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vendredi 31 octobre 2008

Justice, dénonciation et bachotage

Oh la bonne nouvelle que voilà ! Une bonne nouvelle qui va ensoleiller ma journée, même si pour l’instant il pleut depuis deux jours sur la Côte d’Azur.
Le tribunal administratif vient d’annuler l’appel d’offre lancé par le Ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Développement Solidaire (et oui ! C’est son nom entier !).
Rappelez-vous. Le 17 septembre je vous informais sur la volonté de sinistre Hortefeux de bâillonner l’association CIMADE qui s’occupe de la défense des personnes incarcérées dans les Centres de Rétention Administratifs (voir l’article « Omerta sur les CRA »). Et bien la justice vient d’annuler l’appel d’offre destiné à ouvrir les CRA à d’autres associations, mais en réduisant sérieusement leur fonctions.
Ce qui est étonnant, c’est que la décision du tribunal n’est pas fondée sur un quelconque vice de forme, mais bel et bien sur le fond de l’affaire. En effet, le juge estime que les détenus ne seront pas assez bien défendus si l’on se réfère au cahier des charges proposé dans l’appel d’offre.
Bien évidemment, le Ministère a pris acte de cette décision, et décidé de retoquer son appel qui sera de nouveau proposé dans… Ben, on sait pas quand… En attendant, depuis le 22 aout, qui s’occupe des détenus ? Personne !
L’actualité en matière de politique xénophobe est décidément très riche en ce moment. Hier, on apprenait qu’une employée (et oui, c’est une femme !) n’avait pas hésité à dénoncer une mère de famille Equatorienne sans papiers à la police. Aujourd’hui on apprend que désormais, les candidats à l’immigration sur le sol français devront réussir à un examen. Celui-ci comportera des questions sur le fonctionnement des institutions françaises, la culture française, et bien évidement nécessitera une bonne connaissance orale et écrite de la langue française.
Moi, franchement, je vous dirais : Pourquoi pas ? A condition que la France offre aux futurs candidats la possibilité de préparer efficacement cet examen. Et gratuitement, bien évidemment. Et que les cas d’urgence soient pris en compte.
Sauf que deux questions restent en suspens. Même si l’on apprend que des cours obligatoires seront bel et bien dispensés dans les ambassades pendant deux mois, on ne sait pas si cela sera suffisant pour acquérir les connaissances demandées. De même, quid du coût de ces cours ?
De plus, l’examen ne sera pas présentable dans les pays en guerre et dans les pays en état de catastrophe naturelle majeure…
Ce qui exclu d’office la grande majorité des immigrants défavorisés, les demandeurs d’asile économique et politique, les morts de faim, les miséreux… bref, l’immense majorité des candidats à l’immigration.
La politique est donc claire. Viendez chez nous, uniquement si vous avez la tune et l’instruction ! Les autres, restez chez vous et crevez !
Je n’ai pas besoin de vous dire que ce n’est absolument pas comme ça que je conçois le rôle de mon pays.

Bon ben… Finalement je crois que ma journée sera peut-être pas aussi ensoleillée que ça…