Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


dimanche 9 novembre 2008

Rêve de mer

Salut tout le monde ! Aujourd’hui je ne vais pas vous parler des chamailleries du partie socialiste, ni même du honni petit nabot qui nous gouverne… Non, je vais vous parler d’un rêve. Je vais parler de ce qui est plus qu’une course. Je vais vous parler du Vendée Globe.

Le Vendée Globe… C’est un truc de dingue ! Les médias, friands de métaphores, l’ont surnommé « l’Everest de la mer ». Sauf qu’on n’a jamais aligné une trentaine de concurrents pour gravir le plus haut sommet du monde… Mais l’image est cependant parlante et elle décrit bien ce qu’est le Vendée Globe… C'est-à-dire, ce qu’il y a de plus dur, de plus beau, de plus impliquant dans le milieu de la course au large. Pour un marin, c’est le défi ultime.
Imaginez plutôt, une course autour du monde, en solitaire, sans assistance et sans escale. Le tout sur des bateaux quasiment identiques, des 60 pieds… Rien que ça.

Bon, je sais qu’il n’y a pas beaucoup de voileux parmi vous, aussi je vais tenter de vous expliquer ce qu’elle a de si particulier cette course.
Faire le tour du monde, ça ok, tout le monde voit à peut-près ce que cela veut dire… Etant donné la configuration de notre géographie planétaire, pour arriver à réaliser cette circumnavigation le plus rapidement possible au départ des Sables-d’Olonne, il n’y a pas trente-six chemins. Et celui-ci consiste en gros à faire le tour du pôle sud en passant par le cap de Bonne Espérance et le cap Horn… (Mouais… Pour les nuls en géo, regardez la carte ci-contre, ça vous situera un peu le truc !)

Une fois le parcours posé, et bien on se rend compte au regard des conditions météo qui règnent dans ces zones là, qu’il va bien falloir utiliser un bateau capable de les affronter… Les conditions météo. Et notamment le fait que le marin, il va passer pas mal de temps à avoir le vent dans le nez, plus rarement de travers, et encore plus rarement dans le dos. C’est pourquoi, pour faire cette course avec un seul type à bord, on préférera un monocoque. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu’un monocoque est plus facilement gérable seul dans les allures de prés qu’un multicoque… Aï ! Je sens que je vous perds là… Bien, on va faire un peu de didactique.

Alors voilà. Imaginez vous debout, les bras écartés dans le prolongement de vos épaules… Ca y est ? Bien. Quand le vent vient vous frappé direct en plein nez, vous êtes vent-debout (c'est la zone rouge, là à droite). Ça veut dire que vous n’avancez pas ou pire, que vous reculez ! (Si, la marche arrière ça existe sur un voilier !)
Si vous sentez que le vent vient caresser les ailes de votre nez, ou qu’il vient d’un endroit qui est situé devant vos bras écartés, vous êtes dans une allure (une situation par rapport au vent) qu’on appelle au prés.
Si le vent vient de vos côtés, vous êtes au travers. Et enfin, si vous sentez que le vent vient vous titiller toutes les parties arrières, vous êtes à une allure de portant.
C’est bon ? Ok, je continue. Pour chaque allure, en plus de la Grand Voile, on va se servir d’une voile supplémentaire et appropriée… Pour le prés, ce sera un foc, ou un génois, ou un tourmentin, tout dépendra de la vitesse du vent. Pour le portant on utilisera un spinnaker, ou un spi si vous préférez. L’allure la plus rapide pour un bateau à voile est toujours le portant, et c’est aussi la plus confortable puisque le bateau est bien à plat sur l’eau, propulsé par la plus grande surface de voile possible, le spi.
Tous les bateaux à voiles, qu’ils aient une, deux, ou trois coques se débrouillent plus ou moins quelque soient les allures. La différence va donc se faire dans la capacité qu’ont chacun d’eux à réduire le plus possible cet angle mort que représente le vent-debout. En gros, vous avez de 30 à 45 degrés à gauche et à droite de l’axe du vent, où vous ne pouvez pas vous diriger… Et bien, un monocoque va pouvoir réduire cet angle, on dit remonter au vent, beaucoup plus qu’un multicoque (moi, perso, avec un Surprise bien réglé, je suis remonté jusqu’à 25 degrés…). Lorsqu’un bateau a une capacité naturelle, de par sa conception, à remonter au vent, on dit qu’il est ardent. C’est joli comme adjectif non ? Problème, à cette allure de prés serré, très serré même, votre bateau gîte énormément et vous êtes constamment dans un équilibre précaire. C’est stressant, et c’est dur à maintenir sur le long terme.
Bon. Vous comprenez maintenant pourquoi ce sont des monocoques qui font cette course ?

Ensuite, il faut bien comprendre ce que signifie « sans assistance et sans escales ».
Sans assistance veut dire qu’en aucun cas le skipper ne doit recevoir d’aide extérieur sous peine d’être disqualifié. Ça veut dire, que s’il casse un truc, il doit le réparer tout seul. S’il tombe malade ou se blesse, c’est démerde toi ! A ce propos, on se souviendra de la mésaventure de Bertrand de Broc qui dut se recoudre la langue lui-même… Sans assistance, ça veut enfin dire que le skipper ne peut bénéficier de l’aide d’un « routeur ». C’est-à-dire que personne ne va analyser les données météo pour lui et lui tracer la route la plus efficace… Non, il doit le faire lui-même avec les informations dont tout le monde dispose. Ce qui induit, une constante remise en question, de la stratégie, de la chance parfois…

Enfin, ce tour du monde doit s’effectuer sans escales. D’une seule traite. Si jamais le bateau touche la terre ne serait-ce qu’une seule fois, c’est la fin. Cela veut dire que la course est longue… très longue. Elle va durer trois mois. Trois mois tout seul à gérer la casse, la météo, la stratégie… Sachez que depuis que la course existe, en moyenne, seulement la moitié des concurrents inscrits au départ arrivent sains et saufs à bon port (voir les statistiques dans la fiche wiki).

Vous comprenez maintenant pourquoi j’adore le Vendée Globe ? Parce que c’est, avant d’être une course, une aventure humaine hors du commun. Gagner, devient secondaire puisqu’il faut avant tout TERMINER. C’est une histoire entre l’homme, sa machine et les éléments.

Bon, je m’aperçois que je commence à être un peu long… Si ça vous plait d’en savoir un peu plus sur cette course mythique et sur la voile en général, et bien vous me le dites et j’en remettrais volontiers une ou plusieures couches ! C’est qu’il y a tellement à dire ! Le piège du golf de Gascogne. C’est quoi le Pot au Noir ? La navigation dans le Grand sud parmi les growlers… Comment fait-on pour dormir ?
Bref, il y a encore plein de trucs à voir. Pour ma part, sachez que je prends le départ à 13H02 des Sables-D’olonne… Et oui ! Je me suis inscrit au départ de la course virtuelle organisée par Virtualregatta.com ! Une course en temps réelle avec les mêmes données météo que les concurrents ! Ça va se bousculer un peu parce qu’on est déjà 24 409 participants ! Mon objectif : Arriver, et si possible dans la première moitié du classement…