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vendredi 7 août 2009

La justice avant la loi

Yo les aminches ! Je voulais revenir avec vous sur la petite sauterie qui a eu lieu ce matin à Matignon.
Pour ceusses qui n’ont pas les neurones branchés, abrutis qu’ils sont par le farniente et les odeurs de crèmes solaires, je vous refais le résumé des épisodes précédents.

En début de semaine le site de Libération.fr révélait que la banque BNP Paribas venait de provisionner la somme d’un milliard d’euros dans la perspective de rémunérer ses traders en fin d’année. Provisionner, ça veut dire qu’au vue des résultats plutôt bons de ce premier semestre 2009, la banque prévoit, si le second semestre se révèle de la même mouture que le premier, qu’elle aura cette somme à verser à ses employés. C’est de la simple gestion comptable, et la comptabilité de la banque a l’obligation de déclarer publiquement ce genre de provision. Cela permet aux acteurs, les actionnaires ou l’Etat, de savoir un peu ce qui les attend dans les mois avenirs.

Aussitôt l’information connue, les médias s’emparent de l’affaire et se font les porte-paroles du français moyen qui n’entrave quedalle aux bilans comptables, mais qui a le poil qui se hérisse sur l’échine dès qu’il entend parler d’une telle somme. D’ailleurs, moi-même (Vous parlez d’un média !), je vous en parlais dans ma revue de presse d’hier…
Bref, face au tollé général, et malgré les déclarations répétées de la bonne foi des intéressés, toute la clique bancaire (entendez les grands argentiers de notre pays) se retrouve convoquée d’urgence dans le bureau du proviseur pour se faire remonter les bretelles. Ça, c’était donc ce matin.

Sauf que ce matin, à ladite remontée de bretelle, n’étaient présents ni la prof d’économie hystérique, Christine Lagarde ni le proviseur dépressif, François Fillon. Ce qui démontre bien à mon sens que cette petite sauterie n’avait que pour but de rassurer l’opinion public, et non-pas de transmettre un réel message au secteur bancaire. D’ailleurs, preuve en est, ce même secteur sera de nouveau convoqué le 25 août prochain par le Nanoprésident himself.
En clair, on organise vite fait une petite réunion, histoire de montrer qu’on est concerné par ce qui se passe, mais en fait comme la seule personne qui décide est actuellement en train de ce faire bronzer les miches au Cap Nègre, il faudra que vous repassiez M’sieurs-Dames !

Donc, il s’agissait d’une réunion pour l’esbroufe, on est bien d’accord. Un truc sans grande valeur si ce n’est le message qu’il est sensé transmettre : « Rallongez-vous sur vos serviettes braves gens ! Tout va bien ! Le gouvernement s’occupe de vos intérêts ! ».

D’ailleurs, les patrons de banques sont ressortis ce matin avec sur le visage la parfaite expression de l’angélisme bafoué. Ils étaient venus pour se faire rappeler les quelques petites règles morales édictées au dernier G20, mais comme ils n’ont eu aucun mal à les respecter vu leur petitesses, ils étaient dans leurs petits souliers. Ils ont eu même le culot de rappeler qu’une des contreparties exigée par l’état, l’augmentation du nombre d’octrois de crédits aux entreprises, avait été respectée ! Oui M’sieurs-Dames ! Plus 3,5% ce dernier semestre !
3,5%... J’imagine que la somme que représente ce ridicule pourcentage n’atteint pas le milliard provisionné par la BNP. Enfin… moi j’dis ça, mais j’ai pas les chiffres…

Cela-dit, je me rends compte que ni les banquiers, ni le gouvernement, ni-même les médias ne parlent de la raison qui fait qu’une telle annonce choque le français moyen.
C’est vrai quoi ! Les traders de chez BNP se partageront un milliard en fin d’année, grand bien leur fasse ! Le problème est que dans la tête des gens, et à juste titre selon moi, il règne une confusion, un mélange des genres savamment entretenu, entre les bénéfices issus de l’activité financière (ceux qui vont profités aux traders), et l’économie réelle.
J’explique.

Tant que se seront les mêmes établissements qui joueront à la fois en bourse et qui gèreront l’argent du péquin moyen, cette confusion perdurera. Et c’est pour ça que le public râle.
Car, soyons honnêtes, c’est quand-même avec notre fric que ces gens-là font joujou. C’est quand-même avec nos pépettes que ces gens-là se payent. Il est donc juste et normale que nous soyons indignés de voir ces types toucher je ne sais combien de fois le smic en gratifications, alors que nous galérons pour nous voir accorder un délai de paiement ou une ligne de crédit supplémentaire.
Donc, Messieurs les banquier, si vous ne voulez plus passer pour des voleurs (ce que vous êtes finalement), séparez distinctement vos activités boursières tellement rémunératrices de la gestion des comptes courants et professionnels. Comme ça, si vous vous plantez, il n’y aura que vous de touché !

Un jour j’ai entendu un type dont j’ai parfaitement oublié le nom dire une chose qui résume assez bien cette affaire… Il disait que les français seraient toujours foncièrement indisciplinés, car ils font toujours passer la justice avant la loi…

Je vous laisse méditer là-dessus !