses vœux à la presse ce lundi 19 janvier… Si ! Je vous promets que c’est vrai ! La preuve, vous n’avez qu’à cliquer ICI, et vous tomberez sur le discours de Martine Aubry lors de ses vœux à la presse.
C’est bon ? Vous l’avez fait ? Oui, je sais c’est un discours écrit… Ben oui, je suis désolé, mais si vous vouliez un truc un petit peu plus moderne comme une vidéo, ou même un enregistrement sonore, et bien c’est raté ! J’ai cherché partout, impossible de mettre la main sur un enregistrement correct de l’allocution. Oh, il existe bien quelques extraits par-ci par-là, souvent de mauvaises qualités, mais rien de comparable à ce que l’Elysée, ou l’UMP est capable de fournir (Que j’suis bête ! C’est la même chose !).
Non, la seule matière à se mettre sous la dent c’est cette version html…

Alors, que nous dit la patronne du plus grand parti d’opposition à notre PGE ? (ça c’est eux qui le disent).
En cette nouvelle année, le PS se veut être un parti européen d’abord et avant tout. Les vœux étant prévus initialement le 14 janvier, le leader des socialistes européens, Poul Rasmussen, devait être présent. Hélas, un accident bête indisposa Tartine qui du reporter sa prestation au 20, avant que de s’apercevoir que ça tombait en même temps que l’investiture d’Obama… C’est con un calendrier quand même ! Bref, c’est donc le 19, que la secrétaire du PS se retrouva à parler de l’Europe socialiste, sans le patron de l’Europe socialiste. C’est ce que l’on appel un manque de bol.
Des vœux sous le signe de l’Europe donc, ce qui est assez normal puisqu’on est sensé voter cette année pour élire notre représentants au parlement de Strasbourg…
Martine s’est ensuite adressée directement aux journalistes présents, les assurant de son soutien face à ce qu’elle nomme « un recul démocratique et moral ». Il s’agit là bien sûr, d’une allusion à la réforme de l’audiovisuel et aux multiples atteintes aux libertés de la presse que l’on a pu constater depuis l’avènement de Nicolas Sarkozy.
Mais selon Madame la première secrétaire, la liste des atteintes aux libertés fondamentales ne s’arrête pas là. Tests ADN, EDVIGE, la suppression des juges d’instruction, etc…
Comme il est trop tard pour se bouger le cul contre ces réformes-là, le PS se dit prêt à lutter contre les réformes à venir : la refonte de l’aménagement du territoire et la mort annoncée de quelques collectivités territoriales chères à la gauche.

Ensuite, Titine met les pendules à l’heure. Elle ressort son leitmotiv habituel sur la nécessité qu’a le PS de rester uni. Elle nous dit que tout va bien, et que tout le monde discute au sein du parti… Mais qu’au final, c’est quand même elle qui décide. C’est marrant, j’ai l’impression de lire un truc qui date du congrès de Reims ! Je ne sais pas pourquoi… La couleur de son tailleur sans doute…

Enfin, elle a abordé la crise au Proche-Orient… Pour elle, la communauté internationale doit mettre fin à sa « désertion coupable », et elle demande « Au-delà du cessez-le-feu annoncé, le retrait immédiat des troupes israéliennes de Gaza, l’arrêt des tirs de roquettes du Hamas, l’arrêt du blocus de Gaza, la mise en place de couloirs humanitaires, et d’une force d’interposition ». Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il règne un certain consensus au sein du peuple français, puisque Nicolas Sarkozy réclame plus ou moins la même chose !

Alors c’est clair, le PS a enfin décidé de se bouger et pour ce faire dépose une motion de censure contre le gouvernement ! Alors-là, je dis bravo ! Bravo Titine, ça c’est de l’action ! Déposer une motion de censure c’est utile, et les députés de la majorité vont à la pêche, tu pourras renverser le gouvernement !
Et le maire de Lille de finir en beauté en déclarant avec force : « Une nouvelle Europe est nécessaire. Une nouvelle Europe est possible. »

Alors, qu’est-ce que je peux vous dire sur ce discours… ?
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que la communication du PS est nulle à chier, et a grand besoin d’être modernisée. A l’heure du Web 2.0, il est impensable que je n’ai pu trouver une seule vidéo officielle ou non sur l’événement. Martine Aubry serait bien inspirée de prendre quelques conseils auprès de Ségolène Royal, ou même du Président Glorieusement Elu ! D’ailleurs, le déficit d’image va de paire avec la gueule du site officiel du Parti Socialiste… C’est confus, brouillon. Ca manque de vidéo et d’interactivité… Bref, c’est triste à mourir ! Si le PS a l’intention de reconquérir le pouvoir, il ferait bien de se mettre à la page et de moderniser un peu son look et sa com.

La seconde chose que l’on peut dire, c’est qu’en voulant aborder tous les fronts en même temps dans un même discours, Martine donne la malheureuse impression de se disperser, et là encore, une impression de confusion domine. De plus, le fait d’avoir mis son discours le signe de l’Europe, me semble un choix peu judicieux…
Je pense sincèrement qu’aujourd’hui, les français se foutent complètement de l’Europe. Ce qui les intéresse, c’est ce qui se passe ici et maintenant, et les élections de juin ne sont pas une priorité pour eux.
On peut également regretter qu’aucune allusion aux dérives du capital n’aient été faite… Le PS, via la Fondation Terra-Nova, propose un plan de relance alternatif, mais à limage de la droite, ne remet pas en question les errements qui nous ont mené où nous en sommes. Il semblerait que la place du pourfendeur du capitalisme immoral soit déjà prise par Sarkozy et que le PS ne veuille pas la lui disputer… Bon, on prend acte.
Ensuite, pour Aubry, la seule opposition c’est le PS, point barre. On dirait qu’ils sont les seuls à être de gauche dans ce pays et que la solution passe absolument par eux… Je trouve ça un petit peu présomptueux, et surtout un peu beaucoup erroné. La gauche s’est quelque peu effritée ces temps-ci, et d’autres voix s’expriment plus haut et plus fort que celles du PS quand il s’agit de s’opposer au gouvernement…

Alors, je ne sais pas si je suis définitivement tombé du côté obscure de la force, mais je peux vous dire que j’ai pris beaucoup plus de plaisir à commenter les dires Sarkoziens que la geste Aubryiste… La Martine, elle est bien gentille, mais il faut reconnaitre qu’en communication elle n’arrive pas à la cheville du nain (C’est tout dire !). C’est, comment dire… Tristounet, sans envergure, ça sonne faux et ça tombe à côté… L’autre est peut-être un menteur patenté, névrosé et bourré de tics, mais il faut lui reconnaitre un certain talent. Alors que Titine, on ne lui accorderait même pas la moyenne !

Alors, je veux bien reconnaitre que je suis de parti-pris (d’ailleurs je suis toujours de parti-pris), mais que ce soit sur le fond comme sur la forme, ils ont du pain sur la planche s’ils veulent redorer leur blason les socialos !

lundi 19 janvier 2009

Volem rien foutre al païs

Aujourd’hui, je vous propose d’aller au cinéma. Ça vous dit un bon documentaire bien instructif ? Ça vous dit un film qui provoque la discussion ainsi que la réflexion ? Et bien, je puis vous assurer que ce que vous allez voir (ou peut-être revoir pour certains), ne peut que susciter une bonne dose de remise en question dans votre petites têtes.
Lorsque j’ai visionné ce film pour la première fois, c’était sur le site de notre ami Edou : « La cause du peuple ». Nous étions, je crois le 1er janvier, et je puis vous dire que depuis cette date je cogite comme un dingue sur les thèmes abordés par ce doc. Je cogite à m’en faire fumer les neurones. Je cogite à remettre en question pas mal de choses dans ma vie et le train qui va avec.
D’ailleurs, n’est-ce pas que nous demandons à un documentaire, de nous documenter ? C'est-à-dire d’apporter à notre réflexion des informations et des éléments de réponses ? Et bien, Volem rien foutre al païs, de Pierre Carles, Christophe Cuello et Stéphane Goxe, vous apporte tout ça et bien plus… Il vous donne de l’espoir.
Oh, non pas l’espoir savamment concocté par des officines de communication qui vous promeuvent des hommes comme des paquets de lessives ! Non, du vrai espoir. De celui qui vous dit qu’un autre monde est possible.
Alors mes amis, assurez vous de n’être pas dérangés. Débranchez le téléphone, coupez votre télévision, bloquez vous 1H47mn28s dans votre emploi du temps et faites moi le plaisir de regarder ce documentaire.
Je vous le demande comme un service, car il se pourrait bien que ce film vous rende service à son tour…


samedi 17 janvier 2009

Des vœux pieux

Allez go ! Aujourd’hui on va essayer de commenter les vœux aux corps diplomatique. Haut les cœurs !

Donc, voici notre nano-président derrière son pupitre qui commence son discours avec les salutations d’usage aux ministres et aux ambassadeurs présents. On remarquera une salutation un peu plus appuyée que les autres… Envers le Nonce apostolique en France (Si-si ! Sans déconner !), qui venait sans-doute, d’après ce que j’ai compris, d’ouvrir la cérémonie.

Notre petit président de notre petit pays à nous, veut s’occuper cette année de plein de choses. Jugez plutôt :
« Cette année 2009, je l’aborde avec la volonté, la détermination de tout faire, de tout mettre en œuvre pour que notre monde en sorte en ayant retrouvé le chemin de la croissance économique ; en ayant adopté des règles claires et universelles pour réguler la sphère financière ; en ayant approuvé des objectifs ambitieux et indispensables pour limiter les conséquences du réchauffement climatique ; en ayant progressé de façon décisive vers des institutions internationales enfin adaptées au XXIème siècle ; en ayant conclu un accord de paix au Proche-Orient ; en ayant défini les termes d’un règlement durable des crises du Soudan et de la région des Grands Lacs en Afrique. »

Une fois que vous avez lu ça, et bien… Vous savez tout ! Vous savez tout, parce que tout le reste du discours fut consacré à expliquer comment il comptait faire pour arriver à s’occuper de tout ça. En même temps. Avec ses petits bras.

La première partie de ce vaste programme concerne l’aspect « crise financière » du monde… Sarkozy, en fait, nous ressort exactement le discours de Toulon et réaffirme sa volonté de réformer (encore…) la finance mondiale à grand coup de régulations. Pour cela, bien évidemment, il compte sur le soutien du futur/nouveau président élu Barack Obama… Sauf, à mon avis, qu’il risque d’y avoir un petit problème :
En effet, il faut bien se l’avouer, son discours est fortement connoté à gauche, voir antilibéral… Alors j’imagine bien que de l’autre côté de l’Atlantique, ces propositions risquent d’être prises pour les délires d’un dangereux socialiste, ou pire encore, pour les élucubrations d’un communiste échappé de l’asile (forcément).

Ensuite, comme il semblerait que nous soyons au XXIème siècle, les vœux du président seraient que « le nouvel ordre mondial » se munisse des outils appropriés. C'est-à-dire qu’il préconise pour cela l’ouverture du conseil de sécurité de l’ONU à de nouveaux membres permanents issus des pays émergeants. Il y verrait bien des pays africains, sud-américains et arabes… Là encore, même si sa volonté est louable, je doute que nos amis anglo-saxons acceptent de partager leur table ronde avec des révolutionnaires et des mecs qui portent des serviettes sur la tête… Mais bon, on peut toujours rêver ! Là encore, selon Sarko Premier, tout dépendra d’Obama.

Ça, c’était ce que notre PGE souhaiterait que le monde devienne dans l’année qui vient. En ce qui concerne l’attitude de la France : Et bien, on va continuer à discuter avec tout le monde ! Les palestiniens, Israël, la Syrie, l’Iran, l’Iraq, le Pakistan, le Soudan, la Chine, le Rwanda, le Congo, les Iles Kerguelen, et la principauté d’Andorre, et cætera… La France est l’amie de tous et soutient tout le monde ! Et accessoirement, elle est même prête à faire du commerce avec tout le monde !
Bon, d’accord, cette dernière phrase, c’est moi qui l’ai rajoutée… Mais c’est ce que je pense, en fait. Je ne suis pas un va-t-en guerre, mais je suis persuadé que vouloir être gentil avec tout le monde n’est pas une bonne façon de procéder… Au mieux on passe pour un opportuniste, au pire pour un lâche. Il est des moments ou il faut bien dire à un pays : Stop ! Ce que vous faites est inqualifiable ! Je ne vous parle plus et je ne vous achète plus rien ! Na !
C’est peut-être puérilement dit, mais c’est ainsi.

Mais revenons à nos moutons, qui ont presque finis de brouter leur pâturage.
Or donc, le Président Sarkozy décide de finir en beauté et de parler de l’Europe.
Pour lui, 2009 est l’année où l’Europe doit enfin sortir de la crise institutionnelle dans laquelle elle se trouve. Là, bien sûr, vous aurez compris qu’il fait allusion à l’adoption du mini-traité sur la constitution, et au NON irlandais. Un NON, qui devrait selon lui, assez vite se transformer en OUI d’ici le deuxième semestre. Enfin, c’est ce qu’il croit. Car le président est un croyant, il faut le savoir.
Il a aussi parlé de la guerre du gaz qui oppose la Russie à l’Ukraine. Dans cette histoire, pour lui, chacun doit se comporter correctement dans les limites des contrats commerciaux qui sont passés entre l’Europe et les deux pays concernés… Ce qui veut dire en clair : Arrêtez vos conneries, et pensez aux clients ! Sauf, qu’en l’occurrence les clients, c’est nous, n’ont pas la possibilité de s’approvisionner ailleurs. Donc, on s’en tape des clients. N’importe commet ils seront toujours là.

Voilà donc, en gros et en vachement résumé ce qu’a dit notre zébulon court sur patte.

L’impression que me donne cette allocution est assez nuancée, je me dois de l’admettre. D’un côté j’aime assez cette volonté affirmée de réformer les institutions financières mondiales. Il faut bien dire que tout ce qui peut brider un tant soit peu les excès d’un libéralisme échevelé, n’est pas forcément pour me déplaire… Mais d’un autre côté, je doute fortement que les vœux de Sarkozy en ce sens, soient réalistes. Vouloir instiller de la morale dans un système qui par essence fonctionne sur l’absence de morale… revient à vouloir apprendre à un âne à voler. C’est pas possible. (Sauf à Gonfaron dans le Var… Mais bon, c’est pas le sujet).

De même, je trouve l’attitude opportuniste, lui dirait pragmatique, de notre Président Glorieusement Elu, des plus détestable. Autant j’ai toujours considéré que le France avait le devoir de prôner de par le monde les valeurs d’humanisme qui sont sensées être les siennes, autant je n’arrive pas à imaginer Sarko le faire pour autre chose que gagner des parts de marché. C’est sans doute un parti pris, mais je n’ai pas confiance en lui, c’est tout.

Enfin, j’ai noté un concept totalement absent de ce discours. Celui des droits de l’homme. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tendu l’oreille, ni même d’avoir lu l’équivalent pdf du discours, mais nulle part il n’est question des droits de l’homme. Nulle part.
J’en déduis donc, que cet aspect de notre politique étrangère est dorénavant exclu…

Bon, je vous laisse. Faut que j’aille pleurer sur mes illusions perdues.

vendredi 16 janvier 2009

Economie, démagogie et syndicalisme

Coucou ! C’est encore moi ! Et oui, je ne vous lâche pas, je continu dans mes petits commentaires sur les vœux présidentiels 2009… J’ai bien conscience qu’à la longue, mes diatribes sont susceptibles de vous gaver un poil, mais que voulez-vous, je me suis engagé à vous commenter les dires Sarkoziens, et je compte bien tenir mes engagements… Au moins jusqu’à demain. Après, le marathon des vœux sera fini et on pourra, vous et moi, faire une pause afin de digérer un peu tout ça…

Mais l’heure n’est pas encore à la digestion et aujourd’hui on va parler des vœux aux forces économiques qui ont eu lieu à Vesoul… (‘Tain Vesoul… Il doit être désespéré notre PGE pour aller là-bas.)

La première chose qui saute aux yeux, c’est qu’à la différence des interventions précédentes, notre Président Glorieusement Elu, n’officie plus seul à son pupitre comme un curé en prêche… Non, cette fois-ci, il a pour le soutenir, ou du moins appuyer son propos, une brochette de personnalités rangées en rang d’oignons derrière lui. Les enfants de chœur
Woerth, Lagarde, Devedjian, et Joyandet.
Voilà pour le côté visuel… Pour ce qui est de l’allocution proprement dite, je vous préviens tout de suite… Ca m’a gavé. Je ne sais pas, peut-être est-ce la lassitude de me taper le Nain suprême en live depuis une semaine, mais là… Là, franchement, il m’a gonflé.

C’est la crise… Blablabla… Relance…. Blablabla… Exceptionnelle… Blablabla… Sauver les banques… Blablabla… Vive le RSA… Blablabla… La faute aux 35 heures… Blablabla… Continuer les réformes… Blablablas…
Bouuuuuh… ! Tous ces blablablas, je peux vous dire que c’est fatigant à la longue. Surtout si c’est pour entendre les mêmes exemples d’autosatisfactions que j’entends depuis le début de la semaine. Non, j’imagine que le Sarko, lui aussi doit arriver à saturation. C’est vrai quoi ! Il commence à se répéter grave !

Pour être tout à fait juste avec vous, j’ai noté quand même deux passages qui ont, à mes yeux une certaine importance.
Le premier concerne son rôle de Zorro des places financière, défenseur de la morale, protecteur de l’éthique, pourfendeur des abus qui font mal aux yeux des ménagères…
Mardi dernier, le site du Monde.fr publiait un article révélant que 80% des entreprises du CAC40 étaient plus ou moins en délicatesse avec les nouvelles consignes ordonnées par la patronne du MEDEF, Laurence Parisot, concernant « la moralisation du capitalisme ». Comme c’est quelque-chose d’important pour l’image de notre PGE, celui-ci a donc tiré les quelques oreilles qui trainaient…
On vous a aidé, d’accord, mais en échange vous devez faire des efforts en ce qui concerne les dividendes versés aux actionnaires, la rémunération des dirigeants et les bonus (Golden-parachute et golden-hello). J’imagine assez bien tous ces Grands-Patrons, inconfortablement installés sur leurs chaises, sourirent dans leurs barbes et se dirent en leurs fors intérieurs que les français allaient surement avoir du mal à gobé pareille sornette ! Peut-être même qu’ils se demandaient si la grand-mère de notre nano-président faisait du vélo ? Qui sait ?
Mais enfin, le PGE, il a bien insisté quand même. Il leur a dit que si d’ici la fin du trimestre, ils ne se calmaient pas sur les brouzoufs, il allait devoir sévir et légiférer !

Ensuite, la deuxième chose importante qui est malgré tout ressortie de ce discours, c’est que Sarkozy s’en est pris au syndicat SUD.
La chose a été amenée par une habile transition : « Il faut continuer les réformes, certes, mais dans un souci de dialogue avec les syndicats »… Et il embraille direct sur le syndicat SUD-rail qui selon lui est « une organisation syndicale irresponsable, qui casse le service public et bafoue l’intérêt des usagers en fermant la deuxième gare de France… ».
Sauf que ce n’est pas SUD qui a fermé, la gare St Lazare, c’est la direction de la SNCF… Mais bon, personne dans l’assistance n’ira le contredire. Ni même lui rappeler qu’il a obtenu rapido les excuses du PDG de la SNCF, ainsi que des compensations pour les clients… Ou les usagers, on ne sait plus.

SUD (Solidaires, Unitaires et Démocratiques), c’est la petite bête qui monte en ce moment. Bien plus radical que ces confrères embourbés dans des connexions incestueuses avec le patronat (cf l’affaire Gautier-Sauvagnac et les caisses de l’UIMM), SUD gagne des membres au fur et à mesure des élections professionnelles. Plus proche de la LCR que du PC, ces bambins ont repris le flambeau de la lutte des classes abandonnés par leurs ainés et font parler d’eux à grands coups d’actions spectaculaires. Depuis des semaines SUD fait tourner en bourrique la SNCF en organisant des grèves tournantes de 59 minutes afin de revendiquer des augmentations de salaires et d’effectifs, et pour ce faire utilise toutes les failles possibles de la loi sur le service minimum dans les transports. Aussi, notre Bien Aimé Président envisage fortement de légiférer, là encore, pour cadenasser encore plus la loi… A suivre donc.
Entre parenthèse, je me demande s’il existe un SUD-rmistes… Faudrait que je me renseigne…
Bon, bref, le président, il aime pas les petits syndicats non-alignés qui n’en font qu’à leur tête. Honte sur eux ! Si le plan de relance ne marche pas, se sera de leur faute !

Voilà ! J’ai fini !
Ah ! J’oubliais ! A la fin, le président il a dit un truc qui m’a fait hurler :
Il a dit qu’il continuerait les réformes parce que « c’est l’idée que je me fais de l’intérêt de notre pays, et la responsabilité éminente qui est la mienne. ».
Là, je me suis dit qu’on touchait le fond, et que la démagogie n’avait pas de limite…

Allez ! Je vous dis à demain, pour les vœux aux corps diplomatiques, et après, si vous me le permettez, je m’accorderais une pause… Passeque là, j’en peux plus…

Roque et diagonale du fou

La plupart des commentateurs politiques l’annonçaient depuis un bail, un peu comme s’il s’agissait de la floraison des amandiers, le remaniement ministériel est enfin arrivé ! Enfin, il s’agit plus d’un jeu des chaises musicales qu’autre chose comme vous l’allez voir…

Alors, on se concentre et on essaye de suivre.

Acte 1 :
Patrick Devedjian quitte son poste de Secrétaire Général de L’UMP pour devenir Ministre de la Relance Economique. En fait il s’agit pour Sarko de le virer du parti tout en lui donnant un poste qui ne sert à rien.






Acte 2 :
Xavier Bertrand quitte le gouvernement et son poste de ministre de travail pour remplacer Devedjian, et pour remettre de l’ordre dans l’UMP. Son boulot étant de remettre de l’ordre dans les bisbilles persos qui plombe l’ambiance, de commencer la campagne de réélection de son maitre et, accessoirement, de barrer la route à Jean-François Copé.




Acte 3 :
Brice Hortefeux quitte son poste au ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale pour remplacer Bertrand au ministère des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville… Je l’imagine assez ravi de quitter ses oripeaux de gestapiste pour un poste plus honorable et plus en accord avec le destin que Sarkozy semble lui promettre.




Acte 4 :
Eric Besson, montre qu’il a de la suite dans les idées et s’installe aux manettes du ministère de l’Epuration à la place d’Hortefeux. Il quitte pour cela son poste de secrétaire d’état chargé de la Prospective et du Développement de l'économie numérique. Ce mec a déjà montré qu’il était à l’aise avec le panneau traitre accroché au cou, devenir la personne la plus détestée de France ne devrait pas le gêner outre mesure…



Acte 5 :
Nathalie Kosciusko-Morizet, quitte son poste de secrétaire d’état auprès du ministre de l’écologie pour remplacer Besson à l’économie Numérique. On annonçait un villiériste à sa place, mais devant le tollé, Sarko à préférer filer une carotte à celle qui fout la merde au sein de l’UMP Ile de France… Petit problème, le frère de la belle est le PDG de Price-ministère.
Elle ne sera pas remplacée, ce qui montre bien que l’argument électoral de l’écologie n’est plus un souci pour notre PGE.


Effet collatéral :
Christine Boutin (Logement) perd le volet « ville » de son ministère, en la personne de Fadela Amara qui va bosser avec Hortefeux.

Que vous dire… Moi, j’ai l’impression qu’il s’agit plus d’une réorganisation de l’UMP qui aurait des conséquences sur l’organigramme gouvernemental qu’autre chose… Les présidentielles sont dans trois ans, et le Sarko, en bon stratège il faut le reconnaitre, positionne déjà ses pions pour 2012.

Et à gauche ?
Ben… Rien.


jeudi 15 janvier 2009

Papa est de retour !

Bon. Je sais ce que vous allez me dire: Qu’est-ce que t’as foutu ?!? T’as vu l’heure ? C’est une heure pour publier ton analyse des vœux Sarkoziens ? Non mais !
Baste ! C’est pas ma faute !
Ce matin j’étais tout disposé à me mettre au boulot pour vous dire ce que je pensais des vœux aux « acteurs de la sécurité »… Oui, mais voilà : Je ne pouvais pas.
Pourquoi ? Et bien parce que tout simplement il n’y avait rien sur le web pour me relater ce qui c’est passé hier à Orléans. Quedalle. Peau-de-zob. Pas la queue d’une info. Pas la moindre vidéo. Le désert. Même le (désormais très connu de moi) site de l’Elysée, ne me proposait rien sur l’événement !
Bon ok. J’exagère un peu… J’ai réussi à mettre la main sur une dépêche de l’agence Reuters, et sur un article du libéorléans.fr… Mais bon, c’est tellement connoté comme compte-rendu, qu’on s’aperçoit tout de suite que ça a été écrit par un gauchiste aigri et revanchard. Je m’en voudrais de ne baser mon analyse uniquement sur l’avis partial d’un pigiste trotskiste. Vous me connaissez : je ne mange pas de ce pain là !
Non, moi ce qu’il me faut pour bosser, c’est le texte intégral. A défaut de le voir gesticuler, le Sarko, j’ai besoin, a minima, de lire sa prose (ou celle d’un affidé, c’est idem), pour me faire un avis honnête et impartial… Bref, j’étais bien embêté.
Ce n’est que vers midi que les petites mains aussi habiles qu’élyséennes ont enfin mis en ligne les propos de notre nano-président… Moi, à c’t’heure, il faut bien que je me nourrisse. Ensuite, faut que je fasse mon dodo… Aussi, voilà pourquoi je ne m’y suis mis que tard dans l’après-midi…
C’est bon ? Je suis pardonné ? Merci.

Alors donc, je m’y mets :
Hier, Monsieur le président de la République Française s’est rendu en la bonne ville d’Orléans pour y présenter ses vœux aux acteurs de la sécurité. Les acteurs de la sécurité ne sont pas, comme on pourrait légitimement le supposer, issus d’un club hollywoodien de gros bras au service du Bien… Non, il s’agit plutôt de ce que la France compte de policiers, gendarmes, matons et autres pompiers. Bref, tout ce qui porte un uniforme avec des choses qui brillent dessus.
Vous vous doutez bien que le petit Nicolas était tout à son aise devant ce parterre de képis en tout genre. (Papa est revenu nous voir ! Chouette !) En fait j’ai eu l’impression de voir un ministre de l’intérieur chargé de faire son bilan… Et ce fut le cas, parce que pendant un bout de temps, la moitié du discours en fait, il s’est gargarisé de tout ce qui avait été fait depuis sept ans. Pour sûr, on en a entendu des chiffres ! Des pourcentages en veux-tu en voilà, que je ne contredirais pas, parce que je n’en ai ni l’envie nie le temps. Mais bon, il était content de lui le Président !
Puis, après un parallèle plus que douteux entre les droits de l’homme et la création des fichiers en tous genres, notre PGE a commencé à développer son sujet principal : La victimisation.
Ah non, pardon ! C’est pas ça… Il a dit « les victimes », « il faut penser aux victimes », « le droit des victimes… ». Voilà, c’est ça qu’il a dit. Il a dit que les victimes passaient avant tout le monde et que la mise en prison des coupables pour satisfaire les victimes, étaient ce qui comptait le plus… Moi qui croyais que la justice se rendait au nom de la société toute entière, je vais devoir revoir mes principes de bases…

Alors qu’il planait avec grâce sur son petit nuage cumulo-démago tout rose, il n’eut même pas besoin de transition pour arriver au sujet suivant ! (Il est fort quand même…) : La culture du résultat. Les résultats qui doivent être récompensés et les absences de résultats qui doivent être sanctionnées. Brrr ! Attention messieurs ! Le président il en a déjà viré quelques-uns, et il va continuer ! Si vous continuez à organiser des matchs de foot, ça va chauffer pour votre matricule ! Donc, du résultat, du résultat, encore du résultat.
Comme ça, l’année prochaine, il aura encore son petit nuage rose !

Ensuite, Le chef de l’état, qui est donc aussi le chef de la police par voie de conséquence (normal pour un état policier), a fixé l’objectif pour 2009. Je dis bien l’objectif, parce qu’il y en n’a qu’un seul. Un seul, mais d’importance : Les violences urbaines.
Violences urbaines, pour Sarko, ça veut dire beaucoup de chose. Ca comprend les violences en bandes, comprenez la racaille qui se défoule, l’extrémisme politique et les émeutes…
Il faut à tout prix que la police pratique avec zèle la « tolérance zéro » !
Donc, avis aux manifestants de tous poils, aux mécontents grincheux, aux syndicalistes psychopathes, les autorités sont prévenues que cette année vous avez plus ou moins prévu d’ouvrir la bouche ! Elles seront prêtes les autorités ! Elles vous attendront !
Et si par malheur il y a dans le lot des éléments étrangers, je veux dire pas français, qui comptent attiser les tensions intra-communautaires (sic), ils trouveront sur leur chemin les sauveurs de la république, Une et Indivisible ! De même, accessoirement, un vol charter…

En clair, ce qui se passe à Gaza, reste à Gaza.

Enfin, Sarkozy en profite également pour distribuer des rallonges budgétaires : 80 millions pour les prisons, 100 millions à partager en part égale entre la police et la gendarmerie pour acheter des bagnoles, et… C’est tout.
C’est à ce moment que vous vous dites, parce que vous êtes un lectorat attentif, et les pompiers ? Ils sont où les pompiers ? Pourquoi y z’ont pas de sous les pompiers ? D’ailleurs pourquoi, le nain il a pas parlé des pompiers ?
Et c’est vrai que les pompiers sont les grands absents de ce discours. Pour être tout à fait franc avec vous, il en a parlé… Trente secondes et demi. C’était pour dire qu’il fallait qu’ils intensifient le recrutement de pompiers volontaires, et que pour cela il fallait envisager de leur filer des points retraites supplémentaires…

Des pompiers gratos, donc, mais pas un sou de plus et surtout on ne parle pas de la requalification de leur métier en métier à risque… Non, surtout pas.
En bas de mon boulevard il y a une caserne de pompiers… Ceux-ci crient leur désespoir depuis des mois en bariolant leurs beaux camions rouges de slogans. Ca fait des mois, des années que ça dure. Ils réclament des moyens pour effectuer leur mission. Ils réclament de la considération… Et le président les considère pendant trente secondes et demi, sans leur donner un centime…

Voilà ! Je crois que je n’ai rien oublié… Enfin, j’veux dire que j’ai probablement omis certaines choses, mais en gros c’est ce que j’ai retenu des vœux « aux acteurs de la sécurité ».
On se fait un petit résumé pour récapituler tout ça ?

Donc, on résume : Sarkozy c’est le meilleur. C’est pas parce qu’il est devenu le chef de tous les français, qu’il n’en est pas moins toujours le chef de tous ceux qui portent un uniforme avec des choses qui brillent dessus… Sauf ceux qui ont des bandes rouges sur le côté du pantalon, bien entendu.
Il est content de lui, et il est content de ses troupes. Et cette année, c’est top-priorité à ce qui fait pleurer la ménagère. Les victimes passent avant les erreurs judiciaires et les bavures. Et c’est tolérance zéro pour ceux qui auront l’idée saugrenue de vouloir sortir du rang en voulant contester les réformes !

Repos ! Rompez les rangs !

mercredi 14 janvier 2009

Culture et identité nationale, même combat !

Allez ! Courage les enfants ! On continu dans la tournée des vœux présidentiels !
Rassurez-vous, l’agenda n’annonce toujours rien au-delà du 16 janvier… Donc logiquement vous et moi devrions en avoir bientôt fini avec ces analyses quotidiennes.

Alors cette fois-ci, il s’agissait des vœux au Monde de la Culture. Personnellement, je vous l’avoue, je me demandais ce que le PGE pouvait bien avoir à dire sur le sujet… Tout un chacun sait que le Président Sarkozy ne brille pas par son amour immodéré des arts, loin s’en faut. Et tout le monde sait également, que le milieu artistique dans son ensemble, le lui rend bien.

Et bien, mes chers amis, sachez que je n’ai pas été déçu pour un sou ! Je crois bien que jusqu’à présent c’est dans ce discours-ci que Sarko a été le plus subtilement insinuant, et, dans un certain sens, le plus effrayant…

Pour lui, en temps de crise les français ont besoin de se tourner vers une culture qui est à même de lui apporter du sens, des repères, des valeurs et une identité. Identité… Le mot reviendra pendant tout le discours. Inlassablement martelé. C’est idéologiquement cohérent avec sa pensée et on verra plus loin qu’il ne s’agit pas comme on pourrait légitimement le supposer, d’identité culturelle, mais bel et bien d’identité nationale.

Paradoxalement, même si l’identité de notre pays semble le préoccuper, il fustige en même temps l’immobilisme des structures qui est un frein à l’audace et à l’innovation… Et de prendre pour exemple les multiples oppositions qui se dressent pour des raisons diverses contre les grand projets architecturaux du genre, le Grand Paris ou encore les tours.
Si je comprends bien, les règles d’urbanisme, celles qui permettent d’éviter que l’on fasse tout et n’importe quoi, vont se voir assouplir afin que « les architectes puissent s’exprimer librement ».
Je ne sais pas vous, mais moi je me dis que si Sarko avait quelques amis dans le BTP, cela ne m’étonnerait pas.

Autre cheval de bataille, la création d’un musée sur l’histoire de France. Là on se dit que le Sarko, il a peut-être envie de faire comme ses prédécesseurs et de laisser une trace pour les générations futures… Ou peut-être pas. Car le projet est plus ambitieux à ses yeux que le fait de laisser des cailloux avec son nom dessus. Le futur musée sera chargé de montrer l’histoire de notre pays dans sa « cohérence » ( ?) et de renforcer, là encore notre identité… Il précise par ailleurs qu’il s’agit-là de l’identité nationale et non culturelle.
Il me revient tout à coup en mémoire sa conception de notre identité française, ses racines chrétiennes, etc…
Et soudain, j’ai peur. Je me dis que décidément, cette intervention prend une tournure qui me déplait… J’ai l’impression de me retrouver l’année dernière, à peu prêt à la même époque, et de réentendre ses convictions douteuses sur la place de la religion dans la société. Je ne me trompais pas… Mes doutes se sont vite trouvés confirmés dans l’annonce qui suivit.

Le ministère de Culture se trouve crédité de 100 millions de plus pour son travail de rénovation et d’entretien du patrimoine culturel. C’est une bonne chose me direz-vous… Sauf que le président précise bien qu’il s’agit là d’un budget qui servira en priorité à la rénovation des édifices religieux, car il s’agit, toujours, d’une question « d’identité, de sens, de respect de notre culture… »
Ça-y-est, vous commencez à comprendre où il veut en venir notre Président Catholiquement Élu ?
Par ailleurs, il souhaite que le mécénat se généralise, sans conditions, pour permettre à ceux qui le souhaitent (personnes privées et entreprises) de pouvoir financer la rénovation d’établissements protégés publics et privés…
Je ne sais pas vous, mais moi je me dis que si Sarko avait quelques amis désireux de baisser leurs impôts, cela ne m’étonnerait pas.

Pour ne pas rester sur le bord de la route, notre PGE s’est autoproclamé président d’un Conseil Pour la Création Artistique ! Celui-ci sera chargé de «recentrer les aides sur l’excellence artistique», de promouvoir la recherche, la divulgation, et le marché de l’art ! (N’oublions pas le marché, c’est important).

Alors, si j’ai bien tout compris, voici ce qu’il faut retenir de cette intervention :
Le ministère de la culture est bien plus soutenu que celui de l’éducation, pour peu qu’il assume sa nouvelle fonction de ministère de l’identité nationale. Les règles de l’urbanisme seront assouplies pour filer un coup de main aux maçons. Des facilités seront offertes aux plus riches de réduire leurs impôts pour peu qu’ils investissent dans le mécénat.
La culture, c’est bien tant qu’elle transmet les vraies valeurs de la France éternelle et chrétienne. Les fondements de la laïcité, on s’assoit dessus pour peu que nos églises soient belles… C’est tout ? Je n’oublis rien ? Ah si ! Afin que la splendeur de notre pays profite aux plus grand nombre, les musées nationaux seront gratuits pour les moins de 25 ans.

Souriez les amis ! Le meilleur des mondes est pour demain !