Je voulais vous dire…


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mercredi 25 mars 2009

L’harangue du capitaine

Note de service n°240309-1784-28B.
Objet : Clarification sur la tenue du cap à suivre.
Diffusion : A tous les services.


Mesdames et Messieurs. Membres d’équipage. Chers passagers.

Voilà maintenant bientôt deux ans, vous m’avez fait l’insigne honneur de me nommer capitaine de ce fier navire. Vous m’avez fait confiance pour remettre vos vies entre mes mains, et il ne se passe pas une journée sans que je ne prenne l’exacte conscience des responsabilités qui sont les miennes.
En ces temps troublés, dans cette tempête mondiale que notre navire traverse, je tenais à vous réaffirmer aujourd’hui que je compte bien tenir la barre et maintenir le cap qui est celui que vous avez choisis…
Certes, la situation sur notre bord est difficile. Sachez, mes chers amis, que j’en ai, là encore, douloureusement conscience. Les vivres commencent à manquer, des voies d’eau se sont déclarées dans les entreponts, les passagers de la troisième classe souffrent du scorbut… Mais, il en est de même pour l’ensemble de l’équipage, je tiens à le rappeler ! Tous, nous souffrons de cette tempête, et tous, je tiens à le crier haut et fort, si nous restons unis, nous nous en sortirons !

Je demande aux passagers de la patience. Je demande à l’équipage de la rigueur. Je demande à tous de vous comporter de façon exemplaire, aussi bien dans le cadre du service que dans vos temps libres. Les manifestations de mécontentement que le bord à connu, ne doivent en aucun cas altérer la bonne marche du navire, et encore moins, j’ose le dire, le moral de l’équipage et des passagers ! En ces temps troublés, il est inacceptable que certains se permettent de défiler dans les coursives, alors même que tant de travail reste à faire. Il s’agit là d’un comportement irresponsable qui entrave notre navigation, et qui démontre un manque de respect flagrant envers ceux dont c’est le travail de faire avancer ce navire !

Par ailleurs, il a été porté à mon intention que certains membres d’équipage affectés à la cambuse, continuaient malgré mes injonctions à percevoir des rations d’eau supplémentaires. Je tiens à le dire : Ceci est inacceptable ! C’est faire preuve d’un manque total de solidarité que de boire autant d’eau, alors que la plupart des passagers en sont réduis à lécher la rosée sur le pont ! Je demande donc à ces personnes de cesser leurs pratiques, et de ne pas boire l’eau qui leur est donnée. Pour bien faire, il faudrait même qu’ils rendent dans les plus brefs délais l’eau qu’ils ont déjà bue !
Et je tiens à être extrêmement ferme sur ce point. Si d’ici six mois je n’ai pas noté de changement dans l’attitude de ces cuisiniers, je prendrais alors les mesures nécessaires ! Ces mesures, mes chers amis, seront extrêmement sévères, et pourraient, le cas échéant aller jusqu’à la mutation dans un autre service…

J’entends également ici ou là, que certains passagers seraient tenter de remettre en question le fonctionnement même de ce navire… Je voudrais dire à ces passagers qu’ils sont totalement dans l’erreur. La tempête que nous traversons est, de mémoire de marin, probablement la plus forte que nous ayons connue… C’est une tempête qui nous vient d’ailleurs, et en aucun cas une turbulence crée par notre propre sillage comme ces individus se plaisent à le dire. Remettre en question l’organisation hiérarchique, les choix de route, ou même la clairvoyance des passagers qui m’ont choisi, ne sont ni plus ni moins, j’ose le dire, que de vaines tentatives de sabotage !
La route qui est la notre aujourd’hui, ainsi que les personnes qui barrent ce navire, sont les seuls, je dis bien les seuls, outils valables. Vouloir en changer serait dangereux, voir, j’ose encore le dire, criminel ! Il est illusoire de croire en un cap autre que celui-ci, susceptible de mener vers d’hypothétiques rivages ensoleillés ! Seul le pragmatisme qui caractérise ma gouvernance, nous permettra de rester à flot !

Aussi, mes chers coéquipiers, mes chers amis, sachez que je resterais à mon poste quoi qu’il arrive ! Vous m’avez choisi pour mener ce navire à bon port, et c’est ce que j’ai l’intention de faire ! Je n’ai pas été choisi pour augmenter le prix des hamacs, sachez-le ! Avec moi, vous arriverez sains et saufs de l’autre côté de l’océan, et si les dieux nous sont favorables, notre navire ressortira de cette tempête encore plus beau et plus puissant qu’il ne l’était auparavant.

Vive la marine ! Vive notre navire ! Vive votre capitaine ! Vive moi !

Recommandations :
Ceci est le discours que le capitaine Sarkozy a tenu hier au soir depuis la salle de radio et devant les représentants de l’équipage et des passagers. A faire suivre et diffuser le plus largement possible dans l’intérêt du service.