Je voulais vous dire…


Un blog qui parle de politique, de social, d'environnement... De la vie quoi!


mercredi 31 décembre 2008

Billet de fin d’année

Et bien voilà mes amis, nous y sommes… C’est le dernier jour de l’année, et mon dernier billet par la même occasion. Mon dernier billet de l’année je veux dire ! Parce que je préfère vous le dire tout de suite, j’ai bien l’intention de continuer à m’épancher sur ce blog l’année prochaine !
Je ne vous cacherais pas que je me suis posé la question d’arrêter, ou pas… Oh, pas longtemps. Juste deux secondes, histoire d’être au diapason de cette période propice aux remises en question. A l’unanimité du comité de direction, moi et mon égo, on a décidé que l’on continuerait de publier des trucs et des machins en 2009 ! La conjoncture étant ce qu’elle est, on pense qu’on peut encore faire des petites choses pour tenter d’améliorer un peu notre monde… Vaste ambition, vous allez me dire ! Vous allez même sans doute penser que je me la pète un peu… Et bien, je vous répondrais, chers rétorqueurs, que si je ne voyais pas une utilité à ce blog, autre que pour moi-même, j’aurais baissé les bras depuis longtemps. Pour moi, le simple fait d’échanger des idées et de faire circuler l’information, est déjà utile en soi pour faire avancer les choses. Modestement, j’en conviens, mais quand même.
Voilà. Ça, c’est fait. On se reverra donc l’année prochaine.

2008 aura été une année, qui je crois, restera dans nos mémoires. Pour la raison principale qu’elle aura vu le monde, notre monde, entrer dans une nouvelle ère. Je ne suis pas devin, mais j’ai l’intime conviction, que c’est à cette date que les futurs étudiants apprendrons dans leur livres que tout à commencé en 2008…
Quand tout a commencé… Reste à savoir ce qui va commencer, et ça, mes enfants, on va se le vivre en direct live pendant l’année qui vient ! Peut-être que nous vivront la fin de notre monde, avec la naissance d’un autre. Ou pas de naissance du tout, juste un point final pour clore 5000 ans d’histoire (5000, c’est à la louche. On va pas chipoter.).
Peut-être que nous allons nous en prendre une bonne dans la gueule, tous et toutes. Du genre qui fait pas mal de dégâts. Du genre qui laissera du monde sur le carreau. Bien évidement, quand je dis du monde, ce sera en priorité les plus pauvres, les crève-la-faim, les traine-misère, les sans-grades… Mais également des gens comme nous, des français moyens, des ménagères de moins de cinquante ans, des chômeurs, des invalides, des jeunes, des vieux… 2009 sera impartiale, ou ne sera pas.

Mais peut-être que je vois un peu trop les choses en noir ? On ne sait jamais, la prise de conscience amorcée en 2008 portera-t-elle ses fruits dans l’année qui vient ? Peut-être qu’un raz de marée populaire va se mettre en route et déferler sur les états pour leur dire bien en face : Ça suffit ! Vous arrêtez vos conneries, ou on ressort la guillotine ! C’est vous qui voyez !
Peut-être que… Peut-être que… Bon, on va arrêter de rêver, car je n’y crois malheureusement pas un instant. Les périodes de mutations, de changements importants, sont propices à la montée des extrémismes les plus divers, aux états les plus répressifs. L’Histoire nous l’a maintes fois démontrée, et moi je suis de ceux qui aiment bien l’Histoire pour l’enseignement qu’elle peut nous apporter. Aussi, je suis persuadé que 2009 sera également une année de combat sans relâche. Car il va bien falloir que quelques-uns s’opposent à tout ça ! Non ? On ne va pas se laisser abattre sans combattre ? En tous cas, pas moi. J’ai bien l’intention de continuer à gueuler, tempêter, vociférer, et plus s’il le faut.
Bon, avec ma patte folle j’aurais un peu de mal à grimper sur une barricade, mais il existe des tas d’autres moyens d’être utile… (Vous sentez la menace poindre sous les pointillés ? C’est fait exprès !).

Ce qu’il y a de bien avec les fins de cycles. Qu’ils soient annuels, centenaires ou millénaires, c’est qu’ils coïncident avec de l’espoir. Et ça, à mon avis ça peut aider. L’espoir… C’est bien ça qui nous fait tenir en fin de compte. On termine une année, et on fait des vœux pour que la suivante soit meilleure. Sauf que cette année, nos vœux risquent d’être un poil différent. Plus sérieux peut-être ? Plus réalistes ? Plus terre-à-terre ? Des vœux qui se rattachent plus à des choses essentielles ?
Du genre : Je souhaite de ne pas perdre mon boulot cette année. Ou encore, je souhaite de ne pas tomber malade cette année… Des trucs bien réels.
Parce que les trucs du genre la paix dans le monde, ou bien l’arrêt des guerres et de la famine ; Faut pas abuser, on sait bien que ça va pas être possible. Pour être franc, on sait tout aussi bien que ça risque même d’empirer dans l’année qui vient, alors comme on ne peut rien y faire, on se reporte sur des vœux plus proches de nous. Plus réalistes. (Le premier qui dit pragmatique, je le vire de mon blog !).

Et c’est bien là le drame. C’est quand on devient réaliste. Quand on perd la capacité à rêver, à imaginer des buts grandioses, c’est qu’on est quand même vachement près du bord de la falaise. Non ? Moi, j’crois bien…

A titre personnel, cette année aura été placée sous le double signe d’esculape et d’arobase.
Ce fut une année de combat contre la maladie… Enfin, n’exagérons rien, je ne suis pas malade au sens où l’entendent la plupart des gens, j’ai juste du mal à guérir, c’est tout… Mais bon, le fait est que j’ai passé mon temps à attendre d’aller mieux. Et, à mon avis, il va me falloir attendre encore un peu.
Ah, au fait ! J’en profite pour rassurer mon petit monde. Une semaine après ma petite intervention, ça va… Le pied reste enflé et la douleur persistante, mais je sens que ça s’améliore de jour en jour. J’ai arrêté les calmants, et je peux remarcher sans béquilles, mais avec ma canne. Je vous remercie de tous vos messages et de votre sollicitude. Sachez qu’ils me sont d’un grand réconfort… D’ailleurs, puisqu’on en parle, l’internet, mon blog, et les amis que je me suis fait par ce biais, constituent la deuxième augure qui chapota cette année. (Habile transition, is’nt it ?).
Le 17 janvier, je me suis fait installer internet et le 04 avril, j’inaugurais ce blog… J’ai bien conscience que cette activité journalière m’a grandement aidé à ne pas sombrer corps et âme dans la dépression… (Ou pire, j’aurais pu me remettre à picoler…) Aussi, et ben, rien que pour ça, je ne peux que vous remercier, encore une fois.

Bon, mes amis ! Qu’est-ce que je peux vous souhaiter pour 2009 ? Ca fait deux-trois jours que je me creuse le ciboulot, histoire de vous épater avec un vœu qui sorte de l’ordinaire… Je creuse, je creuse… Et finalement, il n’y en a qu’un qui me semble pertinent :

Je vous souhaite, à tous et à toutes de vous en sortir sans trop de casse.

Et à moi aussi, je me le souhaite tant qu’à faire. Y’a pas de raisons.
Et puis, je souhaite aussi que les amitiés que j’ai nouées sur le net, via LTL, mon blog ou la Crique, perdurent. Comme j’ai déjà eu l’occasion d’en parler ici ou là, elles sont importantes pour moi car, contrairement à ce que peuvent penser certains, elles ne sont pas virtuelles. Comment pourraient-elles l’être ? Puisque le bonheur qu’elles me procurent est bien réel, lui…

A l’année prochaine !


NB : Oui, je sais. Il n’y a pas de photos dans cet article… Pourquoi ? Ça vous arracherait les neurones de lire deux pages sans aucune image ?
Bon… Allez… J’suis sympa, j’vous en mets une pour la détente de vos pupilles surmenées.

jeudi 25 décembre 2008

Joyeux Noël quand même…


Dessin de Xavier Lacombe. De nombreux autres crobars sont disponibles sur son site : Le journal du clébard.

mercredi 24 décembre 2008

Le fait du prince et celui du bistouri

Je m’étais plus ou moins programmé à ne rien publier d’ici le lendemain du réveillon de Noël, ou le lendemain du lendemain… En fait, je ne voulais pas que vous soyez submergés dès vos agapes digérées. C’est gentil de ma part, non ? En plus, je voulais vous éviter de vous culpabiliser d’avoir largement profité alors que moi je continuais à bosser… Mais bon, on ne commande pas l’actualité, et moi perso, je ne commande pas mes coups de gueules. Et là, franchement, j’en ai gros sur la patate.

Non, je vous rassure, je ne vais pas m’épancher encore une fois sur cette fête honnie et sur les dégâts qu’elle suscite… C’est déjà fait, et je ne vois pas l’intérêt d’en remettre une couche, même si, comme ça de près, je trouve qu’il y aurait encore quelques raccords de peinture à faire. Je ne vais pas vous parler non plus de ma putain de cheville qui me fait un mal de chien ce matin. Quoique…

Allez ! Quelques mots pour vous rassurer ! Vous vous êtes montrés inquiets pour moi et cela m’a beaucoup touché. Aussi, je vous dois bien quelques infos !
Apparemment, ils ont du me mettre la dose pour l’anesthésie, parce que hier au soir ça n’allait pas très fort… J’avais la nausée et je me suis écroulé comme une masse sur mon canapé… Le résultat est que non content d’avoir perdu 2500 places dans le Vendée Globe Virtuel, because j’étais trop dans le coltard pour changer une voile, je fonctionne sur le mode unijambiste depuis ce matin ! J’ai le pied gonflé comme une panse de mouton farcie ! Moi qui pensais, bêtement, que pour retirer deux vis, deux petits trous judicieusement situés auraient pu faire l’affaire… Et ben non ! Il a fallu qu’il me refasse une entaille de presque dix centimètres pour les retrouver ces vis ! Et puis sa visseuse-dévisseuse, elle devait être passablement émoussée, parce que vue la douleur, il a du batailler sévère pour les retirer ces vis !
M’enfin… C’est pas si grave… Je vais ressortir mes béquilles tout à l’heure pour descendre m’acheter du tabac, et après je bouge plus de chez moi et j’attends que ça passe !

En attendant, zyeutez-moi un peu l’travail ! C’est pas de la belle quincaillerie ça !

Le sujet du jour, celui qui me fait me retrouver à cinq du mat’ devant mon clavier, celui qui fait surgir en moi le gueulard que je suis parfois, c’est que nous avons eu droit hier à une injustice… Et moi les injustices, je n’aime pas ça. C’est le genre de chose qui me débecte au plus haut point. Ca me révulse. Ca m’horripile (C’est ma mère qui disait ça de moi quand j’étais petit: « Gwendal, tu m’horripiles ! », alors du coup j’ai appris très tôt ce que ça voulais dire…).
Bref, je suis horripilé par le fait que Julien Coupat reste en prison alors que ce truand de Jean-Charles Marchiani, lui, a été gracié par le président Nicolas Sarkozy.

Pendant sa compagne présidentielle, notre actuel PGE avait déclaré être contre les grâces collectives. Vous savez ? Du genre de celles qu’on accordait du temps de Mitterrand ou Chirac pour les PV impayés ou les délits très mineurs… Ce genre de choses, le Sarko il n’en voulait pas ! Par contre, il n’était pas contre le fait d’accorder de temps en temps à titres exceptionnel et individuel, une petite largesse par-ci par-là… Mais attention ! Pour mériter la clémence présidentielle, il fallait avoir fait preuve d’une, je cite « détermination hors du commun à suivre une formation professionnelle, à rechercher un emploi ou à suivre des soins » !
Aussi, comme notre Président est un homme bon, pétri de foi chrétienne, il s’est dit : « Tient ! j’vais faire ma BA de Noël ! », « J’vais en gracier une trentaine bien méritants, et au milieu j’vais y glisser le Marchiani. Comme ça Pasqua, il me lâchera un peu les pompes à glands… »

Sauf que le Marchiani, ex-porte-flingue de Charles Pasqua, ex-préfet du Var, ex-député européen, ex-intermédiaire pour marchands de canons institutionnels (C’est quand on vend des armes à un pays à qui on devrait pas, passeque c’est des méchants !), ex-tellement de chose qu’il en devient inconvenant pour la république que ce type-là reste en prison… Sauf que, disais-je, d’après cet article du Monde.fr, un rapport du Parquet de Paris spécifiait que le détenu Marchiani, ne satisfaisait pas aux critères de la grâce…
En fait, le Sarko il s’est dit que ça passerait inaperçu avec tout ce qui se passe en ce moment… La crise et tout… Et ça aurait pu marcher si la nouvelle n’était pas tombée en même temps qu’une autre dans les rédactions.
Figurez-vous qu’au même moment on apprenait que Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy, eux, étaient maintenus en détention provisoire, sans aucunes preuves faut-il le rappeler.
Il faut quand même avouer que ces deux nouvelles, misent l’une à la suite de l’autre dans les colonnes de vos journaux, ça fait plutôt bondir, non ? Moi, en tous cas, j’en ai sauté sur mon pied !

Il faut croire que notre Président, tout content de fêter Noël à Rio do Janeiro, n’avait pas vraiment pris conscience du télescopage… La distance sans doute…

Bon, je vais vous laisser pour aujourd’hui. J’espère que vous allez bien vous amuser ce soir, et je vous souhaite à toutes et à tous un joyeux Noël !
Pour ma part, j’ai prévu une queue de homard avec une petite sauce curry et lait de coco… Mmmm… J’en salive déjà !



samedi 20 décembre 2008

Une histoire niçoise

L’histoire se passe en une belle matinée ensoleillée de ce jeudi 4 décembre. Ce jour là, j’avais rendez-vous à 9H00 avec mon chirurgien pour mettre au point l’organisation de la petite intervention que je vais subir mardi prochain. Bref, mon rendez-vous terminé, il était somme toute assez tôt dans la matinée et le soleil brillait, ce qui fait que j’avais envie de trainer un peu avant de reprendre la direction de mes pénates… Je ne vais pas souvent dans le centre ville de Nice pour la simple et bonne raison qu’une demi-heure à trois-quarts d’heure de bus, et bien, c’est un truc qui ne me botte pas plus que ça. Aussi, chaque fois que je vais voir mon chir, j’en profite pour faire deux choses : Je passe chez Virgin ou à la Fnac pour m’acheter un bouquin ou un jeu vidéo (c’est mon étape culturelle), et je ne manque pas de rendre une petite visite à un ami d’enfance qui tient boutique non loin de la place Masséna (c’est mon étape sociale).

J’avançais d’un bon pas (c’est une image !) vers le magasin de mon pote quand mon attention fut attirée par le corps inerte d’un SDF. Il était là, allongé, apparemment inconscient, en avant de quelques mètres par rapport aux arcades.
Je sais pas vous, mais moi lorsque j’assiste à ce genre de choses, je suis plutôt… Partagé. Ouais, c’est ça, partagé avec tout plein de points de suspension derrière.
Partagé donc entre le désir de fermer les yeux, de passer mon chemin, de faire comme si j’avais des trucs hyper importants à faire, et une espèce de vieux sentiment venu d’on ne sait où qui me pousse à porter un secoure qui, comble du comble, risque de ne même pas être apprécié à sa juste valeur. Apparemment on ne doit pas être beaucoup à se poser ce genre de dilemme, parce que pour la plupart des gens que j’ai vu, leur décision semblait belle et bien prise : Ils avaient plein de chose à faire !
Le type gisait, je vous l’ai dit, un peu en avant des arcades. Au soleil. Je me suis dit qu’il ne devait pas être si mal que ça pour avoir eu la présence d’esprit de se mettre sous ses rayons protecteurs, et sur le coup cela me rassura dans mon dilemme. Le problème, c’est qu’il était également à moins de deux mètres des rails du tramway… Et à cette heure, des trams il en passe un toutes les six minutes… Y’en a certainement un qui est déjà passé, je me suis dit… Je suis sûr que quelqu’un à déjà appelé les pompiers on fait le 115… Il a bougé ou j’ai rêvé ?

J’en étais là dans mes hésitations quand deux policiers municipaux à vélo se sont arrêtés près du SDF pour s’enquérir de son état, et accessoirement le faire dégager de là. A moins que ce soit dans le sens inverse et que le fait d’effacer cette tache d’un des fleurons touristiques de la ville soit prioritaire sur l’état de santé de ladite tache.
En fait on ne le saura pas, mais on se doute un peu des priorités pragmatiques qui régissent les petits hommes et femmes en bleu qui pullulent dans ma ville. La ville où Christian Estrosi est le maire s’il est besoin de vous le rappeler.
Moi, en fait, j’étais bien content que l’intervention de la maréchaussée mette fin à mes tergiversations… Je ne suis pas très à l’aise lorsque ma lâcheté naturelle se confronte avec mes aspirations humanistes. C’est très gênant lorsque votre tête vous dit « fais quelque chose ! » et que le reste de votre corps, jambes et boyaux compris, vous dit « passe ton chemin ! ».
Chose importante, les deux agents municipaux à vélocipède étaient des femmes.

Entendons-nous bien, je n’ai rien contre le fait que des femmes revêtent l’uniforme de la police… Je serais même plutôt pour, car les femmes sont en générale moins encline à la violence et préfèrent le dialogue… Mais en même temps, vous pourriez me dire qu’une femme est plus vicieuse qu’un homme et que l’uniforme a tendance à accentuer ce défaut… Mais baste ! Ce n’est pas le sujet, et en plus je risque de me mettre à dos 70% de mon public qui est féminin !
Mais, dans l’histoire que je vous raconte, le sexe des policiers a son importance, aussi je me devais le signaler.

Où en étais-je… Ah oui ! Les deux policières tentèrent donc de réveiller le pauvre hère échoué sur le pavé… Ceux qui s’inquiétaient de l’état de santé du bonhomme furent rapidement soulagés, car aussitôt qu’il ouvrit les yeux, celui qui n’était qu’une misérable tache sur une jolie carte postale se révéla être une tache avec une voix de stentor, passablement avinée et particulièrement marri de se voir ainsi détourné des bras de Morphée.
Vingt Dieu qu’il gueulait le bougre ! A un tel point que les deux filles semblaient n’en mener pas large.
A ce moment là, ce sont les cris du SDF et la perspective d’un dérapage policier qui me firent penser à sortir mon appareil photo (que j’ai en permanence dans mon sac) et à me poster de manière à embrasser toute la scène. Oui, je l’avoue ce n’est pas très glorieux comme raison, mais que voulez-vous, je ne suis qu’un homme… Vous pourriez me dire que j’aurais pu le faire avant, mais photographier la misère humaine, je sais pas faire. C’est pas que je n’en ai pas envie, je sais pas faire, c’est tout. Je suis plus doué avec la nature et les paysages qu’avec les gens, c’est comme ça.

Donc, le type gueulait. Et pas que des gentillesses, je peux vous l’affirmer… « Salopes ! », « Allez vous faire enculer ! », voilà en gros qu’elle était la teneur de son discours. Je vous l’ai dis, les deux nanas semblaient un peu dépassées par les événements, et un petit coup de radio fut sans doute nécessaire pour que rappliquent deux ASVP mâles, histoire de faire le poids face à la véhémente rébellion. Le petit groupe se trouva bientôt rejoint par un véhicule utilitaire blanc conduit par deux autres femmes. Je me suis dis : « Tien ! Voilà la fourrière… ».
Manifestement, le monsieur ne voulait, ou ne pouvait, embarquer dans le véhicule. La perspective de se retrouver dieu seul sait où ne devait pas vraiment l’enchanter. De plus, là, en plein soleil, il devait penser que sa place était sans doute bien plus agréable que dans un foyer quelconque. Parce que je ne sais si vous le savez, les SDF à Nice, on ne se contente pas de les cacher sous le tapis ! On les envoie dans un centre situé au Mont Chauve. C'est-à-dire à plus de 10 Km du centre ville (voir carte), dans un endroit paumé sans lignes de bus ni rien autour… On les embarque, et il leur faut au moins la journée pour revenir tacher la carte postale.
L’embarquement promettait donc d’être sportif.

C’est à ce moment que je me suis fait repérer. Une des donzelles mal fagotée de bleu (vous avez remarquez que l’uniforme ne pardonne aucune rondeur ?), m’a fixé alors que je levais mon appareil dans sa direction. Elle s’est ensuite retournée vers ses collègues pour, je suppose, les informer que quelqu’un les observait… S’ensuit un moment de flottement. Je vois bien que le petit groupe hésite à agir… Moi-même, j’hésitais sur la conduite à tenir… Est-ce que je devais continuer à les observer au risque de m’attirer des ennuis ? Ou au contraire suivre le judicieux conseil que m’avait transmis la jeune femme par le biais de son regard ? Casse-toi me disait-il. D’ailleurs mon corps avait parfaitement perçu le message lui ! J’avais été pris d’un frisson… Un frisson qui est comme chacun sait, un réflexe préparatoire à la fuite chez les mammifères.
Mais non, mon cerveau réussit à contrôler tout ça, et je persistais à ne pas bouger d’où j’étais. Je faisais juste gaffe à être encore plus discret lorsque je prenais une photo…

Quelques minutes plus tard, je vis débarquer les pompiers. En deux temps trois mouvements une civière fut débarquée, le type posé avec ménagement et professionnalisme dessus et le tout renfourné dans le beau camion rouge. Direction : Heu… je ne sais pas. Les urgences psychiatriques j’imagine, car c’est très souvent là qu’échouent les âmes torturées et les taches sur les cartes postales.

Voilà, le spectacle était terminé. Les agents se sont dispersés pour retourner à leurs occupations sans doute très importantes. Moi, je suis entré dans le magasin de mon ami pour lui relater l’événement… Ou le non-événement, c’est selon.

Vous vous demandez certainement pourquoi je vous ai raconté cette histoire, non ? C’est vrai quoi ! Vous venez de vous taper quelques 1500 mots, et j’imagine que vous êtes un peu curieux sinon vous n’en seriez plus là à me lire…

Si je vous ai raconté tout ça, c’est la faute à un article que j’ai lu dans la colonne des brèves de la TéléLibre.fr. Cet article parlait de deux photographes de presse agressés (je pèse le mot), par des policiers pour les avoir photographiés en pleine action. La lecture de cet article m’a fait alors me souvenir de cet épisode et je me suis mis à réfléchir… Oh ! Ca fait bien deux jours que je réfléchis, et pour ne rien vous cacher j’en suis toujours avec les mêmes questions sans réponses !

Tout d’abord, pourquoi n’ai-je sorti mon appareil photo que lorsque j’ai présumé que les choses allaient, peut-être, mal se passer ?
Suis-je un adepte du sensationnalisme qui ne s’intéresse à la misère humaine que lorsque celle-ci risque d’être spectaculaire ? Mon militantisme citoyen est-il simplement orienté vers la dénonce qu’il en oubli de relater des événements anodins ? Mon ami, m’a fait la remarque à ce propos ; Pourquoi ne devrais-je témoigner que des choses qui se passent mal et ne rien dire quand cela se passe bien ? Parce que si je n’étais pas tombé sur cet article de la TéléLibre, il y a de grandes chances que jamais je ne vous parle de cette matinée du 4 décembre…
Ensuite, dans quelle mesure, le fait de m’être fait repérer par la maréchaussée à modifié son comportement ?
Je ne sais plus qui à dit un jour que le simple fait de prendre en photo quelqu’un ou quelque chose modifiait le comportement du sujet… Dans cette histoire, c’est peut-être le cas ? Si je n’avais pas été là, peut-être que le bonhomme aurait été embarqué sans ménagement dans la fourgonnette blanche ? Ou peut-être pas. Mais si, effectivement ma présence a conduit la police à modifier son comportement en mieux, est-ce que j’ai accompli un acte citoyen ? Qu’elle est ma responsabilité dans cette affaire ? De simple spectateur je serais donc devenu acteur ? Et puis, pourquoi est-ce que je présume forcément que la police est susceptible de mal se conduire ? Sui-je à ce point désabusé ?

Grrr !!! C’est compliqué tout ça ! Et les questions sans réponses ont le don de m’énerver ! Alors, si vous avez quelques pistes de réflexion à me proposer, je suis preneur !

Il y a cependant une réponse que je peux déjà vous soumettre. Je reste persuadé que le fait de se savoir observées, est susceptible de tempérer le comportement de certaines personnes. Aussi, je sais que je vais continuer à me balader avec mon appareil photo et prendre des clichés... Je crois que ça vaut le coup. Et si jamais un jour j’ai des ennuis à cause de ça, et bien… On verra bien !

Au fait ! La veille du jour où se déroule cette petite histoire, le maire de Nice, Christian Estrosi, luttait lui aussi à sa manière contre les inégalités et la misère sociale… Jugez plutôt, et vous me direz si l’image de la tache sur la carte postale est justifiée ou pas…



Allez ! Je vous souhaite un bon week-end ! Bises au chien et caresses aux enfants!

jeudi 18 décembre 2008

Amendements et démocratie

Bonjour à tous ! Ça va bien ? Moi, ça va mieux, je vous remercie…
M’enfin, ça va mieux… Quand je dis ça va mieux, je parle de ma petite santé. Parce que sinon, pour ce qui est de mon beau pays que j’aime, le moins que l’on puisse dire c’est que ça va de mal en pis. Et quand je dis pis, je ne parle pas des mamelles de la France ! D’ailleurs, celles-ci ne sont plus, comme on nous l’a appris à l’école, labourage et pâturage, mais plutôt enfumage et rétropédalage.
Mais bon, là je m’égare…

En ce froid matin de décembre, j’avais envie de revenir sur la réforme de l’audiovisuel public. Non pas sur le fond, mais pour une fois sur la forme.

Je ne sais pas si vous l’aurez remarqué, mais cette dernière semaine avant les fêtes de Noël et la fameuse trêve des confiseurs, nous venons d’assister à une étrange manœuvre de la part de notre gouvernement et de sa majorité. Une manœuvre que l’on pourrait qualifier de rusée et légitime si l’on est un umpiste patenté, et de quelque peu perverse et contraire à la démocratie si l’on est un gauchiste invétéré comme moi.

En vous la faisant courte, voici donc les faits. Mardi, la ministre de la Culture demande au patron de France télévision de prendre lui-même la décision de la suppression de la pub sur ses chaines (Demande, demande… moi je dirais plutôt ordonne !). Celui-ci, un peu coincé s’il veut garder son poste encore un peu, s’exécute. Le prétexte invoqué pour justifier d’une telle démarche est le suivant : Vu la lenteur des débats à l’assemblée nationale, le vote risque de ne pas avoir lieu dans les temps pour entériner la réforme avant le 5 janvier. Date à laquelle s’est préparée la chaine depuis un an pour installer sa nouvelle grille. Au passage, la décision devient industrielle et non-plus politique. Vous gouterez la subtile différence…
Le lendemain, mercredi 17, l’assemblée fini ses travaux et vote le texte avec une majorité toute relative, 293 voix contre 242….
Il n’y a pas un truc qui vous choque ? Parce que pour moi c’est clair, le gouvernement n’était pas vraiment sûr de sa majorité et a préféré assurer le coup, au cas où les choses se passeraient mal.

Bon, je ne sais pas ce que vous en pensez, d’ailleurs vous me le direz, mais moi je trouve le procédé quelque peu roublard. Parce que si par un heureux hasard l’assemblée n’avait pas voté le projet de loi, étant donné que le CA de France Télévision avait déjà voté la suppression de la pub, la réforme était, de fait, actée. Donc, le joli gros cadeau que Sarkozy voulait faire à ses copains des chaines privées était de toute façon déjà livré avec la hotte du père Noël…
Ca, c’est du forçage de mimines ou je ne m’y connais pas.

Si vous écoutez les caciques de l’UMP, Jean-François Copé en tête et Lefebvre juste derrière en train de lui sucer la roue (à défaut d'autre chose ?), vous entendrez que tout ça c’est la faute à l’obstruction acharnée de l’opposition.
Mouais… Obstruction ou simple travail parlementaire ? Parce qu’il faut savoir ce qu’il veut le Sarko quand il dit vouloir plus de pouvoirs pour le parlement !

Penchons nous un instant, si vous le voulez bien, sur ce qui est pour moi un aspect vachement important de la démocratie à la française.
Lorsque l’on est assez con pour élire, ou pas, un président au suffrage universel, ça ne veut pas forcément dire qu’il va pouvoir faire tout ce qu’il veut pendant cinq ans ! Ben non ! Parce que même si celui-ci dispose d’une confortable majorité à l’assemblée et au sénat, le dispositif parlementaire est là pour, comment dire, encadrer les actions du gouvernement. Et la seule façon qu’il reste à l’opposition pour tenter de contrer les actions du gouvernement au sein de ce dispositif parlementaire, c’est de déposer des amendements.
Sinon, il y a aussi la rue comme façon de contrer le gouvernement, mais on en a déjà parlé dans l’article précédent…

Je ne vais pas vous faire un court de droit constitutionnel sur les amendements je vous rassure. Tout d’abord parce que c’est bien chiant, et ensuite j’ai pas toute la matinée car mon frigo est vide et je dois aller faire quelques courses.
Je vous dirais seulement qu’il y a deux buts à un amendement.
Le premier c’est celui d’amender au sens ancien du mot, c'est-à-dire : améliorer. Il s’agit de contester un point particulier du projet de loi, de façon à le modifier ou à le supprimer.
Le deuxième but est de pousser la majorité à la faute en espérant que celle-ci fera l’erreur de ne pas être en nombre suffisant pour le vote de chaque amendement. Rappelez-vous ce fameux mois de mai 2008, lorsque la loi sur les OGM a faillit capoter ! (Voir archives de la Télélibre.fr). C’est à ça que servent les amendements !
Donc, pour multiplier les possibilités de fautes, l’opposition multiplie les amendements. Et ça peut même devenir carrément une vraie bataille interminable de procédure lorsque l’on arrive, comme sur l’audiovisuel public, à une somme de 850 amendements… Et encore ! 850 c’est de la roupie de sansonnet au regard des 4000 qui ont été déposé contre la loi sur le travail le dimanche !

Je ne sais pas si vous avez eu un jour la curiosité de regarder à la télé les discussions des députés lors de l’examen de ces amendements… Bon, je vous l’accorde, ça a un côté bien chiant comme ça au prime abord. Mais ça vaut le coup d’œil, au moins une fois, ne serait-ce que pour constater de visu comment fonctionnent nos institutions. Les raisons de chaque amendement sont défendues, puis contestées puis enfin vient le vote. Et tout ça peut prendre facilement trente minutes sinon plus. Au final, on perd du temps et on retarde d’autant l’adoption de la loi.
C’est une lutte âpre et acharnée, qui ressemble à une guerre de tranchée… C’est de la baston en direct, mais au moins cela a le mérite de mettre tous les points d’un texte sur la place publique. C’est l’agora de nos ancêtres, le lieu des révélations où chacun peut prendre connaissance de son devenir… C’est l’arène où a lieu un travail parlementaire essentiel, qui fait la différence entre une démocratie et une dictature présidentielle, fut elle glorieusement élue.

Alors je sais ! Si quelques égarés de droite viennent me visiter, ils auraient beau jeu de me rétorquer que c’est la gauche qui, par le passé, usait et abusait de l’article 49.3, dit du vote de confiance, qui permet l’adoption sans débat d’un texte, pour forcer la main à la droite lors des périodes de cohabitation. Et ils auraient raisons ces visiteurs.
Pour moi, ces pratiques sont un déni de démocratie. Point barre.

Maintenant que tout est fini, que le gouvernement a réussit à mettre à genoux la télé publique, le travail de ces parlementaires d’opposition, cette « obstruction » tant décriée, aura au moins eut le mérite de nous avertir des dangers qui nous guettent. Nous seront on ne peut plus vigilants quant aux dérives éventuelles que cette réforme suscitera.

La prochaine partie de ce jeu passionnant a dors et déjà commencée… Pensez-donc ! Il leur a fallut trois semaines pour examiner 850 amendements ; Imaginez un peu le temps que ça va leur prendre d’en examiner 4000 !

Je sens qu’on n’a pas fini de rigoler !

mardi 16 décembre 2008

La rue : 1, Darcos : 0

Salut la compagnie ! Vous allez bien aujourd’hui ? Moi, j’vous le dis, j’suis crevé… J’ai mal au pied, au dos, à l’épaule… Je suis perclus comme on dit ! Tout ça, parce que j’ai eu le malheur de faire un truc de dingue ! J’ai marché ! C’est fou ça ! Un truc apparemment simple et me voilà tel le cep de vigne, tout noué de partout !

Mais bon, foin d’atermoiements, ce n’est pas de ça dont je voulais qu’on cause ce matin.

Figurez-vous qu’alors que je déjeunais avec un pote dans un troquet près de la place Masséna, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir (subrepticement, comme ça du coin de l’œil), sur l’écran d’une télé au son coupé branchée sur LCI, que la réforme de Darcos était reportée !
Tout à ma cuisse de canard confite sur son lit de pomme de terre cuites au four, accompagnée d’un mesclun et d’un verre de Château La Pompe en Inox, Je n’ai pas relevé plus que ça l’information… L’heure était aux agapes, et les commentaires politiques eurent été malséants en un tel lieu.
Or donc, la première chose que j’ai faite ce matin, après mon pipi et mon café-clope, ça a été de fouiller le net pour savoir un peu ce qu’il s’était passé pour que le réformateur fou décide ainsi de reculer dans sa croisade de destruction massive des bastions gauchistes ; J’ai nommé, l’Enseignement Public.

D’après Le Monde qui a interrogé le Ministre de l’Education par téléphone alors que celui-ci était en déplacement en Israël, il ne s’agit pas d’un recul, mais d’un report… Chacun jugera de la subtilité sémantique, mais le fait est que face au climat social, le Darcos, il ne se sentait plus de continuer à imposer sa loi. Pourtant, on pourrait s’interroger sur ce qui a bien pu faire changer d’avis celui qui il y a peu encore, annonçait qu’il ne reculerait devant rien ni personne pour réformer les Lycées, les écoles primaires et l’enseignement professionnel.

Parce que jusqu’à présent, que les enseignants et les parents d’élèves défilent dans la rue pour rejeter en bloc toutes ses propositions, il n’en n’avait cure le Darcos ! Bien au contraire, il profitait des grèves et des manifestations pour mettre l’accent sur le militantisme exacerbé de ces profs (forcément de gauche) et la désorganisation (le sabotage) dont ils étaient responsables… Plus ça gueulait dans la rue, plus il se faisait fort d’éradiquer la chienlit avec la complicité tacite du français moyen, le mari de la ménagère, qui considère toujours au fond de lui que le mot enseignant rime avec fainéant.
Bref, « Droit devant » était sa devise, « Envers et contre tous » était son crédo.

Mais qu’est-ce qui a pu bien se passer pour que le gouvernement, comprenez Sarkozy bien sûr, décide ainsi de faire marche arrière ? Qu’est-ce qui a changé la donne ?

La réponse est simple en même temps qu’évidente. Ce qui a changé, c’est que les profs ne sont plus les seuls à défiler dans les rues. Ils ont été rejoins par les élèves ! Et là, croyez-moi, ce n’est plus du tout la même limonade !
Parce que lorsque les boutonneux descendent dans la rue, ça peut dégénérer sévère… Avec ce qu’il se passe en Grèce, et un peu partout en Europe, il ne manquerait plus qu’un playmobile fasse une bavure, et on se retrouve vite fait avec des émeutes sur les bras. Et ça, Sarko il en veut pas.
Déjà qu’il a encore cette vieille pelure d’ex ministre de l’intérieur qui lui colle à la peau, devenir le Président de la répression policière serait du plus mauvais effet sur la jeunesse. Surtout si celle-ci a entre 14 et 15 ans, et qu’elle aura le droit de vote en 2012…
Faut tout de même pas pousser mémé dans les orties !

Si vous avez bien lu l’article du Monde (je vous le remets au cas où…), vous aurez compris, comme moi, que Sarkozy l’a joué fine en se dédouanant face à son ministre.
« Fais comme tu le sens ! », ça veut dire en substance : « C’est toi le responsable, si ça foire, tu sautes ! ».
Aujourd’hui, si vous lisez le Parisien, on a droit à une toute autre version : La décision de reporter la réforme à 2010, est en fait une décision commune prise entre le ministère, les partenaires sociaux (soi-disant d’accord avec la réforme) et le Premier Ministre et le Président…
Hier c’était « démerde-toi ! » et ce matin c’est « une action concertée pour lutter contre la rumeur… ».

Ah lala… Faudrait peut-être qu’ils arrêtent de nous prendre pour des perdreaux de l’année au gouvernement… Non ?

lundi 15 décembre 2008

Une machine à fabriquer des pneus

Salut tout le monde ! Bon, je vous fais un petit billet, comme ça, rapide, parce que j’ai plein de trucs à faire aujourd’hui…J’ai deux rendez-vous chez les toubibs pour préparer ma ‘tite intervention du 23 décembre, si bien que je pars tôt et que je ne reviendrais que tard dans la journée.
Je viens de tomber sur un article sur le Figaro.fr, qui m'a donné l'envie de pousser une gueulante. Pour commencer la semaine, c'est idéal vous en conviendrez.

Les faits se sont déroulés en mars dernier à l’usine de pneumatique Michelin de Cholet, et ont été dévoilés en fin de semaine dernière par Ouest-France et depuis repris en boucle par tout ce que la France compte de médias alternatifs et plus ou moins engagés

Figurez-vous, que deux employés de chez le bibendum ont eu le malheur de s’épancher sur un forum, genre réseau-social, et de critiquer ouvertement leurs conditions de travail… Des phrases comme « Boulot de bagnards », ou encore des mots comme « exploiteurs » ont été prononcées (ou écrites si vous préférez) par l’un des employés. Des mots comme « Production, production, mais fiche de paie toujours pareil. » ont été gravés dans l’éther du net par un second…

C’était en mars dernier… Depuis, les deux employés se sont retrouvés tous deux en maladie pour diverses raisons, et la chose semblait être passée inaperçue aux yeux de la Firme…
Que nenni, braves gens ! Celle-ci attendait juste que l’époque des étrennes arrive pour passer à la contre-offensive !

Licenciement sec pour le plus explicite des internautes et une mise à pied de trois jours pour le second ! La principale raison invoquée par le DRH est celle-ci : « Par vos propos, vous portez atteinte à la réputation de l'entreprise, vous discréditez votre employeur envers lequel vous avez une obligation de loyauté »

Non mais on croit rêver ! Depuis quand est-ce que l’on a l’obligation contractuelle d’être heureux de son sort ? « Obligation de loyauté » mon cul oui !
Nulle part, il n’est inscrit dans le code du travail que l’employé à l’obligation d’être « loyal » !
D’abords, ça veut dire quoi « être loyal » ?
Ça veut dire que l’on doive forcément tout accepter et fermer sa gueule ?
Ça veut dire que l’ouvrier n’a pas le droit de commenter ses conditions de travail ?

Que l’employé soit contraint à un certain comportement sur son lieu de travail et à une certaine conduite envers ses collègues et sa hiérarchie, je le conçois. Mais là, il s’agit de commentaires laissés sur un forum dans le cadre de la vie privée ! Les deux types étaient chez eux ! Bien au chaud derrière leur écran ! La différence semble avoir échappée à la direction de Michelin qui, neuf mois après les faits, réplique par une sanction qui non seulement est disproportionnée, mais également entachée d’un retard on ne peut plus suspect…

Je ne vois qu’une raison à une telle réaction : La direction veut, par une action forte, faire passer un message à l’ensemble de ses employés. Un message simple, clair et direct : Fermez-la ! Ce n’est, ni plus ni moins, que de l’intimidation, du terrorisme patronal !

Je rappelle que les types ont été sanctionnés, non pas pour avoir diffamé leur entreprise, car ce délit-là est prescrit depuis six mois, mais par défaut de loyauté…
Alors que le gouvernement hésite entre rallonger la prescription de la diffamation de trois mois à un an et carrément dépénaliser ledit délit, on s’aperçoit que finalement c’est la liberté d’expression qui est l’enjeu de tout cela… La liberté de dire que l’on n’est pas bien dans son travail ; La liberté de dire que nos patrons se foutent de notre gueule ; La liberté de parler, tout simplement.
Bien sûr, les employés concernés ont porté l’affaire devant les prud’hommes qui statuera sur les faits en février prochain. Si l’on se fie à la jurisprudence (voir L’affaire Clavaud), Michelin devrait logiquement se voir remonter les bretelles par la justice… Mais en attendant, le mal est fait, le message est passé, les employés de chez Michelin savent que dans leur boite, on n’est pas libre. Libre de penser, de parler, de juger. On n’est qu’un corps sans esprit voué au travail, incapable de pensées critiques.

On n’est qu’une machine à fabriquer des pneus.


samedi 13 décembre 2008

Noël, une histoire d’hormones et de stress

Bon… J’en ai marre. Cela va faire trois jours que je m’échine sur mon clavier pour tenter de vous parler de mon Vendée Globe virtuel, mais j’ai beau faire, y’a rien qui vient… Ou plutôt si, il y a bien des trucs mais quelques heures après les avoir écrits, je les trouve à chier. J’ai horreur de ça !
J’ai l’impression de n’être qu’une espèce de merde d’écrivaillon sans inspiration ni continuité dans la concentration…
Alors, plutôt que de persister dans une route que je sais stérile par avance, je me suis interrogé sur les raisons qui font que comme une grande partie de la population, je ressens comme une espèce de ralentissement dans mes activités… Et là je vous parle aussi bien de mes activités de bloggeur, que celle d’être humain en général.

On dit souvent que les fêtes de Noël sont propices aux déprimes en tout genre, au blues chronique, et je me dois de vous l’avouer : Je n’y coupe pas.

J’ai un peu farfouillé sur le net à la recherche d’explications susceptibles de m’éclairer (vous allez voir que c’est le cas de le dire) sur cette déprime chronique… Et par la même occasion vous éclairer également, car je sais qu’il y en a parmi vous qui ressentent la même chose… Ne niez pas ! Je le sais.

Deux causes principales semblent se détacher quant à expliquer pourquoi cette période de fêtes est paradoxalement propice à la déprime :

Il y a d’abord une cause physiologique à laquelle personne n’échappe, c’est la baisse de l’intensité et de la durée d’exposition à la lumière qui caractérisent ces mois d’hiver. Plus couramment constaté chez les femmes, mais n’excluant cependant pas les hommes (j’en suis !) et les enfants (euh… parfois…), le TAS (Trouble Affectif Saisonnier) est un épisode cyclique par définition qui agit sur nos hormones. Et oui ! On a tendance à l’oublier, mais nous ne sommes que ça en fait. Un bon gros paquet d’hormones toutes plus actives les unes que les autres… Modifiez ne serait-ce qu’une infime composante de cette fragile alchimie, et les conséquences deviennent aussi imprévisibles que disproportionnées.
En fait, maintenant que j’y pense, je m’aperçois que la nature a su palier à ce genre d’inconvénients pour une grande part de son règne… Ben oui ! Ce n’est pas pour rien que certains animaux hibernent et que les végétaux entrent en dormance ! C’est pour éviter de se faire chier, et pire, de faire chier son voisin… De même, la migration semble aussi liée, pour une part, à cet épisode hivernal. Partir plus au sud, est une garantie d’y trouver des conditions meilleures et notamment en matière d’ensoleillement. La nature est bien faite quand-même, non ?
Et tout ça, c’est la faute (pour une part) à nos hormones, et plus particulièrement à une des plus importantes d’entre elles, la sérotonine.
La sérotonine, c’est un peu la touche-à-tout des hormones. Elle sert aussi bien à réguler l’humeur, qu’à faciliter votre transit intestinal. Elle joue un rôle dans l’apparition des migraines et régule le sommeil. Bref, elle ne chôme pas cette petite ! Et bien figurez-vous que la sécrétion de la sérotonine par notre intestin (c’est lui qui se tape le boulot de la fabriquer), est liée à la lumière… On ne sait pas trop comment, mais on sait que c’est vrai. Plus de lumière solaire égale plus de sérotonine, donc plus de peps en général dans toutes les parties du corps dont je viens de parler.
Alors, que faire ? La faculté d’hiberner, nous l’avons sacrifiée sur l’autel de notre évolution pour devenir ce que nous sommes. Imaginez un peu une société humaine qui passerait un tiers de son temps à dormir !
Euh… Mais attendez-là ! N’est-ce pas ce que nous faisons normalement ? Ben oui ! On est sensé dormir un tiers de notre vie après tout. La différence est que nous avons réparti cette période sur un cycle de 24 heures. C’est quand même plus pratique pour s’occuper de son évolution quand même…
Une deuxième solution serait de pouvoir reprendre une vie nomade, et de migrer en masse vers des latitudes plus ensoleillées… Avec la baisse du pouvoir d’achat et la petitesse de nos jambes, l’affaire se complique un peu, vous ne trouvez-pas ?
La seule pratique viable, recommandée par le corps médical, c’est la luminothérapie. Une heure, tous les jours, sous une lampe de 5000 lux devrait pouvoir relever votre taux de sérotonine. Et ce, avant huit heure du mat ils précisent ! Parce que si vous faites ça le soir, et ben… Vous aurez du mal à dormir.
Bon, pour le côté physiologique vous savez ce qu’il vous reste à faire : Trouvez-vous une lampe idoine et exposez-vous consciencieusement.
Sauf que ça doit bien couter un bras ces trucs-là…

Comme si la baisse du ratio intensité-périodicité de la lumière ne suffisait pas à la déprime de Noël, on peut y rajouter des causes psychologiques. Déjà que notre corps, et donc notre cerveau, est affaiblit pour les raisons évoquées ci-dessus, ne voilà-t-il pas que les fêtes sont l’occasion de rajouter à tout cela une dose supplémentaire de stress. Je devrais plutôt dire des stresss (même si stress ne prend pas de s supplémentaire au pluriel, je m’en tape !).
Après réflexion, j’en vois deux principaux.

Le premier, c’est l’argent. Noël est la fête de l’année où l’on dépense un max pour offrir traditionnellement des cadeaux aux membres de sa famille, et plus particulièrement aux enfants. Il s’ensuit une espèce de contrainte, avouée ou non, qui consiste à faire le maximum pour ne pas désappointer l’autre. Selon ses moyens, parfois au-delà de ses moyens, chacun ressent comme une obligation, au mieux, de répondre aux attentes de l’autre, au pire, de lui plaire… Qu’il s’agisse d’enfants, que l’on essaiera de contenter dans leurs désirs égoïstes (et oui !), ou d’adultes qu’il conviendra de surpasser de quelque manière que ce soit, la sacro-sainte cérémonie obligatoire des offrandes est une source inépuisable de stress. Vais-je avoir suffisamment de quoi satisfaire ? Là est la question que tout le monde se pose.
Le pire sans doute, est lorsque l’on décide de faire les choses à moindre frais… La culpabilité s’installe alors, même si l’on se réfugie derrière une explication contextuelle pour justifier le fait que l’on n’est pas à la hauteur de l’événement.
A mon sens, c’est le caractère (prétendument) obligatoire de la chose qui crée le plus de stress. Savoir que l’on doit faire quelque chose, même si l’on n’en a pas envie et malgré les contraintes que cela impose, voilà qui génère du stress.
Vous aurez remarqué que j’ai mis le mot prétendument entre parenthèse… Car il ne faut pas oublier que ce moment n’est qu’un rite social, issu d’un passé religieux et repris par notre société de consommation pour le plus grand bonheur de certains… et rien d’autre.

La deuxième source majeure de stress que je devine est due à la confrontation familiale.

Bien sûr, il existe d’autres occasions pour réunir une famille que Noël. Mais cette occasion-ci a de particulier qu’elle est sensée s’organiser autour des enfants. C’est donc avant tout, un regroupement générationnel.
Et qui dit génération, dit inévitablement conflit des générations… Le père jugera le fils, la mère la fille et la belle-fille, l’éducation des enfants et le poids des traditions dans celle-ci sera pesé et commenté… (Comment ? Il a 10 ans et il croit encore au Père Noël ?) Les parcours individuels comparés… (Et toi ? Où en est tu ?) Les conflits anciens, issus de l’enfance, qui ne nous préoccupent pas pendant le reste de l’année seront évoqués… (De toute façon, tout le monde sait que t’as toujours été le chouchou !) Les erreurs et les manquements seront dûment rappelés à l’ensemble de la communauté… (On ne t’a pas vu depuis quand déjà ?)
Bref, on a beau dire que Noël est une fête, cela peut très vite se transformer en cauchemar. Et un cauchemar qui aura des implications bien après que l’épreuve soit passée… puisqu’il y a de grandes chances pour que l’on vous ressorte des trucs que vous avez dis au Noël précédent !
Pour qui a l’habitude de ce genre de rencontre, du genre je déjeune tous les dimanches chez papa-maman, la fête peut se révéler indolore. Mais pour ceux qui habitent un peu loin, ou qui n’ont pas une assiduité relationnelle avérée… Cela risque d’être un peu plus compliqué.

Un autre facteur aggravant dans ce genre de confrontation (même amicale) est l’absence d’une ou plusieures personnes sensées être présentes. Lorsqu’il s’agit d’un décès, la nostalgie s’installe et contrarie le processus de deuil en ravivant des plaies partiellement cicatrisées. L’ambiance est « plombée » par l’absent qui se révèle être finalement la personne la plus présente de la soirée. Là encore, les inévitables comparaisons dont je vous ai parlé plus haut se feront, mais avec comme dénominateur commun l’attitude chacun face à la mort d’un autre.
L’absent par obligation sera plaint de ne pas participer aux réjouissances, l’absent par vocation sera récriminé et voué à l’opprobre général. Son manquement servira de sujet supplémentaire au cas où celui-ci se pointerait dans une prochaine réunion…
Vous allez me dire que je noircis le tableau, mais je peux vous assurer que non… (Bon, peut-être un peu quand même…)

On dit qu’on ne choisi pas sa famille, et c’est bien vrai. J’y vois là encore le caractère obligatoire, presque fataliste, qui peut rendre ces moments particulièrement éprouvants. Les fêtes traditionnelles et la famille ont ceci en commun qu’elles font partie des choses que l’on ne maitrise pas… Ou que l’on croit ne pas pouvoir (devoir) maitriser.

Aussi, pour toutes les raisons que je viens d’évoquer, il est vrai que Noël est propice à la dépression. En fait, il faudrait plutôt dire propice à la rechute dépressive, ce serait plus juste. La concentration en un point précis du temps, de toutes ces considérations hautement symboliques, ajoutée à une baisse de l’intensité lumineuse crée chez l’humain cette espèce de spleen qui habite un grand nombre d’entre nous.

Et voilà ! Je crois que j’ai fais le tour… Moi qui était sensé vous parler ce matin de course au large, voilà que je me suis laissé embarqué dans un discours sur les fêtes de Noël ! Faut le faire quand même ! Vous allez dire que je me répète (il le faut parfois), mais voici encore une explication supplémentaire, s’il en était besoin, de la difficulté que l’on peut avoir à remplir ses obligations. Le côté oblatif des relations humaines, comme de l’écriture, c’est bon pendant un moment, mais à la longue ça gonfle un tantinet… Un peu de narcissisme ne nui pas et j’en veux pour preuve la dextérité avec laquelle mes petits doigts ont virevolté sur le clavier pour vous écrire cet article ! 1986 mots en moins de trois heures, recherches comprises, je ne crois pas avoir fait mieux depuis que je tiens ce blog !

Ah oui ! Une dernière chose avant que de vous laisser pour le week-end.
Vous l’aurez peut-être remarqué, mais j’ai essayé de rester le plus objectif possible dans cet article. Si-si, je vous assure ! Parce que, en ce qui me concerne Noël me fait flipper grave. Si j’avais du entrer dans des considérations personnelles, vous auriez eu droit à un peu plus de gros mots et un peu moins d’explications scientifiques, croyez-moi !
Sérieusement, je déteste Noël. A un point tel que l’année dernière je me suis arrangé pour me trouver à l’hosto pour y couper ! Et tenez vous bien, en bon lâche que je suis, et bien j’ai récidivé pour cette année ! Je passe sur le billard le 23 décembre pour un réajustement sur ma cheville ! Honnêtement, je ne pourrais décemment pas être présent… Ça va pas être possible… Désolé…
Rien que le savoir, et bien ça me remonte le moral, dit-donc !


dimanche 7 décembre 2008

Deux idées lumineuses…

Vous connaissez la dernière ? Cela concerne le projet de nous faire travailler le dimanche. D’ailleurs, ce n’est même plus un projet mais plutôt une obsession chez les libéraux qui nous gouvernent. Un leitmotiv, un credo, un truc auquel ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Pour eux, c’est LE remède indispensable à la crise, la solution de tous nos problèmes… Si ça se trouve, travailler le dimanche pourrait même guérir du cancer que ça ne m’étonnerais pas…

Sauf que dans la majorité, il y a un contingent de députés UMP (une vingtaine) qui ne n’est pas très chaud pour que l’on vienne empiéter sur le sacrosaint congé dominical… Certains parce que c’est le jour du Seigneur, et qu’on ne touche pas au jour du Seigneur, point barre. D’autres ont un minimum de suite dans les idées, et se disent que l’on ne peut à la fois promouvoir le retour aux valeurs familiales, et en même temps retirer à ces mêmes familles la journée, The journée, qui est sensée réunir ladite famille.

Et bien, figurez-vous que je viens d’entendre deux propositions qui sont sensées amadouer ces umpistes récalcitrants.

La première émane de Xavier Bertrand, ministre du travail. Pour que le travail le dimanche ne devienne pas une sorte d’obligation, le ministre propose que l’on incorpore dans le contrat de travail, dès l’embauche, un texte qui dit clairement si le futur employé est d’accort, ou pas, pour travailler le dimanche. Et si jamais celui-ci est Ok pour sacrifier son dimanche, il aura le loisir de revenir sur son choix à tout moment…

La seconde proposition est l’œuvre du porte parole de l’UMP à l’Assemblé Nationale, le brillant, le sémillant, le Brutus de Sarkozy, j’ai nommé Jean-François Copé.
Celui-ci vient de proposer que la loi sur le travail le dimanche soit incorporée dans le texte sur le Plan de Relance que les députés doivent voter en janvier…

Alors, maintenant je sais ce que je dois faire lors de mon prochain entretien d’embauche. Si on me demande si je suis d’accord pour venir bosser le dimanche, il faut que réponde OUI ! Parce que si je dis non, le contrat de travail, je vais pouvoir me le mettre où je pense ! Ce n’est qu’après avoir signé le contrat, que je dois aller voir mon patron, et que je lui dise :

- « Au fait, patron. Je ne veux plus travailler les dimanches ! »
- « Ben pourquoi ? »
- « Passeque je suis contre le fait de travailler le dimanche. J’ai une vie de famille et pour moi, elle passe avant mon travail ! »
- « Mais… pourtant vous avez signé ! »
- « Ben oui… mais j’ai menti. »

C’est super comme procédé pour commencer un boulot, non ? Je sens qu’une relation comme celle-là, pleine de confiance, ça va être fait pour durer jusqu’à mes 70 ans !

Mais bon, rassurons-nous, Copé il a trouvé le truc pour faire taire la bande de démocrates-chrétiens qui ne sont pas d’accord avec lui… Comme le Plan de relance à 26 milliards, ils vont être obligés de le voter, ils voteront également pour le travail dominical !

Il est futé ce Copé. C’est sûr, en 2017, c’est lui qui remplacera Sarkozy ! Avec la gauche qu’on a, que ça ne m’étonnerait pas !

vendredi 5 décembre 2008

Là-bas si j’y suis…

Je sais que vous, vous qui me faites l’honneur de me lire de temps en temps, et moi, nous partageons tous plus ou moins les mêmes idéaux.
Non, rassurez-vous je ne vais pas vous en faire la liste ici, ce n’est pas le propos de ce billet. Cela serait sans doute un peu long, et qui plus est sans doute aussi un peu démoralisant…
Non, je voulais vous parler d’un truc que j’ai découvert sur le tout nouveau blog Le Funambule. Vous connaissez et vous appréciez Daniel Mermet et sa chronique sur France Inter : « Là-bas si j’y suis » ?
Ne dites pas non, je sais que si !

Bon, et bien je viens de découvrir (Mais peut-être suis-je à la ramasse par rapport à vous… Ce qui n’est pas exclu…) qu’il existait des tas d’endroits de part notre beau pays où l’on pouvait discuter et « refaire le monde » autour d’un verre. Ca s’appelle les « Cafés repaires » et il en existe 110 un peu partout en France.

Pour ma part, j’ai trouvé le mien et j’ai bien l’intention de m’y rendre dès le prochain troisième mercredi du mois… C'est-à-dire le 17 si je ne m’abuse…

Alors si vous voulez trouver le votre, cliquez sur la carte et vous accéderez directement au site WWW.la-bas.org. Il y a certainement près de chez vous un petit troquet sympa qui vous accueillera dans le pur esprit de la chronique de Daniel Mermet et vous pourrez rencontrer plein d’êtres humains qui pensent comme vous !

Casserole !

Oh la jolie surprise que voilà !

Ce matin, alors que la caféine commençait à peine à faire son effet. Alors que d’une main mal assurée j’avais peine à essuyer le caca de mes yeux. Alors que me chatte squattait encore la chaise de mon bureau, et que je cliquais, debout, pour ouvrir mes messages arrivés pendant la nuit… Quoi t’est-ce que je trouve dans ma boite au lettres ? Hein ?
J’ai trouvé un petit message de notre amie Monique !
Un de ces messages qui m’a donné une pêche ! C’est bien simple, j’me sens remonté à bloc pour la journée !
Alors je me suis dis que j’allais vous en faire profiter. A tous.

Il s’agit d’une photo que je vous mets là, en dessous (cliquez dessus pour agrandir), avec juste un petit commentaire…

Savourez mes amis !



"A l'époque, il ne parlait pas encore de couches culottes, mais il connaissait déjà les fuites!"


mardi 2 décembre 2008

30 ans pour allumer la lumière

Toutes les personnes se situant en bout de ligne de bus ou de métros le savent bien, le fait d’être ainsi excentré peut provoquer bien des désagréments… Ben oui ! On n’a jamais suffisamment de moyen de transport, et pour peu qu’il y ait un problème sur la ligne on se retrouve complètement isolé. Moi je le vois bien chez moi, si jamais la ligne 3 des bus de Nice tombe en rade, c’est tout un quartier qui se doit d’échanger les tongs et les escarpins pour des bonnes vieilles chaussures de marche !
Et bien, figurez-vous que cette image fonctionne également à une échelle bien plus grande, et concerne cette fois-ci plusieurs millions de foyers… Il s’agit de l’approvisionnement en électricité de l’est de la région PACA, le Var, les Alpes-Maritimes et Monaco.

Nous, dans notre coin, en bas à droite, nous sommes un peu les parents pauvres de la distribution d’énergie. Avec près de 2 millions d’habitants et la cinquième ville de France comme pôle d’attraction, la principale zone touristique du territoire est alimentée avec une ligne de 400 000 volts. La région étant en forte croissance, ces 400 000 volts, auxquels s’ajoutent quelques autres lignes secondaires de 225 000 volts et quelques barrages hydrauliques suffisent tout juste à assurer l’approvisionnement (Voir carte du réseau en pdf).
Et lorsqu’il arrive une couille sur le réseau, et que notamment la ligne à Très Haute Tension (THT, celle à 400 000 volts) se trouve endommagée par un orage, et bien c’est toute la Côte d’Azur qui se retrouve plongée dans le noir.
Ce fut le cas récemment, ce lundi 3 novembre de 9H30 à 12H10… et auparavant en 2006, en 2003 etc… Et en fait, ça fait plus de trente ans que ça dure.

Alors, quelles sont les solutions ?

La première, celle que l’état essaye d’imposer depuis des lustres, c’est la plus simple. Il suffirait de tirer une THT supplémentaire selon un parcours différent, entre le centre de Boutre et celui de Carros. (Voir carte ci-contre). Comme ça, s’il y en a une qui pète, la deuxième est là pour assurer le coup. Je l’ai dis, c’est la solution la plus simple, et en même temps la plus pragmatique… Et en l’occurrence, pragmatique ici, ça veut dire la moins chère. En effet, il faut quand même le savoir notre production d’électricité en France est essentiellement nucléaire comme le montre le tableau ci-dessous.



Donc, si l’on veut s’en tirer à moindre coût et être « raccord » avec les principaux sites de production d’électricité, la THT est la solution qui s’impose…

La seconde solution serait de privilégier d’autres sources d’approvisionnement.
Ma région est une région de montagne, et ce n’est pas les cours d’eau et les barrages qui manquent, alors pourquoi ne pas augmenter la part de l’énergie hydraulique ? C’est tout con, me suis-je dit, il suffit de changer les proportions du tableau que vous avez vu plus haut, et le tour est joué !

Et bien, en fait ce n’est pas si simple… Lorsque j’ai fouillé le net pour écrire cet article, je suis tombé sur un rapport qui m’a tout de suite expliqué que ma merveilleuse idée, et bien on ne m’avait pas attendu pour l’avoir ! En effet, dans la région PACA, ça fait belle lurette que l’hydraulique est en tête des fournisseurs d’énergie avec 57,5% du camembert !
Force est de constater que tous les barrages de la région (ce sont les points verts sur la carte ci-contre), et bien ils sont déjà à bloc les pauvres… En plus, ils commencent un peu à vieillir. Non, décidément on ne peut pas leur en demander plus.

Alors qu’est-ce qui reste ? L’éolien et le photovoltaïque ? Ça ça serait une bonne idée ! Sauf qu’on n’est pas dans la vallée du Rhône et que le vent ici il est multidirectionnel et capricieux. Le soleil ? Mouais… On n’en manque pas. Mais on fait comment la nuit ? Il faudrait pour ça qu’on puisse stocker des millions de mégawatts, et ça, on sait pas faire… Pas encore.
Pour les petits malins qui pensent à une usine marémotrice du genre de celle de la Rance, je les arrête tout de suite : Y’a pas de marée en Méditerranée ! Et on a beau être dans une zone de failles sismiques, la géothermie c’est pas ça non plus !

Il existe une dernière solution qui serait d’aller tirer du jus ailleurs… Plus près, en Italie par exemple. Sauf que le réseau italien est pourri de chez pourri et qu’il dépend exclusivement de ses partenaires européens. Rappelez-vous, c’était en septembre 2003… Toute la péninsule c’est retrouvée dans le noir pendant plusieurs jours. Non, on vend du courant au italiens mais on ne leur en achète pas. C’est comme ça. D’ailleurs, j’y pense, ne serait-ce pas là une raison supplémentaire pour construire une THT de plus ? Faire du bizness avec les macaronis* ? On va encore dire que je suis mauvaise langue…

Non, vraiment, c’est pas de bol, il va falloir en passer par une ligne supplémentaire…

Oui, mais c’était sans compter avec les personnes concernées par le tracé de cette nouvelle ligne. Parce que je ne sais pas si vous avez déjà vu à quoi ressemble une THT, je peux vous dire que vous ne seriez pas très heureux de la voir débarquer dans votre environnement proche ! Une THT, ça ressemble à ça, (Voir ci-contre), et non seulement ce n’est pas beau, mais en plus on n’est pas très sûr des effets que ça peut avoir sur ceux qui vivent en dessous. Et quand bien même vous n’habiteriez pas sur son trajet, les pontes des hautes sphères décisionnelles avaient prévu de le faire passer par des endroits comme les Gorges du Verdon ! Ça va pas bien la tête ! Des grands machins en fer dans un endroit pareil ! Et puis quoi encore ?

Bref, la résistance s’est organisée pour lutter contre cette solution, et de nombreuses associations se sont frittées avec les pouvoirs publics pendant trente ans pour faire capoter le projet. Ou, tout du moins, exiger que cette nouvelle ligne soit enfouie. Ce qu’EDF se refusait à faire, prétextant le coup astronomique de l’opération.
Ce fut David contre Goliath ! Quelques personnes motivées contre la toute puissance de l’Etat, des édiles azuréens et des capitaines d’industries…
Et que croyez-vous qu’il arriva ? Et bien, comme dans la légende, c’est le petit David qui terrassa Goliath. En effet, après trente ans de luttes acharnées, de manifestations et de négociations houleuses, Jean-Louis Borloo, ministre de l'Environnement, vient d'annoncer hier (Voir article Libération) que la ligne à Très Haute Tension ne se fera pas. A sa place, RTE (Réseau de Transport Electrique), filiale d’EDF, posera une ligne de 225 000 volts complètement enterrée.

C’est-y pas une bonne nouvelle ça ? Alors que la crise est là, on va enfin dépenser du fric correctement. Ça vaut le coup de le signaler quand même !

Bon, bien sûr, on peut se demander pourquoi l’Etat à enfin céder sur ce coup là… J’ai eu beau fouiller et fureter partout sur le net, je n’ai pas trouvé d’explications plausibles à un tel revirement. Donc, à chacun de se faire une opinion. Pour ma part, je pense que le progrès a rattrapé les belligérants. En effet, trente ans après, le coût de l’enfouissement d’une ligne sur une telle distance ne doit plus représenter un obstacle majeur… Mais chut ! On n’aura qu’à dire que c’est dû au Grenelle de l’Environnement ! Comme ça Hulot et Borloo y seront contents !

* Pardon pour les Italiens. Scusi !