Je voulais vous dire…


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samedi 17 janvier 2009

Des vœux pieux

Allez go ! Aujourd’hui on va essayer de commenter les vœux aux corps diplomatique. Haut les cœurs !

Donc, voici notre nano-président derrière son pupitre qui commence son discours avec les salutations d’usage aux ministres et aux ambassadeurs présents. On remarquera une salutation un peu plus appuyée que les autres… Envers le Nonce apostolique en France (Si-si ! Sans déconner !), qui venait sans-doute, d’après ce que j’ai compris, d’ouvrir la cérémonie.

Notre petit président de notre petit pays à nous, veut s’occuper cette année de plein de choses. Jugez plutôt :
« Cette année 2009, je l’aborde avec la volonté, la détermination de tout faire, de tout mettre en œuvre pour que notre monde en sorte en ayant retrouvé le chemin de la croissance économique ; en ayant adopté des règles claires et universelles pour réguler la sphère financière ; en ayant approuvé des objectifs ambitieux et indispensables pour limiter les conséquences du réchauffement climatique ; en ayant progressé de façon décisive vers des institutions internationales enfin adaptées au XXIème siècle ; en ayant conclu un accord de paix au Proche-Orient ; en ayant défini les termes d’un règlement durable des crises du Soudan et de la région des Grands Lacs en Afrique. »

Une fois que vous avez lu ça, et bien… Vous savez tout ! Vous savez tout, parce que tout le reste du discours fut consacré à expliquer comment il comptait faire pour arriver à s’occuper de tout ça. En même temps. Avec ses petits bras.

La première partie de ce vaste programme concerne l’aspect « crise financière » du monde… Sarkozy, en fait, nous ressort exactement le discours de Toulon et réaffirme sa volonté de réformer (encore…) la finance mondiale à grand coup de régulations. Pour cela, bien évidemment, il compte sur le soutien du futur/nouveau président élu Barack Obama… Sauf, à mon avis, qu’il risque d’y avoir un petit problème :
En effet, il faut bien se l’avouer, son discours est fortement connoté à gauche, voir antilibéral… Alors j’imagine bien que de l’autre côté de l’Atlantique, ces propositions risquent d’être prises pour les délires d’un dangereux socialiste, ou pire encore, pour les élucubrations d’un communiste échappé de l’asile (forcément).

Ensuite, comme il semblerait que nous soyons au XXIème siècle, les vœux du président seraient que « le nouvel ordre mondial » se munisse des outils appropriés. C'est-à-dire qu’il préconise pour cela l’ouverture du conseil de sécurité de l’ONU à de nouveaux membres permanents issus des pays émergeants. Il y verrait bien des pays africains, sud-américains et arabes… Là encore, même si sa volonté est louable, je doute que nos amis anglo-saxons acceptent de partager leur table ronde avec des révolutionnaires et des mecs qui portent des serviettes sur la tête… Mais bon, on peut toujours rêver ! Là encore, selon Sarko Premier, tout dépendra d’Obama.

Ça, c’était ce que notre PGE souhaiterait que le monde devienne dans l’année qui vient. En ce qui concerne l’attitude de la France : Et bien, on va continuer à discuter avec tout le monde ! Les palestiniens, Israël, la Syrie, l’Iran, l’Iraq, le Pakistan, le Soudan, la Chine, le Rwanda, le Congo, les Iles Kerguelen, et la principauté d’Andorre, et cætera… La France est l’amie de tous et soutient tout le monde ! Et accessoirement, elle est même prête à faire du commerce avec tout le monde !
Bon, d’accord, cette dernière phrase, c’est moi qui l’ai rajoutée… Mais c’est ce que je pense, en fait. Je ne suis pas un va-t-en guerre, mais je suis persuadé que vouloir être gentil avec tout le monde n’est pas une bonne façon de procéder… Au mieux on passe pour un opportuniste, au pire pour un lâche. Il est des moments ou il faut bien dire à un pays : Stop ! Ce que vous faites est inqualifiable ! Je ne vous parle plus et je ne vous achète plus rien ! Na !
C’est peut-être puérilement dit, mais c’est ainsi.

Mais revenons à nos moutons, qui ont presque finis de brouter leur pâturage.
Or donc, le Président Sarkozy décide de finir en beauté et de parler de l’Europe.
Pour lui, 2009 est l’année où l’Europe doit enfin sortir de la crise institutionnelle dans laquelle elle se trouve. Là, bien sûr, vous aurez compris qu’il fait allusion à l’adoption du mini-traité sur la constitution, et au NON irlandais. Un NON, qui devrait selon lui, assez vite se transformer en OUI d’ici le deuxième semestre. Enfin, c’est ce qu’il croit. Car le président est un croyant, il faut le savoir.
Il a aussi parlé de la guerre du gaz qui oppose la Russie à l’Ukraine. Dans cette histoire, pour lui, chacun doit se comporter correctement dans les limites des contrats commerciaux qui sont passés entre l’Europe et les deux pays concernés… Ce qui veut dire en clair : Arrêtez vos conneries, et pensez aux clients ! Sauf, qu’en l’occurrence les clients, c’est nous, n’ont pas la possibilité de s’approvisionner ailleurs. Donc, on s’en tape des clients. N’importe commet ils seront toujours là.

Voilà donc, en gros et en vachement résumé ce qu’a dit notre zébulon court sur patte.

L’impression que me donne cette allocution est assez nuancée, je me dois de l’admettre. D’un côté j’aime assez cette volonté affirmée de réformer les institutions financières mondiales. Il faut bien dire que tout ce qui peut brider un tant soit peu les excès d’un libéralisme échevelé, n’est pas forcément pour me déplaire… Mais d’un autre côté, je doute fortement que les vœux de Sarkozy en ce sens, soient réalistes. Vouloir instiller de la morale dans un système qui par essence fonctionne sur l’absence de morale… revient à vouloir apprendre à un âne à voler. C’est pas possible. (Sauf à Gonfaron dans le Var… Mais bon, c’est pas le sujet).

De même, je trouve l’attitude opportuniste, lui dirait pragmatique, de notre Président Glorieusement Elu, des plus détestable. Autant j’ai toujours considéré que le France avait le devoir de prôner de par le monde les valeurs d’humanisme qui sont sensées être les siennes, autant je n’arrive pas à imaginer Sarko le faire pour autre chose que gagner des parts de marché. C’est sans doute un parti pris, mais je n’ai pas confiance en lui, c’est tout.

Enfin, j’ai noté un concept totalement absent de ce discours. Celui des droits de l’homme. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tendu l’oreille, ni même d’avoir lu l’équivalent pdf du discours, mais nulle part il n’est question des droits de l’homme. Nulle part.
J’en déduis donc, que cet aspect de notre politique étrangère est dorénavant exclu…

Bon, je vous laisse. Faut que j’aille pleurer sur mes illusions perdues.