Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


mardi 30 juin 2009

La photo de la semaine


Mais dans quel monde vivons-nous ?

5…4…3…2…1… Atterrissage !

Boudiou que c’est pas facile de reprendre le boulot ! Pendant quatre jours j’ai réussi à me déconnecté de la réalité, et maintenant que je suis de retour dans mon château fort, les douves remplies et la herse relevée, j’ai un peu de mal à reprendre le fil de mes activités bloguesques.

Pour l’instant, je me demande plutôt si je ne suis pas en train de me planter quand je dis que je me suis « déconnecté de la réalité »… Et si la réalité ce n’était pas plutôt ces quatre jours, et mon quotidien un putain de cauchemar ?
Bon, ce n’est peut-être pas le moment que je me prenne la tête avec des considérations hautement philosophiques… J’ai des heures de sommeil en retard et un tas de choses à faire dans les deux jours à venir, aussi je crains de manquer de neurones pour réfléchir à une question aussi complexe que celle-ci.

Mais bon, il faut quand-même que vous compreniez mon questionnement… Je m’absente pendant un temps infiniment court à l’échelle de ma vie et ridiculement insignifiant comparé à celle de la planète, et qu’est-ce que je découvre en arrivant chez moi ? Hein ?
Je découvre que le monde marche sur la tête. Ni plus ni moins.

Un vague chanteur pédophile au talent aussi discutable que sa moralité meurt, et c’est comme si la terre entière avait perdu le bien le plus précieux qu’elle est engendrée depuis des millénaires… Vous avouerez qu’il y a de quoi être perplexe, non ?
Aux Etats-Unis, un type de 70 balais, jadis encensé par ses pairs se voit condamné à 150 ans de prison pour avoir entrainé des milliers d’abrutis obnubilés par l’appât du gain… Comme si, en immolant ce pauvre vieux sur la place publique, cela pouvait absoudre la populace vociférante et la décharger de sa propre responsabilité…
Dans un bled paumé au nord de la France, une espèce de nazie bon teint est su le point de se faire élire sur une liste municipale, et tout à coup on en appelle au pacte républicain ! On décrète la mobilisation générale ! Comme si tout à coup il n’existait plus ni droite ni gauche, comme si tout à coup la politique n’était plus qu’un vaste mouvement populaire… Mouvement populaire, qui pour peut qu’il s’unisse, deviendrait, je ne sais pas moi, une espèce d’Union digne de gouverner la France… Une union où l’on pourrait voir un Mitterrand ministre dans un gouvernement de droite par exemple, ou encore un groupe comme PPR prendre la tête d’une croisade écologique… Un monde parfait, ou le paradoxe serait réalité et le rêve une obscure légende rétrograde.

Vous comprenez maintenant pourquoi, moi ce matin j’ai un peu de mal à me reconnecter avec ce monde ? Hein ?
C’est qu’il est quand même assez bizarre ce monde. En tous cas vachement compliqué, plein de fausseté, de mensonges, d’illusions…

Bon, je crois qu’il va me falloir quelques jours pour m’y habituer… Parce que pour l’instant, j’ai plutôt dans la tête des souvenirs de convivialité, de rires, de discussions sérieuses et légères à la fois, de bonheur… Bref, que des trucs qui ne ressemblent pas vraiment à ce que j’ai sous les yeux depuis ce matin.
A moins que… A moins que la réalité ce ne soit en fait qu’un mélange des deux rêves… Bon ! Je réfléchis encore à la chose et je vous tiens au courant ! Promis !

mercredi 24 juin 2009

Gaëlle

Bon.
Je ne sais pas comment vous dire ça, donc le plus simple c’est encore d’y aller carrément et de vous annoncer de but en blanc.
Gaëlle est morte.

Ce matin, la mort dans le cœur, j’ai dû me résoudre à la conduire chez le vétérinaire. Celui-ci m’a confirmé ce que je savais déjà dans le fort qui me sert d’intérieur. Depuis quelques jours je le savais. Je m’en doutais. Je le voyais…
Ma féline si belle et si câline n’était plus qu’une ombre. Une ombre titubante, peinant à laper l’eau claire de la tasse que je lui présentais.
Les signes encourageants de rétablissement que je m’inventais au fil des jours, se sont espacés jusqu’à disparaitre.
Ce matin, il m’aura fallu un regard extérieur pour qu’enfin je comprenne que je ne tenais dans mais bras qu’un cadavre ambulant…
Arrivé chez le vétérinaire, le mince petit fil d’espoir que j’entretenais au fond de moi, que je chérissais comme je la chérissais elle, ce mince fil s’est brisé avec la question que le praticien me posât… :

« Que voulez-vous faire ? »


Cette simple question prononcée avec une gravité lourde de sens m’a soudain fait réaliser que j’étais venu en fait pour ça.
Pour la faire partir.

Pendant un temps, j’ai digressé, j’ai ergoté, j’ai frimé, j’ai cherché ce petit fil qui m’accompagnait jusqu’alors. En vain. Il avait disparu…
Dans un souffle je lui ai répondu : « Faites-le… ».

Quelques minutes plus tard, alors que je tenais sa petite tête dans le creux de ma main et que de l’autre je lui caressais le flanc, j’ai senti son petit cœur s’accélérer puis ralentir, ralentir, jusqu’à cesser de battre.
Mon nez dans sa fourrure, je lui murmurais des mots doux à l’oreille, tandis que mes larmes tombaient en goutte à goutte sur la table.
Au bout d’un moment, le véto et son assistante sont sortis pour nous laisser seuls, et la porte refermée, j’ai laissé mon chagrin sortir en un hurlement muet. Un cri venu du fin fond de mon ventre, qui est remonté dans ma gorge pour exploser en silence à travers mes dents serrées. Comme si j’expulsais de mon corps la peine et la douleur, et que celles-ci s’envolaient pour disparaitre avec ma chatte tant aimée…

Alors voilà… Vous comprendrez qu’après ça, le remaniement ministériel de Sarkozy, je m’en tape les burnes avec un tronc d’arbre. Même si j’en aurais beaucoup à dire, je n’ai pas vraiment le cœur de m’indigner sur autre chose que sur moi-même.

Et puis, j’ai besoin de vacances. Oui, madame Parisot, les érémistes AUSSI ont besoin de vacances !
Donc, on se retrouve, si vous le voulez bien la semaine prochaine quand je rentre… Mardi ou mercredi, on verra…

mardi 23 juin 2009

Hallucination

Je ne peux pas résister au plaisir (appelons ça comme ça) de vous présenter l’éditorial du Figaro d’aujourd’hui, signé par Etienne Mougeotte.
Autant de… Je ne sais même pas comment on peu qualifier ce genre d’article ! Ce n’est même plus du léchage de botte, ce n’est même plus de la servilité, c’est autre chose… On atteint des sommets dans la propagande… On est dans la quatrième dimension ! (Cliquez sur la photo pour l'agrandir)




Le coup d’état

Je me posais la question ce matin… Dois-je ou non écrire quelque-chose sur la prestation de notre Président Glorieusement Élu devant le congrès à Versailles ?
Es-ce que c’est vraiment nécessaire ? Est-ce cela aurait un sens ?

Bon, pour le sens, je ne suis obligé de rien… Ni même pour la nécessité d’ailleurs… Ce n’est pas comme si j’étais payé pour écrire, loin de là. Mais bon, je me dois, je vous dois, d’être un minimum cohérent avec moi-même, et comme j’ai critiqué l’intervention du chef de l’état avant sa prestation scénique, je me dois de le critiquer après ladite prestation scénique.

Je ne vous cache pas que j’attendais ce discours avec une certaine impatience teintée d’appréhension.
Pourquoi ? Et bien parce que après avoir un peu fouillé le sujet, et comme je vous l’avais relaté samedi dernier, le parlement ne se réunit généralement que pour des choses importantes. Des choses qui ont à voir avec l’âme même de notre nation, de notre République. Des choses qui, même si elles ne bouleversent pas forcément notre quotidien, sont sensées entériner des changements importants dans nos institutions.
D’où ma légitime appréhension.

Aussi, lorsque notre PGE eut fini de s’exprimer devant son auditoire, la première réflexion qui m’est venue à l’esprit ce fut « Tout ça pour ça ? ».
Je m’attendais à, je ne sais pas moi… A des annonces graves, des changements importants… Des annonces à la hauteur de l’événement. A la hauteur du lieu, du moment…
Et bien, au final, rien. Quedalle, du vent.
A la place de ce qui nous était annoncé comme étant un événement historique, nous avons eu droit à un meeting de campagne électoral, avec tout ce que cela implique de démagogie, de flou, de vœux pieux et de boniments.
Nicolas Sarkozy a fait son boulot de camelot.
Alors, si vous me le permettez, je ne m’étendrais pas sur la teneur exacte de ses propos, tant ceux-ci sont vides de sens. Ce serait perdre mon temps et le votre.

Cela-dit, la vacuité du discours ne doit pas nous empêcher de prendre acte de la signification de cette allocution. La forme étant, pour une fois, beaucoup plus importante que le fond. Et finalement, réflexion faite, je crois qu’hier, nous avons assisté à quelque-chose d’important.

En effet, hier, Nicolas Sarkozy (honni soit son nom) a purement et simplement instauré un nouveau régime au sein de notre République. Jusqu’alors notre pays était une république constitutionnelle à régime semi-présidentiel. Sa principale caractéristique étant que le gouvernement est responsable devant le peuple et devant le parlement. Le peuple peut sanctionner le chef de l’état en ne le réélisant pas, et le parlement peut destituer un gouvernement par le biais d’une motion de censure. Il en résultait un certain équilibre des pouvoirs, le parlement étant le garant de toute dérive gouvernementale.
Désormais, et c’est là le sens profond de la déclaration d’hier, nous ne sommes plus sous ce régime, mais bel et bien et de fait sous un régime présidentiel exclusif.
Et ce, vous l’aurez remarqué, sans que le peuple ait été consulté, bien sûr…

Le gouvernement, et a fortiori le Premier Ministre, chef de ce gouvernement, n’existe plus en tant que tel. Ce n’est plus lui qui « détermine et conduit la politique générale de la France », mais le chef de l’état. Ce n’est plus lui qui en fait l’annonce devant le parlement, mais le chef de l’état…

Hier, Nicolas Sarkozy a non-seulement chié sur la tête de son premier ministre François Fillon, mais il a également chié sur la tête du Parlement en transformant le pouvoir extraordinaire que lui confère sa réunion en une simple audience impuissante. Impuissante, car contrairement au premier ministre, le chef de l’état est élu au suffrage universel, et ne peut donc pas être viré avant les prochaines élections.
Vous avez saisi l’astuce ?

Hier, nous avons été les témoins d’un coup d’état.
Hier, Nicolas Sarkozy a entériné un régime présidentiel non-souhaité par le peuple, il a supprimé le poste de premier ministre, et il a retiré son pouvoir de contrôle au parlement.

Désormais, le Chef de l’Etat mène la politique de la France sans que quiconque ne puisse lui opposer un quelconque contre-pouvoir…

Et ça mes petits amis, ça porte un nom : Ça s’appelle une dictature.

dimanche 21 juin 2009

Moati ne ripostera plus…

Vous allez me dire que j’ai un train de retard et vous aurez raison.
Figurez-vous que ce n’est qu’hier que j’ai appris la disparition d’une des émissions que je préfère dans notre paysage audiovisuel. Je veux parler de « Ripostes » présentée par Serge Moati sur France 5 le dimanche soir…

Les raisons de cette suppression sont assez obscures, mais en gros l’alibi de Philippe Vilamitjana, le patron de France 5, c’est qu’il a prévu de chambouler l’ensemble de la grille de la chaine publique pour la rentrée. Vous ajoutez à ça une audience en baisse depuis quelques temps, et il n’en faut pas moins pour passer à la trappe une des rares émissions de politique qui ne serve pas la soupe à ses invités.
Car c’était ça l’atout de « Ripostes » : L’absence de concessions. Ajoutez à ça le sens inné de la maitrise du débat de Serge Moati, et vous aviez une émission enlevée, jamais ennuyeuse et toujours informative. Après avoir regardé « ripostes », on réfléchissait…

Oh, bien sûr ce n’était pas le même genre d’information que l’on a l’habitude d’entendre… Ce n’était pas le discours convenu et rabâché de plateau télé en plateau télé, genre message publicitaire sous forme de phrases préfabriquées… Non, le génie de Moati c’était de s’adresser aux personnes et de faire ressortir les personnalités. L’homme ou la femme politique qui participait à « Ripostes » savait qu’au bout d’un moment, il ou elle ne pourrait s’empêcher de se dévoiler vraiment. Avec pertinence, ironie parfois, justesse toujours, Serge Moati extirpait le vrai derrière la façade, l’intention derrière la posture.

Pour moi, c’est clair, les arguments annoncés par la direction sont bidons. Il s’agit ni plus ni moins que de faire disparaitre de l’antenne publique tout ce qui serait susceptible d’apporter, ne serait-ce qu’une étincelle de réflexion.
Pour les communicants diplômés des grandes écoles, spécialistes de la fourgue de produits en tout genre, le débat engendre la confusion dans l’esprit du consommateur. (Oups ! Pardon, je voulais dire de l’électeur…) D’ailleurs vous remarquerez que l’on n’utilise plus trop ce mot, débat, on a tendance à lui substituer celui de polémique. La polémique, ce mot si lourd de sens négatif (de polemos : La guerre), ce mot tellement utilisé à tord et à travers pour décrire les discussions épiques qu’engendre le débat d’idée.

Lors d’un débat, la plupart des gens, ainsi que les médias, en arrive à ne retenir que ça justement, la polémique. L’emportement, le mot de trop…
Alors que, comme le disait Moati hier, si les gens en viennent à de telles extrémités verbales c’est justement parce que, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, la politique est quelque-chose d’important. Quelque-chose qui touche au cœur des hommes et des femmes…

Mais non, c’est beaucoup trop compliqué pour le téléspectateur tout ça ! Il a besoin de messages clairs et direct le téléspectateur ! Il ne sert à rien de lui embrouiller la tête avec autre chose que le message qu’il est sensé retenir au moment de glisser son bulletin dans l’urne !
‘Tain ! Ça-y-est j’suis vénère là…

Une dernière chose avant de vous quitter en vous souhaitant un bon dimanche : Ce n’est pas la première fois que Philippe Vilamitjana juge qu’une émission n’a plus sa place dans le service public… Il y a deux ans, c'est « @rrêt sur Image » qui est passé aux oubliettes !

Ça vous étonne ? Et bien pas moi…


samedi 20 juin 2009

Le Roi parle !

Lundi prochain, le 22 donc, le Parlement se réuni en congrès à Versailles pour la seizième fois depuis le début de la cinquième République. Seize fois en 51 ans… Autant dire que les ors de Versailles sont réservés pour les grandes occasions, et c’est plutôt normal, puisque la réunion du Parlement n’est pas chose banale. On prend les 577 députés que l’on assied auprès des 343 sénateurs, on rajoute pour leur faire plaisir les 72 députés européens fraichement élus, et on obtient donc un aréopage de représentants du peuple fort de quelques 992 membres…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fait beaucoup… En plus je suis sûr que ce sont des personnes avec un emploi du temps hyper-chargé, et qui ont certainement plein de choses importantes à faire… Donc, vous en conviendrez avec moi, on ne réunit pas le Parlement n’importe où, ni pour n’importe qu’elle raison.

Et effectivement ce n’est pas n’importe où que le Parlement se réunit, mais à Versailles. Versailles mes amis ! Vous vous rendez compte ? Versailles ! Symbole éternel de la puissance gouvernementale française ! Ça a tout de même de la gueule, non ?

Et oui, c’est vrai que le château de Versailles a de la gueule… Et j’ajouterais que c’est normal puisqu’il a été construit pour ça. Rappelez-vous vos cours d’histoire… Le Roi Soleil, Louis le Quatorzième piqua un jour une grosse crise de jalousie lorsqu’il visita le château d’un sien vassal, le surintendant Fouquet (c'est marrant comme il y a des noms qui reviennent dans l'histoire, non ?). Le château de Vaux-le-Vicomte était tellement beau et richement décoré que le roi, devint vert de rage, et il ne tarda pas à débaucher l’architecte de Fouquet et à le faire enfermer (Fouquet, pas l’architecte…)
Résultat des courses, quelques années plus tard s’élevait dans ce qui n’était précédemment qu’un marais tout pourri, la splendeur architecturale que l’on connait maintenant.
Le château de Versailles ne fut pas qu’une simple résidence royale. Idéalement situé, ni trop loin, ni trop près de Paris, au cas où il prendrait l’idée au bon peuple de se révolter, il permettait à Sa Majesté de garder un œil sur ses courtisans. Louis XIV avait compris que c’est en gardant ses ennemis au plus près de sa personne qu’il pouvait le mieux les contrôler. Muselée par le gîte, le couvert et les divertissements, la noblesse se taisait et ne vivait que pour s’attirer grâces et disgrâces. Pas fou le Louis !

Mais cela ne suffisait pas à notre bon Roi… Non ce qu’il voulait par-dessus tout c’est que le château de Versailles soit une constante représentation de sa gloire et de son œuvre… Versailles, c’était de la PLV avant l’heure. De la bonne grosse pub, bien lourde, bien ostensible, qui rappelait aux courtisans ainsi qu’aux visiteurs de passage qu’ils n’étaient que des merdes au regard du monarque…
Versailles, c’était le bling-bling du XVIIème siècle.

Plus tard, le petit fils du grand Louis XIV, Louis le Seizième, décida qu’il serait bel et bon que le parlement siégea au château… A l’époque, le souverain avait encore sa tête et souhaitait, comme son illustre papy, que la noblesse, le clergé et le tiers-état siégeassent près de lui. Mais, cela ne dura pas… Le roi perdit sa tête, et Versailles ne servit donc plus. En plus, la République devait logiquement gouverner par le peuple et pour le peuple, et c’est donc près de lui que ces députés s’installèrent.

Bien des années plus tard, en 1958, on décida que le Versailles devait de nouveau servir aux élus de la république. La cinquième république commençait, et dans ses statuts il était prévu que les deux chambres puissent se réunir de manière solennelle et exceptionnelle afin d’entériner les choses importantes. Comme ratifier un traité par exemple (ce qu’elle n’a encore jamais fait), ou bien voter et signer une révision de la constitution française… Une révision de la constitution française, voilà bien une chose importante.
Ben oui, il s’agit-là de toucher au fondement même de ce qui fait notre république, et ç’est pas rien quand même !

Et donc, comme je l’ai dis plus haut, cette réunion extraordinaire a déjà eu lieu seize fois, et la dernière de ces seize fois c’était l’année dernière pour entériner « la loi constitutionnelle de modernisation des institutions ».
Cette loi de « modernisation », voulue par Nicolas Sarkozy, prétendait revaloriser le rôle du Parlement et augmenter le contrôle de l'exécutif par le législatif… Mouais. Si vous avez envie de vérifier cette prétention, n’hésitez pas à décortiquer le texte que je vous ai joint et vous me direz ce qu’il en est.
Je vous signale quand-même au passage que cette révision de la constitution donne au président de la France des pouvoirs assez particuliers. Comme par exemple celui de nommer lui-même les patrons de l’audio-visuel public… Ou bien encore la possibilité de ne pas passer par la voie référendaire pour tout élargissement de l’Europe…Mais bon, glissons…
Pour ma part, et parce que c’est l’objet du présent article, je ne retiendrais que l’article 8 de la loi qui modifie l’article 18 de la constitution :
« Le Président de la République communique avec les deux Assemblées du Parlement par des messages qu'il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat.
Il peut prendre la parole devant le Parlement réuni à cet effet en Congrès. Sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l'objet d'aucun vote.
Hors session, les assemblées parlementaires sont réunies spécialement à cet effet. »
C’est donc en vertu de cet article que le 22 juin, Nicolas Sarkozy s’exprimera devant le Parlement.

Il s’exprimera, oui, mais pour y dire quoi ? Et bien, d’après le communiqué transmis par l’Elysée, il s’agit de nous exposer les orientations futures en matière de politique européenne et de politique intérieure…

Je ne sais pas vous mais moi, ce genre de déclaration devant les élus de France ça me fait penser à quelque-chose… Attendez que ça me revienne… Ah oui ! Ça-y-est ! Je trouve que cela ressemble à si méprendre à une coutume américaine qui s’appelle le discours sur l’état de l’union. Chaque année, le Président US se doit de faire un joli discours devant le congrès pour dévoiler la politique qu’il compte entreprendre dans l’année qui vient. Ouais… C’est ça…

Sauf que, à la différence des États-Unis notre président ne va pas s’exprimer devant un public capable de le destituer. Et là, vous m’excuserez, mais ça fait une sacrée différence.

Le fait de présenter un projet politique devant les représentants du peuple n’est pas forcément condamnable en soi. Même si on peut dire que c’est une coutume anglo-saxonne dérivée du discours du Trône que le souverain présente chaque année devant le parlement (Thomas Jefferson refusa en son temps de se plier à la coutume pour cette raison), on peut imaginer qu’il réside dans cet exercice une espèce de mise en danger démocratique... Puisque le projet énoncé est alors soumis au vote des représentants. Mais dans le sujet qui nous préoccupe, dans cette adaptation Sarkozienne de la constitution américaine, la mise en danger vous pouvez toujours la chercher puisque le discours du PGE sera certes débattu, mais en aucun cas soumis à un quelconque vote. Le Président annonce, s’en va et point barre. Les députés auront l’occasion de faire des déclarations (10 mn par groupe), mais c’est tout.

Aussi, en ce qui me concerne les réticences de Jefferson s’appliquent largement a la petite démonstration à laquelle nous allons assister.
A mon sens, Le discours à venir ne sera, ni plus ni moins, que la démonstration d’un pouvoir autocratique. Il n’aura pour seul but que d’énoncer devant les élus le fait du Prince, et ce, via une retransmission médiatique ad hoc. La France entière pourra alors constater que c’est le Président qui commande, que sa parole n’est pas sujette à discussion, et que c’est comme ça. Et pis c’est tout !

Alors bien sûr vous pourrez me rétorquer que c’est la loi, et que celle-ci a été voté à la majorité du parlement, que c’est ça la démocratie, etc…
Dans ce cas là, je vous répondrais que l’on est pas obligé pour autant d’accepter quelque-chose qui ne nous plait pas sous prétexte que la majorité l’a décidé, et que c’est aussi ça la démocratie. (Na !)

Et c’est en gros le débat qui a agité l’ensemble de la classe politique d’opposition ces temps-ci. Les Communistes et les Verts ont d’emblé déclaré qu’ils ne se prêteraient pas à cette mascarade. Pour les Parti Socialiste ça a été un peu plus compliqué comme on peut s’en douter… Sur la blogosphère le débat a fait rage, qui appelant au boycott, qui préférant jouer le jeu mais n’excluant pas de marquer le coup par une attitude explicite… Bref, au bout de quelques jours d’âpres discussions, les socialistes se rendront à Versailles mais ne participeront pas au débat.
L’argument développé par le PS pour justifier sa présence au Congrès, est de dire qu’avec la raclée qu’ils se sont prise il y a quinze jours, ils ne sont pas en position pour la ramener…
Moi je dis : Foutaise !
Il s’agit là d’une attitude molle comme on en a désormais l’habitude avec les socialistes. D’ailleurs, je pense que l’on ne pouvait attendre mieux de la part de gens qui dès le lendemain des européennes ont repris à leur compte le rejet de « l’anti-sarkozysme primaire ». Par ce refus de se positionner clairement dans l’opposition de gauche, le PS étale encore une fois ses ambigüités.

Je gage que cette décision de se plier aux exigences royales de sa majesté Nicolas 1er ne fera qu’entretenir le trouble auprès de la gauche modérée. Les récentes élections ont démontré que ce sont ceux qui refusent de s’aplatir comme des carpettes de salon qui remportent la faveur de l’électorat, et que c’est en refusant de jouer le jeu édicté par Sarkozy que l’opposition prend tout son sens.

Que Nicolas Sarkozy fasse son discours devant une salle à moitié vide, voilà qui aurait eu de la gueule ! Au moins autant que la galerie des glaces du château de Versailles…

mercredi 17 juin 2009

Accident de parcours

Après tout, il n’y a pas de raison que je ne vous parle pas de ça… Il n’y a pas que la politique dans la vie, et si jamais vous l’oubliez, la vie justement se charge de vous le rappeler.

Tout a commencé ce mardi. Un toc-toc timide à la porte de la maison, et voilà la voisine qui m’annonce qu’elle a vu ma Gaëlle ce matin et que celle-ci n’allait pas très bien… Elle a essayé de mettre la main dessus, mais la fieffée catin s’est échappée pour se planquer et depuis elle la cherche.
Elle commence à pleurer parce qu’elle aime bien ma chatte la voisine… Moi, calme et raisonnable, je la rassure comme je peux… Gaëlle est une chatte indépendante, elle vit sa vie et jusqu’à présent cela lui a plutôt réussit… C’est qu’elle a 19 ans la bougresse.

Ce n’est pas la première, ni la dernière fois que cette chatte passe un mauvais moment, et jusqu’à présent, ça c’est toujours bien terminé… Mais elle arrive quand même à me culpabiliser cette pauvre dame. Face à ses larmes, j’ai l’air d’un monstre d’indifférence avec ma froideur. Plus pour rassurer la vielle que pour autre chose, je m’habille et je vais jeter un œil dans le quartier. Peine perdue. Va retrouver une bête qui considère la troisième dimension comme une chose acquise !
J’ai donc laissé tomber.
C’est vers les quatre heure de l’aprèm’ que l’on retoque à la lourde… Les yeux pleins de sommeil j’ouvre et je retrouve la voisine, accompagnée de son fils qui me tend une boite en carton dans laquelle se trouvait Gaëlle… Là, j’ai pris une grande claque dans la gueule.

Ma Gaëlle était là, prostrée. Elle avait l’air groggy et elle râlait… Sans la sortir de sa boite, je promène mes mains sur son corps comme si je savais ce que je faisais. La queue, le bassin, les côtes, les épaules, tout avait l’air d’être à sa place. Elle gardait la tête baissée et c’est pourquoi je vis en dernier ce qui n’allait pas… En relevant sa tête, je découvris son minois d’ordinaire si joli, complètement ravagé. Sa mâchoire inférieure ne ressemblait plus à rien. Ses yeux mi-clos et son nez disparaissaient sous des amas purulents de mucus sanguinolent.
Je remerciais la voisine qui pleurait de plus belle, et 10 minutes plus tard j’étais dans le bus direction la clinique vétérinaire.

Dans le bus je gambergeais comme un fou. J’imaginais le pire : Cancer foudroyant, tumeur explosive… (Elle a dix-neuf ans quand-même). Et puis ça allait certainement me couter un bras… Comment faire pour la soigner alors que je n’ai même pas de quoi faire deux repas par jour ?
J’arrivais donc à la clinique passablement sur les nerfs.
La réceptionniste fit les frais de mon énervement. Agacé par ses questions à la con, je lui répondais assez sèchement avant de me rendre compte qu’elle n’y était pour rien et de m’excuser. Elle a compris et n’a rien dit…
Puis le véto est arrivé et au bout de quelques secondes le verdict est tombé : Accident avec une voiture, traumatisme de la face.
Moi qui avais imaginé des saloperies de maladies longues et douloureuses, je me sentis comme soulagé…
Je balbutiais « Dieu Merci ! Alors vous pouvez faire quelque-chose pour elle ? »
Il me répondit qu’il fallait attendre les radios. Il prit la boite en carton et disparu par une porte.

Je me retrouvais donc seul avec la réceptionniste. Je remarquais qu’elle était toute jeunette et très jolie… Sans doute une de ces stagiaires à peine nubile que l’on exploite pendant une semaine ou deux, histoire de leur montrer ce qu’est le monde du travail… J’eu honte pendant un instant de l’avoir regardé comme une femme, et pour dissimuler mon trouble, aussi stupide qu’incongru, je me mis à lui parler de Gaëlle…
Je lui racontais quel animal merveilleux c’était. Que nous vivions ensemble depuis bientôt vingt années… Je lui parlais de ses habitudes, de ses lubies de vielles fille… Combien elle pouvait être chiante… Et c’est là que j’ai craqué.
Je me suis mis à chialer comme une madeleine. Tout à coup, le sang-froid dont j’avais fait preuve jusqu’alors s’est effondré et toute la place que cette fichue bête tenait dans ma vie s’est révélée.
J’avais beau essayer de me contrôler, ça ne s’arrêtait pas. Je ne sais pas qui était le plus gêné, la gamine ou moi.

Lorsque le véto est revenu avec la radio, je me suis un peu calmé. Les radios ça me connait, j’ai l’habitude. C’est quelque chose de concret sur lequel on peut s’appuyer et quelque-part, ça me rassure.
Il m’expliqua qu’il avait décelé une fracture complexe de la mandibule inférieure, ainsi qu’une autre plutôt moche du palais. A part un problème de déshydratation, tout le reste avait l’air ok. Pas de fracture du crâne, pas de traumatismes…
Il me dit aussi qu’il fallait l’opérer. Tout de suite.

Je lui ai alors demandé quel genre de vie elle allait avoir après ça… Pour lui, si elle survivait à l’intervention, il n’y avait pas de raison pour qu’elle ne vive pas. Il était prudent cependant. Désespérément prudent.

Je lui ai alors dit que je n’avais pas d’argent. Il m’a répondu que ce n’étais pas le plus important… Il m’a donné deux ou trois adresses d’associations qui prenaient en charge ce genre de cas. A moi de plaider ma cause. L’opération coutait 150 €.

Et c’est ce que j’ai fait. Alors que la pauvre chérie se faisait opérer, je me suis rendu chez l’une de ces assos. Là, je suis tombé sur une charmante dame constamment occupée à placer des chats par téléphone… Entre deux coups de fil, je commençais à lui raconter mon histoire, mais je vis bien vite que l’âge de ma Gaëlle la rendait sceptique.
Mais j’ai persévéré. Je ne lui ai pas dis combien cette chatte comptait pour moi, j’ai oublié. Je lui ai simplement parlé de la vie qu’on menait tous les deux… Au bout de quelques minutes elle m’a signé un bon d’une valeur de 100 €.
Lorsque je l’ai remercié, je sanglotais de nouveau (Putain !).

J’ai téléphoné en rentrant à la maison. L’opération s’était bien passée, mais il fallait attendre. Le lendemain j’ai encore téléphoné et on m’a dit que ça allait… Elle avait survécu !

Alors, en fin d’après-midi je suis allé la récupérer. Pendant la journée il m’était venu une idée que j’ai soumise au véto ; Je m’étais demandé si dans ma peur panique de perdre ma chatte, je n’avais pas oublié un peu de penser à elle… Quelle vie allait-elle avoir ? Avais-je fais le bon choix ? N’avais pas été égoïste ?
Il m’a rassuré sur ce point. S’il l’avait opéré, c’est qu’il pensait vraiment qu’elle aurait une vie à peu près normale.
Mais il m’a quand même précisé que les prochains jours seraient durs pour elle… Elle allait souffrir, et ne pourrait pas s’alimenter avant quelques jours. Je dois la ramener demain matin pour qu’il la perfuse (15 €), mais après ça il faudra que je joue de la seringue et que je l’alimente avec de la pâtée mixée et liquide…
Mais c’est pas grave, je m’en tape. Elle va vivre et c’est tout ce qui compte. Je vais encore avoir cette fichue chatte dans les pattes pendant de longues, de très longues années…

Pendant que je tape ces mots, Gaëlle est dans un panier. Elle se repose. De temps en temps je la vois qui change de position, mais dans l’ensemble ça à l’air d’aller. Elle ne passe plus son temps à ouvrir et fermer sa gueule, c’est déjà ça. Mais ça va aller. Je sais que maintenant ça va aller…

Voilà. Je ne sais pas pourquoi, mais il fallait que je vous raconte cette histoire. J’en avais besoin. Ca m’a permis de me rendre compte de certaines choses sur moi, la vie que je mène, les choses importantes… Alors, je m’en excuse si jamais cela vous a paru long et pesant, mais que voulez-vous, comme je l’ai dit au début : Il n’y a pas que la politique dans la vie, et si jamais vous l’oubliez, la vie justement se charge de vous le rappeler… De façon longue et pesante.

lundi 15 juin 2009

Ce matin en lisant le Figaro…

Bon… D’accord. Hier je n’étais pas vraiment de bonne humeur et je me suis laissé aller à un petit écart de langage… Cela ne me ressemble guère. Ou alors il faut vraiment que je sois furax pour m’autoriser de telles libertés. Mais que voulez-vous : J’en ai vraiment marre d’avoir raison.

Oh attention ! Je devine que vous vous dites que je verse un peu trop dans la forfanterie et l’autosatisfaction. Bon d’accord, il y bien évidemment une part de narcissisme dans ce que j’écris. Comme tous ceux que l’envie d’écriture titille, ajouterais-je. Mais ce qui m’énerve vraiment n’est pas tant d’avoir raison, c’est plutôt de voir se dérouler les choses malgré le fait qu’on les ait analysées et dénoncées. En fait c’est l’impuissance qui m’énerve. J’ai parfois l’impression de pisser dans un violon et ça m’agace au plus haut point…

Et ce lundi, mon énervement, ainsi que cette fichue impression urinaire, c’est trouvé amplifié à la lecture du Figaro…Vous me direz que je n’ai qu’à ne pas lire cet organe de propagande umpiste. C’est vrai, ce serait une bonne chose pour ma tension, je le reconnais, mais en ces temps de combat, je trouve nécessaire de se tenir au courant des mouvements de l’ennemi. Simple récurrence du temps où je servais sous les drapeaux.

Donc, ce matin je tombe sur deux articles qui confirment en quelque sorte mon impression d’hier. C'est-à-dire que la machine gouvernementale est en marche.

En premier lieux, nous avons le ministre Hortefeux.
Ce sinistre personnage, qui n’a pas tout à fait réussi à se débarrasser de sa défroque nauséabonde de déporteur en série, officie maintenant au ministère du travail, et c’est en temps que tel qu’il répondait à quelques questions sur France Inter dans l’émission Dimanche soir politique.

Et qu’apprend-on de la bouche de ce Môssieur Hortefeux ? Hein ? Que face au déficit annoncé de notre Sécurité Sociale (20 milliards d’Euros), il conviendrait de réfléchir à une augmentation de la durée des cotisations… En clair, la vieille lubie du MEDEF qui consiste à vouloir nous faire bosser plus longtemps est toujours à l’ordre du jour. Quand je vous disais qu’une offensive était proche ! Il n’aura pas fallut une semaine pour que la lente, mais sûre, sape de nos institutions commence…
Oh, bien évidemment ce n’est pas pour tout de suite. On va attendre 2010 pour réformer le régime général de retraite, mais bon… En attendant nous sommes prévenus.

Ensuite, toujours dans le même organe de propagande élyséen, on apprend qu’un sondage Opinion Way vient conforter la « victoire écrasante » du parti du président. En effet, d’après ce sondeur partisan « Une majorité de Français soutient la poursuite des réformes ».
En fait en lisant l’article, on apprend que cette majorité est somme toute relativement restreinte : 57%. Mais bon, cela suffit quand même au journaliste pour affirmer avec aplomb qu’il s’agit là d’un « feu vert » donné au gouvernement par les français.

Ainsi, on peu constater que le gouvernement continue à désinformer tous azimuts en affirmant avoir gagné les élections européennes. Mieux, avec l’appui d’une dialectique bien rodée et d’une mauvaise foi évidente, il arrive à transformer une petite majorité en un satisfécit.
Bref, il surf sur la vague qu’il a lui-même inventée. C’est pathétique.

C’est pathétique, mais ça marche ! C’est bien là le problème !

Et c’est ça qui m’énerve. Que ces tours de passe-passe, ces scénarii cousus de fils blancs fonctionnent aussi bien… Et ce malgré le fait que je m’époumone…

Mais bon, rassurez-vous gentils lecteurs, je ne vais pas baisser les bras. Je vais continuer à démonter ces mécanos improbables et à gueuler autant que je le pourrais ! Et cela même si parfois j’ai cette fichue impression de pisser dans un violon…

dimanche 14 juin 2009

Une erreur qui va couter cher

« Il semblerait donc que nos dirigeants syndicaux aient oubliés ces fondamentaux de l’action sociale. Ajoutez à cela une communication inexistante, et on se dirige tout doucement vers un gros bide. Et si gros bide il y a, j’en connais quelques-uns qui, dès ce soir, vont faire leur gorges chaudes de ce non-événement et enquiller sur la remontée du nain dans les sondages… »

Qui donc a bien pu écrire ce sinistre augure ? Hein ?
Oh ! Suis-je bête… C’est moi ! Et pas plus tard qu’hier en plus…

Franchement, j’aurais préféré me tromper… Vraiment. Mais le fait est que c’était couru d’avance. On ne le répétera jamais assez, une manifestation, fut-elle unitaire, organisée un samedi : Ca ne marche pas ! Ils devraient quand-même le savoir depuis le temps !
Ajouter à cela l’approche de l’été et une usure légitime des travailleurs et on obtient ce qui est arrivé hier : Un gros bide.

Et comme de bien entendu, les gros bides, en plus de nuire à ceux qui les provoquent, ont la manie de profiter à ceux qui n’attendent que ça.
Dès la fin de l’après midi le Figaro titrait déjà : « Mobilisation en recul contre la politique anticrise de Nicolas Sarkozy ».

Vous noterez, en passant, que ce titre est habilement rédigé, puisqu’il sous-entend sans vergogne que les manifestants qui défilaient dans la rue hier sont contre les efforts que notre président s’échine à déployer pour nous sortir de la crise… Ce qui revient à dire que ces personnes sont ni plus ni moins pour la crise. Mais bon ! Rassurez-vous braves gens ! Ils sont en recul !

Donc, comme je l’avais subodoré, cette manif devient un atout dans la manche de notre PGE. Mieux, avec l’appui d’une dialectique bien rodée et d’un plan média ad hoc, cette erreur monumentale va se transformer en un soutien à la politique du gouvernement.

Putain ! Ça fait chier d’avoir raison !

Allez… Bon dimanche quand-même…

samedi 13 juin 2009

Le samedi c’est manif (Ah bon ?)

« Lorsque l’on a la prétention de vouloir tenir un blog qui s’est donné pour but de parler de politique et de société, la moindre des choses, c’est quand même de se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde, et a fortiori dans son propre pays. »
Voilà le genre de reproches que je me faisais à moi-même ce matin, et je peux vous dire que c’est vraiment pas cool de commencer la journée comme ça.

Bon, d’accord, je ne me suis pas infligé cette critique bien judéo-chrétienne exactement en ces termes. Et puis, je vous l’avoue, ce n’est pas la première chose qui me soit venue à l’esprit non plus… Mais le fait est, qu’au bout de quelques minutes de ma petite revue de presse matinale, c’est quand même à ce genre de constatation à laquelle je suis arrivé. Et franchement : Ça me fait chier.

Vous vous demandez sans doute pourquoi je me mets à être grossier de si bon matin… Et bien c’est parce que je viens de me rendre compte que ce samedi, c’est jour de manif. Et pourquoi je n’étais pas au courant ? Hein ?
C’est vrai quoi… D’après ce que j’ai lu, il s’agit de la dernière mobilisation intersyndicale (presque) de la saison et je n’en entends parler que le jour même ? C’est quoi cette histoire ?

Réflexion faite, je me rends compte qu’en fait je n’y suis pour rien. Si je n’étais pas au courant, c’est tout simplement parce que les médias n’en n’ont pas parlé, point barre.
D’accord, je veux bien admettre qu’ils avaient peut-être autre chose comme sujet de conversation ; Un avion qui tombe, les élections européennes et la déroute du PS, le silence de Ségo la Sainte, le discours bien consensuel et pétri d’obscurantisme d’Obama, les élections en Iran… (Que sais-je encore ?) Mais apparemment il n’y avait pas de place pour une manif de protestation contre la politique de notre nano-président…

Alors je vous le dis, puisque j’imagine que vous êtes aussi non-informé que moi, cette journée est sensée s’inscrire dans la continuité des rassemblements du 29 janvier, 19 mars et 1er mai… Sauf que de mémoire de gauchiste, une manif organisée un samedi est quelque-chose de complètement inutile, voir de contre productif. C’est d’ailleurs ce que semble penser Force Ouvrière en se désolidarisant « partiellement » de cette journée d’action. FO (d’après Libé), parle de « simulacre de journée d’action », et Jean-Claude Mailly soutient qu’il n’est pas « un GO du social ».

Je serais plutôt de son avis… Pour moi, la réussite d’une journée d’action se mesure avec deux critères : La mobilisation d’une part, et l’ampleur de l’emmerdement maximum provoqué d’autre part.
Et je serais même tenté de dire que le second critère prime sur le premier. Pour s’en persuadé il n’y a qu’à constater l’efficacité des actions des agriculteurs, des pêcheurs ou des routiers quand ils s’y mettent.
Il semblerait donc que nos dirigeants syndicaux aient oubliés ces fondamentaux de l’action sociale. Ajoutez à cela une communication inexistante, et on se dirige tout doucement vers un gros bide. Et si gros bide il y a, j’en connais quelques-uns qui, dès ce soir, vont faire leur gorges chaudes de ce non-événement et enquiller sur la remontée du nain dans les sondages… C’est là, que ce genre d’action devient contre-productif : En servant la soupe au gouvernement. C’est vraiment donner le bâton pour se faire battre, voilà ce que j’dis !

Donc, pour ma part, et une fois n’étant pas coutume, je n’irais pas manifester cette fois-ci. Pour les raisons que viens d’évoquer, mais aussi parce que la manif à Nice est pour une fois organisée à 14H30, et qu’à cette heure là, je dors.

Mais bon, rien ne vous empêche de vous y rendre vous-même, aussi je vous joins un lien vers une infographie qui recense l’ensemble des 160 cortèges.

Bonne manif si vous y allez, et en attendant de connaitre vos impression je vous souhaite un bon weekend !

jeudi 11 juin 2009

Sécu: La grande offensive

Bien ! Les élections européennes sont maintenant derrière nous, avec les résultats que vous savez, et il est donc temps pour le gouvernement de passer à autre chose… C'est-à-dire de reprendre son lent et difficile travail de réforme de la société française.
Enfin… C’est comme ça qu’ils voient les choses, eux.
Parce que j’en connais (probablement de fieffés gauchistes) qui n’hésitent pas à comparer l’action du gouvernement à une casse systématique de nos acquis, sociaux et démocratiques.
Mais bon, on ne va pas ergoter sur la sémantique pendant des heures, le fait est que la machine est maintenant rodée, et cette jolie machine de destruction massive vient de nous faire une brillante démonstration de sa terrible efficacité. Une fois encore.

Tout a commencé avec une proposition quelque-peu incongrue du clébard de service, j’ai nommé Frédéric Lefebvre. Ce vil personnage que l’on sait être le démineur en titre de son seigneur et maitre (ai-je besoin de citer son nom ?) proposait que les personnes en arrêt de travail pour cause de maladie ou bien en arrêt pour cause de maternité, continuent à travailler chez eux… (Voir article) Bien évidemment, et comme d’habitude, cette mesure était présentée comme étant une possibilité de travailler plus pour gagner plus et uniquement destinée aux volontaires…
Le tollé fut immédiat et unanime. A tel point que dès le lendemain, ses collègues et amis ainsi que le propre maitre du clébard désavouèrent celui-ci, et sa proposition fut enterrée encore plus vite qu’elle était née.

Au moment de cette affaire, je m’étais interrogé sur cette proposition… Je me demandais vraiment où il avait bien pu trouver une idée aussi débile et surtout pourquoi il nous la sortait à ce moment-là. Ne voyant pas immédiatement une réponse à mon questionnement, j’en conclu donc qu’il s’agissait d’une manœuvre de diversion destinée à nous faire oublier les élections européennes. Je me trompais.

Je me trompais car cette semaine nous avons eu droit à une deuxième et une troisième salve, avec le même objectif : Remettre en question le statut de l’employé en arrête de travail, et par là même notre sécurité Sociale.

Ce mardi, la Tribune publiait un article mettant en avant un rapport de la Caisse Nationale d’Assurance-Maladie et titrait en lettre grasses et accusatrices : Plus de 10 % des arrêts de travail sont injustifiés (!)
Bon, je ne vais pas m’éterniser sur le parti-pris d’un tel titre, surtout que si l’on se renseigne un peu, on s’aperçoit très vite que la conclusion est hâtive et injustifiée (voir article de Rue 89). Pour vous la faire simple, il est tout à fait normal que l’on trouve un pourcentage plus élevé de « fraudes » chez une partie d’un public préalablement classé « à risque » que sur la totalité de ce public. C’est un peu comme si vous disiez que 50% des gens qui toussent ont la grippe : Ça ne veut en aucun cas dire que 50% de la population soit malade pour autant ! Et même si cela était, le montant des sommes engagées ne dépasserait pas les 100 000 euros, soit 0,015% du budget de la Sécu…
Donc, encore une fois, nous avons eu droit à une belle et bonne désinformation des familles. Avec comme objectif premier de diviser les français comme l’UMP le fait depuis des années en mettant d’un côté les bons, ceux qui bossent et qui se lèvent tôt, et les autres, les parasites, les paresseux et les assistés.

Troisième étape, et sans doute pas la dernière, la députée UMP Marie-Anne Montchamp, annonçait hier devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale que le déficit de la Sécurité Sociale serait bien plus élevé cette année que prévu initialement dans le budget.
Enfin… Quand je dis « bien plus élevé », il s’agit quand même de 20 milliards d’Euros alors que l’on n’en attendait que 10 ! Et d’après ce que j’ai pu lire ICI, la faute reviendrait à la crise et aux destructions d’emplois qu’elle génère…
Sauf que la dette de l’état envers la Sécu se monte à 13,6 milliards d’Euros… Et ça, on oublie bien souvent de le rappeler…

Je ne sais pas pour vous, mais moi si je mets bout à bout ces trois faits, je vois clairement se dessiner une offensive prochaine à destination de notre protection sociale.

On le sait, les libéraux ne peuvent supporter que la collectivité prenne en charge les plus déshérités, les laissés pour compte de la croissance et les travailleurs malades. Pour eux, la société n’a pas à s’embarrasser du travailleur qui perd son emploi ou qui tombe malade. Les assurances privées ne sont pas faites pour les chiens (quoique…) et si le plébéien n’est pas assez lucide pour comprendre ça, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même.

Donc, si l’on veut en arriver à supprimer cette aberration libérale qu’est l’assurance maladie, il faut d’abord et avant tout discréditer ses utilisateurs… On insinue que les malades pourraient quand même bosser du fond de leur lit. Ensuite on se pose la question de savoir s’ils le sont vraiment… Malades je veux dire. Puis, on rappelle que le système coute énormément à la collectivité et que, c’est vraiment pas de bol, la crise va faire que ça va couter de plus en plus cher…

Sincèrement, j’espère bien me tromper, mais je suis persuadé que nous n’en n’avons pas fini avec cette offensive en règle. Vous allez voir que d’ici peu, on va nous sortir que notre Président Glorieusement Elu souhaite engager une « réflexion » sur l’assurance maladie et que de cette « réflexion » jaillira une belle et bonne réforme. Une réforme qui laissera nos concitoyen se démerder seuls avec leur misères quotidienne, dès lors, soigneusement entretenue.

A suivre donc…

mardi 9 juin 2009

Omar Bongo, l’employé modèle

C’est vraiment pas de bol. Ce matin je m’étais dis, comme ça, qu’aujourd’hui je ferais relâche… C’est vrai quoi ! Ça va faire cinq jours que je suis sur le pont et franchement je trouvais que je méritais bien un peu de repos. Et puis voilà que je tombe sur une de ces dissonances qui a le don de me faire tiquer…

Omar Bongo, président du Gabon est mort. Enfin mort, devrait-on dire. Parce que depuis deux jours entre annonce et démentis on ne savait plus trop si le monsieur continuait à végéter sur son lit d’hôpital ou avait rejoint les cieux.
Donc, ça-y-est, c’est officiel, Omar Bongo est mort. Que ce soit dimanche soir au lundi midi n’a pas vraiment d’importance, sauf peut-être pour ceux qui ont quelques précautions à prendre dans ce genre de situation. On peut imaginer que la mort d’un chef d’état, fut-il gabonais, est quand même plus facile à digérer si elle est anticipée… Mais bon, ce n’est pas ça qui m’a fait tiquer.
Non, ce qui m’a fait réagir, c’est que ce matin en lisant la presse je lis dans le Figaro : L'hommage de Sarkozy et de Chirac au «sage» Omar Bongo. Et quelques lignes plus loin j’apprends que l’Omar en question était un super président, un humaniste, un saint… Bref il semblerait que son décès soit une grande perte pour l’humanité.
Notre PGE a déclaré : «C'est un grand et fidèle ami de la France qui nous a quittés, une haute figure de l'Afrique et un chef d'Etat qui avait su gagner l'estime et le respect de l'ensemble de ses pairs, notamment par ses nombreuses initiatives en faveur de la paix sur le continent africain».
Et le vieux Chirac de surenchérir : « Il aura réussi à s'imposer comme un sage, contribuant, à la paix et à la stabilité de l'ensemble du continent africain. A la tête de la République du Gabon, Omar Bongo n'aura eu de cesse pendant quarante ans d'œuvrer au développement économique et social de son pays, comme de l'Afrique entière».

Pardon ? Vous dites ? Cela fait quarante ans que le vieux présidait à la destiné de son pays ? Comment c’est possible ça ? C’est pas possible, a moins d’être un… Non, vous vous trompez... La France ne peut pas encenser un type qui ne serait qu’un… Dictateur ?

Alors, c’est peut-être vrai que la France a perdu un ami. Moi je dirais qu’elle a perdu un employé, ce serait plus juste. Et qui plus est un employé méritant puisque Monsieur Bongo est entré dans l’entreprise France en 1967, et depuis n’a eu de cesse de satisfaire les ambitions de ses employeurs.
Sa plus belle mission fut de garantir pendant des décennies aux entreprises pétrolières hexagonales l’accès plein et entier aux gisements offshores du Golf de Guinée (les taches vertes à droite). Les intérêts de l’état français, puis ceux des actionnaires privés furent donc préservés grâce à son action.

Alors bien sûr, il y eu de sa part quelques petits dérapages… Il aurait, dit-on, un petit peu détourné la manne financière pétrolière au profit de sa famille... Enfin, c’est ce qu’on dit, parce que pour trouver des preuves c’est un peu compliqué tant la justice a du mal à s’assurer la coopération des gouvernements.
Bon, en attendant qu’il soit démontré que ce type était un escroc et un dictateur, on continu quand même à en dire du bien. Elle est comme ça l’entreprise France. Au côté de ses employés lorsque le deuil les frappe. C’est une bonne mère.

Et ce ne sont pas les élucubrations d’une ex-juge d’instruction (gauchiste forcément) recyclée dans la politique écologiste qui va ternir la réputation d’un sage quand même !

Un sage, c’est forcément un type bien… Ou en tous cas ça sera toujours un bon employé.

lundi 8 juin 2009

Européennes : Jubilations et Désillusions

Bon… Depuis six heure ce matin, j’essaye de vous écrire une belle analyse des résultats de ces élections européennes. Cela fait donc plus de quatre heures que je galère à essayer de faire comme les vrais journalistes politiques, que je compile les résultats, que j’analyse les chiffres, que je fais des additions et des règles de trois, que j’écris des lignes et des lignes… Et franchement, je suis bien obligé de me rendre compte que je ne suis pas un journaliste politique. Je suis juste un blogueur citoyen qui essaye de comprendre ce qui se passe autour de lui.

Lorsque je patauge comme ça, au bout d’un moment plus ou moins long, je me mets à penser à ce que m’a dit un jour une amie : Elle m’a dit que j’étais bien meilleur lorsque je n’essayais pas de faire comme les autres. Que mes textes étaient bien plus intéressants lorsque j’étais tout simplement moi-même.

Donc, je vais écouter encore une fois cette amie, et je vais vous le jouer simple, franc et en roue libre.

Alors les résultats des élections d’hier vous pouvez les voir dans la jolie image ci-contre.
La première chose que j’ai envie de vous dire concernant ces résultats, c’est qu’il ne faut pas oublier de les voir avec le filtre la participation. En France, seulement 40,48% des électeurs ont jugé bons de se déplacer pour exprimer leur opinion. (J’en connais déjà deux…) Ce qui, nous donne, je pense, un bon aperçu du peu d’intérêt que les politiques ont su susciter envers l’Europe.
Parmi ces électeurs courageux, on peut voir en compilant les voix des pros et des anti-européens que la France est résolument pro-européenne à 69,5%. (Ce qui fait que je me sens un peu seul ce matin, mais c’est pas grave…). Cela, je pense, est plutôt normal puisque le peu de personnes qui ont jugés bon de se déplacer se sentent a priori concernés par le sujet…
Par contre, si l’on considère ces 69,5% et qu’on les saucissonne pour regarder ce qu’il y a à l’intérieur on constate que parmi ces pro-européens 60% d’entres-eux sont des électeurs résolument contre la majorité présidentielle, ou du moins contre la vision européenne de cette majorité présidentielle. Ce qui indique qu’une grande majorité de ceux pour qui l’Europe est incontournable considèrent qu’il faut la gérer autrement… De ce point de vue là, je ne peux donc que m’en réjouir.

Que l’Union des Morpions Populistes ait fait un tel score, je vous le dis cash, ça me fout plutôt les boules. De les voir, les Bertrand, Copé et autres Barnier se goberger comme s’ils avaient fait le casse du siècle a le don de me mettre les nerfs en pelote. Car oui, la droite présidentielle jubile et elle a raison.
Oh, elle ne jubile pas parce qu’elle a « remporté » ces élections ! Non ! Elle jubile parce que le camp d’en face (je devrais dire les camps d’en face), à perdu les sienne !
Et ça, vous m’excuserez, ce n’est pas la même chose.

La droite de Sarkozy jubile parce que ces principaux adversaires, en tous cas ceux qu’elle juge digne de l’être et qu’elle désigne sous l’appellation fallacieuse d’ « opposition de gouvernement », ce sont délités d’eux-mêmes. Et ça, j’ai presque envie de dire que c’est bien fait pour eux.

Le PS (16,4%) paye, avec les intérêts, le désastreux congrès de Reims. Les querelles intestines, le jeu trouble des flous idéologiques a complètement démobilisé l’électorat socialiste classique, et celui-ci s’est largement reporté sur les listes écologistes et de la gauche radicale.

Le MODEM (8,4%) de Bayrou se prend la claque de sa vie. Et la responsabilité en revient justement à François Bayrou… Nous l’avons vu plus haut, ceux qui ont voté sont des citoyens qui ont conscience de l’importance de l’Europe dans notre quotidien (en bien ou en mal). Le fait d’axer sa campagne sur l’anti-sarkozysme primaire et uniquement là-dessus a fait fuir l’électorat centriste (mais existe-t-il seulement ?) au profit des écologistes et de l’UMP. J’ajouterais que, à mon avis, le centre qui pensait pouvoir exister dans l’incarnation d’un seul homme, s’est rendu compte de la vacuité de l’idéologie centriste lorsque ladite incarnation a montré son véritable visage. L’ambition personnelle ne vaut que lorsqu’elle se met au service des idées et non l’inverse.

Les candidats d’Europe écologie sont incontestablement les vrais vainqueurs de cette élection. Avec 16.2% les écologistes ont réussi à récupérer des voix au PS et au MODEM. Mais ce n’est pas la seule raison de leur victoire. Durant la campagne ils ont su démontré, à la fois une grande maitrise des dossiers européens et une démarche active, mais également ils ont su utiliser à fond la carte des têtes de liste. En mettant en avant des « figures » comme Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly ou José Bové ils ont réussi à incarner leurs idées. Ce qui démontre que les idées sont certes importantes, mais qu’il ne faut pas négliger pour autant la ou les personnes qui vont représenter ces idées.

La représentation, c’est à mon avis ce qui a manqué au NPA. Ce jeune parti en devenir portait de grands espoirs sur ce scrutin, et finalement se retrouve avec un score (4,9%) bien en deçà de ses espérances. Et ce, quoi qu’en dise Besancenot, je considère qu’il s’agit-là d’un échec, étant donné ce que les sondages laissaient supposer… (Même pas fichus d’élire un seul député ! Grrrr !) Les français sont en fait des frileux qui veulent bien parler de la révolution mais qui, au moment de sauter le pas, préfèrent reculer… (Sniff !)

Le Front de gauche, avec ses 6%, est aussi décevant que le NPA. D’accord il permet au PC de remonter de belle façon ses scores, mais je pense que l’on aurait pu attendre mieux d’une telle union. D’ailleurs, en parlant d’union, il faudrait peut-être voir à élargir celle-ci la prochaine fois et y inclure le NPA… On ne sait jamais, cela pourrait représenter un pôle intéressant, et de poids, pour les prochaines régionales ?

Sinon, il nous reste les fascistes (je parle des déclarés, FN et autres), qui font dans les 13%. Rien de bien nouveau sous le soleil français, sauf qu’ils vont grossir les rangs des extrêmes droites européennes qui ont fait une grosse poussée lors de ce scrutin (23,5% à l’échelon du parlement européen).


Voilà donc où nous en sommes en ce lundi matin. Et au niveau du parlement européen, les sièges se répartiront comme vous pouvez le voir ci-contre.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le virage à gauche de l’Europe ce n’est pas pour demain ! Ni même après demain d’ailleurs… Donc, à mon sens, il y a des chances que Barroso continu à mener sa politique ultralibérale comme avant, ou à la limite quelqu’un d’autre que Barroso, mais qui fera exactement la même chose. C’est plutôt triste pour l’Europe, moi j’vous l’dis !

Sinon, je vous parie que notre droite de Morpions Populistes va s’empresser de récupérer aussi vite que possible les aspirations écologiques exprimées ce dimanche. Vous allez voir qu’avant les prochaines élections ils nous auront ressorti le Grenelle de l’Environnement (Part 2) qui avait été jusqu’à présent, et fort opportunément, jeté aux oubliettes ! On parie ?

Bon, je vais vous laisser là pour aujourd’hui mes bons amis. Je vais aller pleurer dans mon coin et inscrire un bémol sur mes espoirs de voir changer rapidement le monde qui m’entoure…

Après tout, je ne suis qu’un blogueur citoyen, et même les blogueurs citoyens ont le droit de pleurer !