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samedi 22 août 2009

A gauche, c’est la saison des parades nuptiales

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en ce moment à gauche ça carbure sec du ciboulot. Alors que le péquin moyen est encore en plein trip, complètement shooté à la crème solaire, le militant encarté lui, est déjà au boulot.
Et que je t’organise des réunions, des ateliers, des week-ends de réflexion, des universités d’été… Bref, c’est la rentrée politique à gauche.
Tout de suite j’ai envie de dire qu’ils font bien. Les élections régionales sont dans sept mois (et oui déjà !), et comme c’est partit, si on n’arrive pas à créer un réel mouvement populaire, il y a de grande chance que l’on se prenne la branlée du siècle. Bon, de la décennie si vous préférez…

Donc, chaque composante de ce qui fait le joyeux patchwork de la gauche française y va de son brainstorming pour pondre des idées et faire avancer le schmilblick…
Les écolos d’Europe-Ecologie se réunissent à Nîmes dans l’espoir de profiter de l’élan acquis aux européennes. Les ségolènistes se sont retrouvés à Marseille, déguisés en « espoir à gauche » afin de réunir leurs forces pour prendre d’assaut le Parti Socialiste lors de l’université d’été de la Rochelle qui s’ouvre la semaine prochaine… Le parti communiste fourbit ses arguments Port d’Albret. Le NPA idem à Port-Leucate. Le Parti de Gauche lui, fait la même chose à (Port) Clermont-Ferrand… Bref, comme je le disais plus haut, ça carbure du ciboulot.
Chose amusante, alors que tous ces brillants esprits (ceci n’est pas de l’ironie) carburent ou s’apprêtent à carburer, il est une question qui s’impose tout de suite à eux. La question des alliances.
C’est dire que le sujet est important, puisqu’avant même d’avoir un peu potassé sur le fond, on en est déjà à discuter si oui ou non, on va pouvoir s’allier avec le petit copain d’à côté ! (ceci est de l’ironie).

Bon d’accord, c’est vrai que cette question est particulièrement symptomatique de la gauche française… Nous avons une gauche puissante et fourmillante d’idées (ironie ou pas ?) qui n’a qu’un seul et énorme défaut, celui d’avancer en ordre dispersé. Mais, j’ajouterais que c’est un peu normal, puisque les gens de gauche sont des idéologues. Et qui dit idéologie, dit forcément divergence de point de vue. Alors que si l’on glisse vers la droite, l’idéologie a disparait peu à peu au profit d’une machine à gagner estampillée anti-gauche. Une machine d’une terrible efficacité. Tellement efficace qu’elle attire à elle les opportunistes et les extrémistes de tout poil. Derniers en date à avoir baissé culotte pour faire partie des « élus » : Le décérébré Nihous et le catho-poujadiste de Villiers.
Mais bon, moi ce genre de machine, même si elle fonctionne à merveille, ne me tente pas plus que ça. C’est un peu comme pour les pulls. Je les préfère largement tricotés main, même s’ils me grattent un peu aux entournures, plutôt que sortis d’usine, formatés et visibles sur le dos de mon voisin… C’est comme ça.

Mais bon, les gens de gauche ne sont pas stupides, et se rendent bien compte que pour pouvoir rivaliser avec le rouleau compresseur d’en face, il va falloir un tantinet se rapprocher, voir s’allier. Quitte à mettre quelques-unes de leurs idées-forces au fond de leur poche avec leur mouchoir par-dessus…
Alors pour certains, c’est plus facile que pour d’autres. Chez les partisans de la Madone en boubou, c’est bien simple : Ils envisagent de « construire avec tous les républicains de progrès une nouvelle alliance majoritaire qui va des communistes au MoDem. ». Je vous ai déjà dit ce que j’en pensais (voir Peillon rêve encore, les socialistes aussi) aussi je ne vais pas en rajouter une couche. Mais bon, on notera quand même qu’une telle gymnastique ne peut se réaliser qu’en faisant fi de toute idéologie… Ce qui aurait tendance à classer ces désireux d’avenir dans le camp d’en face.

Chez les écolos libéraux, là aussi pas de problème d’alliance. Ils sont près à épouser toute personne se présentant devant le pas de leur porte, du moment que celle-ci accepte de changer son nom et d’adopter ses idées. Sauf que dans cette joyeuse bande assez hétéroclite, certains commencent à se poser des questions tellement la perspective d’épouser un Modem leur file des boutons.

Si l’on se dirige encore plus vers la gauche, et que l’on s’éloigne donc du point zéro de l’idéologie politique, les choses se compliquent un peu. Le Parti de Gauche, fait mine de ne pas voir Robert Hue fréquenter les ségolènistes, tout en réaffirmant que lui aussi désire une gauche unie ! Sous sa propre bannière, bien évidemment.
Bien sûr, le discours s’adresse en premier lieu au NPA qui boude dans son coin, vexé qu’il est par la gamelle qu’il s’est prise aux dernières élections, et qui continu à vouloir faire cavalier seul…

Bref, tout ça pour dire que c’est pas gagné.

Ah ! Et puis il ya cette fameuse affaire des primaires ouvertes à gauche ! Voilà bien une lubie socialiste qui va encore plus compliquer les choses ! Comme si fabriquer de l’hégémonie pouvait résoudre les problèmes de fond !

Bien, moi je vous avoue que ces discussions de maquignons me fatiguent un peu. A mon sens, pour vaincre la droite, il n’y a pas trente-six solutions. Il faut proposer aux électeurs un véritable projet de société, qui soit à la fois innovant, révolutionnaire et viable.
Oh, quand je dis révolutionnaire, je n’entends pas par là qu’il faille tout péter (quoique ?), mais qu’il faut que ce soit un projet de changement radical de notre société.
Tous les autres, les Royal, Cohn-Bendit, Peillon, Aubry, Duflot, et autres, ne font que proposer des idées foireuses, sans véritablement remettre en question la source de tous nos maux : Le capitalisme néolibéral.

Et tant que cette question ne sera pas réglée, ils pourront toujours s’accrocher pour s’unir !

Hein ? Quoi ? Je n’ai pas parlé du centre ? C’est normal puisque le centre, je vous le rappelle, ça n’existe pas…