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mercredi 20 janvier 2010

Vœux de Sarkozy à l’Outre-mer : Démerdez-vous et tenez-vous à carreau !

Aujourd’hui nous allons rester encore un peu sous des cieux plus cléments et aller jeter un regard sur le discours qu’a tenu hier notre illustre Président Glorieusement Elu à 53%, à l’occasion de ses vœux à l’Outre-mer sur l’île de la Réunion

Ce fut un discours assez long et difficile à suivre… Bon, je sais bien que vous allez me dire que je ne suis pas obligé de me les taper ses discours, et vous aurez raison. Cependant, ce n’est pas parce que je pense faire preuve d’utilité publique en vous les racontant, que je dois forcément le faire sans me plaindre, hein ? Donc difficile à suivre disais-je parce que pour la première fois depuis que le marathon des vœux a commencé, j’ai bien senti que notre expert es-communication ne connaissait pas son texte. Je vous jure que c’était patent ! Il lisait, bien sûr, comme à son habitude des mots écrits par quelqu’un d’autre, mais pour une fois on sentait bien qu’il n’avait pas pris la peine de les lire avant. Et que je butte par ci, et que je bafouille par-là… Bref, notre Sarko n’a pas été à la noce, d’autant que ce discours-là à probablement été écrit par un autre nègre que celui qu’il emploie habituellement… C’était plein de mots compliqués que l’on n’a pas l’habitude d’entendre dans la bouche présidentielle.
La question est donc : Qu’est-ce qu’il a foutu dans l’avion pendant les quatorze heures de vol ?

Bien sûr, Sarkozy étant un homme respectueux d’un minimum de convenance, il a commencé par quelques mots concernant Haïti… Tristesse… machin…Solidarité… machin… Coopération… machin… Reconstruction. Ah ça la reconstruction, il a bien insisté là-dessus. On sent bien qu’il n’a pas l’intention de se voir rafler des parts de marché par les ricains ! Encore un peu et on aurait pu l’entendre prononcer ces mots qu’autrefois Condoleeza Rice prononça en qualifiant ce tremblement de terre de « formidable opportunité »… Mais, bon il n’est pas allé jusque-là, même si l’on sentait bien que le cœur y était.

Ensuite, comme on pouvait s’en douter et étant donné le climat politique actuel et les dernières actualités ultramarines, son propos s’est principalement articuler autour de deux axes principaux : L’Identité Nationale et… l’identité nationale.

Oh, pas la même que la notre, si tant est qu’on en est une, mais celle de ces français d’outre-mer qui ont chacun la leur, tout en faisant quand-même partie de la notre (Vous me suivez ?).
Il a même déclaré que les nos douze territoires étaient « consubstantiels de ce qu’est la France. » (Quand je vous disais qu’il utilisait des mots bizarres), et que chacun représentait « une facette du génie Français ». (Waouh !)

Puis, comme dans les précédents discours, Nicolas Sarkozy est revenu sur la crise… Bon, je vous passe les désormais rituelles déclarations sur le côté inévitable de la chose, le fait que la France s’en sorte mieux que les autres, patati patata… Et venons-en directement au moment où il a admit que l’Outre-mer avait été plus touchée encore que la métropole par la crise, et ce à cause « des fragilités structurelles de son tissu économique ».
De même, il a admit également que les problèmes de « vie chère » (traduction en créole de pouvoir d’achat), étaient « le résultat de blocages et de monopoles ». Applaudissement dans la salle.
Mais rassurez-vous braves gens, tout ça va se solutionner grâce aux Etats Généraux de l’Outre-mer, qui sont « un exercice inédit d’intelligence collective ! ». Grâce à eux, on va pouvoir rénover les relations entre la métropole et les territoires et lutter contre les conservatismes et les immobilismes (Oui, il se répète, je sais).

Et d’affirmer que l’Etat sera toujours aux côtés des DOM et des TOM, parce qu’ici aussi c’est la France. Sauf que quelques minutes plus tard il nous sort, que la solution pour qu’ils sortent de la crise c’est qu’ils mènent plus avant ce qu’il appelle un « développement endogène » et de « Développer la coopération avec les pays environnants dans un développement local autonome ».
Sur le coup, même lui se rend compte qu’il y a comme un hiatus dans le discours. Une couille dans le potage si vous préférez. Alors il s’empresse de désamorcer le truc en rajoutant qu’il n’y a pas, de son point de vue, de contradiction entre développement autonome et soutient de l’état. Mais bon, malgré cette pirouette, on sent bien que l’on est parti sur un bon vieux double langage des familles…

En clair cela veut dire : Je suis venu vous dire que l’état français sera toujours à vos côté parce qu’il ne peut pas faire autrement, mais il faudrait quand même que vous vous en sortiez tous seuls.
Car notre PGE ne veut surtout pas que les territoires se complaisent dans l’assistanat. Il l’a martelé plus d’une fois comme on enfonce un clou. Pour lui, il trouve même que ça a un côté insultant l’assistanat ! Pour qui, on se le demande... Pour celui qui arrive à vivoter, comme moi avec, 450 euros par mois, ou pour celui qui ne supporte pas que l’on puisse vivoter avec 450 euros par mois ? (et accessoirement qui vote UMP)

Puis, Sarko s’est gobergé des résultats des referendums en Guyane et en Martinique. Résultats qui réaffirment, selon lui, le désir d’appartenance à la France de ces départements. Mais, là encore on assiste à un double-langage, pour ceux qui désireraient faire le choix contraires, il serait près « à toute sorte de concessions » quant à organisation future. Du moment qu’il n’est jamais question d’indépendance a-t-il ajouté.

Là encore il faut savoir décoder : Le Président est content comme tout du choix des guyanais et des martiniquais, mais il aurait quand-même préféré que ceux-ci acceptent plus d’autonomie et se prennent en main plutôt que de ponctionner les caisses de l’état. En clair, la solidarité nationale c’est bien, mais dans un rayon de 1000 kilomètres de Paris. Pour le reste si vous pouviez vous démerder tous seuls, tout en restant français, et bien se serait mieux.

Trois fois au cours de son discours, Sarkozy balança quelques remarques bien senties en directions de ceux qui, selon lui, prônent la violence. Il a même salué « La maitrise et le sang froid des antillais, qui n’ont pas cédé à la provocation » en refusant de répondre à l’appel du LKP un an après la grève général qui secoua l’île.

A l’image du territoire métropolitain, cette histoire de violence semble le préoccuper au plus haut point, de même que l’immigration clandestine. Il entend bien d’ailleurs mettre le paquet contre ce qu’il considère comme « une mise en danger du pacte social en Guyane et à Mayotte ».

Pour finir, et pour rester dans le registre de la sécurité, il a déclaré : « Le temps de la confiance est venu je serais intransigeant que les questions de violence, d’ordre public, de lutte contre la délinquance. Rien ne me fera accepter cette forme de désordre. Ni en métropole, ni en outremer ».

Alors chers lecteurs ultramarins (et les autres), j’espère que vous avez bien compris la teneur de ces vœux que le Président vous adresse, hein ?

Démerdez-vous et tenez-vous à carreau !