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samedi 17 octobre 2009

De la trahison des idéaux

Il y a quelques temps je m’inquiétais auprès d’une amie de cette fâcheuse tendance à la trahison de leurs idéaux qui anime bon nombre de gens de gauche.
La liste est longue depuis deux ans et demi… Eric Besson (Premier d’entre les Premiers), Martin Hirsch, Fadela Amara, Bernard Kouchner, Jean-Pierre Jouyet, Jean-Marie Bockel…

Je m’interrogeais de savoir s’il existait dans l’histoire politique de notre pays des gens qui avaient fait le voyage en sens inverse… Et j’ai eu beau réfléchir, nous avons eu beau nous décarcasser la mémoire mon amie et moi, nous n’avons pas trouvé d’exemple de politiques qui au court de leur carrière seraient passés de la droite, vers la gauche…

Dans ce domaine, la trahison semble unilatérale…

Alors que nous faisions ce constat, mon amie me dit soudain :

-Ca fait flipper hein ?

Oui, ça fait flipper comme tu dis… Ca fait flipper, parce cette unilatéralité a quelque-chose de définitif. Comme si la logique voulait absolument que la sagesse conduise vers des idées de droite. Comme si cette unilatéralité désignait d’office qu’un camp valait forcément mieux qu’un autre et que le temps aidant, ces trahisons à répétition le démontraient…

Puis, au bout d’un moment plein de désarroi, je me suis souvenu d’un texte que j’avais écris il y a quelques mois… Un texte que je n’ai pas retrouvé, mais qui disait en substance ceci.

Être de gauche c’est réfléchir plus avant sur les faits qui font qu’une société fonctionne. Être de gauche, c’est avoir conscience que l’individu fait parti d’un tout. Être de gauche c’est avoir une conscience sociale. Être de gauche, c’est se préoccuper du bonheur des autres. Être de gauche, c’est s’obliger à participer à la vie collective même si cela empiète sur son petit bonheur égoïste. Être de gauche, c’est avoir le courage de s’attaquer aux sources des problèmes plutôt qu’à leurs conséquences. Être de gauche, c’est se battre encore et toujours contre les injustices. Être de gauche, cela demande des efforts… Des efforts constants et réguliers. Cela demande de la tolérance, de l’humanité, du respect…
Bref, être de gauche, c’est du boulot. C’est un combat.

Alors qu’être de droite c’est considérer que les autres peuvent et doivent se démerder sans l’appui des autres. Être de droite, c’est croire en la chance et au hasard qui fera forcément bien les choses pour la multitude. Être de droite, c’est penser d’abord à soi et à ses proches avant que de s’inquiéter du voisin de palier. Être de droite, c’est se considérer comme le centre d’un tout, et non-pas une partie d’un tout. Être de droite, c’est préférer rejeter qu’accepter. Être de droite, c’est laisser parler les instincts les plus basiques qui font la nature humaine. Être de droite, c’est accepter les inégalités comme une normalité…
Bref, être de droite c’est facile.

Alors j’ai compris que tous ces Besson, Kouchner, Amara, Bockel et autres Jouyet, n’avaient pas soudainement aperçu la lumière. J’ai compris que ces gens n’avaient pas réalisé combien la voie de droite était plus juste que celle de gauche… J’ai compris qu’ils avaient simplement choisi le côté obscure de la force. Ils avaient baissé les bras. Ils avaient choisi la facilité plutôt que le combat…

Voilà pourquoi, à mon sens, les désertions et les trahisons ne peuvent se produire que dans un sens et pas dans l’autre. Car, aussi vrai que la chair est faible, l’esprit l’est encore plus et les tentations sont grandes.

Ah oui ! Il me faut peut-être vous dire pourquoi j’ai pensé à ça en ce beau mais froid samedi qui s’annonce… Et bien c’est en écoutant la superbe chronique que François Morel a fait hier sur Inter… tout simplement.